LIBER DE ARMAMENTARIIS

Le Livre des Armes


Ce recueil est une copie du Livre des Armes original.
Certaines pages ont été ajoutées après la copie.

Pour les armes baptisées d'un nom par des chasseurs de renom,
cherchez dans la section “Chasseurs”, elle sera décrite dans l'arsenal du-dit chasseur.
Les traductions sont manquantes à ce jour.





Archérie

Arbalète




ARBALETE. (Voir aussi ARCHERIE). L'arbalète était à l'origine une arme saxonne, comme l'arc long était une arme romaine. Le principe de l'arbalète combine celui d'un fût, l'arbrier, portant une rainure dans laquelle le projectile vient s'insérer, avec celui d'un arc transversal, dont la corde balaie le fût et projette le jalet ou le trait. Le projectile habituel tiré par une arbalète s'appelle un carreau, en référence à sa pointe quadrangulaire en fer. Un projectile plus petit, à la tête ronde et plate pourvue d'un filet d'acier légèrement saillant, était connu sous le nom de matras de chasse. C'est de là que le signe de l'ancienne taverne londonienne du Bolt-in-Tintire son origine.

Elle peut porter un coup dévastateur à distance et a l'avantage d'être beaucoup plus silencieuse qu'une arme à feu.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles ».
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 85" x11"


-4-

Au cours du dîner, les jumelles et la voyageuse, qui répondait au nom de Lynch, parlèrent d'un sombre avenir et d'un passé plus sinistre encore. Une faille s'était ouverte dans le monde et, à travers la brèche, un monstre avait surgi. C'était une entité à la fois unique et légion. Celle-ci pouvait posséder des êtres humains, les soumettant à sa volonté, et la manifestation de son pouvoir évoquait les symptômes d'une maladie humaine. La plupart des gens supposaient qu'il s'agissait là d'une épidémie.

« J'aurais bien détruit cette chose. » Lynch avait le double de leur âge et paraissait bien plus âgée encore avec sa peau burinée et son visage couronné par un chapeau à larges bords, duquel dépassait une épaisse tresse blanche et blonde. « Et vous, qui tuez sans hésitation ni remords, feriez de précieuses alliées contre cette créature. Vous n'auriez pas besoin de quitter la forge et je pourrais beaucoup vous apprendre au sujet de la chasse. Mais avant que vous répondiez, j'ai une question : connaissiez-vous Durant ? »

Les deux filles firent non de la tête.

« En fait, lui vous connaissait. Ou vous considérait comme disparues depuis 16 ans. » Elle fit une pause pour prendre une inspiration. « William Durant était votre père. »

Un silence suivit les paroles de Lynch. Le forgeron leur avait suffi comme père . Même si c'était vrai, il ne leur en fallait pas d'autre.

Elle poursuivit : « Il a tué votre mère. Il était peut-être revenu finir le travail. Il a peut-être été envoyé ici. Je pense que si vous vous joignez à moi, nous allons le découvrir. Voulez-vous à présent m'accompagner dans la chasse ? »

Elles n'avaient nul besoin de réfléchir trop longtemps. Elles accepteraient cette offre.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles ».
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5" x 11"


-26-

Le serpent colossal se lova autour des jumelles, formant ainsi une défense avec ses anneaux, et fit face à Lynch, qui s'apprêtait à attaquer. Une rage irrépressible se lisait dans les yeux de celle-ci. L'effigie n'était plus utilisable dans l'immédiat. Nellie avait disparu avec la première arme que les jumelles avaient ramenée de la Terre des Morts et, depuis lors, elles s'étaient fait de redoutables alliés et procuré leurs propres armes. Elle était bien incapable d'affronter Ogoun le Sculpteur. Elle ne pouvait opposer que peu de résistance, même au couple d'humaines qui la défiaient.

Le visage de Lynch s'assombrit, comme obscurci par une subite pénombre, et sa forme s'estompa et s'altéra. «Nous aurions dû nous allier. Nous aurions pu mettre un terme à tout ça ! Nous aurions pu y mettre un terme, ensemble. »

« Ensemble ? » répondit Jos d'un ton sardonique. « Tu ne sous-entendrais pas que tu nous aurais mutilées et sacrifiées pour soulager ta rancune. » Le Seigneur des Morts avait fini par leur révéler le secret de Lynch. Elle n'était pas la seule à nourrir de la rancune, pas la seule créature à pouvoir se glisser d'un monde à l'autre et, au fil de toutes ces années, elle s'était fait plus d'ennemis que d'alliés.

Le bras de Lynch se métamorphosa. Une carapace anguleuse surgit en déchiquetant le cuir de son manteau, dévoilant ainsi un appendice blême et acéré, dont les articulations semblaient s'agencer selon des angles inconcevables.

« Il est temps pour toi de repartir d'où tu viens, Lynch. » « Je ne suis pas votre ennemie ! » La protestation résonna comme une plainte rageuse et désespérée. Le serpent

s'était déplacé de lui-même et se préparait à donner le coup de grâce. Tout doucement, les jumelles se mirent à avancer, l'un d'elle tenant un pistolet à l'allure singulière et l'autre, une arbalète.

Le regard de Lynch virevoltait rapidement alentour, comme celui d'une proie trop consciente de la présence de son prédateur. Elle ne pouvait abandonner ce corps tant qu'elle se trouvait dans ce monde. Sous d'autres éons et d'autres cieux, elle aurait pu tirer parti de cette faculté. Mais, ici, elle était liée et limitée par son enveloppe de chair. Elle détourna les yeux, cherchant dans les ténèbres la faille la plus proche. Et quand elle s'échappa, les jumelles ne se lancèrent pas sur ses talons. Ce n'est que plus tard, le temps pour elles de repérer la faille, qu'elle refermerait à jamais la fissure par laquelle Lynch s'était enfuie.

Quand ce fut fait, Fin se tourna vers Jos. «Il n'y a plus personne pour reprendre les rênes l'organisation à présent, pas vrai?»

« Absolument personne », répondit Jos.

« Alors je suppose qu'il est temps de trouver Finch. » Elles échangèrent un sourire, ramassèrent leurs armes et se mirent en route pour la ville.





Crossbow Deadeye


Non documenté





Special ammunition


Carreau explosif
NC : Les jumelles étaient des fabricantes d'arme si prolifiques. Des gens devaient sûrement travailler pour eux. Tant d'exemplaires de leurs armes se sont fait connaître à travers l'Histoire que je suppose que certains d'entre eux leur furent attribués sans qu'ils n'aient rien à voir avec eux.

Carreau à coup de feu
NC :« L » paraît si mystique dans ces écrits. Elle était connue pour avoir ce même effet sur les gens. Des ruses de salon pour tromper les esprits simples, surmontées d'une aura où Huff ne pouvait que s'irriter. J'aurais adoré la rencontrer !

Arbalète légère



ARBALETE LEGERE (Voir aussi ARCHERIE, ARBALETE) L'arbalète légère est une variante réduite de l'arbalète. Elle peut être manipulée avec une seule main et projette un carreau, qui peut causer des dégâts bien plus importants que son apparence et sa taille ne le suggèrent.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5" x 11"


-16-

Tous les monstres ne méritent pas de se faire exterminer. Il fut un temps où la vie des jumelles était dénuée de toute créature ou de tout meurtre. Certaines créatures pouvaient peut-être servir d'alliées. Servir d'armes même.

Fin était parti depuis trois jours. Ses hallucinations l'avaient totalement prise au dépourvu. Cette-ci fois, elle était en pleine chasse quand elle perdit connaissance. Elle se réveilla couverte de boue et de piqûres de moustiques, affamée et heureuse de savoir que les alligators avaient disparu des marais. Jos n'avait pas remarqué son absence, mais Lynch était nerveuse et sembla soulagée à son retour.

Lors de la première vision de Fin, le serpent avait parlé d'initiation. Les visions des jours passés l'en avaient convaincue à présent : elle ne pouvait pas faire confiance à Lynch et aurait mieux fait d'invoquer le serpent de son propre gré, afin d'achever le rituel entamé. Fin ne s'ouvrit de ses intentions à personne, ne sachant pas à qui se fier.

Les contes de fées l'avaient depuis longtemps mise en garde contre la traîtrise des serpents, mais pour l'heure elle avait choisi de s'en remettre à l'un d'eux . Le meurtre restait une option envisageable pour plus tard.

Sept serpents devaient être capturés, envoûtés, puis relâchés : des messagers chargés de ramener le serpent de sa vision auprès d'elle. Ce n'était pas une invocation rudimentaire. Cela concernait la frontière de la Terre des Morts. Un morceau de fer, un chien et une feuille de palmier seraient également nécessaires.

Les Sept porteraient son message. Mais comme elle se méfiait, elle avait aussi acheté une seringue, enveloppée dans du papier kraft. Quand elle extirpa l'objet métallique du papier, elle aperçut cette lueur verdâtre brillant à travers le verre : l'anticorps, l'antidote, le remède qui, elle l'espérait, l'aiderait à s'en tirer si l'objet de ses croyances devait se retourner contre elle.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5" x 11"


-17-

Le rivage grouillait de leurs longs corps ondulants, formant une espèce de marée organique, et cette masse se prolongeait dans les eaux du bayou. Nombre d'entre eux s'étaient présentés, mais pas celui que Fin avait invoqué. Pas encore.

Des centaines de crocs avaient déjà planté leurs pointes dans sa chair. Des milliers d'autres l'encerclaient à présent, guettant la bonne occasion. Son corps était endolori. Elle avait soufflé sept mots à chacun des sept serpents qu'elle avait lâchés, et ils avaient appelé leurs frères.

Elle enfonça l'aiguille de la seringue dans la peau de son avant-bras gauche, parvenant à pousser complètement le piston juste au moment où elle était sur le point de perdre connaissance. Comme ses paupières commençaient à se refermer, elle aperçut une silhouette.

Celle-ci émergea des flots, énorme. Fin se força à garder les yeux ouverts pour faire face à l'apparition. Etait-ce un adversaire ou un émissaire ?

Le serpent était un croisement de ses congénères les plus venimeux : les écailles rugueuses du crotale des bois et les chevrons sombres se détachant sur du beige ; les sombres pupilles elliptiques du mocassin d'eau ; la large tête protubérante de la vipère cuivrée ; la sonnette du crotale diamantin ; la prédilection pour l'eau du serpent corail. Elle avait face à elle le plus gros spécimen qu'elle eût jamais vu, haut comme une maison avec un corps aussi épais qu'une douzaine d'arbres attachés ensemble.

À présent, il coulait dans ses veines plus de venin que de sang. Elle commença à être prise de convulsions, luttant pour se maintenit debout face à la bête qui approchait. Elle n'avait pas à s'en faire. Tandis qu'il forçait son allure, le serpent ouvrit la bouche et l'enveloppa d'un mouvement doux, poursuivant ensuite sa route dans la nuit. Ses frères eurent vite fait de se retirer des eaux peu profondes, n'étant désormais plus liés au rituel d'invocation. Le silence tomba sur le bayou ; seul un criquet osa rompre la quiétude de son chant.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 85" x 11"


-18- Des chasseurs de passage avaient retrouvé le corps de Fin échoué sur une rive bourbeuse. Il y avait sept jours de cela. Seul le diable sait pour quelle raison ils avaient pris la peine de la ramener en ville, où ils l'avaient emmenée en silence sur le seuil de porte du médecin. Ils avaient peut-être pensé qu'elle était morte.

Elle était vivante, mais gravement défigurée - os brisés ou écrasés, peau brûlée par de l'acide digestif - et recouverte de mucus. Le médecin avait cru qu'elle ne survivrait pas, mais lui avait permis d'occuper le lit simple de son cabinet, pendant qu'il se lançait dans de plus amples recherches. Mais elle guérit rapidement et le médecin, qui était pieux et ne se résolvait pas à attribuer ce dont il avait été témoin à l'intercession de Dieu, renonça à comprendre et la mit dehors sans même lui demander son nom.

Les blessures de sa chair ne produisirent pas de croûtes, mais des des écailles. La partie droite de son crâne, là où la peau avait été arrachée, se couvrait à présent de squames vertes de la taille d'une figue, tout comme ses avant- bras et de larges pans de ses jambes. Elle ne parlait pas et ses mouvements étaient devenus plus fluides. La regarder dans ses yeux, aux pupilles désormais étrécies en forme de fente oblongue, revenait à se confronter à un être à la fois singulier et froid. Elle y avait perdu sa gémellité.

Elle quitta le domicile du médecin pour rentrer à pied jusqu'à chez elle, où elle trouva Jos et Allison assises près du foyer. Les premières paroles qu'elle prononça alors furent proférées avec un sifflement bref mais perceptible, telles qu'elles lui avaient été dites lors de son voyage avec le serpent :

Il ne fallait pas se fier à Lynch.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5" x11"


-3-

Il fallut toute la nuit pour nettoyer le sang par terre. Les jumelles brûlèrent les corps dans les flammes de la forge et c'est à la chaleur de celui-ci qu'elles façonnèrent deux couteaux identiques, qu'elles allaient porter avec elles pour le restant de leurs jours. Lorsque le premier client se présenta, elles n'hésitèrent pas à parler du meurtre. Aux yeux du représentant local de l'autorité, Durant fut estimé coupable, et on les laissa en paix.

Elles se remémorèrent l'oncle qui les avait éduquées en portant tous les soirs un toast, jusqu'à ce la bouteille de bourbon soit vide, puis elles mirent un terme au deuil. Fin développa une obsession en se vouant à la fabrication de carreaux d'arbalète. Les sœurs se parlaient à peine.

Un matin, deux inconnus pénétrèrent dans l'atelier : une femme et un homme, ayant tous deux l'allure rude de pistoleros et dont la tenue portait les signes de longs voyages. L'histoire du forgeron et de Durant leur était parvenue de l'autre côté du pays.

« Vous avez tué Durant », expliqua d'emblée la femme en guise de salutations.

«C'est comme ça qu'il a dit qu'il s'appelait. » L'inconnue n'arrivait pas encore à distinguer les jumelles l'une de l'autre et peinait à savoir laquelle parlait, alors qu'on lui avait pourtant donné leur nom.

La femme hocha la tête en direction des armes accrochées aux murs. «C'est vous qui avez fabriqué ça ? »

Des hochements de tête lui répondirent.

« Vous sauriez vous en servir ? » Jos ramassa son arbalète, la chargea, puis tira sur l'homme taciturne et menaçant qui se tenait dans l'encadrure de la porte. Il gémit et tomba à genoux, avant de s'affaler sur le côté. La femme, qui n'avait pas bronché, ne baissa

même pas les yeux quand l'homme s'effondra près d'elle, se contentant de sourire.

« J'aimerais passer une commande. »





Special ammunition


Carreau empoisonné
NC : L'épisode du serpent Teche paraît être l'un des plus absurdes. Fin est-il vraiment parvenu à invoquer l'esprit d'un ancien serpent indigène ? Se fit-elle réellement consumer intégralement ? L'expérience nous l'a montré : il est de bon ton de considérer cette histoire comme une fiction, une métaphore ou une exagération, mais également comme une vérité absolue.

Carreau chaotique
NC : Collins a peut-être récolté les témoignages des tribus locales afin de les utiliser à ses propres fins. Ou bien ces histoires sont liées à une vérité bien plus grande à laquelle les Jumeaux ont également eu accès. La défiguration de Fin, telle que constatée sur les photographies, prouve qu'il faut creuser plus loin.

Carreau suffocant
NC : La description chimérique du serpent Teche n'a pas été imaginée par Collins. Cet honneur revient à la légende chitimacha originale. Par ailleurs, la façon dont sa version diffère des traductions connues semble prouver que Collins n'a pu en entendre parler que par le biais des jumelles elles-mêmes.

Souffle du dragon
NC : Réétudier ces textes au regard des éléments qui ont eu lieu peu de temps après a piqué ma curiosité. À quel point Collins a pu connaître la personne sur qui est basé le personnage de Lynch.

Arc de chasse



L'ARC DE CHASSE (Voir également ARCHERIE, ARC ET FLÈCHES) est une arme à distance de chasse et de guerre, utilisée depuis l'aube des temps par les hommes. Sa taille et sa forme sont souvent variés, mais un arc est principalement composé d'une partie qui se courbe quand on relie ses deux extrémités par un fil. Lorsque l'on tire ce dernier, il produit assez de tension pour propulser une flèche à une distance comprise entre quinze et trois cents yards.





Anonyme (Melle Nellie ?), 18 octobre 1895
Une lettre écrite sur un papier rêche et usé


Si vous trouvez cette lettre, vous voulez sans doute en savoir plus sur ce que vous venez de trouver sous terre. À environ un mètre de profondeur, vous trouverez le corps de Francis LeRoux, le Paon du Bayou, comme on le surnommait. Dans cette lettre, je veux avouer que c'est moi qui l'ai mis là, mais je refuse d'endosser ce crime.

M. LeRoux était un homme bourré de talent. S'il en avait eu le temps, il aurait sans doute pu convaincre un serpent de manger sa propre queue. Il n'avait qu'un défaut, celui de s'ennuyer trop rapidement. Le bayou avait beau grouiller de monstres à abattre, il en voulait toujours plus. C'est sans doute pour ça qu'il m'a achetée. Il voulait une jeune fille de couleur à élever et à éduquer comme il le voulait. Ce n'était pas si mal, puisqu'il me nourrissait et m'habillait. Il m'a même appris à lire et à écrire, alors que mes parents n'ont jamais eu cette chance. Mais je n'étais pas prête à partir à la chasse et je ne pense toujours pas l'être. Il faut être quelqu'un de très spécial pour comprendre ce qu'il se passe ici, et M. LeRoukx était bien décidé à ce que j'en devienne capable.

Après quelques mois, j'ai fini par prendre le pli. M. LeRoux me donnait des tas d'armes différentes pour affronter les démons des marécages, mais ma préférence allait aux arcs. J'aimais le son de la flèche qui se fiche dans quelque chose.

Et ça a été encore mieux quand elle s'est plantée en lui.





Anonyme (Melle Nellie ?), 18 octobre 1895
Une lettre écrite sur un papier rêche et usé


J'imagine que ce n'était qu'une question de temps avant que M. LeRoux se lasse de moi, comme de tout le reste. Ça aurait pu se passer simplement. Il aurait pu me dire qu'il était temps de se quitter et s'en tenir là. Mais il a préféré me dire qu'il nous avait dégoté un travail à Stillwater. Une fois là-bas, je l'ai perdu de vue, juste assez de temps pour qu'il puisse poser un piège à ours dans lequel j'ai marché.

Ce salaud a pris tout ce que je possédais et a fait en sorte qu'il ne me reste rien pour me défendre, avant de partir. Je lui ai hurlé dessus, je lui ai demandé pourquoi il me faisait ça, mais il s'est contenté de me saluer en inclinant son chapeau. C'est là que les goules se sont rapprochées.

Tout ce qu'il me restait pour affronter ces monstres, c'étaient mes poings et une flèche que M. LeRoux n'avait pas vue. J'ai eu l'impression de passer des jours entiers à me dégager de ce piège et à combattre tout ce qui m'attaquait. Mais il m'a bien éduquée. Il m'a appris à survivre dans cet enfer. Sept de ces démons et une grande partie de ma jambe pourrissent désormais dans ce marécage. Je me suis traînée jusqu'à une bicoque avant de laisser la douleur gagner. Je me suis évanouie. Quand je suis revenue à moi, la douleur s'était mêlée à la colère et je me suis juré une chose.

Francis LeRoux allait payer pour ce qu'il m'avait fait.





Special ammunition


Flèches empoisonnées
NC: Le Paon du Bayou, Francis LeRoux. On pouvait le voir de loin, et on aurait pu croire que ça le handicapait en tant que chasseur. Il était connu comme le loup blanc dans les environs. C'était un beau parleur, mais il se révélait généralement toxique pour ses proches. Sa tenue colorée ne rappelait peut-être pas un paon, mais plutôt un serpent venimeux à souhait.

Flèches accordéons
NC : On ne sait pas trop combien de gens LeRoux a impliqués dans ses combines. Une chose est sûre : s'empêtrer dans ces ronces, c'était la mort assurée. Elles avaient le don d'emprisonner et d'épuiser leurs victimes. Finalement, ce n'est ironiquement pas sa flamboyance qui a causé sa chute.

Flèches à fragmentation
NC : Une petite action insignifiante a parfois tendance à prendre des proportions monstrueuses. C'est l'étincelle qui met le feu aux poudres. Manifestement, LeRoux n'a pas bien anticipé le nombre d'étincelles qu'il a laissées derrière lui, et qui lui ont explosé au visage sous la forme de Melle Nellie.


Armes combinées

Harpon de choc



HARPON DE CHOC (Voir aussi EXPLOSIFS, HARPONS) Le harpon de choc était à l'origine employé dans la pêche à la baleine. Il est équipé d'une lame incurvée et d'un lance-harpon à ressort, qui tire le projectile sur le corps d'une baleine pour faire exploser l'animal. Sa grande lame tranchante est fixée au bout d'un long manche en bois, ce qui assure une plus longue portée qu'avec des armes blanches de plus petite taille. Au-dessus de la lame se trouve le lance-harpon, capable de propulser sa charge vers l'avant avec une force considérable. Creux, le projectile est rempli d'une charge explosive, qui se déclenche presque immédiatement à l'impact avec corps de la victime. Ceci rend cette arme particulièrement horrible sur de plus petites cibles que des baleines et ruine tout l'intérêt qu'elle pourrait représenter pour des prises plus maigres dans le secteur de la pêche. Un harpon de choc offre une bonne maîtrise d'utilisation à courte portée, bien que tous soient bien loin de s'accorder sur la fiabilité de son emploi au corps à corps. Les efforts nécessaires afin de manipuler un tel poids ont en outre considérablement freiné sa diffusion à grande échelle en dehors de la pêche au gros.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5" x 11"


-10-

Dans le feu de la forge, les flammes se tortillaient tels des serpents et les chuintements du bois humide n'étaient pas sans évoquer la langue aberrante de ces reptiles.

Fin était paralysée, littéralement envoûtée. Derrière elle, sa sœur Jos, son portrait craché, se tenait debout, le marteau de forgeron à la main, attendant qu'elle apporte la lame du harpon qu'on leur avait demandé de réparer à la forge. Mais Fin ne bougeait pas. Les serpents, les flammes, les stridulations... les sons bourdonnaient dans son crâne, les images envahissaient la totalité de son champ de vision.

«Fin. » Une impatience perceptible pointait dans la voix de Jos. Laisser ainsi refroidir le métal à cet instant pourrait ruiner le fruit de leur labeur. Pourtant, elle ne bougeait pas. « Fin! »

Fin se retourna brusquement, faisant tomber la lame refroidie à ses pieds, et fit face à Jos, le regard perdu dans le vide, les yeux complètement révulsés. N'accordez pas votre loyauté à la première personne venue. Aucune de vous deux ne la connaît et vous ne lui devez absolument rien. C'est en revanche le sang qui vous lie mutuellement. Et accorder ou retirer votre confiance à quelqu'un d'autre ne dépend que de vous seules. Votre deuxième initiation commence dès maintenant et se terminera quand vous m aurez découvertDu fond de sa gorge monta un affreux ricanement irrépressible, puis elle se mit à suffoquer et s'effondra subitement sur le sol, son corps s'agitant en tous sens à la recherche d'oxygène.

Jos s'agenouilla près de la forme haletante de Fin, leva les yeux vers le foyer et aperçut énorme crotale des bois surgir des flammes, déroulant ses anneaux et rampant doucement vers elle. Sa forme avait tout de celle d'un véritable serpent, mais il semblait être fait d'ombres plus que de matière. Jos saisit son fusil, qu'elle gardait toujours à portée de main, et tira sur le crotale des bois ; les balles ne firent que passer au travers de l'animal, comme si elles avaient traversé une simple nappe de brouillard. Mais, lorsque le serpent planta ses crocs dans sa cuisse, le venin injecté dans son sang était bien réel, suffisamment pour la tuer en moins d'une heure. L'heure du serpent.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5" x 11"


-11-

Un serpent peut autant s'avérer être un allié qu'un assassin. Autant une mère protectrice qu'un tueur impitoyable. Ogoun, par exemple, était le dieu du travail du métal et de la guerre, et les jumelles forgeronnes et chasseuses en représentaient des incarnations idéales. Mais le chaos et le hasard étaient des dieux plus puissants que lui, les maîtres de toutes choses pour ainsi dire.

Quand les flammes s'étaient transformées en vipères sous les yeux de Fin, un terrible tumulte de sifflements et de rugissements avait submergé son esprit. Elle ne savait pas qui ou quoi s'était exprimé au travers d'elle cette nuit-là, ni si elle avait été choisie volontairement ou s'il s'agissait du fruit du hasard.

Lynch trouva Fin et Jos prostrées sur le sol de pierre de la forge, toutes deux en proie aux affres du délire. La jambe de Jos avait gonflé et exhalait une odeur de pourriture à l'endroit de la morsure du serpent. Fin gisait immobile et froide, le harpon de choc, à moitié réparé, posé par terre près d'elle. Lynch reconnut la blessure et se mit immédiatement à la tâche de l'aspiration du venin. Le feu s'était éteint depuis longtemps, et elle ne pouvait pas cautériser la blessure. Dans ses visions, elle avait perçu des signes indiquant que les jumelles étaient essentielles à sa cause, même si les détails lui restaient obscurs. Si les deux sœurs n'étaient pas prêtes ou si elles se faisaient tuer, les cartes lui avaient révélé que leur influence en serait contrebalancée. Elles devaient survivre.

Tirant un jeu de cartes d'un bout de soie foncée, Lynch commença à marquer le sol à la craie. Un rituel pourrait les ranimer ou, à tout le moins, pourrait retenir leur esprit et les empêcher de succomber. Elles lui étaient encore utiles, mais elles devaient être vivantes pour cela.





Special ammunition


Souffle du dragon
NC : Mais peut-être que leur affection pour le feu les aurait poussées à chercher des alternatives encore plus expérimentales, quelque chose qui aurait attisé leur imagination.

Munitions grenaille d'acier
NC : Si ce qu'on dit à leur propos est vrai, les jumelles aimaient particulièrement la brutalité du harpon de choc. Peut-être qu'à cause de leur haine des serpents, des formes alternatives de munitions ont été cherchées, plus efficaces contre les cibles difficiles à atteindre.

Explosif à fragmentation étanche
NC : Quel « rituel » Lynch aurait pu accomplir pour sauver la vie des jumelles, alors qu'elles étaient clairement condamnées à mort ? Que ce soit basé sur des remèdes traditionnels ou autre chose, quoi qu'elle ait fait a fonctionné. En partie, en tout cas, quand on voit les symptômes persistants de Fin.

Drilling



DRILLING (voir également FUSILS, FUSILS À POMPE) Une arme combinée telle que celle-ci est difficile à fabriquer et n'en rend le résultat que plus rare. Le coût de production des fusils à trois canons n'a jamais été assez intéressant pour les faire en masse. Ils sont donc principalement fabriqués pour la chasse. Ce sont néanmoins des outils spécifiques qui indiquent une richesse croissante chez les chasseurs du bayou.





Journal de Mara Cranston
Manuscrit, abîmé par l'eau et difficilement lisible, 5 x 7 in.


18 décembre 1894

Lors des semaines suivant son décès, j'ai pleuré la perte de ma sœur Hannah. Même lorsque nous étions toutes les deux adultes et en bonne santé, je la considérais comme un bébé, pareille au jour où notre mère a hurlé et transpiré pour lui donner naissance sur le sol de notre cabane. Savoir qu'Hannah est morte en faisant la même chose, en apportant un enfant au monde, a hanté chacun de mes rêves. Je me sens coupable de sa mort. Je me dis que si j'avais été là, à lui tenir la main et à l'accompagner dans la douleur, elle aurait pu s'en sortir. Je suis sûre que Jonathan a fait tout son possible, même s'il m'a profondément blessée en fuyant au lieu de revenir nous annoncer sa mort lui-même. Il a laissé un étranger d'une organisation quelconque à laquelle Hannah et lui appartenaient transmettre la nouvelle : Hannah est morte. Jonathan a disparu. Le bébé... le bébé. On m'a dit que le bébé était mort à la naissance, mais sur le visage de l'homme, j'ai décelé qu'il ne disait pas tout. Ou alors, c'est moi qui suis paranoïaque ? Pourquoi mentirait-il à ce propos ?

Quoi qu'il en soit, ça ne change rien au vu des circonstances. Ma sœur est morte et elle me manque plus que tout.

12 janvier 1895

J'ai du mal à y croire. Aujourd'hui, une femme est venue à la boutique et m'a dit qu'elle était une des sages- femmes qui avaient accouché Hannah. Elle mit un médaillon dans ma main, me parlant tout bas en regardant par-dessus son épaule, comme si elle avait peur que quelqu'un la suive. « Elle a dit votre nom pendant l'accouchement, » m'a dit la sage-femme, et j'ai pleuré dans ma manche. « Elle vous aimait et elle aurait voulu que ça vous revienne. » Il n'y avait rien dans le médaillon. La femme m'a dit qu'Hannah comptait y mettre une photo de son bébé. Je me souvins de l'air étrange de l'homme de l'organisation, quand il avait parlé du bébé. Alors j'ai insisté pour en savoir plus jusqu'à ce qu'elle crache le morceau.

« N'y allez pas si vous ne voulez pas perdre la tête, » m'a-t-elle dit une fois que je l'ai plaquée au mur. « Vous ne voulez pas voir ce que c'est devenu. »





Journal de Mara Cranston
Manuscrit, abîmé par l'eau et difficilement lisible, 5 x 7 in.


31 janvier 1895

Ça n'avait jamais été un bébé.

Je n'aurais jamais cru la vérité si je ne l'avais pas vue de mes yeux. Il y a quelque chose de pourri en Louisiane, quelque chose de plus profond qu'une simple épidémie de cauchemars. Chercher des informations sur cette organisation louche m'a permis de découvrir la vérité : l'enfer s'est ouvert dans ce bayou, plongeant ses racines dans les marécages et les mines, corrompant le sol lui-même. Et ce qui est arrivé à Hannah n'est qu'un détail dans toute cette horreur.

Ils sont si nombreux, maintenant. Mais si ce que j'ai pu apprendre est vrai, Hannah a donné naissance au tout premier. Un blasphème hideux, difforme et sans tête, vidant ses entrailles de sangsues boursouflées qui rampent à ses pieds et le guide jusqu'à ses proies. Le fusil drilling de Papa a connu son heure de gloire hier, quand ilm'a permis d'en abattre un. Je lui ai d'abord tiré dessus de loin et ensuite, je me suis approchée pour inspecter son corps sans comprendre qu'il n'était pas encore mort. Je l'ai achevé d'une cartouche de fusil à pompe tirée de la même arme.

Je passerai le reste de mes jours à parcourir ces terres pour les abattre jusqu'au dernier.

?????, 1895

Ça fait des semaines que je suis dans ce bayou. Ou peut-être des mois. Tous les jours se ressemblent. Les sacs à viande, comme les appellent les Chasseurs, sont innombrables. Mais un de ces monstres sera forcément le dernier de son espèce. Forcément...

Mon esprit me joue des tours, à être seule ici depuis si longtemps. Le pire, c'est la nuit. J'ai commencé à entendre les murmures d'Hannah dans le noir, me suppliant de trouver son bébé, de savoir ce qui lui a été fait, où est Jonathan et où est sa famille. J'ai rêvé d'elle, devant moi, le bas du corps pourrissant et décharné, éviscérée et me pointant du doigt en articulant le mot : famille. Les sacs à viande sont ma famille, d'une certaine façon malsaine. C'est un cauchemar.

Je me suis réveillée de ce rêve, assise contre un arbre, la chemise ouverte, une sangsue morte, issue du corps du sac à viande gisant derrière moi, lovée dans mes bras. Je la tenais comme si je voulais l'allaiter. Je ne sais pas combien de temps je résisterais avant de sombrer.

Reviens, Hannah. La prochaine fois, je n'aurai pas peur d'avancer et de prendre ta main.





Canon scié de drilling



CANON SCIÉ DE DRILLING. (voir également, DRILLING, FUSILES, FUSILS À POMPE) Modifier une arme aussi spécialisée que le drilling, nécessite un certain luxe ou un manque de respect flagrant. C'était généralement l'œuvre des voleurs, puisque cela leur permettait de cacher cette arme bien plus facilement et de la manier avec plus de négligence.





Lettre adressée à Jodie Cranston
Auteur : Franklin Kinney
Feuille simple, 8,5" x 11"
1/2


Chère cousine Jodie,

Je vais bien. La neige me manque toujours beaucoup, mais c'est agréable de nager dans la rivière. Cette année, je suis assez grand pour pouvoir la traverser sur la pointe des pieds!

Je ne pense pas que tante Hannah a déménagé. Oncle Joseph est parti l'année dernière, et Maman et Papa n'avaient pas l'air aussi tristes après. Et oncle Joseph était plus marrant que tante Hannah. Maman n'avait jamais oublié de préparer le dîner, mais hier, je lui ai dit cinq fois que j'avais faim avant qu'elle prépare de la soupe.

Comment ça se passe à la ferme ? J'espère que tu viendras vite nous voir. Tu viens pour mes douze ans ? On pourra manger la nouvelle tarte aux noix de pécan que fait ta maman. Je parie que t'arriveras pas à traverser la rivière à pied, toi !

J'ai encore faim.

Salut, cousine Jodie,

Le grand Frankie





Hachette de drilling



HACHETTE DE DRILLING. (voir également, DRILLING, FUSILS, FUSILS À POMPE) Le drilling tel que conçu initialement était très utile pour la chasse : cette arme peut abattre un sanglier aussi facilement qu'un canard, sans abîmer la carcasse pour autant. Scier le drilling et lui ajouter une hachette était courant parmi les brigands. L'arme combinée passait alors de l'outil de chasse élégant à une arme mortelle multifonctions.





Lettre à Franklin Kinney
Auteur : Jodie Cranston
Feuille simple, 8,5" x 11"
2/2


Cher cousin Frankie,

J'ai peut-être quatre mois de moins, mais je suis sûrement plus grande que toi. Je parie que je peux traverser la rivière à pied sans que l'eau me touche le menton ! Je parie même une part de la super tarte aux noix de pécan de ma maman, tellement j'en suis sûre.

La ferme est très calme, ces temps-ci. J'espère que tu viendras bientôt pour qu'on s'amuse et qu'on puisse rire ensemble. Plus personne ne me fait rire. Ma famille ne parle pas beaucoup, alors ça me fait plaisir d'avoir de tes nouvelles, cousin. J'écoutais les adultes parler depuis mon lit, et je crois que tante Mara et tante Hannah sont toutes les deux allées à la Nouvelle-Orléans. Elles ont bien déménagé. Mais il y avait un homme que je n'avais jamais entendu qui a dit quelque chose que je n'ai pas compris.

J'espère que tu viendras bientôt nous voir, parce que je crois que ma famille aussi va déménager, très loin de la Louisiane. Tu crois que c'est parce qu'ils déménagent que les adultes de chez toi sont aussi tristes ? Tu crois qu'ils vont tous aller au même endroit ? Oh, ce serait trop génial, ça, non ?

Ce serait même si génial que Papa et Maman recommenceraient enfin à dormir ! Les mots qu'ils chantent la nuit me font peur. Un jour, j'ai entendu une troisième voix. On aurait dit tante Mara. Elle disait « prends ma main », et j'avais tellement envie de la voir... J'ai dévalé les escaliers et... j'ai vu que les yeux de Papa étaient noirs, pendant que Maman peignait des trucs sur le sol. Elle avait des bandages sur les bras pour ne pas se tacher. Maman détestait qu'on ait les bras sales quand on faisait le petit-déjeuner.

Maintenant, je reste au lit et je me bouche les oreilles chaque nuit.

Jodie





Special ammunition


Dumdum
NC : Les informations sur la famille d'Hannah Kinney sont rares. Elle cherchait clairement à protéger les siens quand elle a abandonné son ancienne vie pour rejoindre la Chasse. Hélas, de telles précautions ont été rendues inutiles par les décisions de sa sœur Mara.

Penny Shot
NC : C'est une bien surprenante coïncidence que Mara ait rencontré la sage-femme de sa sœur. A-t-elle été envoyée par quelqu'un, comme un pion dans un plan plus vaste ? Ou est-ce la culpabilité qui l'a menée à pousser la porte de Mara Cranston ? Quoi qu'il en soit, l'instabilité de Mara a commencé bien avant qu'elle se saisisse de ce fusil drilling.

Cartouche à fléchettes
NC : La découverte de ces textes pousse à se demander ce qu'il est advenu de Mara. Nous savons qu'elle n'a pas réussi à éradiquer les « sacs à viande », son sort le plus évident est le plus dérangeant.

Blindées
NC : Le changement perturbant de l'état mental de Mara soulève une question : a-t-elle succombé à la solitude implacable du bayou ou y avait-il autre chose ?

Cartouche
NC : Que Mara connaisse l'ACA mais refuse de la rejoindre l'a placée dans une position très dangereuse. Si la folie ou les monstres ne l'avaient pas tuée, des armes auraient été prêtes à la faire taire.


Consommables

Fire Bomb



FIRE BOMB.
(See also, HELLFIRE, INCENDIARY DEVICES)

Though simply constructed, the fire bomb can do lasting damage by igniting flammable objects or detonating other incendiary devices. A fire bomb is built by filling a breakable glass bottle with a flammable substance such as alcohol or oil. This mixture is ignited via a burning cloth wick held in place with a stopper and thrown at the target. The wick is usually soaked in kerosene. Because of its relatively simple construction, which can easily be improvised in the field, fire bombs have been put to many purposes. The army has put them to use on several documented occasions, though they are far more common among criminal elements.





Liquid Fire Bomb



LIQUID FIRE BOMB.
(See also: FIRE BOMB, INCENDIARY DEVICES)

The liquid fire bomb makes two key deviations from the normal fire bomb. Firstly, the liquid propellant used for developing conflagrations consists of particularly flammable petrol. The intention behind this is to ensure that it burns regardless of the material it lands on, particularly water. The petrol, being lighter than water, stays on the surface. Possessing a particularly low boiling point, the flame is guaranteed to persist in this environment. The second key deviation is a structural change. Steel (or some other weighty metal) balls are inserted into the bottle, so that when the bottle is thrown, these retain the bottle's initial velocity even after it has stopped, guaranteeing that it shatters. If the bottle lands in water or against another material which cushions the shock, the balls ensure the reliability of the weapon, shattering the glass and allowing the liquid to spray.





Hellfire Bomb



HELLFIRE BOMB.
(See also: FIREBOMB, INCENDIARY DEVICES)

The simple construction of a fire bomb, a glass container separating flammable liquid and a fuse, made it an easy device to improvise and adapt. There always existed a desire to produce a more devastating explosion. Widespread oil drilling in the U.S. through the late nineteenth century supplied vast amounts of crude oil. Refinement processes were developed which could distill increasingly explosive liquids. When re-purposed as weapons, these sated that desire, producing larger explosions, though generally at the expense of burn time. While the exact chemical formulations were never recorded, these were broadly referred to as hellfire bombs.

Scarabée traqueur



SCARABÉE TRAQUEUR. (Voir également : INSECTES, ORGANIQUES) Faute de ressources et de recherches scientifiques, il est extrêmement difficile, voire impossible, de comprendre l'importance de cette espèce de scarabée inconnue pour l'écosystème. Bien que leur origine ne soit pas encore définie, les informations consignées par un entomologiste anonyme se sont avérées cruciales pour la classification de ces insectes.

Ces insectes, communément baptisés « scarabées traqueurs », sont une espèce rare qui aurait été découverte au cours de la dernière décennie du XIXe siècle. Bien que l'on ne sache pas grand-chose sur leur origine et leur nature, ils sont présentés comme une espèce forte et résistante, et les recherches semblent faire état d'un déplacement erratique et uniforme — un comportement dit de « conscience collective » — et d'une relation symbiotique entre les créatures et leurs propriétaires. Certains documents affirment même qu'ils partagent un lien qui permet à leur détenteur d'exercer un « contrôle direct » ou de les « sacrifier » si nécessaire. Bien que les recherches soient à la fois obscures et peu fiables, plusieurs pages indiquent également que certains « cobayes » ont acquis la capacité de contrôler ces insectes, mais la nature de ces cobayes reste floue.

Les découvertes actuelles sont relativement récentes et de nombreuses questions restent ouvertes et inexpliquées, nous pouvons donc présumer que des recherches plus approfondies seront nécessaires pour obtenir des informations supplémentaires et qu'elles seront révélées dans un avenir proche.





Scarabée de feu



SCARABÉE DE FEU (voir également, INSECTES, ORGANIQUES) D'autres documents, aimablement prêté par un entomologiste connu sous le nom d'Harriet, indiquant l'apparition de plusieurs membres de cette nouvelle espèce. Les classifier reste éminemment délicat, car il nous manque de nombreux éléments.

La découverte la plus incroyable, c'est que la plupart de ce qu'aurait soi-disant déduit ce « Harriet » sur ces créatures aurait été obtenu en entraînant personnellement chaque scarabée de façon individuelle. Apparemment, ce « mélange d'esprits » se rapporterait à un lien étroit entre l'entraîneur et le scarabée après plusieurs mois d'entraînement. Ce qui impliquerait aussi que ces scarabées ont une intelligence équivalente à celle d'un chien. Il faut aussi envisager que Harriet ait eu une tendance à l'exagération. Après tout, son ego est monumental.

Il affirme même être sur le point de créer de nouvelles branches évolutives de ces scarabées. J'aimerais pouvoir dire que nous sommes au summum de la folie, mais dans ces études, nous avons assisté à des complexes de Dieu bien plus audacieux.





Scarabée étouffant



SCARABÉE ÉTOUFFANT (Voir également INSECTES, ORGANIQUES) Au lieu d'un autre esprit qualifié dans un rayon de cinquante miles, j'ai nommé ces créatures Goliathus Cetos Harrietus, 1895. On ne peut que prier pour que cela intègre le langage courant avant que les noms vernaculaires « Scarabée traqueur » et « Scarabée étouffant » ne soient que trop répandus.

Ce serait défier la raison que ceux à qui je m'adresse perçoivent ces scarabées comme deux espèces distinctes. La capacité du public à abâtardir la nomenclature méticuleuse des scientifiques de ma nature ne cessera jamais de me stupéfier. Il suffit d'un coup d'œil rapide sur cette variante gazeuse tout juste découverte pour identifier une simple mutation du Goliathus Cetos explosif d'origine. Un mécanisme de défense des plus curieux, car il implique que la vie de ces coléoptères vaut la peine d'être sacrifiée pour protéger autre chose. J'ai pu observer un comportement parental envers les larves, ce qui m'amène à formuler ma principale hypothèse : celle d'un système hiérarchique (actuel ou non) semblable à celui d'une ruche.

Ces mutations spécifiques du Goliathus Cetos bénéficient d'une immunité aux effets de la fumée ; toutefois, les larves y ayant été exposées ont vu leur système respiratoire se détériorer rapidement. Une bulle d'air condensée, maintenue dans une poche gonflée sous les élytres, sert d'alternative à la bouche flétrie. Elle alimente le corps en oxygène jusqu'à expiration, après quoi, l'oxygène se dilate et propulse vers l'extérieur un stupéfiant volume de gaz latent. J'ai trouvé des armes à feu fiables pour provoquer cette réaction.

Ammo Box



AMMO BOX.
(See also, AMMUNITION, STORAGE CONTAINERS)

An ammo box is a portable container that is both fire retardant and weatherproofed to resist submersion in water, atmospheric humidity, and rain. These precautions are necessary to ensure the safe transportation of ammunition in hostile environments, where dampening the primer would cause ammunition to fail. The U.S. Army produced steel ammo boxes for standard issue; however, they could also be constructed with the provision of any watertight metal container, so long as the interior construction could prevent ammunition from rattling during transport.





Tool Box



TOOL BOX.
(See also, STORAGE CONTAINERS)

An easily portable container, first developed by carpenters and then adapted by the US military, that is equipped with a variety of useful tools. The primary challenge to overcome was balancing the portability and safety of the box, considering the range of volatile items being carried. This rough but functional creation is an impressive achievement of technology, and the result of many lessons learned from many accidents.





Medical Pack



MEDICAL PACK.
(See also FIELD MEDICINE, STIMULANTS, STORAGE CONTAINERS)

The invention of portable first aid technology didn't change how wars were waged, but it did change how soldiers fought. The ability to patch up wounds on the fly was revolutionary for many outside of battle, too, allowing hunters to be more aggressive, if not reckless, in stalking dangerous prey.

Dynamite Stick



DYNAMITE STICK.
(See also, EXPLOSIVES)

Invented by a Swedish Chemist by the name of Alfred Nobel, dynamite was first patented in 1867 and gained widespread use when it proved to be a safer, and stronger, alternative to black powder, which is most effective as a propellant. Mr. Nobel's ingenious mixture of explosive oil, kieselgur, and soda ash keeps the highly volatile mixture in a stick of dynamite stable, making it an easy-to- store and easy-to-use explosive with a relatively large blast area. Dynamite is detonated by placing the charge in the vicinity of the target and then lighting the fuse.





Waxed Dynamite Stick



WAXED DYNAMITE STICK.
(See also, EXPLOSIVES)

Modified with a wax coating on both fuse and casing, the so-called "Sigyn" Dynamite was a kind of unusually stable dynamite stick used near the end of the 19th century. Most known examples were recovered from the Sigyn, a trading vessel which was intercepted by the coast guard in 1895 off the coast of New York that lent the weapon its name in common usage. Thanks to its wax coating, a Sigyn dynamite stick can fulfill its function reliably even when it is submerged in water. Very little is known about the manufacturer, Brokker, beyond that it being the name that appears on the labels on the crates recovered from the ship.





Dynamite Bundle



DYNAMITE BUNDLE.
(See also, DYNAMITE STICK)

In the pursuit of explosive destruction, the provision of a dynamite stick is a well-advised first step. Should one find a single dynamite stick inadequate to the task, then the addition of further dynamite sticks, bundled together, should suffice. More sticks can be added until the desired explosive power is achieved. There is a degree of technique in this, as general consensus deems it of absolute necessity to remove oneself from the blast radius before detonation - a radius that can vary unpredictably as sticks are added to the bundle. Dynamite bundles were often used to great effect by railroad work gangs. The most memorable member of which was one Phineas Gage, who improbably survived a close encounter with a dynamite bundle, and lived the remainder of his life with an iron tamping rod lodged in his skull.





Big Dynamite Bundle



BIG DYNAMITE BUNDLE.
(See also, DYNAMITE BUNDLE)

By far the advantage of dynamite is its modularity. A single stick of dynamite weighs around 190 grams and contains roughly one mega joule of energy. It is an explosive stable enough for safe transport, but it will explode if another dynamite stick is detonated in its vicinity. It follows that one can bundle any number of dynamite sticks together for larger, more destructive results. The energy released from the explosion caused by one stick of dynamite is more than enough to detonate the rest of the bundle, no matter the size. Bundles can be created with any number of dynamite sticks, a fuse, and a length of tape.





Sticky Bomb



STICKY BOMB.
(See also, EXPLOSIVES)

The sticky bomb is a particularly cruel modified explosive device, comprised of two main parts: an outer frame and an inner charge. The inner charge employed here is most often a single stick of dynamite. This packs a significant punch, capable of blasting apart most objects and more than capable of incapacitating a person. When used in combat, a sole stick of dynamite suffers from one drawback: it is relatively unwieldy to throw and once landed may shift position, causing it to move away from its target. The sticky outer frame is a means to compensate for this, and adding a throwing handle ensures that the dynamite can be delivered with ease. The frame is mounted with crude metal hooks and spikes. If the frame hits a soft object with force, these will embed in the target, ensuring that the maximum power of the charge is delivered as close as possible.



Choke Bomb



CHOKE BOMB
(See also, EXPLOSIVES, DIVERSIONS)

The Choke Bomb is less conventional explosive than it is a clever device that can be used to aid in extinguishing fire. Though its name might imply that it contains a choking poison, when detonated, it releases a gas that chokes out fire in its smothering cloud. A hunting partner downed within its radius can be protected from fire, though it also causes a hacking cough.





Chaos Bomb



CHAOS BOMB.
(See also, EXPLOSIVES)

A chaos bomb is an unconventional device intended to create a diversion rather than cause damage. Not a bomb in the traditional sense, it is comprised of ammunition from a variety of shotguns, rifles, and pistols. When detonated, using a handmade fuse in lieu of a traditional hammer and primer, these charges explode in sequence. This effectively creates the illusion of a firefight in the location where it has been detonated or thrown, enhanced by the "skipping"movement of the device caused by each charge. The result is most effective from a distance, where environmental obstructions alter the noise to make it sound more natural. It is most often used to create diversions, to disorient, and to distract.





Frag Bomb



FRAG BOMB.
(See also, EXPLOSIVES)

In artillery, an iron shell of about 2 1/2 inches diameter and nearly 2 pounds in weight, filled with gunpowder and furnished with a fuse which is lighted as the ball is thrown with the hand The frag bomb was introduced in warfare in 1594. It has also been much used in naval service in close action.

The construction of early frag bombs was often improvised in the field. In general, they consist of a handle, usually of wood, attached to a ball-shaped metal shell filled with gunpowder and wrapped with scrap metal and other shrapnel. When detonated, the shell breaks apart, sending shrapnel in a large circular area and damaging any soft targets in its radius.





Poison Bomb



POISON BOMB.
(See also, EXPLOSIVES, TOXINS)

An experimental device, at the pinnacle of the warfare technology of its time. A compressed gas is contained in a glass vial, which upon release expands rapidly. This gas is composed of a compound of toxic and noxious chemicals engineered to damage human physiology. The exact composition will not be reproduced here for various reasons. First: the exact composition varies from device to device as, Second: the experimental nature of the gas was devised by competing chemists who were careful to conceal their recipes as, Third: distribution of the recipe could allow the gas to be reproduced and used for nefarious purposes. A small explosive charge on a detonator ensures the vial is broken on use, as well as partially accelerating the distribution of the gas.





Hive Bomb



HIVE BOMB.
(See also EXPLOSIVES)

With no surviving examples of a working hive bomb, our descriptions are, by necessity, largely speculative. References have been found in several documents from the 1890s and early 1900s, and in these documents, its invention is attributed to someone by the name of Lynch. However, it remains uncertain if these accounts of the so-called hive bomb are fact or fiction for the descriptions are so fantastical as to bear considerable doubt. Should the weapon have existed, however, it was singular, combing the functionality of a grenade with an aggressive, and poisonous swarm of insects that would target the closest human within range. The swarm would then, the story goes, follow this target, attacking again and again, injecting their victim with poison that impeded both healing and vision. An ideal item to flush out entrenched or barricaded opponents.





Concertina Bomb



CONCERTINA BOMB.
(See also, EXPERIMENTAL WEAPONS, EXPLOSIVES)

In the closing days of the Civil War, Samuel McCollin first conceptualized what would become the concertina bomb during the Siege of Petersburg. Traumatized by his experiences of trench warfare, he began working on designs for explosive devices which would render them obsolete. By the end of the Civil War, most of his designs had proved failures. But in 1873, while attending an agricultural fair in DeKalb, Illinois, McCollin came across a barbed-wire "bomb"design. While its intended application was far removed from warfare, McCollin was revitalized by the concept. He returned to the original device's design, experimenting with tightly coiled spools of "concertina'razor wire spooled around an explosive charge. When detonated, the wire unravels in all directions and produces a thicket of untraversable barbed wire.

McCollin secured a patent for the device in 1879 and did trials with it with the assistance of the U.S. Army in 1880. Unfortunately, the proposal was rejected, as it was deemed too cruel and expensive; those snared suffered unnecessarily and the mechanism was too complex for mass production. The rejection sent McCollin into a downward spiral, though what became of him afterwards is unknown. Crude homemade reproductions have since been found, so it seems the design remained in distribution.





Flash Bomb



FLASH BOMB.
(See also EXPLOSIVES, TRAPS)

Known variously as a flash grenade, flashbang, thunderflash, and sound bomb over the years, the flash bomb is not meant to be used as a traditional defensive explosive, but rather as a distraction or blinding trap for tactical maneuvers. The earliest flash bomb in evidence contained a deposit of mercury placed inside glass casing and lined with wire. When detonated and thrown, it resulted in a bright flash of white light. Though not intended for combat, the flash bomb can cause permanent damage to the retinas, and in the case that the casing does not function properly, shrapnel injuries and burns.

Antidote Shot (Weak)



ANTIDOTE SHOT, WEAK VARIETY.
(See also ANTI-VENOM, FIELD MEDICINE)

An antidote shot is administered to a patient in the case of chemical (medicinal overdose) or natural (plant, animal venom) poisoning. Depending on the severity of the poisoning, a weak- or standard-strength shot can be used. The lower dosage is always recommendable, in order to avoid possible side effects, but must be weighed against the probability of patient death.





Antidote Shot



ANTIDOTE SHOT.
(See also ANTI-VENOM, FIELD MEDICINE)

A standard medical syringe, which is to say: a tube and piston by means of which a liquid can be drawn into the tube and then be forcibly expelled. In the case of the antidote shot, the tube is filled with a green liquid antidote that, when injected into a human artery, counteracts poisons of several kinds.





Regeneration Shot (Weak)



WEAK REGENERATION SHOT.
(See also, FIELD MEDICINE, STIMULANTS)

A syringe-administered stimulant which has been diluted from its original potency. Colloquially, this gives the effect of regeneration , as it takes longer for the full benefits of the shot to be felt. However, it's unclear if it actually could regenerate flesh, or if the effects were rather less dramatic.





Regeneration Shot



REGENERATION SHOT.
(See also, FIELD MEDICINE, STIMULANTS)

A syringe-administered stimulant which offers immediate relief, claiming to affect the body's natural healing processes and spurring them into overdrive. This makes the effects of the injection less instantaneous than other types of vitality injections, with the benefit of being potent over time.





Stamina Shot (Weak)



STAMINA SHOT, WEAK VARIETY.
(See also FIELD MEDICINE, STIMULANTS)

Stamina shots, generally, are commonly used in hospitals to increase the endurance capabilities of patients suffering from extreme fatigue by stimulating the nervous system and raising dopamine levels. However, when injected into the blood of a healthy adult, the shot can also induce manic euphoria. The weak variant of this medical aid is less prone to side effects, though is recommended only for use in extreme cases.





Stamina Shot



STAMINA SHOT.
(See also FIELD MEDICINE, STIMULANTS)

Stamina shots are commonly used in hospitals to increase the endurance capabilities of patients suffering from extreme fatigue by stimulating the nervous system and raising dopamine levels. However, when injected into the blood of a healthy adult, a stamina shot can also induce manic euphoria. The standard strength of this medical aid is effective for a duration of ten minutes.





Vitality Shot (Weak)



VITALITY SHOT, WEAK VARIETY.
(See also FIELD MEDICINE, STIMULANTS)

The medication commonly known as a vitality shot is a syringe-administered medical treatment commonly used in hospitals and by army medics to increase the vitality of patients suffering from extreme fatigue and other injuries. Patients administered with a vitality shot report feeling "completely invincible"for a short period of time. Before the shot was perfected by doctors at the Penn Medical School, a prototype labeled "small"or "weak"was tested. Because of the low dosage it contained, it had little effect on patients. It did, however, provide proof of concept and allow the doctors running the project to continue in the direction that would eventually result in the completed vitality shot.





Vitality Shot



VITALITY SHOT.
(See also FIELD MEDICINE, STIMULANTS)

A syringe-administered medical treatment commonly used in hospitals and by army medics to increase the vitality of patients suffering from extreme fatigue and other injuries. Patients administered with a vitality shot report feeling "completely invincible"for a short period of time.

Armes de mélée

Batte de baseball



BATTE DE BASEBALL (voir également FORCE BRUTE, OUTILS) Avant l'homogénéisation de leurs dimensions, les battes de baseball étaient adaptées à leur propriétaire. C'est une arme rudimentaire, mais assez efficace pour que les traces d'armes contondantes de ce genre sur les crânes humains soient antérieures à l'invention des mots «batte » et « baseball ».





Feuille volante, 11” x 16”

Département du shérif de La Nouvelle-Orléans, 22 novembre 1893
LE TUEUR DE SHÉRIF EST TOUJOURS EN LIBERTÉ
MORT OU VIF
RÉCOMPENSE 1 500 $


De généreuses récompenses seront distribuées aux personnes fournissant des informations ou de l'aide pour appréhender Gareth Sherringham, meurtrier du shérif Weathers et de six civils. Quiconque cache des informations, aide ce criminel notoire ou le protège d'une quelconque façon contre la loi risque la peine de MORT. Que le bras divin de la loi, venu tout droit du trône de notre Seigneur Tout-puissant, jette ceux qui s'opposent à lui dans le Soufre et le Sel.

WAYNE HARDIN, shérif suppléant de La Nouvelle-Orléans

DESCRIPTION : Sherringham fait un mètre cinquante-cinq. Il est chauve et possède une barbe grise éparse et mal entretenue. Ses yeux verts se croisent quand on lui pose une question, et fixent son nez crochu. Il est étonnamment vif pour un homme aussi grassouillet. Il transporte une batte de baseball avec laquelle il bat lentement ses victimes à mort.

Une prime de sept cent cinquante dollars sera distribuée s'il est livré vivant pour être exécuté. Cinq cents dollars s'il est livré aux autorités mort. Deux cent cinquante dollars pour toute information menant à son arrestation. Ce qui aboutit à une PRIME DE MILLE CINQ CENTS DOLLARS





Journal de Gareth Sherringham
Feuille volante, 6” x 8,25”


17 décembre 1893

Les bonnes choses ne pullulent pas en Nouvelle-Orléans. Je pensais qu'être adjoint m'aiderait à changer les choses, mais à présent, toute la ville est à mes trousses. Je pourrais blâmer ceux qui me poursuivent, mais Wayne leur propose assez d'argent pour nourrir leur famille pendant un an. Je prendrais moi-même les armes pour une telle récompense. Je pourrais peut-être choisir à qui je vais me rendre. Tabitha pourrait avoir besoin de cet argent. Elle a eu encore moins de chance que moi, dans la vie.

Ceux qui me lisent n'ont pas à croire ce que dit le « Tueur à la batte », mais je n'ai tué que trois hommes dans ma vie. J'en ai tué deux sous les ordres du shérif en personne et le troisième... Eh bien, je l'ai fait de mon propre chef, même si j'affirme haut et fort que ce salaud l'avait mérité. Ma seule erreur a été de ne pas attendre que Wayne soit parti.

Je doute pouvoir survivre à cette année alors que Wayne hante chacun de mes pas. Il est trop rusé. Tout le monde pense qu'il est shérif, à présent. Ce qui est assez perturbant. Au moins, il ne décidera pas de tuer lui-même les vagabonds de la ville. Cela dit, je ne pensais pas que le shérif Weathers en serait capable non plus. Ces deux hommes sont du genre à s'épanouir à La Nouvelle-Orléans.

Quant à moi... Je suis fatigué et j'ai épuisé toutes mes options. Je refuse de condamner un ami à mort pour m'avoir nourri ou protégé. Ils trouveront mon corps meurtri dans un marécage, mais je me rassure en sachant que le shérif Weathers ne sera plus là pour me traiter de gros lard.

Sabre de Cavalerie



SABRE DE CAVALERIE (Voir aussi ARMES TRANCHANTES) Le sabre moderne de cavalerie légère a été développé en 1861 pour la cavalerie des Etats-Unis. Bien que mesurant 1 m de longueur et pesant 1 kg de poids, il est à la fois plus court et plus léger que son prédécesseur. Beaucoup ont préféré ce modèle en raison de son équilibre supérieur et sa simplicité d'utilisation. Conçue pour le combat à cheval, cette arme voit sa légèreté largement compensée par la violence du coup porté depuis une monture lancée au galop. A l'approche de la fin du XIXe siècle, le sabre est progressivement devenu obsolète. Ironiquement, il a trouvé une nouvelle vocation en étant recyclé pour les travaux agricoles.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5" x 1"


-14-

Comme prévu, le signal de la lanterne avait percé le voile de la nuit, car seule l'obscurité pouvait porter la lumière. Jos en était venue à faire confiance à une autre chasseuse - chose sans précédent, risquée, mais probablement nécessaire désormais - comme Fin était devenue différente, ses transes avaient dressé un mur entre elles.

Jos et Allison s'étaient rencontrées dans un bâtiment abandonné à l'intérieur de la zone morte, où elles avaient partagé le fardeau de leurs souvenirs dans un confessionnal mal éclairé.

Là où la jambe avait été mutilée et tout ce qui pouvait y avoir sous le genoux retiré, la cicatrice était encaissée et profonde, un canyon de chairs mortes. Autour celle-ci, telle une constellation, se trouvait les traces de la fureur du shrapnel. Allison ne s'attendait pas à garder sa jambe, en fait ; elle l'avait perdue en grande partie. Mais une étrange excroissance avait commencé à apparaître peu de temps après l'opération improvisée, et elle s'était rétablie sous la surveillance attentive de sa compagne de voyage. Elle pouvait marcher en s'appuyant dessus à présent.

Une autre cicatrice courait du genou à l'aine, où un coup de sabre avait failli trancher sa jambe au niveau de la hanche. Elle claudiquait encore, bien que les blessures ne ralentissent plus son allure. Sa jambe portait également une large tache de naissance rouge : la marque du diable comme sa mère avait appelé cette anomalie, comme sa mère l'avait appelée elle. Les gens se débarrassaient de leur progéniture pour moins que ça, mais on avait eu encore besoin d'elle à la ferme.

La main calleuse de la jeune forgeronne suivit la ligne du canyon jusqu'à sa source, et la propriétaire de la cicatrice se mit à pleurer pour la première fois en pensant à sa jambe, celle perdue et celle regagnée, elle se mit à pleurer pour avoir connu la vie avec l'intensité de celle qui marche constamment au côté de la Faucheuse. La compagnie de la mort exigeait tant de solitude. Une solitude que rien n'égalerait. Jamais.





Journal de John Hayward
Reçu de Ted Hayward (décédé)
Papier blanchi, sans lignes, relié en cuir, 9"x11"


Sinan avait toujours été doué pour deux choses. Les armes et la poésie. C'est pour ça qu'on l'avait baptisé le Poète des armes à feu à l'origine. Le rythme staccato de ses deux pistolets était la chose la plus rassurante que l'on pouvait percevoir lors d'une chasse. Mais c'était la première fois que je le voyais manier une lame. Si la poésie pouvait s'exprimer par le mouvement, c'en était bel et bien une illustration. Sinan tenait délicatement mon épée, la berçant presque dans ses bras. Il la fit pivoter, la souleva et se concentra sur quelque chose qui était invisible à mes yeux. Il se mit à loucher quand il y regarda de plus près. Puis il hocha la tête, apparemment satisfait des résultats de son examen.

Il me dit que c'était une bonne arme. Que je pouvais en être fier.

Pour moi, c'était juste une épée. Un couteau en plus long pour quand je n'ai plus de munitions. Mais Sinan tenait à savoir qui l'avait fabriquée et il devint songeur quand je lui annonçai qu'elle avait été faite en usine, avec des centaines d'autres comme elle. Je lui expliquai que je l'avais appelée Moineau.

C'est ce jour-là que nous commençâmes à nous entraîner à la lame. Ce n'était pas le plus patient des professeurs. Mais je n'avais pas à me plaindre. Je m'étais mis dans cette situation. Je n'étais pas très doué pour ce genre de choses, même avec une épée dont j'avais choisi le nom. Si l'on m'avait passé un Caldwell, j'aurais pu sectionner les ailes d'une mouche. Mais là ? Cela défiait mon entendement.

Sinan me lança que je me battais comme un éleveur de bovins. Plutôt indélicat de la part d'un poète.

Au fur et à mesure que je m'améliorais en escrime, les leçons de Sinan devinrent plus étranges. J'avais l'impression que ce que j'avais choisi de faire était mal. Il n'arrêtait pas de me dire que je me battais comme un fermier. Je supposais qu'il ne connaissait pas le genre de fermiers que nous avions ici. Mais il était vrai que je n'aimais pas trop le combat au corps à corps. On avait beau me traiter de lâche, je préférais éliminer mes ennemis à distance. Sinan avait une approche philosophique du meurtre. Je ne le comprenais pas. Un meurtre était un meurtre. Ça commençait par une balle et ça finissait par un cercueil. Il disait que je devais respecter mon arme. Il déclara que mon arme voulait tuer. Que je devais l'employer pour ce pour quoi elle avait été fabriquée. Que je devais « faire chanter le Moineau ». Je n'avais aucune idée de tout ça. Il s'agissait peut-être d'une menace. Je pense qu'il est temps de chercher un nouveau professeur.

Hache de combat



HACHE DE COMBAT (Voir aussi FORCE BRUTE, OUTILS, HACHE DE BUCHERON) La hache est l'un des tout premiers outils utilisés par l'homme, et il a fallu peu de temps avant que l'humanité ne comprenne les vertus offensives de cette arme employée pour fendre le crâne d'autres frères humains. Maniée à deux mains, la hache de combat est un objet de force brute, capable de fracturer et de briser des os en causant de graves dégâts, et en particulier sur les zones les plus essentielles du corps d'un adversaire.

La hache de combat, ou hache de bataille, a été employée depuis la nuit des temps. Les premiers exemplaires forgés en métal remontent au début des années 1300. Mais des haches de pierre ont été utilisées en combat dès le VIle siècle, selon les historiens. Du fait des usages multiples de cet outil en matière de coupe du bois, d'applications militaires ou autres, il n'est pas toujours évident pour les archéologues d'établir une distinction nette entre les pièces retrouvées, en se basant sur ce seul critère.

Des exemplaires de haches de combat découverts en Louisiane et datés de la fin des années 1800 témoignent d'évolutions essentielles, concernant par exemple l'introduction de feuilles métalliques et de fil barbelé en vue d'accroître la robustesse, la stabilité et l'efficacité de l'instrument.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5" x 1"


-1-

Elles n'avaient jamais connu leur mère. Hémorragie interne. Hémorragie externe. Leur père avait disparu peu après. Ce n'était certes pas le travail qui avait dû le tuer.

Leur génitrice ne s'était pas doutée qu'elles seraient deux ; aussi, n'avait-elle choisi qu'un seul nom : Josefina. On avait coupé les cordons ombilicaux et partagé le nom entre elles : l'une Josie, l'autre Fina. Elles avaient ensuite été confiées aux bons soins d'un oncle, un forgeron. Il n'avait pas d'enfants et sa femme était morte de la fièvre jaune. Il recueillit donc les fillettes devenues femmes pour leur enseigner le métier.

Elles apprirent le marteau, la forge et l'art du combat. Le premier couteau que Fina avait créé se brisa contre la première hache de Josie. Tout ce qu'elles fabriquaient, elles le testaient ensemble dans l'arrière-cour de la forge. Leurs premières tentatives furent peu concluantes, mais elles s'améliorèrent à l'épreuve du feu et du sang. Leur oncle les chapeautait avec la plus grande fierté et la plus vive appréhension. Dans le feu et la fureur. Fina et Josie. Fin et Jos.

Deux jours après leur seizième anniversaire, un nommé William Durant tua le forgeron, et elles prirent les armes.





Unpublished manuscript, "Bad As They Seem
Author: Hayden Collins
Undated
Bleached paper, typewritten, 8.5x11 in


-2-
C'était plus que leur oncle, il avait pris la place de leur père. Quand le coup mortel s'abattit sur son crâne (si fragile face à la hache de combat qui s'y enfonça), ses deux filles, oui SES filles, pénétraient dans la chambre, noires de suie, ne songeant qu'au dîner et au repos qu'elles allaient prendre.

On pourrait croire que ce fut là le moment où tout bascula, le tournant de leur légende. Et c'était bien le premier pas sur la voie qui les mènerait aux chasseurs. Mais leur destin était déjà tout tracé. Elles étaient nées dans la violence, avaient été baptisées à l'aune de ses épreuves et étaient devenues conceptrices de ses instruments.

Les jumelles s'éloignèrent silencieusement de l'horrible scène et retournèrent à la forge. Chacune choisit une arme parmi celles qu'elles avaient confectionnées et accrochées aux murs pour les exposer aux clients. Pour Jos, ce fut une masse. Pour Fin, une arbalète et un carreau dont elle avait réalisé l'empennage et l'affûtage de ses propres mains.

De retour dans la cuisine, où le cadavre de leur oncle adoptif gisait dans une mare de sang fumante, l'étranger restait planté là, haletant et s'appuyant sur le manche de la hache, qu'il avait ramassée dans la remise en entrant. Elles étaient silencieuses comme des carpes, s'agitant dans la pièce. Elles avaient une seule question :

« Comment vous appelez-vous ? »

L'homme cligna des yeux et répondit d'un ton rauque et impassible : « William Durant. »

Jos balança la masse au moment où Fin tira avec l'arbalète en plein dans la tête de William Durant. Son sang se mêla à celui de sa victime, réchauffant ainsi la froideur du sol de pierre.

Katana



KATANA. (voir également, ARMES BLANCHES) Un katana possède une lame courbée à un seul tranchant et une garde circulaire qui protège sa poignée à deux mains. Forgée en superposant des couches d'acier de différentes souplesses, la lame possède un cœur tendre et presque incassable, tout en gardant un bord acéré et trempé. Pour les forgerons qui créent cette ancienne arme japonaise, la beauté n'est pas une option, c'est une nécessité absolue. Dans le bayou, peu s'intéressaient à la préservation de cet art. En revanche, de nombreux Chasseurs ont appris à entretenir cette épée, afin de ne jamais laisser le katana succomber à la rouille.





Le journal d'Alvise Seiko
Sans date
Couverture en cuir vert, manuscrit, 6” x 8,25" 1/3
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Une immense chape de nuages illuminée pèse sur le marais. Les éclairs déchirent le ciel, et les cieux se déversent en pluie, imperturbables. Nous sommes piégés dans ce cabanon empestant le silure. Les balles ont été tirées. La nourriture a expiré. L'espoir s'amenuise.

M. Bakin, mon guide et partenaire de chasse, reste figé à mes côtés sur le sol, alors que je m'agrippe à notre seule arme comme si ma vie en dépendait : une épée étrangère et courbe, récupérée sur un cadavre. Je dois préciser que c'est M. Bakin qui l'a privé de vie. Il appelle cette épée « katana », mais elle ressemble à une arme que m'avait un jour décrite un érudit japonais. Je pourrais jurer qu'il lui avait donné un autre nom. Comment une épée de ce genre a pu arriver dans ces marais, je n'en sais rien. Mais je dois admettre qu'elle me procure un certain réconfort. M. Bakin est quelqu'un de fiable, et ses mains calleuses nous ont sauvé la vie, mais ses silences et son masque grimaçant sont trop dérangeants pour être vraiment supportables.

Mes études n'ont pas porté leurs fruits, et une tempête qui dure aussi longtemps m'ébahit. Je ne pensais pas qu'il pouvait exister autant d'eau dans le monde. On a l'impression de nager au fond d'un océan en pleine chute, rempli de colère, de ruines et de spectres.

M. Bakin disait : « Ce n'est une tempête, et le sommeil vous fuit. »

J'ai toujours été un homme de science, et j'ai rejoint ce lieu maudit pour dissiper mes peurs puériles. Hélas, mes nouvelles frayeurs sont bien plus matures, et je suis terrorisé à l'idée que je doive quitter cet endroit, transformé en homme de foänébranlable.

M. Bakin est parti. Il y a quelques instants, il a disparu sous une pluie torrentielle, et je ne sais pas s'il reviendra. La peur ne me laissera pas le suivre.





Le journal d'Alvise Seiko
Sans date
Couverture en cuir vert, manuscrit, 6” x 8,25"
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Le retour de M. Bakin ne fut qu'un bref réconfort, jusqu'au moment où j'ai vu les sangsues agglutinées autour de son bras gauche. J'ai hurlé et j'ai agité mon katana vers elles, jusqu'à ce que leurs corps s'écrasent au sol, révélant un os ensanglanté qui dépassait de son membre meurtri, lorsqu'il s'évanouit sur moi.

Ses bandages n'étaient pas encore noués lorsque la vue d'un béhémoth bouffi et sans tête, rôdant dans l'entrée, me glaça le sang.

Je ne trouvai pas le courage de tuer le béhémoth. M. Bakin m'arracha l'épée des mains, tremblantes, et tint la poignée de l'arme près de sa hanche, dans une posture déterminée. Le béhémoth avança lourdement dans l'entrée, et je trébuchai en reculant, tombant sur le sol. M. Bakin ne bougea pas, intrépide. Son cri se mua en appréhension silencieuse. De dos, je vis ses deux mains se mettre en position : l'une sur le fourreau, tremblante de douleur, l'autre sur la poignée, incroyablement stable alors que le bras tranchant du monstre s'éleva au-dessus de son cou sans tête.

Un sang sombre éclaboussa mon visage alors que la lame du katana tranchait chair et tonnerre. L'ennemi se figea, le bras en l'air, alors que M. Bakin s'effondra sur un genou, épuisé. C'était une vision d'horreur, fascinante, mais ce n'était pas terminé. Le béhémoth chancela en avant et fondit sur M. Bakin, affaibli. Désarmé, sans réfléchir, je me jetai sur la créature. Je m'agitai comme un beau diable, avec une rage encore jamais ressentie, plongeant mes mains et mes ongles dans la chair fraiche ou avariée dans l'espoir d'arracher quelque chose de vital. Je n'y trouvai que des sangsues avant que sa lame ne me perce l'épaule et me hisse en l'air.

Je me dis que c'était sans doute la fin, soulevé contre une poutre de plafond par une brute monstrueuse. Je fermai les yeux pour mourir, mais quand je les rouvris, j'étais sur le sol, et je voyais M. Bakin qui avait recouvré un peu de force, se tenir au-dessus du corps du béhémoth. Il avait enfoncé le katana dans sa chair jusqu'à la poignée.

À présent, nous sommes tous les deux avachis contre notre porte cassée, en sang, et je suis toujours incapable de croiser son regard sans rougir. Je prie pour que nous ne mourions pas dans cette immonde tempête corrompue.

Machette



MACHETTE (Voir aussi ARMES TRANCHANTES, EPEES) La machette est très répandue dans de nombreuses régions du monde et peut servir d'outil pour défricher ou d'arme blanche. En raison d'une utilisation éprouvante pour des travaux d'agriculture, la lame de la machette est soigneusement trempée pour une résistance et une durabilité accrues ; mais, bien que difficilement brisable et aisément affûtable, elle a tendance à perdre de son tranchant au bout d'un certain temps. Etant donné que les ouvriers agricoles sont souvent en possession d'un tel outil pour s'acquitter de leurs tâches, elle reste l'arme par excellence lors de nombreux soulèvements paysans.





Les papiers de Hayden Collins
Classés sous Lynch
Brouillon de récit ?
Non daté


Une petite fille à la chevelure filasse était assise par terre, jouant avec un jeu de cartes. Sous le porche voisin, une demi-douzaine d'adultes étaient réunis autour d'un fauteuil à bascule, où une femme plus âgée parlait, jetant de temps à autre des regards sur la fillette. Bien que l'enfant ne semblât pas leur prêter attention, elle ne pouvait pas s'empêcher d'entendre quelques bribes de conversation.

vient d'émerger de la forêt... ne parle pas jeu de cartes n'a jamais vu une enfant aussi sale

Son visage restait de marbre, ses mains semblaient calmes, elle ne manifestait pas le moindre intérêt pour les adultes et leurs ragots. Les cartes qu'elle tenait portaient des dessins compliqués et paraissaient délavées et dépareillées. Elle mélangea et étala le paquet devant elle, ignorant la poussière de la terre qui se soulevait en petits nuages au gré du mouvement de ses mains. Elle retourna la première carte : la reine de bâtons. Puis, la seconde : six de bâtons. Le troisième : le roi de coupes, sa propre carte. Puis : le quatre d'épées, le cinq d'épées, le six d'épées, et enfin le septième, tous à la suite.

Elle secoua résolument la tête et récupéra ses cartes avant de les fourrer dans l'une des poches de sa robe misérable. Elle alla ramasser derrière elle une machette, puis marcha droit vers le porche. Les adultes se turent en la voyant approcher. Bientôt le bras de la fillette leur donnerait l'occasion de se taire à jamais.





Les papiers de Hayden Collins
Classés sous Lynch
Brouillon de récit ?
Non daté


Totalement aveugle, recouverte de graisse, criblée d'éclats et de taches, nue, elle s'étendit sur le sol boueux de la forêt comme sur une croix. De loin, elle paraissait morte. De loin, elle paraissait humaine.

Lynch était difficile à tuer, un caractère qui allait fonder une réputation d'invincibilité surnaturelle, peut-être même d'immortalité comme le chuchotaient certains. Le corps pouvait certes saigner. Oh oui, ce qu'il pouvait saigner, mais elle avait repoussé l'invitation de la Mort à la rejoindre sur son destrier noir. « Cultive la peur ton ennemi. » Cela aurait été l'une des nombreuses devises qui avait maintenu son corps en vie bien au-delà des limites naturelles, sa profession étant ce qu'elle était.

Ses doigts bougèrent légèrement, puis ils s'enfoncèrent à travers une couche de mousse humide et jusque dans la terre moite. La main en extirpa en retour un long éclat de verre, quelques gouttes de mercure s'écoulant encore sur la tranche. Elle en testa l'arête en faisant perler une goutte de sang sur le bout de son doigt, puis appuyant plus fort, elle poursuivit son tracé. Elle avait fabriqué un engin explosif qui avait sauté prématurément, brûlant sa peau et la privant de la vue. Mais elle détenait des connaissances bien plus sinistres que celles des explosifs.

Elle se perça de nouveau le doigt et commença à dessiner des symboles sur la chair à nue de son abdomen, tout en maugréant quelque chose pour elle-même. Elle s'aida alors de l'éclat de verre pour arracher son œil droit, une offrande à celui qui pouvait, entre autres choses, redonner la vue à son corps. Elle laissa tomber le fragment par terre, près de l'affreuse machette qu'elle avait pour habitude de porter au côté.

Il était difficile de conserver son intégrité. Il était beaucoup plus simple de se soumettre au chaos, de découper et de détruire la chair si fragile. Cela la poussait jusqu'à ses ultimes limites, la rapprochant de sa propre annihilation. Ceux qui la croyaient immortelle n'avaient pas tort, pas entièrement, bien que le corps qu'elle habitât à présent ne résistât pas au voyage entre les mondes.

Marteau de voie ferrée



Marteau de voie ferrée (voir également, FORCE BRUTE, OUTILS) Avec la création des chemins de fer est apparu le besoin d'outils simples et peu chers pour construire les voies. Simple et efficace, la masse difforme est parfaite pour enfoncer des crampons près des voies ferrées. Ils sont légers, pratiques et peuvent également transpercer un crâne.





Lettre à Maribelle Armstrong
Auteur : Abel Baker
Feuille simple, 8,5 x 11 in.


1/4

Ma tendre et magnifique Maribelle,

Si seulement je pouvais faire quelque chose pour t'épargner le désespoir qui va te submerger lorsque tu comprendras que cette lettre sera ma dernière. Quand je t'ai dit que je serai de retour avant même de finir ma sentence, je le pensais de tout mon cœur. Mais de récents événements qui seront bientôt relayés par les journaux ont détruit l'homme que j'avais un jour été. Je ne sais pas combien de temps je tiendrai là-bas, mais je te promets de combattre autant et aussi longtemps que possible, par respect pour toi et ta volonté. Je me suis dit que tu méritais de connaître la vérité, et non pas un mensonge éhonté que ta vivacité d'esprit aurait tôt fait de mettre au jour. Je suis navré.

Les circonstances de ce bayou prouvent que les règles n'existent pas, et que rien n'est juste ou équitable. Il y a peut-être eu, à un certain moment, quelqu'un qui s'inquiétait assez des prisonniers et de leur sinistre condition pour avoir réagi, mais comme tu le sais, les endroits qui n'ont pas été touchés par la corruption ont cessé de nous contacter. Nous avons reçu l'ordre d'obéir, sous peine de mort.

2/4

Pour un peu plus de contexte, cet abruti de shérif, Hardin comme ils l'appellent, a bien fait comprendre dès le jour où il est arrivé au camp qu'il était à la recherche d'hommes qu'il pouvait nommer adjoints. Nous regarder nous casser le dos à construire le chemin de fer serait un bon test pour lui pour décider qui il allait libérer. Mais mon ami Marky a vu clair dans son jeu. Personne n'avait de liberté à y gagner. Quiconque était choisi comme adjoint serait forcé à obéir à ses ordres sans poser de questions, comme ce qu'on faisait déjà. L'illusion de libre arbitre était tentante, ainsi que la chemise propre et le badge qu'on recevrait si on passait le test. Mais comme Marky l'a fait remarquer, on n'avait plus tellement l'utilité de bien s'habiller, et être utilisés comme des pions pour les ambitions douteuses de Hardin ne garantissait pas spécialement de rester en vie.

J'aurais tant voulu écouter Marky plus tôt... Si je l'avais écouté, il serait peut-être encore en vie.





Lettre à Maribelle Armstrong
Auteur : Abel Baker
Feuille simple, 8,5 x 11 in.


3/4

Ça a été Le début de la fin quand Hardin s'est clairement intéressé à un autre prisonnier surnommé Marais, parce que c'est là où il cachait les corps de ses victimes après en avoir fini avec elles. Le regard de Marais est glaçant, et sa bouche est toujours tordue dans une espèce de sourire dérangeant. Il a éclaté en gloussements ravis quand un officier en patrouille a accidentellement utilisé le mauvais côté de son couteau poing américain sur un immolateur, et qu'il a été transformé en torche humaine devant nous. Il hurlait comme un enfant en pleine terreur nocturne, et une odeur de cochon rôti mêlée à celle de cheveux gras brûlés a envahi l'air.

Bref, une fois Hardin dans le coin, j'imagine que Marais a décidé de se faire remarquer. Quand il a vu que Marky n'aimait pas Hardin, et que c'était réciproque, il a décidé de montrer au shérif qu'il n'avait aucun souci à écraser Marky comme si c'était une vulgaire araignée.

4/4

Un soir, Marais a frappé Marky en plein torse avec un marteau de voie ferrée, pendant le dîner. Il lui a broyé la cage thoracique aussi facilement qu'on écrase une pomme pourrie. Je savais qu'il ne fallait pas que je réagisse immédiatement. L'événement avait trop attiré l'attention des prisonniers et des gardes. Mais la graine de ma mission était plantée. Tel un chat qui traque sa proie, j'ai patiemment attendu le moment idéal, en silence.

Tel un cadeau directement offert par Dieu, quatre meutes de cerbères ont fait irruption dans le camp le jour suivant, déchiquetant chair et os des moins aguerris, alors que les autres fuyaient pour chercher de l'aide. Quand j'ai vu le marteau de voie ferrée que Marais avait utilisé contre Marky, posé dans la terre près de lui, je savais que c'était le bon moment. Je m'en suis emparé, et j'ai fait en sorte que Marais ressente exactement la même chose que Marky : une surprise qui lui est sortie par la bouche sous la forme d'une mousse écarlate. Justice a été rendue.

Ma très chère Maribelle, j'ai atteint la fin de ma sentence bien plus tôt que je ne l'espérais. Cette attaque a été le moment idéal pour m'enfuir avec mon nouveau marteau de voie ferrée. Je ne peux pas rentrer chez nous, car Marais n'était le seul à devoir répondre de ce qui est arrivé à Marky. Promets-moi que tu trouveras quelqu'un qui est réellement digne de toi. Je dois le faire pour mon frère de chemin de faire. Je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle.

Je t'aime,

Abel

Pistolets

Bornheim No. 3



BORNHEIM NO. 3 (Voir aussi PISTOLETS SEMI-AUTOMATIQUES) Avec son allure futuriste, Le Bornheim No. 3 a été l'un des tout premiers pistolets semi-automatiques et était muni d'un chargeur à cinq coups. Nommé en l'honneur du village où il a été inventé avant que celui-ci ne soit rattaché à la ville voisine, le Bornheim No.3 n'a connu qu'un succès commercial limité sur le marché de l'armement. Son concepteur, Louis Schmeisser, a continué à créer nombre d'autres armes à feu plus réussies et plus novatrices. Comme son nom l'indique, il s'agissait du troisième modèle, censé compenser certaines lacunes constatées lors de tests militaires effectués en Suisse, en Allemagne et en Belgique. Il bénéficie d'une facture plus robuste et d'un plus gros canon, ainsi que d'un chargement amélioré qui s'effectue par insertion d'une lame-chargeur.





Correspondance, Philip Huff Jones
Dactylographié, original


13 février 1895

Mon vénérable fils,

Je ne peux que te décourager de prendre les armes. Laisse plutôt les autres s'en charger. Ta place est parmi les décideurs, les organisateurs. Le shérif Hardin est utile à notre cause ; réussir à préserver son amitié est d'une importance capitale. Il a de bonnes relations et c'est un proche du gouverneur, dont le soutien nous est également indispensable. Ne gâche pas cette occasion en laissant libre cours à tes violentes passions. Cette disposition ne t'a valu que des ennuis et et elle continuera de le faire si tu ne la réprimes pas.

Quant au membre du personnel dont tu as parlé dans ta dernière lettre, ne sois pas si prompt dans tes jugements. Si certaines personnes font preuve de lâcheté, elles peuvent cependant avoir un rôle important à jouer. Je crois bien que les plus courageux d'entre nous sont peut-être des lâches contraints de surmonter leurs peurs. Accepte toute aide que l'on puisse te proposer ; ne sous-estime jamais la valeur d'un sacrifice consenti.

Mais passons maintenant aux questions d'ordre pratique. R. m'a parlé d'un autre contact potentiel. Un certain V.C., déjà sympathisant de notre cause, est en mesure de nous fournir un assortiment d'armes à feu, si tu t'occupes correctement de cette relation. Ecris-lui au plus vite. J'ai inclus son adresse, bien que le courrier ne puisse circuler qu'à grand-peine avec cette tempête.

Sincèrement,
Ton père





Correspondance, Philip Huff Jones
Dactylographié, original


2 mai 1895

Chers collègues,

Je profite de l'occasion pour vous informer que nous allons intégrer un nouveau membre au personnel de l'asile. Le Dr Elwood Finch, spécialiste de nombreux troubles et traitements psychologiques, se joindra à nous pour une période de six mois, afin de traiter quatorze patients sélectionnés individuellement. Fort de plusieurs années d'expérience et de nombreux cas de rétablissements quasi miraculeux chez des patients souffrant de manie chronique, de délire de persécution, d'hallucinations et de manie religieuse, le Dr Finch prendra en charge certains de nos cas les plus difficiles durant son séjour parmi nous.

Le Dr Finch arrivera à Jackson à la fin du mois. Les patients dont il aura la charge seront transférés dans le bâtiment C et exclus de tout autre protocole thérapeutique. Vous trouverez en annexe une liste des cas dont le Dr Finch a choisi de s'occuper après avoir étudié les dossiers. Les membres du personnel réquisitionnés pour effectuer les transferts vers les locaux choisis en seront informés dans le courant des prochaines semaines. Vous trouverez également dans cette lettre une invitation à son dîner de bienvenue, donné le soir de son arrivée à Jackson.

pour exécution,

Dr Philip Huff Jones Directeur,
Asile de Louisiane à Jackson





Bornheim n°3 Foudre



BORNHEIM NO. 3 FOUDRE (Voir aussi BORNHEIM NO. 3, MODIFICATIONS DE CAMPAGNE) Le Bornheim No.3 a démontré sa capacité en combat mi-distance et cette révision de haute précision avait pour vocation à en tirer parti. Comme attendu, la crosse donne une meilleure stabilité, tout en conservant sa légèreté et en favorisant sa mobilité. La mire est renforcée pour offrir une visibilité améliorée. Contrairement aux autres pistolets semi- automatiques, l'effet de retour du Bornheim ne s'effectue pas verticalement, ce qui lui assure une meilleure précision.





Article du New Orleans True Crescent
Auteur : inconnu
Papier journal, 4" x 8"


PHILIP HUFF JONES Jackson, Louisiane. Le corps de Phillip Huff Jones, visiblement victime d'un homicide, a été découvert dans son bureau, la nuit dernière. Les circonstances de la mort sont considérées actuellement comme suspectes. Les conjectures alimentant les controverses au sujet de ce praticien médical n'auront pas échappé à l'attention de nos lecteurs.

Deux témoignages contradictoires, dont l'un émane d'une infirmière et l'autre d'un docteur, tous deux ayant souhaité rester anonymes afin de préserver leur identité, nous ont été confiés dans les locaux du journal. Etant seule de garde dans l'aile est au moment du meurtre, l'infirmière était désœuvrée. Comme le lecteur s'en souviendra peut-être, de nombreux patients avaient été libérés de leur vie en internement suite à une catastrophe récente. Ainsi, son service lui laissait tout loisir d'observer le bureau, où, selon ses dires, elle aurait aperçu Huff Jones en pleine discussion avec deux femmes à l'heure approximative du crime. Peu après, la lumière se serait éteinte et elle avait supposé qu'il était allé se coucher plus tôt qu'à l'accoutumée. Le témoignage du docteur est en désaccord total à ce sujet. Occupant le bureau situé en bas dans le hall d'admission, ce qui lui procurait un bon point de vue sur les allers et venues de Huff Jones, le médecin n'aurait vu personne entrer ou sortir du bureau cette nuit-là. Il a affirmé avoir entendu un coup de feu et être rapidement rentré dans la pièce en percevant un bruit sourd. Là, il aurait trouvé la pièce vide en dehors du cadavre et d'un carreau de fenêtre brisé. Se précipitant à l'extérieur, il nous a déclaré y avoir trouvé un pistolet semi-automatique de précision bricolé, qu'on avait abandonné sur la pelouse et qu'il a remis immédiatement au shérif. Une arme identique aurait été employée plus tôt cette année lors de l'assassinat supposé et classé de l'historien Charles Gayarré.

Huff Jones était né le 8 november 1855 près de Jackson, Louisiane. Après des études de médecine à l'université de Tulane, M. Jones avait été nommé assistant de direction de son père, John Welch Jones, à l'asile de Louisiane à Jackson en 1882, où il avait officié à ce poste pendant six ans, avant d'occuper la position de directeur de son père dans la même institution. Il laisse derrière lui une femme et quatre enfants. On ignore pour l'instant tout de l'identité d'un éventuel successeur à son poste dans l'asile.





Bornheim n°3 silencieux



BORNHEIM N°3 SILENCIEUX (voir également, BORNHEIM N° 3) Cette modification a été développée afin de récupérer les contrats militaires perdus. Le silencieux répondait à une réclamation répandue sur le Bornheim n°3: son grand chargeur encourageait le gâchis de munitions. Atténuer le bruit des tirs a permis une visée plus précise grâce à la puissance de feu légèrement réduite, mais cela a aussi permis à ceux qui l'utilisent de tirer sans trahir leur position. Ce qui les a poussés à gâcher encore plus de munitions.

Correspondance, P. Jones
Écrit à la machine, duplicata


9 août 1895

N'oubliez pas que votre pérennité dépend de votre réputation. Si vous voulez que votre entreprise bidon dure plus longtemps que celle de Caldwell, vous devez faire mieux que ça. Je pense que vous avez raison, certains apprécieront l'ajout d'un silencieux, mais nous sommes votre véritable clientèle. Vous étiez tout à fait au courant de nos besoins quand vous nous avez fait perdre du temps.

Et voilà ce qu'il va se passer. Lisez-moi jusqu'au bout.

La meilleure option, c'est de commencer par des excuses dans une réponse directe à cette lettre. Puis, d'envoyer une cargaison d'armes que vous avez accepté d'effectuer (et livrée trois jours plus tôt), et enfin, de vous engager à nous fournir autant de ressources que nous l'exigeons, avec un accord écrit.

Si vous rejetez cette proposition et allez à l'encontre de notre volonté, alors votre nom ne vaudra plus rien. Votre entreprise périclitera jusqu'à ce que vous ne puissiez plus vendre vos armes qu'à des prix ridiculement bas à une clientèle désargentée. Mes amis et moi-même avons renversé des entreprises bien plus conséquentes que la vôtre, et je vous conseille donc de choisir judicieusement votre réponse.

Si vous ne répondez pas à cette lettre, attendez-vous à me trouver à la tête d'une petite armée sur le pas de votre porte avant la fin du mois. Et nous ne nous embarrasserons plus de telles politesses.

P. Jones





Bornheim No.3 Étendu



BORNHEIM NO. 3 ETENDU (Voir aussi BORNHEIM NO. 3, REVISIONS) Ce Bornheim No. 3 a été légèrement modifié avec l'introduction d'un magasin étendu. La mise à niveau à effectuer était d'autant plus souhaitable que les autres modèles de la marque ont naturellement intégré des chargeurs plus importants. Cela vient tout naturellement s'associer à leur cadence de tir élevée. Les tests militaires n'ont pas abouti, les critiques portant sur le fait qu'un chargeur trop important encouragerait le gaspillage de munitions. Cette variante révisée s'est néanmoins avérée pratique et populaire.





Journal de William Salter
Abîmé par l'eau ; reconstitué par l'archiviste
Papier non ligné, 3"x 5”
1/10


Quelque chose erre dans cette forêt à la nuit tombée. J'ai entendu des pas lourds et traînants en faisant le tour de la cahute. Il n'a pas essayé d'entrer - peut-être n'a-t-il pas remarqué ma présence. Je me convaincs que c'est un gros animal, mais je pense aux lettres de Huff et à ce que j'ai vu de mes propres yeux.

Cela faisait plusieurs jours que j'avais quitté la cahute. Tout à mon travail, je n'ai pas fait attention au temps. Je me suis fait la main sur de petits animaux, puis j'ai étudié leurs plaies. Mais je n'arrivais plus à supporter l'odeur du sang. J'ai couru dans la forêt comme si j'étais poursuivi. L'air m'a calmé et mes pensées étaient plus claires. Je n'avais pas l'intention de trop m'éloigner, ni trop longtemps d'ailleurs. Mais, je m'en rends maintenant compte, cela était quand même une terrible erreur. Je n'avais pas toute ma raison, si tant est qu'on puisse dire que j'en possède ne serait ce qu'une once. Ha!

Je l'ai entendu bien avant d'apercevoir sa silhouette. Il déambulait en titubant, suggérant une attitude confuse chez lui. Je me suis figé avant de me dissimuler derrière un tronc d'arbre abattu. La silhouette avait une apparence humanoïde, bien que de taille plus grande. Cependant, le corps blafard du colosse bouffi était couronné au niveau des épaules par un épouvantable amas d'énormes sangsues frétillantes, là où sa tête aurait dû normalement se trouver. J'avais intérêt à m'éclipser. Mes mains tremblent encore rien qu'en y pensant. ws





Special ammunition


Munitions incendiaires
NC : Était-ce une bonne chose qu'il se soit échappé dans le bayou ? Son sort fut funeste, c'est certain, mais au moins, il passa ses derniers moments selon ses propres caprices. Du moins, si l'on peut vraiment assimiler l'aspiration naturelle d'une personne à la liberté et au bonheur à un « caprice ».

Munitions à grande vitesse
NC : La descente (supplémentaire) de Salter ne peut s'expliquer que par des phénomènes psychologiques naturels (si tant est qu'il en existe). La contrainte sous laquelle Huff avait placé les personnes dont il s'occupait avait exacerbé le potentiel latent existant, ce qui ne fit que s'aggraver lorsqu'on le combina à la malveillance du Sculpteur.

Caldwell 92 Nouvelle armée



CALDWELL 92 NOUVELLE ARMÉE (Voir également CALDWELL PAX, REVOLVERS) Le Caldwell 92 Nouvelle armée a été développé par la Caldwell Arms Company pour répondre à une commande de l'armée américaine. Après 20 ans à utiliser le très fiable Caldwell Pax, de nombreux soldats n'étaient pas convaincus par la puissance moindre des balles .38 New Army. Malgré sa puissance de feu réduite, ce revolver double action se distingue par son barillet qui tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, ce qui permet de le recharger très facilement. Rapide, léger et facile à manier, l'armée américaine, la Navy, ainsi que la police de tout le pays l'ont adopté sans difficulté.





Lettre trouvée dans l'uniforme d'un garde de la Prison de l'Île Pélican
Auteur : « Théo » (Nom de famille inconnu)
Non daté
Papier déchiré, manuscrit, format lettre


Chère Abbie,

J'aimerais avoir la force de t'écrire de beaux mensonges, car je sais combien j'ai pu vous faire souffrir, Maman et toi. Je te supplie de faire preuve une nouvelle fois de clémence. Je crains que ce soit ma dernière chance de chasser ces démons avant de les enterrer avec moi.

Quelque chose de vicié vit entre ces murs. Je ne l'ai jamais vu de mes propres yeux, mais nous savons tous qu'il existe. Les gardes viennent nous chercher au crépuscule, une fois que nous sommes éreintés par une longue journée de labeur. Personne ne sait comment ils nous choisissent, mais leur décision est prise avant même d'arriver. Ils sortent un homme de ses draps et extirpent son corps meurtri de sa cellule. Si le malheureux réussit à leur échapper, il peut dire adieu à ses rotules. Les gardiens ne quittent jamais leurs Caldwell.

Ils disparaissent ensuite dans la cave, où vit le Gardien. Il ne vient jamais jusqu'aux cellules, mais je pourrais jurer le voir quand je dors. Son visage est long, ses joues sont creuses et sa langue se repaît de notre malheur et de notre peur.

C'est la douleur qui rythme notre nuit. Nous tentons de nous endormir malgré des gémissements étouffés. Nous sommes réveillés avant l'aube par des hurlements hystériques. Nous raclons le fond de nos assiettes au son des supplications larmoyantes. Nous travaillons au rythme de hurlements d'agonie. Une fois de retour dans nos lits, le silence s'abat sur nous, et nous n'attendons qu'une chose, c'est que les cris reprennent. Parce que cela veut égoïstement dire que nous ne sommes pas les prochains.

Un des gardes m'a pris en pitié, pour une raison que je ne m'explique pas. Il m'a promis que cette lettre te parviendrait, et je ne peux qu'espérer qu'il dise vrai. Il m'a témoigné de la gentillesse et m'a offert un certain répit lors des pires moments. Il a même réussi à me faire rire, une fois. C'est éphémère, inutile peut-être, mais c'est la seule chose qui me permet de garder toute ma tête dans cet enfer.

Mais malgré ses bonnes intentions, j'ai peur que mon ami ait scellé mon destin. J'ai remarqué que les autres gardes nous jetaient des regards en coin, et ils cessent de chuchoter entre eux quand je les regarde.

Je n'ai pas peur de mourir, Abbie. Mais aucun péché ne mérite ce qu'on inflige dans cette cave. Ton petit frère qui pense toujours à toi

Théo





Notes sur l'enquête
Manuscrites, auteur inconnu
Novembre 1897


Aussi curieux et intellectuellement passionnant puisse être l'incident, il a été classé comme impossible à résoudre, même par les meilleurs détectives de New York. Même mon ancien mentor et collègue s'est cassé les dents sur ce mystère.

Il avait beau être un enquêteur de talent, mais il manquait de la rigueur intellectuelle nécessaire à notre

profession. Je me suis parfois demandé si c'était la raison pour laquelle il me gardait sous son aile. Cela étant, ça n'a plus d'importance. Puisse-t-il reposer en paix.

La nuit dernière, pendant que je parcourais ses affaires, je suis tombé sur les notes et les croquis sur lesquels il s'appuyait lors de l'enquête de la Prison de l'Île Pélican, en Louisiane. Il a noté certaines inscriptions vues sur les murs des cellules de la prison qui ont ravivé ma curiosité. Elles parlent toutes de cette fameuse cave sous la prison. Seraient-elles liées aux rumeurs que les gens d'ici colportent depuis 1894 ?

J'ai inclus les inscriptions les plus mystérieuses dans ce dossier, au cas où quelqu'un devrait les étudier plus attentivement à l'avenir.

Cellule 33
L'ENFER CÉ ICI SA DOIT ETRE LÀ OU
LES DÉMONS RÔDENT ET LES PÉCHEUR HUUUURLE
SEIGNEUR TU EST EN-DESSOUS OSSI JE LE SAIT OUI JE LE SAIT

Cellule 27
L'ODEUR DU SANG POURRI DE LA CHAIR DÉCOMPOSÉE
LES CHIENS HURLANTS ET AFFAMÉS SORTENT LA NUIT
CROQUENT ET MORDENT ET MÂCHENT ET GRIFFENT
ASSEZ ASSEZ ASSEZ ASSEZ ASSEZ

Cellule 57
CRIS DE FANTÔMES
JE DÉTESTE LEURS CRIS
ILS AIMENT QUAND JE CRIE

Cellule 47
JE LES ENTENDS SE MOQUER DE MOI
J'AI BESOIN QU'ELLE SACHE ELLE SAURA BIENTÔT
EST-CE QU'ELLE SE SOUVIENT DE MOI ?
SEIGNEUR, POURVU QU'ELLE LA REÇOIVE





Caldwell 92 Nouvelle armée Rapide



CALDWELL MODEL 92 NOUVELLE ARMÉE RAPIDE (voir également, CALDWELL PAX, REVOLVER) Le Caldwell 92 Nouvelle armée Rapide est un accessoire périphérique pour un revolver fiable. Le cylindre innovant qui tourne en sens antihoraire a été amélioré en utilisant un chargeur rapide pour insérer les six balles en même temps. Même si ce n'est pas une modification officielle utilisée par l'armée américaine ou les forces de police, c'est un outil indispensable lors d'un combat effréné.





Journal de Candice Rouille
Manuscrit, reliure de cuir, 4x 61in.


8 avril 1895

Je suis un peu paumée. New York veut enfin que je revienne, et je suis censée y retourner dans la semaine. Jack dit d'ignorer ce message, qu'ils ne vont pas gâcher des ressources à nous poursuivre, mais on a quitté des vies très différentes, à New York. Des vies qui me manquent quand même un peu, parfois. Qu'est-ce qu'il peut y avoir de si important pour m'appeler ?

Après ces six derniers mois, revenir à la maison pourrait m'offrir le salut que je cherche tant. J'ai dépassé toutes les attentes, plus aucune moquerie n'a de fondement. Je porte toujours la croix de ma méchanceté. Et pourtant, je suis toujours tenue au secret au nom de la Chasse. J'avais pourtant prononcé ce serment avec une volonté de trahison. Et cette meute me trahirait volontiers pour servir leurs intérêts. Au fond de moi, je doute que cette croisade soit encore juste, et je ne l'imagine pas se terminer un jour.

9 avril 1895

La chasse d'aujourd'hui a été lucrative, et permettra largement de festoyer sur la route de New York. Mais le doute m'assaillit encore. Fais-je le mauvais choix ? Peut-être que voir l'air pompeux d'Hardin me fait douter. J'imagine qu'il sera encore plus content de lui quand il apprendra que je m'en vais. L'idée d'effacer son sourire avec mes six balles de pistolet Caldwell m'a peut-être traversé l'esprit.

12 avril 1895

J'ai pris ma décision. La distance m'a peut-être rendue nostalgique, mais tout ce qui m'attend à New York, ce sont des salauds que j'ai envie de faire taire. Ici, j'ai un partenaire d'armes et bien d'autres salauds à faire taire. Quoi qu'il en soit, je n'ai qu'une seule raison de rester, et ce n'est ni l'or, ni la gloire, ni la compagnie. En vérité, j'ai juste envie de couvrir mes mains de sang. Ah, un vrai bon vendredi saint.





Special ammunition


Munitions dum-dum
NC : Pratiquement tout ce que nous savons sur ce qu'il s'est passé sur l'Île Pélican provient de sources qui n'étaient pas classées dans les archives. Les secrets contenus par ces dernières ont été détruits par le feu et l'eau. Il ne reste que les lettres possédées par d'autres, et une boîte épargnée par les flammes.

Munitions blindées
NC : Qui étaient les prisonniers soumis à de pareilles tortures ? La prison dépendait de la paroisse de DeSalle et les crimes des condamnés étaient relativement mineurs. De la fraude, des amendes impayées ou un larcin suffisait à prendre de la prison ferme. C'est vraiment ça, la justice ?

Pistolet modèle Caldwell



PISTOLET MODELE CALDWELL (Voir aussi HENRY SAMUEL CALDWELL, PISTOLETS) Le pistolet modèle Caldwell se distingue comme le premier des populaires pistolets Caldwell à chargement par la culasse, qui ont fait la renommée d'Henry Samuel Caldwell et de sa société d'armement. Bien que lent à recharger, il contient un puissant projectile de calibre 44. Sa structure, son barillet à sept pans et son canon, lui procurent une stabilité incomparable. Conçu pour et testé par l'armée américaine, qui en a équipé tous ses soldats, avant qu'un modèle à simple action plus perfectionné ne le remplace. Réputé pour sa puissance plutôt que sa vitesse.





Archives, asile de Jackson, Louisiane
Notes manuscrites, deux pages
Auteur : écriture du Dr LeMonnier


Nom du patient : William Salter
Date : 23 novembre 1894

Homme blanc, 32 ans, originaire de La Nouvelle-Orléans, La. Célibataire. Admission recommandée, diagnostiqué fou, il souffre de paranoïa chronique. Amené par son grand-père. (Celui-ci a demandé à ne plus avoir de contact avec le patient.) Il est dangereux pour lui-même et pour les autres, il tente de faire du mal à quiconque s'approche de lui. Déchire ses vêtements et mord sa chaise lorsqu'on l'y attache. Doit être sous surveillance en permanence. Ne montre aucun signe d'intelligence et n'est pas capable de parler. Pousse des aboiements plaintifs quand il s'agite ; sinon, garde le silence. Pupilles constamment dilatées, bien que nous n'ayons détecté aucun symptôme de troubles l'expliquant.

Nom du patient : William Salter
Date : ler janvier 1895

Le patient a retrouvé la capacité de s'exprimer. Bien qu'il se contente d'aboyer et de grogner depuis une semaine, il a accueilli son infirmière ce matin avec des paroles enjouées décrivant la saison. Docile, poli et intelligent.

Nom du patient : William Salter
Date : 18 février 1895

Le patient est sorti. Un rétablissement total des facultés mentales a été constaté par moi-même et par le directeur Huff, qui s'est particulièrement intéressé à ce cas.

Archives, asile de Jackson, Louisiane
Notes manuscrites
Auteurs : écriture du Dr LeMonnier, également écriture de Philip Huff Jones (italique)


Nom du patient : William Salter
Date : 7 mai 1895

(Seconde) admission du patient à l'asile d'Etat conseillé, après avoir été amené par la police suite à l'agression une femme dans la rue, qui a subi de sa part des morsures féroces aux épaules et au cou. A en juger par la date de son dernier internement, il souffre d'une maladie chronique par épisodes d'au moins six mois, ponctuée de rémission et caractérisée par une humeur dysphorique, une prédisposition à la paranoïa, à la mégalomanie, une personnalité narcissique, une négligence à se soigner, des errances, des injures, des accès de violence, des crises de colère, des amnésies, des pertes temporaires de la parole et des comportements agressifs.

L'infection n'a pas atteint le stade final, malgré une période d'incubation de six mois. À étudier

Nom du patient : William Salter
Date : 9 mai 1895

Après avoir examiné M. Salter, je suis forcé de constater que son état s'est aggravé et que son agressivité s'est accrue. Son attitude a malheureusement peu évolué depuis son admission, et ce malgré l'intensité de son traitement. Son corps est à présent couvert de lésions purulentes, pouvant avoir la taille d'une pomme, et sans rapport avec les mesures de contention sur sa chaise et dans son lit.

Le patient s'effondre et gémit quand une personne entre dans la pièce. Cependant, il semble éprouver plus de répulsion que de peur. L'infirmière Baird signale qu'il est paisible et calme lorsqu'on le laisse seul, fixant le mur des heures durant, comme s'il était en transe. Et pourtant, du jour au lendemain, il s'est soudain mis à parler avec aisance et intelligence. Ses facultés intellectuelles me redonnent l'espoir d'un rétablissement de sa part, et j'ai prévu de l'examiner en compagnie du Dr Huff la semaine prochaine.





Pistolet mitrailleur modèle Caldwell



PISTOLET A CHAINE MODELE CALDWELL (Voir aussi PISTOLETS, VICTOR CALDWELL) La lenteur de rechargement du pistolet modèle Caldwell d'origine a poussé Victor Caldwell, fils de l'entrepreneur Henry Samuel Caldwell, à expérimenter des variantes en vue d'améliorer à la fois la vitesse et l'élégance du concept initial. Le résultat en a été le pistolet à chaîne innovant quoiqu'inhabituel, le seul des projets de Victor à arriver au stade de la production, bien qu'en série limitée. Des proches de la famille Caldwell supposent qu'il s'agissait, pour le benjamin des Caldwell, de tenter une réconciliation avec son père, avec lequel il était en froid depuis une décennie. L'échec de cette tentative reste lié à la disparition de Victor Caldwell en 1895, lorsque sa création a été éclipsée par un revolver simple action, plus pratique et plus populaire.

Le pistolet à chaîne modèle Caldwell marquait une innovation par l'emploi d'une bande de 17 cartouches. L'armement du marteau entraîne la bande dans la chambre et charge une nouvelle cartouche pour un tir rapide et immédiat. D'après un mémo d'époque de la société, de grands doutes existaient au sujet de cette conception, mais l'arme ne s'enrayait pas ou ne connaissait pas de tirs défectueux. Cependant, une fois la bande de cartouches vidée, le pistolet à chaîne est plus lent à recharger que son prédécesseur et, ce qu'il gagne en capacité de munitions, il le perd en précision, en portée et en puissance.





Correspondance, Philip Huff Jones
Dactylographié, copie carbone


21 mai 1895

Victor,

J'écris à la hâte. Hier soir, nous étions entourés par ce que je ne peux qualifier que de meute. Auparavant, ils erraient seuls, à peine conscients de former leur propre espèce. Ce n'est peut-être qu'une coïncidence, à moins que cela ne marque un nouveau stade de développement. Je prie pour que ma première hypothèse soit la bonne, car s'ils deviennent plus intelligents, il nous faudra plus d'hommes.

Votre dernière cargaison venait d'arriver. Les pistolets à chaîne. Finch avait commencé à s'entraîner, mais je restais méfiant, ces modèles étaient encore nouveaux. Sept des recrues ont été contraintes de les utiliser immédiatement, car ils étaient à portée de main à l'arrivée de la meute. La plupart n'y étaient pas préparés et ont manipulé les armes maladroitement, bien que cela n'explique pas ce qui s'est ensuite produit : les balles ont commencé à exploser par une sorte de réaction en chaîne, causant la perte de nombre d'entre eux.

Les trois premiers survivants ont été gravement brûlés et n'ont pas passé la nuit. Quelle cruelle ironie pour des congés dont nous nous faisions une telle joie ! Je suis blessé à la main et un membre du personnel s'est fait mordre, nécessitant qu'on le place en observation. Je dois m'arrêter là; je vous écrirai à nouveau dès que possible.

Avec mon indéfectible considération distinguée,
Philip





Caldwell Uppercut



UPPERCUT MODELE CALDWELL (Voir aussi PISTOLET MODELE CALDWELL, PISTOLETS) Basé sur le pistolet modèle Caldwell, l'Uppercut modèle Caldwell diffère principalement de l'original par sa conception, utilisant des balles de fusil grâce à un barillet allongé. L'Uppercut est également réputé pour avoir un recul plus puissant que le modèle original. Il est cependant assez rare, car sa production a été interrompue suite à l'incendie de l'usine Caldwell.





Correspondance, Philip Huff Jones
Dactylographié, copie carbone


20 mars 1895

Très cher Monsieur,

Merci de votre réponse rapide. Il semblerait que nos esprits se rejoignent et je suis profondément touché par votre investissement dans notre cause. Toute arme à feu supplémentaire représente pour nous une aubaine. Pour

ma part, je fournirai les âmes pour les manier et me chargerai de l'entraînement requis pour leur utilisation.

Je suis impatient de vous présenter nos compatriotes. Un groupe formidable, des hommes éminents et puissants, dont les relations vous seront des plus profitables quand nous aurons résolu ce problème.

Je serais honoré si vous nous faisiez part d'idées semblables à celles auxquelles vous avez fait allusion dans votre dernière lettre, car je crois que nous partageons la même philosophie et j'ai hâte de discuter davantage de ces points. Je trouve peu de personnes avec qui échanger là-dessus sur un pied d'égalité, car trop peu de gens sont au courant de ce que nous savons : les journaux rapportent seulement qu'une infection se propage à travers la ville. Mais, en réalité, la situation empire ici et nous devons agir tant que le nombre joue en notre faveur. J'espère me montrer digne de l'honneur qui m'est offert de m'opposer cette marée malfaisante. J'attends votre réponse avec impatience.

Avec ma considération distinguée,

Philip Huff Jones, MD.
Directeur de l'asile de l'Etat de Louisiane à Jackson





Caldwell Uppercut Précision



CALDWELL UPPERCUT PRÉCISION (voir également, PISTOLET MODÈLE CALDWELL, PISTOLETS) Les quelques pistolets modèle Caldwell Uppercut qui ont résisté au temps se sont révélés extrêmement populaires pour une poignée de personnes, dont le besoin principal était d'atténuer le recul de l'arme. Même si l'entreprise Caldwell n'avait pas assez de demandes pour fabriquer des variantes de ses armes, certains armuriers indépendants ont commencé à fabriquer des accessoires de crosse pour cette arme.





Lettre à un destinataire inconnu
Auteur : Elliot Schneider
Feuille volante, 8,5 x 11 in.
1/2


Cher époux, j'espère réellement que nous nous retrouverons bientôt.

C'est avec la plus grande gravité que je te supplie de ne pas faire lire ces lettres à notre enfant. Ces histoires peuvent te sembler distrayantes et audacieuses, mais elles sont toutes vraies. Chaque coucher de soleil s'accompagne des cris des morts et chaque aube se lève avec le rugissement des créatures à moitié mortes.

Mes mains et mes bras sont encore ensanglantés de la chasse de la veille. Crois ton époux quand je te dis que les créatures de l'enfer sont réelles, qu'elles sont violentes et qu'elles méritent d'être craintes. Toutes mes récompenses célestes ont disparu depuis bien longtemps, mais je suis sur le point de gagner le montant dont j'ai besoin. Deux expéditions de plus dans le bayou, et nous serons enfin réunis. Cette cité appartient désormais à Abaddon, et mon cœur sera soulagé d'en être libéré.

Henry et moi mettrons bientôt la main sur notre proie. Son Romero et mon Uppercut forment un redoutable duo, surtout depuis que nous avons trouvé quelqu'un pour améliorer sa crosse, mais sa santé mentale m'inquiète. Il semble reconnaître de plus en plus de ces démons chaque jour qui passe, chuchotant leurs noms lorsqu'il lève l'éclat de verre au-dessus de sa tête pour frapper.

Hier, pour la première fois, j'ai vu sa main hésiter. Il m'a plusieurs fois sauvé la vie, mais sans moi, il n'aurait jamais connu le salut. Cette bête n'aurait pas non plus perdu son calme, même si elle semblait étrangement docile pendant un instant quand Henry a murmuré un nom. Je ne l'ai pas entendu, mon coup de feu l'a couvert. J'ai vu ces choses massacrer, tuer et dévorer. Je préfère ne prendre aucun risque, dans le marécage. Cela dit, j'ai entendu le nom de cet enfoiré plus tard, parce que Monroe l'a murmuré pendant la nuit. William.

Avec tout mon amour et ma souffrance,
Elliot





Caldwell Uppercut Précision Tireur adroit



CALDWELL UPPERCUT PRÉCISION TIREUR ADROIT (voir également, PISTOLET MODÈLE CALDWELL, PISTOLETS) Sa crosse lui procure une certaine stabilité, et une lunette télescopique est devenue une modification utile du Caldwell Uppercut. Il permet aux plus adroits d'utiliser la puissance et la fiabilité combinée de ce modèle, même si cela peut provoquer de nombreuses moqueries d'utiliser ce qui est à la base un pistolet.





Lettre à un destinataire inconnu
Auteur : Elliot Schneider
Feuille volante, 8,5 x 11 in.
2/2


Je t'en prie, dis-moi que ta dernière lettre était une plaisanterie.

Mon cher, si tu ne crois pas à mes histoires, je te supplie au moins de croire ceci : la Louisiane n'est pas une terre d'accueil pour nous et nous ne passerons pas l'été. Une épidémie s'abat sur la ville de tous les côtés, et je peux à peine survivre à cette frontière mortelle.

Je prie Dieu que tu reçoives cette lettre et que tu la croies. Je te jure sur la tombe de ma mère qu'il ne faut pas que tu viennes en Louisiane.

Être séparé de toi est une vraie douleur, mais te perdre ou perdre Gerald serait une vraie épreuve de foi que je ne surmonterai pas.

Avec tout mon amour,
Elliot





Special ammunition


Munitions compactes Pistolet modèle Caldwell

Munitions dum-dum
NC : L'épisode Victor Caldwell reste, à mes yeux, l'une des décisions les plus étranges du bref mandat de Huff. L'urgence de leur correspondance cachait-elle un sous-texte dissimulant le fait que quelque chose de plus grand se tramait ? Qu'est-ce qui a poussé Victor à changer d'allégeance ?

Munitions blindées
NC : Cela ne fait aucun doute : VC n'était qu'une des nombreuses personnes recrutées pour la cause, bien que les preuves d'autres recrues aient été perdues dans l'incendie de l'asile. Heureusement qu'il reste des preuves de son existence, car il semblerait que son attaque contre l'armée ait été importante en soi.


Munitions longues Caldwell Uppercut

Munitions incendiaires
NC : Simple spéculation, mais les autres membres de l'organisation des Chasseurs étaient-ils véritablement satisfaits de l'assemblée bâclée Huff composée d'anciens patients de l'asile ? VC était-il aussi peu formé à nos méthodes qu'il n'y paraît ?

Munitions explosives
NC: Les archives méticuleuses de Huff ont été débarrassées de toute référence à Henry Monroe. Ou presque. Quiconque a réalisé ce boulot était dévoué, mais il aura sûrement oublié quelque chose, quelque part. Il doit forcément avoir rencontré Salter, il a dû tous les rencontrer. Disposer d'un éclairage là-dessus pourrait être capital.

Munitions blindées
NC : La lettre de Huff aurait été écrite juste avant que les journaux arrêtent de parler de l'infection. Apparemment, quand une épidémie s'étend assez, elle n'est plus assez sensationnelle pour faire la une.

Caldwell Pax



CALDWELL PAX (Voir aussi REVOLVERS) Parfois connu sous le nom de Single Action Army, le Caldwell Pax est rapidement devenu l'une des armes à feu les plus emblématiques et populaires de tous les temps. Ce revolver à simple action avec un barillet à six chambres, conçu pour offrir durabilité et fiabilité, s'est avéré être un succès dès l'appel d'offres du gouvernemental américain de 1872 pour un revolver d'ordonnance. Son excellente réputation s'est trouvée confirmée au cours des années, au gré de sa diffusion dans l'Ouest américain. Nommée d'après le mot latin désignant la paix, cette arme de poing a joué un rôle prépondérant dans la conquête du nouveau continent et a pérennisé l'héritage d'Henry Samuel Caldwell.





Les papiers de Hayden Collins
Classé sous Lynch
Brouillon de récit ?
Non daté


Elle l'avait immobilisé à l'aide de grands piquets de chemin de fer rouillés. L'usine avait dû faire poser les rails pour déplacer les matières premières sur le vaste terrain. Avec un scalpel, elle avait découpé la chair de sa jambe en longs lambeaux, avant de prélever ces longs rubans sanguinolents. Elle les plongea dans un seau répugnant et les suspendit à une corde à linge, qui ne servirait plus aux sous-vêtements amidonnés de la famille : les cadavres de ses membres étaient encore assis autour de la table de la cuisine dans la maison.

L'homme qui l'avait précédée n'était personne - ni élu, ni choisi - bien qu'il y eût jadis des gens qui prêtaient de l'importance aux sacrifices humains. Qui voyaient de l'honneur là-dedans. Mais pour y croire, il fallait bien croire en quelque chose.

Sa respiration était faible et le fait qu'il fût encore en vie, il le devait au liquide rougeâtre et tournoyant qu'elle lui avait injecté dans le bras, alors qu'elle jouait encore son rôle d'infirmière, alors qu'il se croyait encore patient, sur le point d'être soigné, d'être guéri. Elle se mit à rire à cette pensée et retira doucement un autre bout de chair fumante de sa jambe. Elle toucha quelque terminaison nerveuse et les muscles juste en dessous, maintenant exposés à l'air, furent agités par un spasme. Il ne ressentait plus rien, c'était dommage ; la douleur et la terreur avaient tendance à décupler les effets. Non est pax.Mais ses cris auraient pu en attirer d'autres. Elle ne pouvait pas se permettre d'être découverte avant d'avoir terminé sa tâche.

Elle a écrit son propre nom sur un bout de tissu, qu'elle a cousu à l'endroit où sa langue se trouvait avant. Lynch.





Les papiers de Hayden Collins
Classés sous Lynch
Brouillon de récit ?
Non daté


Elle n'épargna que son visage. Les morceaux de chair auraient été trop petits pour lui être d'aucune utilité, les épais cheveux noirs ne feraient que gêner la manœuvre, et si au moins il restait quelqu'un pour le pleurer, on serait en mesure d'identifier le cadavre, même si l'homme n'était pas mort pour l'instant.

Pendant que les lambeaux de chair qu'elle avait suspendus à la corde à linge séchaient doucement au soleil et que l'homme agonisait, elle dormait. Cela prendrait un certain temps, au moins une journée, entre la mort de l'homme et la préparation de sa peau. La mort suintait dans la maison. Voilà pourquoi elle se blottit couchée dehors, recroquevillée sur un tas de feuilles, tel un chien.

Quand elle se réveilla, l'après-midi et la nuit avaient passé ; l'homme avait recommencé à geindre, bien qu'il semblât encore inconscient. Elle enjamba le corps pour aller vérifier le séchage de la viande. Presque prête. Une fois la chair guérie, elle la tresserait en une épaisse corde. L'esprit, le démon - bien qu'il ne se référât pas à lui- même en ces termes, jugeant le terme de dieuplus judicieux - doit être invoqué, lié et traité. La distillation pourrait être obtenue en le soumettant. Le processus durerait sept jours et donnerait un liquide qu'elle utiliserait pour remplir méticuleusement des seringues de métal et de verre, avant de revendre le tout à ce crétin de Huffington. Les yeux et les lèvres du cadavre seraient employés lors de la cérémonie d'invocation, et le processus de liaison était à la fois question de rapidité, d'envoûtement, de patience et d'intelligence. Il se croyait infaillible, et c'était là sa plus grande faiblesse.





Caldwell Pax Griffe



CALDWELL PAX GRIFFE (Voir aussi CALDWELL PAX, MODIFICATIONS DE CAMPAGNE) La conception du Caldwell Pax Griffe n'a répondu à aucune demande officielle, mais reste liée à une modification de campagne particulièrement astucieuse. Le manche est prolongé par une longue lame affûtée, particulièrement adaptée aux amateurs de coups de poignard. Cette partie ressemble à la griffe d'un animal et a donné son nom à l'arme. Son emploi a émergé et s'est répandu dans des recoins sans foi ni loi, là où les conflits se résolvent brutalement par les poings, une ironie frappante quelque peu en contradiction avec le terme de Pax.





Les papiers de Hayden Collins
Classés sous Lynch
Brouillon de récit ?
Non daté


Le cercle avait été tracé avec du sel, les symboles qui s'étalaient à sa périphérie et en son centre l'avaient été avec de la cendre. Appât et médium, le cadavre gisait dans le pentacle, ses extrémités dépassant de la bordure du dessin. Elle s'accroupit dans l'ombre, la longue corde de chair dans ses mains. Elle regrettait que les intestins ne puissent pas servir pour lier un démon - ce serait tellement plus facile - avant que son attention ne soit à nouveau attirée par le cercle.

Et puis il vint, une déformation de l'air semblable à celle qu'aurait produite une vapeur de chaleur, une absence de lumière, une volute de fumée et une légère odeur d'argile humide. Il rampa sur le corps, son apparition se matérialisant à chaque mouvement, et passa sa longue langue cramoisie et obscène sur le muscle à nu. L'expression sur son visage était indéchiffrable, trop inhumaine pour pouvoir se laisser interpréter, bien qu'elle crût y déceler l'extase et la cupidité qu'elle projetait sur lui.

Alors que l'être franchissait la ligne de sel là où le corps débordait, Lynch activa la manœuvre, repoussant le cadavre dans le cercle en y pénétrant à son tour, refermant la pleine lune brisée en semant un peu de sel d'un geste rapide. L'être, le démon, la créature, le dieuétait resté à califourchon sur l'homme. Sa présence ne méritait pas qu'il interrompît son festin pour lui prêter attention. La dernière erreur qu'il ferait, songea-t-elle avant de bondir sur lui et de le lier, grâce aux cordes faites de la même chair que celle dont il était en train de se repaître. Ainsi fut-il soumis. Et ainsi connut-il sa perte.

Elle distillerait son cadavre dans le sérum utilisé par l'Association, une espèce de vaccin presque aussi dangereux que le mal dont il servait à se prémunir.





Caldwell Pax Tir direct



CALDWELL PAX TIR DIRECT. (voir également, CALDWELL PAX) Après être devenu une arme incontournable parmi les forces de l'ordre aux US, la popularité du Caldwell Pax le mena entre des mains moins vertueuses. Pour rester au niveau des hors-la-loi, les shérifs et les marshals ont commencé à passer des accords officieux pour que l'onéreuse variante « Tir direct » leur serve d'arme de service. La stabilité était sacrifiée au profit de tirs plus puissants. Même si son nom fait de cette arme un vecteur de paix, ce puissant revolver a eu de nombreuses autres utilités.





Les papiers d'Hayden Collins
Classé sous : Lynch
Ébauche d'histoire ?
Novembre 1909


Une silhouette encapuchonnée attendait à l'ombre d'un cyprès. Immobile, elle fixait trois femmes au loin, dans les eaux sales jusqu'à la taille, avançant péniblement pour l'atteindre. Chaque femme qui pataugeait portait le manteau des marshals, une arme correspondante au côté. Toutes semblaient prêtes à tuer. À leur arrivée, Lynch, car c'était bien Lynch sous le cyprès, sourit en coin. L'esprit humain restait décidément bien malléable. Elle leur accorda un signe de la tête.

Quelques instants et cinq tirs plus tard, il ne restait plus qu'une marshall qui se tenait debout près des corps de ses deux compagnes. Elle portait les cicatrices de ses batailles avec grâce. Lynch se redressa et détacha son manteau, désormais troué par deux balles.

« Fac quod faciendum est, » dit la survivante, essoufflée. Lynch caressa son visage hargneux, et l'expression de la survivante s'adoucit.

« Ferme les yeux, mon parangon, et tu seras remodelée à l'encontre du souhait de ton créateur, et tu seras refaite à ta propre image. »

La survivante hésita, mais finit par obéir. L'influence de Lynch était puissante, et la survivante eut assez foi en elle pour lui permettre de ramasser son manteau. Elle révéla ainsi ce qu'il cachait : un seau en métal, des pieux rouillés, deux scalpels, une seringue pleine, du sel et une dague en argent. Elle se souvint du frisson qu'elle ressentait en enfonçant des pieux dans les paumes des hommes. Ses cheveux se dressaient presque d'anticipation en pensant à la concoction améliorée. L'une coulait d'un sacrifice volontaire et l'autre contenait son propre sang.

La sérénité se lisait sur le visage de la survivante alors que du sel était versé autour de ses pieds. Son expression ne changea pas quand Lynch lui injecta une substance dans le bras. Elle ne changea pas non plus quand le scalpel traça lentement des motifs dans la chair de sa poitrine. Cependant, lorsque Lynch enfonça les pieux dans ses pieds pour la relier à la terre détrempée, ses yeux s'ouvrirent brusquement, et sa main tressaillit vers son arme. Mais il était trop tard, car Lynch avait déjà retourné le propre pistolet de la survivante contre son œil gauche. Les cris résonnèrent dans tout le bayou pendant que Lynch s'affairait. Des exclamations traversèrent les feuilles alors qu'une divinité éthérée dévorait la survivante euphorique.

Un soupir déchira l'air quand Lynch prépara sa meilleure substance jusqu'alors : une toxine pour elle-même, contre laquelle vous seriez sans défense. Tremble, Beira. Lynch repart en chasse.





Munitions spéciales moyennes Caldwell Pax


Munitions incendiaires
NC : Horrible. Trop horrible pour un éditeur. Dans quelle mesure ces descriptions ont-elles été tirées d'une expérience personnelle ? I] semblerait qu'il ne reste rien de son journal du moins, si Collins en possédait vraiment un. Il est certain qu'un tel journal représenterait une trouvaille des plus précieuses.

Munitions dum-dum
NC : Collins avait un penchant pour l'enjolivement, d'ailleurs, il en a fait son métier. Qu'il est étrange de lire sa version de nos sombres pratiques, que j'ai moi-même toujours vues d'un œil très clinique. Pour autant, la gravité de ses mots ne parvient pas non plus à rendre compte des forces qui se sont réellement manifestées, ni de la vitalité du moment.

Munitions empoisonnées
NC: Est-ce que chaque inoculation était préparée de cette façon ? Est-ce que les chasseurs feraient vraiment ça ? La réponse semble évidente. Oui. Oui, ils le feraient. La vérité était difficile à digérer. La souillure d'un tel rituel était importante.

Munitions blindées
NC : ces articles semblent plus bruts, plus répugnants que les autres. Moins édulcorés, peut-être ? Reste à savoir s'ils sont romancés par Collins ou s'ils restent fidèles à la réalité. Plus j'en lis, et moins je suis capable de faire la différence.

Munitions à grande vitesse
NC : Je me retrouve encore et encore devant ce passage, comme s'il m appelait. L'esprit de Collins était sans douteconfus pour inventer une telle histoire. Pourtant, des facteurs extérieurs auraient dû le pousser à aseptiser son travail. Voir des écrits aussi bruts ne peuvent que me forcer à réfléchir.

Dolch 96



DOLCH 96 (Voir aussi ARMES A FEU ALLEMANDES, PISTOLETS) Des Dolch 96, Winston Churchill a dit : « [C'était] la meilleure chose au monde. » Pistolet semi-automatique se chargeant par le haut et produit par le fabricant allemand du même nom, le Dolch 96 était prisé par les militaires en raison de ses puissantes munitions.

La forme de la crosse du Dolch lui a valu le surnom de « manche à balai » et était redoutablement efficace pour «balayer » une large zone ennemie avec les 10 cartouches à grande vitesse contenues dans son magasin. Cependant, la variante canon en boîte du Dolch est généralement préférée, en raison de l'ajout d'un étui et d'une crosse d'épaule qui augmente la sécurité et l'ergonomie.





Journal de William Salter
Abîmé par l'eau ; reconstitué par l'archiviste
Papier non ligné, 3"x 5"
6/10


jul. ? 1895

Les trous de mémoire sont de plus en plus fréquents. Impossible de me fier à mes souvenirs Aujourd'hui m'est revenu en tête un acte horrible. Je me suis endurci à la vision de la violence, mais les sentiments de peur et de honte ressurgissent de façon amplifiée dans ma mémoire. Je profite de ces lignes pour faire ma confession , et je prie que Dieu vienne à mon secours. Il ne m'a pas encore abandonné.

J'ai repris mes esprits penché sur un homme, couteau dans ma main, poignardant, poignardant, poignardant, poignardant, incapable de m'arrêter. J'ai pleuré et pourtant je ne pouvais pas m'arrêter. J'entendais des bruits dans ma tête, comme une sorte de tempête. J'ai ressenti de l'horreur. Je me suis senti puissant. En paix. Puis écrasé par la culpabilité en réaction. Et pourtant, je n'ai pas empêché ma main de lui enfoncer le couteau, encore et encore, dans la poitrine, en fouaillant ses os fragiles recouverts par des lambeaux de peau arrachés. J'ai enfoncé le couteau jusqu'à ce que le cadavre sur lequel j'étais assis baigne au milieu d'une flaque glissante, un amas de viscosités organiques. L'odeur était prenante. J'irai sûrement en enfer pour ça. Qu'est-ce que ça peut bien faire ? J'y suis déjà.





Journal de William Salter
Abîmé par l'eau ; reconstitué par l'archiviste
Papier non ligné, 3"x 5"
7/10


La nuit, elle est entrée directement dans ma cahute. C'est elle la mouche. Moi l'araignée. Une invitée surprise ! Hahahaha. Elle s'appelle Mary. Une femme plus âgée incapable de se battre, mais j'ai autre chose en tête pour elle. J'ai l'impression de la connaître. Elle semblait désorientée, et j'ai fait semblant d'être aimable en lui offrant du thé. Elle a paru nerveuse, mais elle s'est assise à la petite table. J'ai fait chauffer un peu d'eau, que j'ai versée sur une poignée d'herbe des marais. Elle ne semblait pas s'en apercevoir et restait assise silencieusement, à siroter le vil liquide comme dans un rêve. Je l'ai attachée à la chaise plus vite qu'un écureuil aurait grimpé à son arbre. Elle n'a pas résisté. Mon couteau venait d'être affûté et la première chose que j'ai faite a été d'en tester la lame. Elle saigne abondamment. Je dois trouver un moyen d'en arrêter le flot, je ne suis pas prêt à la laisser mourir. Je dois consulter un ouvrage médical. Je pourrais peut-être la garder en vie quelques jours de plus.

N'importe quoi pour me changer les idées. J'ai feuilleté le Roebuck. De belles publicités et de belles photos de toutes les armes à feu dont on peut rêver. Tout est si propre en photo. Des éclaboussures de sang dessus à présent. On dirait mon Dolch posé dans le coin. Tout rouillé et cassé. Papa n'en avait pas un ? Non, probablement pas. Il tirait juste les lapins sous le porche, avant que ces bestioles puissent s'en prendre aux récoltes. Mais il ne faisait pas de culture. Juste de l'élevage de cochons. Je pourrais lui offrir un Dolch pour son anniversaire.





Dolch 96 Griffe



DOLCH 96 GRIFFE. (voir également, ARMES À FEU ALLEMANDES, PISTOLETS) Le Dolch 96 Griffe possède la puissance du Dolch 96 originel, auquel on a ajouté une lame de couteau sur la crosse. L'ingénierie géométrique du pistolet n'est pas quelque chose que le fabricant allemand aurait approuvé, mais ceux qui ont survécu à un coup de poignard surprise de la crosse de cette arme louent son efficacité.





Journal de Daisy Duch
Très usé, cuir marron 4,25” x 8,25"
1/2


1 relique
1 bol
3 tasses d'eau salée
2 doigts d'héritier
1 cœur volontaire

2 juin 1895

J'ai embarqué clandestinement sur un bateau à cause d'une pub déchirée dans le caniveau qui me promettait une « maison pour les sans-abri ». Sauf que personne ne m'avait dit que ma maison serait un vieux cabanon sans toit ni jardin. Je devrais savoir que ça ne sert à rien de rêver, depuis le temps. Quand j'ai donné naissance à ma Julie, le rejeton de ce satané marin, même mes rêves de rêver ont disparu.

Mais j'ai repris du poil de la bête.

C'était une vie pourrie, et c'est le monde qui m'a pourrie. Mais maintenant, je vois le déclin du monde, les horreurs qui sont tombées sur ma tête, ont dévalé mon dos et ont pris racine. Je ne rêve toujours pas, je ne peux plus. Mais je ne peux plus dormir non plus. Chaque nuit, je reste éveillée, et mon cœur ne connaîtra le repos qu'une fois que la pourriture aura dominé le monde. Mon pacte en sommeil m'a montré comment prendre soin de ses racines.

Julie ne comprendra pas. Ses rêves sont toujours en vie, et elle croit que les miens peuvent encore refaire surface si je prie assez, si je deviens un bouclier vertueux des marais, comme elle. Je déplore que la douleur que j'ai apprivoisée soit la seule chose qui lui indiquera la voie à suivre. Mais j'ai fait mon devoir de mère, et je dois désormais accomplir mon devoir de réceptacle.

Mon esprit s'égare plus que de raison, ici. Il ne me laissera pas emporter ces vérités dans mon sommeil, mais mon cœur a besoin de savoir qu'on ne les trouvera pas. Ces pages pourriront avec mon corps, et je savourerai cette liberté.





Dolch 96 Tireur adroit



DOLCH 96 TIREUR ADROIT. (voir également, ARMES À FEU ALLEMANDES, PISTOLET) Il était essentiel que la modification de lunette du Dolch 96 n'empêche pas la capacité du pistolet à se ranger facilement dans un holster. Elle a été fixée légèrement sur le côté du pistolet pour ne pas gêner l'action de la boîte de culasse. Ainsi, cette arme peut être maniée de façon étonnamment dynamique : c'est une arme au tir rapide qui est efficace à de plus grandes distances que d'autres pistolets du même genre, tout en étant plus légère.





Journal de Daisy Duch
Très usé, cuir marron 4,25” x 8,25”
2/2


8 juin 1895

Six jours depuis la disparition de Daisy.

C'est sans aucun doute le pistolet de ma mère, le Dolch modifié caché sous son oreiller. Elle pensait que je ne l'avais jamais vu. C'est tout ce qu'il reste d'elle, à part ce journal laissé au pied de cet étrange autel fait de bouts de bateaux. J'ai du mal à comprendre ce qu'il s'est passé, et encore plus à écrire sur le sujet.

Des mains qui me réconfortaient, me caressaient les cheveux alors que je paniquais dans le noir. Elles m'ont appris à prendre soin d'une fleur, à créer des fruits. Ces mêmes mains m'ont volé les deux doigts nécessaires pour appuyer sur la gâchette. Je ne comprends pas. Quel devoir a-t-elle accompli ? A-t-elle utilisé un autre cœur

pour le rituel, ou a-t-elle offert le sien ?

Tout ce que j'avais était à elle, et à présent, tout ce que j'avais a été pris.

Elle écrit qu'elle laissera son corps, et que ses nouveaux amis l'encourageaient souvent à abandonner ce tourment. J'ai peur qu'elle ait accepté, mais j'ai aussi peur de ce que je risque de lui faire si elle reste. Est-ce que je retournerais son pistolet contre elle ? La lame de son arme est couverte de sang et d'eau salée. Je me trompe. Elle est couverte de sang et se trouve au pied de cet autel. Si elle a abandonné son corps, alors où est son âme ?

14 juin 1895

Je ne peux plus attendre de signe. J'entends sa voix dans le vent, mais j'entends aussi les peurs de mon propre cœur chuchoter à mon oreille. Le bayou tente de pourrir mon esprit, et si je ne tiens pas bon, il y parviendra. J'abandonne ce journal ici, mère. Puisse ton âme insatiable lire ces pages et se réjouir que sa fille ait survécu. Je

modifierai ton pistolet, lui ajouterai peut-être une lunette, et brûlerai ton héritage. Ce journal mourra avec toi.

J'espère que tu es tourmentée dans cette prison de bois. Je t'aime, mère.





Dolch 96 Précision



DOLCH 96 PRECISION (Voir aussi ARMES A FEU ALLEMANDES, PISTOLETS) Le Dolch 96 Précision offre la puissance du Dolch 96 original, amélioré grâce à l'ajout d'une crosse d'épaule en bois pour plus de stabilité et de précision. La crosse sert également d'étui et de valise de transport, une double utilité qui a valu à l'arme à feu semi-automatique le nom de « canon de boîte ». L'arme se recharge en glissant la lame-chargeur dans la fente située à l'avant de la carcasse, au niveau de l'extracteur, puis en poussant la rangée de cartouches dans le magasin. Recommandé lorsque puissance et rapidité sont nécessaires.





Journal de William Salter
Abîmé par l'eau ; reconstitué par l'archiviste
Papier non ligné, 3"x 5”
8/10


Je suis chirurgien à présent. Grand-père serait si fier. Faut suivre l'exemple de la famille.

Pas d'instruments valables. Le couteau le plus tranchant de la cahute est la lame fixée au talon avec du fil. J'ai enfoncé la pointe acérée dans sa chair, juste au-dessus de la blessure par balle que je lui ai faite ; elle était inconsciente, mais elle a gémi. Trancher la chair était assez facile. Je sais m'y prendre pour étriper des écureuils et des cerfs. Mais une baïonnette n'est pas une scie à os. J'ai été obligé d'insister en frappant sur la lame plusieurs fois, jusqu'à ce qu'elle se brise. Les hurlements qui ont suivi étaient insupportables. Après avoir enfin sectionné la jambe et cautérisé la plaie, je suis resté debout sous le porche en silence, serrant le membre froid dans ma main, et a lentement germé en moi l'idée que je n'avais pas mangé de viande depuis quelque temps.

Je me sens fort maintenant. Repu. J'ai tellement appris aujourd'hui.





Munitions spéciales Dolch 96


Munitions dum-dum
NC : Le cannibalisme, comme celui de Salter, est étonnamment répandu. Mais le plaisir qu'il en tire est rare. C'est assez épouvantable pour qu'on puisse s'interroger sur l'esprit humain.

Munitions blindées
NC : Les archives sont rares et peu fiables, mais apparemment, Julie Duch maniait un Dolch Tireur adroit modifié et était devenue une fabricante d'armes locale respectée de son vivant.






LeMat Mark II



LEMAT MARK II. Le LeMat Mark II est la reproduction avant-gardiste de l'une des armes les plus iconiques de la guerre civile. Le LeMat original était un revolver antique inventé par Jean Alexandre LeMat de la Nouvelle- Orléans, une arme qui, en plus de neuf chambres, comportait également un canon secondaire lisse de calibre 20 capable de tirer une cartouche de fusil de chasse. Bien qu'un petit nombre seulement de ces armes aient été produites, elles sont devenues des armes emblématiques des officiers supérieurs des Etats confédérés d'Amérique pendant la guerre de Sécession. L'arme etant produite en Europe, elle a contribué à la renommée des intrépides briseurs de blocus, qui se chargeaient d'approvisionner le Sud en armes.

Le Mark II a connu un développement important par l'intégration d'un système de tir à cartouche, mettant le pistolet à la hauteur des standards modernes. Malgré cela, les changements n'ont pas suffi à encourager son adoption officielle par des militaires. Ces revolvers n'étaient pas très fiables dans des conditions d'utilisation difficiles et intensives. Par conséquent, le Mark II restait un revolver qui dénotait un certain statut et jouissait d'une réputation notoirement mitigée.





Manuscrit non publié, « Aussi mauvaises soient-elles ».
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5"x11"


-19-

« Qu'est-ce que ça vous peut faire, le sort de ces jumelles ? »

« J'ai envoyé assez de gens dans leur tombe cette semaine. »

« Et vous les recevrez toutes les deux. » Lynch s'arrêta pour examiner un presse-papiers en cuivre sur le bureau de Huffington. « Mais elles reviendront. Vous les convoquerez au nom de l'AHA et les enverrez dans l'antre du Boucher, sa sinistre tanière froide. »

Huffington leva un sourcil. Cet endroit était un objet de conjectures, pas un lieu situé sur des cartes. Maisilne réagit pas, et Lynch continua.

« Vous leur expliquerez que vos expériences médicales vous ont permis d'être informé de l'emplacement d'une arme qui pourrait mettre fin à tout ceci. Et vous les enverrez à la maison du Boucher. Je les conseillerai quant au reste. »

Huffington acquiesça d'un bref signe de tête, visiblement opposé à l'idée, mais tenu de se plier à cette demande. « Et vous allez le faire maintenant. Elles attendent dehors. »

Pour la première fois, Huffington eut l'air surpris. Lynch frappa deux fois à la porte avant de l'ouvrir à deux jeunes femmes - sûrement pas encore 20 ! - habillées en hommes de terrain et lourdement armées. L'une portait ses cheveux attachés à l'aide d'une ficelle, le cuir chevelu de l'autre était partiellement recouvert par ce qui pourrait ressembler à des écailles. Huffington s'étonna deleur apparence lorsqu'elles se présentèrent, se forçant à affcher un sourire contraint sur son visage et respectant les consignes qui venaient de lui être données.





Manuscrit non publié, « Aussi mauvaises soient-elles ».
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5"x11"


-20-

Lynch envoya les jumelles à la forge pour préparer leurs armes, restant pour assister à l'examen d'une nouvelle recrue par Huffington. Une infirmière conduisit la patiente dans le bureau. C'était une femme mince de 25 ans, clairement marquée par la variole et amenée à l'asile par sa propre mère.

« Nom ? » Le ton de Huffington était brusque et hostile.

« Nellie Crown. »

« Qu'est-ce qui vous tracasse, mademoiselle Crown ? »

« Rien si ce n'est ma mégère de mère ! J'ai mon propre Ange, Docteur, je ne pourrais pas aller mieux. »

« Parlez-moi de cet Ange, Nellie », dit Huffington en prenant son pouls. « A quoi ressemble-t-il ? »

« N'essayez pas de le voir, sentez-le. Ange est juste là, monsieur le Docteur. Juste là », dit-elle en montrant sa cage thoracique. « Et là », ajouta-t-elle en montrant son bas-ventre et en chuchotant à voix basse. « C'est ici que vit le serpent. Il est calme maintenant, tout calme. Chut chut chut chut chut. Ne le réveillons pas, docteur. »

Huffington ouvrit la bouche pour parler, mais Lynch l'interrompit. « Nellie, l'Ange et le Serpent te parlent-ils ? »

« Pas comme on se parle vous et moi, non. J'sens que les pensées, elles viennent dans ma tête à partir de rien, j'sens que ces pensées elles viennent d'ici. » Elle désigna à nouveau la même zone.

« Nellie », dit Lynch de sa voix doucereuse, les yeux implacablement rivés sur Nellie. « Pourrais-tu me dire ce que l'Ange te dit maintenant ? » Et alors qu'elle terminait la phrase, elle tira une lame dentelée et la passa sur la gorge de Huffington. Le cri qui commença à monter dans sa gorge s'était transformé en un bruit d'étouffement humide alors qu'il se tenait la blessure, les mains rouges de sang.

« Oh, il est heureux, m'dame, très heureux », répondit Nellie, éclatante de joie. « Le Serpent n'aime pas trop ça, mais j'ai appris à ne pas écouter cette chose traîtresse. Vous êtes médecin, madame ? »

« Je suis contente de l'entendre. Et non, je ne le suis pas. » Lynch nettoya sa lame sur la veste d'Huffington, enjambant son corps agité de spasmes. « Maintenant, si tu veux bien te joindre à moi, j'aimerais discuter de ton futur emploi. » Alors qu'Huffington poussait son dernier souffle, Lynch conduisit Nellie hors de la pièce.





Carabine LeMat Mark II



CARABINE LEMAT MARK II. (Voir également REVOLVERS, ARMES UNIQUES) Alors que le LeMat Mark II gagnait en renommée, d'autres versions de cette arme se mirent à fleurir dans tous les États-Unis, avec divers accessoires ou modifications. Bien que le canon supplémentaire pour une cartouche de fusil fasse du LeMat Mark II un revolver extrêmement efficace à courte portée, son poids rend la visée difficile. Pour compenser ce désavantage, une crosse de fusil a été ajoutée à sa poignée pour améliorer sa précision et faciliter son maniement. De plus, le canon rallongé augmente la puissance du revolver et réduit la dispersion des tirs.





Pages retrouvées du journal de sœur Sophie-Angéline
Trouvées au couvent des Ursulines, Nouvelle-Orléans
Tachées de sang, manuscrites, en grande partie illisibles
1/2


1er juillet 1895

Dieu soit loué ! Un évêque nous honorera de sa présence dans quelques jours. Mère Laverne m'a demandé d'abandonner toutes mes tâches pour m'occuper de la chambre de monseigneur. Elle a aussi insisté pour que je fasse sa connaissance, puisqu'il est connu pour être un spécialiste des maux de l'âme. Pourrai-je enfin accéder à la rédemption ? Peu importe. Je ne devrais pas m'encombrer l'esprit de telles attentes. Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut. Amen.

5 juillet 1895

L'évêque est enfin arrivé.

Nous nous sommes réunies dans la chapelle peu de temps après son arrivée. Mère Laverne était au premier rang, les yeux remplis de stupéfaction et d'admiration. Mais quand je l'ai vu, mes espoirs se sont envolés. Cet homme ne portait aucune perspective de salut.

Je l'avais vu à la maison close. Je me souvenais de ses yeux bleus et froids. De ses petites mains vicieuses. De son visage étrangement orange, encadré par des cheveux jaune sale. J'eus un haut-le-cœur de dégoût quand il dit que si nous n'obéissions pas au Seigneur et à ses commandements à la lettre, le fruit de nos entrailles serait maudit. Ce démon... il osait salir les mots de Dieu par sa langue hypocrite ! Ce n'était pas un évêque. Il n'était pas plus saint que le Diable en personne. Je dois partir avant qu'il me reconnaisse. Seigneur, donne-moi la force.

6 juillet 1895

Un présage affreux, ou peut-être une révélation ?

Ce matin, les sœurs ont trouvé un corps empalé sur le portail principal. Il s'agissait du propriétaire du ranch qui avait disparu après la fusillade de DeSalle. Puisse Dieu avoir pitié de son âme. C'était une vision terrifiante : deux soucis avaient été placés dans ses orbites, et des symboles impies avaient été gravés sur son front. Mais autre chose nous glaça encore plus le sang. Lorsqu'ils ont descendu le corps, nous avons vu son torse nu, couvert de profondes incisions, formant une croix inversée perlant encore de sang.

Les représentants de l'ordre arrivèrent rapidement pour inspecter le corps. Ils envisagèrent de nous fournir une protection, mais mère Laverne les en a dissuadés en disant que le Seigneur nous protégerait. Mais quelque chose de très étrange s'est passé quand j'ai regagné ma chambre. Une femme m'a accueillie, les yeux fous, pleins d'enthousiasme et d'attentes. Avant que de pouvoir lui dire quoi que ce soit, quelqu'un d'autre me couvrit la bouche par-derrière. Une douleur soudaine, un pic d'adrénaline, et mon cœur s'emballa alors que l'autre femme me fixait dans les yeux. « Viens nous retrouver, » murmura-t-elle. « Si c'est la rédemption que tu cherches. » Elle se pencha sur le lit et y laissa une lettre et un revolver à deux canons, une crosse attachée à sa poignée. Puis, la femme derrière moi relâcha sa prise. Je me retournai, mais sans pouvoir voir son visage caché par un voile. Elles se dirigèrent vers la porte ensemble, se regardèrent, puis partirent. Dieu seul sait combien de temps je suis restée là, immobile, à fixer la porte. Je repris mes esprits quand une sœur ouvrit ma porte, paniquée. L'évêque avait disparu.





Carabine LeMat Mark II Tireur expert



CARABINE LEMAT MARK II TIREUR EXPERT. (voir également, REVOLVERS, ARMES UNIQUES) Le LeMat Mark II est couramment utilisé, et plusieurs propriétaires de ce revolver l'utilisent de façon très primaire. Après le succès de la modification de Carabine, nombreux sont ceux qui ont trouvé qu'une lunette était la variation idéale pour exploiter au mieux sa nouvelle stabilité. Bien après la fin de la production par le premier industriel, un modèle standard de lunette a été facilement produit par les fabricants d'armes. Le jeune premier fabricant d'armes à créer cette variation a passé des années dans la frustration à pourchasser ceux qui avaient volé ses plans. Mais il a fini par découvrir que les autres fabricants avaient en réalité tiré les mêmes conclusions pratiques que lui.





Lettre à un destinataire inconnu
Auteur : Inconnu
Feuille simple, 8,5" x 11" tâchée de sang
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Est-ce que tu t'es déjà retrouvé suspendu par un pied à un arbre ? Moi, ça m'est déjà arrivé. Mais cette fois, ma première pensée a été d'admettre que tu avais raison à propos des deux femmes étranges. Ce sont évidemment la nonne et la femme blonde qui m'ont fait ça. J'ai eu une vue imprenable sur le crématorium. J'ai pu voir la nonne se jeter avec hargne sur l'Araignée, pendant que sa partenaire restait à bonne distance pour pouvoir la soigner. C'était divertissant, même si c'était un peu gâché par mon sang qui se déversait dans le seau de la blonde.

Je t'écris pour te dire que je vais bien et que je récupère. Elles ont fini par me libérer, mais m'ont laissé panser mes plaies avec des feuilles et des lianes. Cela dit, elles m'ont fait le plaisir de ne pas toucher au gilet que tu m'avais offert ! Hélas, je n'ai pas réussi à trouver qui continue à payer ces primes. Je pensais pourtant que c'était le chemin le plus intelligent à suivre, mais on m'a laissé mourir au pied de cet arbre, sous une lune polluée. La structure de cette organisation m'échappe.

Ne crains rien, je n'ai pas renié mon serment envers toi, Père. La dernière pensée de cette personne aura le goût de la poudre à canon, du désespoir et de la peur. L'humiliation infligée par les deux sorcières ne restera pas impunie non plus. D'ailleurs, je peux les voir rentrer chez elles par la lunette de mon LeMat. Il est temps que je leur rende visite.

Elles me donneront des réponses, ou je les abattrai. Le choix leur appartient. J'espère qu'elles préféreront répondre, parce qu'avant de m'assommer, c'étaient des compagnes fascinantes. J'espère pouvoir épargner ce chagrin à Kevin, leur jeune neveu.





LeMat Mark II UpperMat



LEMAT MARK II UPPERMAT (voir également REVOLVERS, ARMES UNIQUES) Basé sur le modèle du revolver LeMat Mark II l'UpperMat a été modifié afin d'augmenter sa puissance de tir. Le LeMat Mark II d'origine a été lourdement remanié pour pouvoir tirer des munitions longues. Il a également été lesté pour neutraliser le recul. Ces choix en font une modification rare, mais puissante.





Journal de Micah Mitchell
Manuscrit, couverture papier, 5 x 7 in.


4 mai 1893

Le cousin Jonah parle sans arrêt d'ce croque-mitaine du bayou, en Louisiane. Il raconte que plein d'gens ont disparu sans laisser d'traces, mais que quelqu'un fait disparaître les preuves. Y paraît qu'il y a une rumeur qui traîne, comme quoi ceux qui trouvent ce croque-mitaine et le tuent gagnent une prime. Vu c'qu'à entendu Jonah, ça a l'air d'être un ours qui a pété un câble. D'mon temps, j'ai tué des tas d'ours. J'réfléchis à prendre mon flingue et à aller en Louisiane pour leur montrer comment que c'est qu'on fait.

8 mai 1893

On y est enfin. Le voyage a été plus compliqué qu'prévu. J'voulais éviter les villes. Y'a une épidémie qui s'répand dans l'état, et j'refuse de la choper juste parce que j'me la joue. Plus j'avance dans les marais, plus les choses d'viennent louches. Y'a des bruits dans la nuit que j'sais même pas c'que c'est. La nuit dernière, j'suis tombé sur un squelette bizarre. Un squelette humain. On aurait dit une dame qui avait des déformations graves d'la colonne vertébrale.

10 mai 1893

Jonah, espèce de stupide crétin d'tes morts. J'aurais jamais dû v'nir ici. Les morts marchent sur la terre comme si l'Enfer était déjà plein. C'est comme c'que disait l'pasteur à l'église. J'repars chez moi, que l'croque-mitaine du bayou aille se faire foutre. ‘Faut juste que j'traverse la dernière zone du delta de Lawson avant d'pouvoir rentrer chez moi. Y'a des types près d'ici qui s'tirent dessus pour que dalle, sans réagir aux monstres qui les entourent. C'est comme s'ils étaient dans leur propre p'tit monde. Depuis hier matin, j'me cache et j'me faufile en silence. J'suis crevé et j'ai peur.

12 mai 1893

J'ai trouvé le croque-mitaine du bayou par accident. C'était pas un ours. Pas du tout. C'était un genre d'atrocité infernale qui a envoyé une rivière de scarabées m'recouvrir des pieds à la tête. Ça m'grouillait sur le visage et ça essayait d'me rentrer dans la gorge, m'empêchant d'crier. Il s'est glissé dans les ombres et a tailladé ma chair avec ses lames impossibles. De désespoir, j'ai tiré à l'aveugle avec mon UpperMat. La balle a traversé l'mur et s'est logée dans la tête de c'truc. Ça l'a rendu fou. C'est là qu'les autres se sont précipités pour m'aider. Ces Chasseurs, là. Ils m'ont dit que si j'voulais ma part d'la récompense, fallait que j'passe un serment et que j'subisse une injection.

J'leur ai dit où ils pouvaient s'la mettre, leur récompense.

J'devrais être rentré chez moi en fin d'semaine. J'ai perdu mon UpperMat dans la bataille, mais j'm'en carre. Plus jamais j'tirerai sur des trucs pour m'amuser.





Special ammunition


Munitions compactes LeMat Mark II

Munitions incendiaires
NC : Sur quelle arme secrète ce Collins a-t-il écrit déjà ? Y avait-il quelque chose de ce genre ? Bien que cela expliquerait comment les choses se sont terminées, on pourrait penser qu'un instrument aussi puissant aurait été plus farouchement disputé. Peut-être trouverons-nous davantage de preuve à son sujet, même si personnellement, je pense que Collins amplifiait la puissance de quelque chose d'absolument réel.

Munitions blindées
NC : Que l'arme de Lynch ait été le fruit de l'imagination de Collins ou qu'elle ait vraiment existé restera un mystère. Nous savons toutefois qu'un plan existait, une façon de mettre un terme à tout cela avant que cela n'empire autant, mais il tomba à l'eau.


Munitions fusil de chasse LeMat Mark II

Fusée éclairante
NC : Au lieu de cela, on laissa cela s'infecter. Personne ne s'efforça de juguler sa propagation. Elle eut donc lieu. Si l'on avait entraîné ceux qui se rendent le bayou, de nombreuses vies auraient été épargnées. Précautions de base. Et la liste continue.

Souffle du dragon
NC : Bien que cela prit fin (même si, à en croire les pessimistes et les complotistes, la situation perdure), les coûts furent énormément amplifiés jusqu'à atteindre un montant incroyable. Que ne donnerais-je pas pour revenir en arrière, récupérer les ressources que nous possédions autrefois et tout recommencer !

Cartouche
NC : La mort de Huff aggrava davantage les problèmes. Si on l'avait écarté pacifiquement, nous aurions pu empécher la fracture entre les Chasseurs. Toutefois, son assassinat marqua la fin de toute bribe d'autorité. Lynch ne tarderait pas à tous les tuer, plutôt que de les unir.


Munitions longues LeMat Mark II UpperMat

Munitions empoisonnées
NC : Comment l'existence de la Chasse a-t-elle pu atteindre des contrées aussi lointaines, même si elle est noyée dans le mythe du « croque-mitaine du bayou » ? Si on peut croire à ce que raconte cet homme, c'est un miracle qu'il ait survécu aux lames et à la rage de l'Assassin.

Munitions blindées
NC : On dirait que la puissance de pénétration de l'UpperMat de Micah lui a sauvé la vie. Un vrai coup de chance.

Nagant M1895



NAGANT M1895 (Voir aussi REVOLVER, EMPIRE RUSSE) Conçu par Léon Nagant, le Nagant M1895 répond à une commande pour un revolver d'ordonnance sur mesure dans l'Empire russe et était censé être fourni à toutes les forces armées. Les exigences du cahier des charges étaient relativement strictes. L'Empire russe englobait une vaste étendue, s'étirant sur certaines des terres les plus inhospitalières du monde. Par ailleurs, le pays était à la traîne en matière de modernisation. A l'époque, les standards de production étaient relativement moins sophistiqués en Russie que dans l'ensemble des Etats-Unis ou en Europe occidentale.

Le Nagant M1895 est un revolver à simple action unique, quoique peu conventionnel. Il s'est montré suffisamment robuste pour supporter une utilisation dans de mauvaises conditions et assez simple pour être rapidement fabriqué en quantités stupéfiantes. Le barillet est mobile sur son axe et se presse au ras du canon pour préparer la munition. Son rechargement très lent constitue l'inconvénient majeur de cette arme. Les douilles doivent être retirées individuellement à l'aide d'une tige d'éjection, puis les cartouches rechargées une par une.





Lettre à Frank Chambers
Auteur : Russell « Snakeskin » Chambers
Feuille simple, 8,5" x 11"
1/9


Papa,

Pour faire court, j'ai besoin que tu m'avances 20 dollars pour la caution. Je suis détenu à Jefferson Parish, Louisiane.

Et en détails, ça donne : j'ai pris un train de San Francisco à Ogden. Manque de chance, le contrôleur a estimé que mon ticket n'était pas valable. La ville de la station suivante m'était inconnue : Wells, Nevada. Ils m'ont laissé sur le quai.

J'ai fait une chute malencontreuse, atterrissant sur le flingue que j'avais fourré dans mon ceinturon. Résultat : une blessure à la hanche et beaucoup de sang. En ville, les gens ne se sont pas montrés coopératifs. Ironie du sort, l'arme à feu indirectement à l'origine de ma blessure m'a aussi permis de trouver de l'aide. Je ne suis pas fier d'avoir menacé cette femme, mais j'avais besoin d'être recousu. À vrai dire, je priais pour que mon coup de bluff marche, je ne pensais pas que l'arme était encore en état de tirer après ma chute.

Le flingue encaisse sacrément les chocs. C'est russe. C'est le Nagant M1895. Des balles étranges, logées à l'intérieur de la cartouche comme si elles avaient peur de sortir. Je l'ai gagné dans une partie de craps dans la rue. Le propriétaire était un Russe, un déserteur qui avait traversé le Pacifique pour échapper à une mort certaine. Je ne crois pas que ses chances de survie soient bien meilleures par ici.

La dame a fini de me recoudre au moment où un homme de loi est arrivé pour me dire que je n'étais pas le bienvenu à Wells. Et qu'il valait mieux pour moi que je n'attende pas le prochain train pour déguerpir.

Sans nulle part où aller, sans argent et avec juste un peu de nourriture, il n'y avait rien à faire à part suivre les traces. Ce que j'espérais, je l'ignore. A la tombée de la nuit, je suis arrivé dans un ranch en ruine, installé au milieu d'une plantation fruitière. Les troncs étaient blanchis à la chaux. Au fond du ravin à sec qui le traversait coulait un filet d'eau. L'endroit n'était pas si mal que ça pour se reposer, je m'estimais heureux d'avoir de l'eau.

Chaleureusement,
Russell





Lettre à Frank Chambers
Auteur : Russell « Snakeskin » Chambers
Feuille simple, 8,5" x 11"
2/9


Le lendemain matin, je me suis réveillé pour constater que le pansement que la femme avait fait était de piètre facture. La blessure était en train de s'infecter, la fièvre s'installait. La dernière chose dont je me souvienne clairement, c'est d'avoir rampé jusqu'au ravin et d'avoir avalé autant d'eau que je le pouvais.

Le temps passe différemment avec une telle fièvre. Le premier jour, j'ai démonté une des ces étranges balles et j'ai utilisé la poudre noire pour cautériser ma blessure.

Le deuxième, j'ai entendu un crotale cornu agiter sa sonnette. Quelque part au sol. Je tenais solidement mon Nagant. C'est drôle qu'une arme de la froide Russie se retrouve dans les bad-lands, à veiller sur homme qui se dessèche au soleil à cause d'un serpent à sonnettes.

Le troisième jour, j'ai vu le serpent. S'approchant de moi. Mon tir l'a lamentablement raté et il est retourné dans les broussailles. Dans la soirée, il est revenu et je l'ai eu.

Le quatrième jour, la douleur dans ma jambe n'a montré aucun signe d'apaisement. J'ai regretté de ne pas avoir épargné le serpent pour qu'il me tue. Sur ce, j'ai réalisé à quel point j'étais lâche. Je ne voyais aucune issue pour me tirer de cette mauvaise posture.

J'ai retiré toutes les balles sauf une, et j'ai fait ensuite tourner calmement le barillet. J'ai placé le canon contre ma tempe. J'ai tiré. Clic. Puis, ça a été au tour du serpent. J'ai fait tourner. Tiré. Clic. Nous avons alterné comme ça, le serpent et moi, jusqu'à ce que ma main soit repoussée sous l'effet du recul, un nuage de poussière s'élevait du serpent. Il avait pris la balle qui m'était destinée.

Le cinquième jour, la douleur s'est calmée. J'ai mangé le serpent sans sa peau. Légèrement requinqué, je me suis mis à marcher. Je suis arrivé jusqu'à la ville suivante. J'ai trouvé du travail le jour d'après, pour aérer du purin. J'ai ensuite pris le premier train.

J'ai fini ici, à la Nouvelle-Orléans. Je me suis fait embarquer pour avoir joué aux dés. Et maintenant, je t'écris de ma cellule. Il me faut 20 dollars pour la caution.

Chaleureusement
Russell





Nagant M1895 Précision



NAGANT M1895 PRECISION (Voir aussi NAGANT M1895, TIR DE PRECISION) Le Nagant M1895 Précision est un revolver à simple action typique, équipé d'une robuste crosse en cuir et en métal servant également d'étui. Cela permet de la caler dans le creux de l'épaule, afin de garantir une stabilité et une précision accrues.





Lettre à Frank Chambers
Auteur : Russell « Snakeskin » Chambers
Feuille simple, 8,5" x 11"
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Papa,

J'ai joint 10 $. Ecris-moi pour me confirmer que tu les a reçus.

La chasse a bien commencé. On a eu quelques contrats simples. Argent facile : hommes malades. Seuls dans les marais. Quelque chose pourrit dans leur esprit. Dans leur chair aussi. On a chacun un rôle à jouer. Mon Nagant a une crosse qui se loge contre l'avant-bras, une arme assez précise et puissante pour descendre la vermine - je me suis montré fin tireur.

Avec les autres prisonniers, on forme une bonne équipe. Il y a un Russe imposant, que nous appelons l'Ours (il a remarqué mon arme, mais dit qu'il préfère se battre seulement avec les poings) ; il y a aussi un nommé Pellella et une fille de l'Oregon, Billy. Le shérif nous guide, il porte encore son insigne.

Les choses ont pris une mauvaise tournure quand nous nous sommes lancés à la recherche d'un homme appelé Le Boucher. Il paraîtrait qu'on ne peut pas le tuer. Caché dans un vieil abattoir. Deux jours de sortie. Le premier jour, Pellella et Billy avaient récupéré seize mains chacun. Leurs paquetages en débordaient. Quand on a installé le campement, ils ont parlé de rentrer en ville avec toutes ces trophées.

J'ai été réveillé en sursaut cette nuit-là. Pellella et L'Ours luttaient sur le sol. Ils se battaient ? Quand mes yeux se sont adaptés au clair de lune, j'ai réalisé qu'ils se bagarraient, mais pas entre eux. Des mains, rampant sur eux, les griffant, les étranglant. Des mains de mort sectionnées. J'ai senti quelque chose me saisir l'épaule. C'était Hardin. Il a dit qu'ils avaient eu Billy. J'ai aperçu le cadavre de la fille : des ecchymoses autour du cou. Hardin m'a passé mon pistolet.

Pellella se faisait attaquer. Il gigotait pour tenter de se libérer. J'ai bien visé et j'ai descendu les mains que je pouvais. Mon septième tir, le dernier dans le barillet, était dirigé vers une main qui lui serrait le cou. Je lui ai dit de ne pas bouger, mais il se démenait quand même. Le visage bleui, j'ai appuyé sur la détente. Je l'ai touché à la tempe. Le shérif a tué tous les autres en un rien de temps, en tirant une rafale avec son Pax pour tuer celles qui restaient, les balles criblant le corps sans vie de Pellella.

Nous avons adopté une nouvelle règle. Pas de trophées.

Chaleureusement,
Russell





Nagant M1895 Silencieux



NAGANT M1895 SILENCIEUX (Voir aussi NAGANT M1895, ARMES UNIQUES) Exemple unique parmi les revolvers, le Nagant M1895 peut être muni d'un silencieux. D'autres revolvers ont un léger espace entre le barillet et le canon, ce qui signifie que, si on tire, du gaz est expulsé, et cela produit un son. D'où l'origine de l'onomatopée de tir. À cause de cela, ce bruit, un silencieux de bouche ne pourra pas l'atténuer. Mais, quand on tire au Nagant, le barillet est brièvement repoussé vers le cône d'entrée, l'orifice du canon, chambrant le projectile de façon étanche. Le gaz est donc contraint de s'échapper par le canon, ce qui signifie qu'un silencieux peut atténuer le bruit. C'est d'autant plus remarquable, que le Nagant n'a pas été prévu pour un tel usage.





Lettre à Frank Chambers
Auteur : Russell « Snakeskin » Chambers
Feuille simple, 8,5" x 11"
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Papa,

Je ne t'ai jamais dit comment je suis sorti de prison. Le shérif m'a forcé à le mériter.

Le deuxième jour que je passais là, le shérif Hardin faisait sa ronde. Il m'a emmené dehors, m'a fait courir dans la cour, soulever des sacs de grain. Il a vérifié mes dents. Puis, il m'a remis avec mon compagnon de cellule. Un vieil homme du nom de John Hayward. Un dingue, d'après les racontars, mais un type bien. Dans son sommeil, il marmonnait quelque chose à propos de monstres dans le marécage. Et aussi d'un sculpteur. Je crois que sa femme l'a largué pour un artiste.

Un par un, les autres prisonniers et moi déambulions dans les cercles, récitant des lignes, comme Hardin nous l'avait demandé. C'est un pacte qu'il a inventé. A la fin, nous devions boire une gorgée d'un liquide rouge répugnant. Le deuxième gars l'a balancé. On l'a sorti de la cour, j'ai entendu un cri étouffé. A mon tour, un goût de métal, mais je me suis forcé à l'avaler. Il devait y avoir un test final. J'ai tiré la courte paille, j'étais le premier. Un garde a traîné un homme par les cheveux hors du bloc. Il l'a jeté à mes pieds. Au clair de lune, j'ai reconnu John, mon compagnon de cellule.

Hardin m'a donné une arme. Mon Nagant. Au bout était fixée une espèce de gros museau de fortune. Il a expliqué que la communauté n'aimait pas les coups de feu après la tombée de la nuit. J'ai compris ce qu'il me restait à faire. Il m'a toisé, le croissant de lune se réflétant dans ses yeux, pareils à ceux d'un serpent.

Je crois devoir garder la trace de ces événements. Je commence à me demander si je ne perds pas la tête.

Chaleureusement,
Russell





Nagant M1895 Précision Tireur adroit



NAGANT M1895 PRÉCISION TIREUR ADROIT. (voir également, NAGANT M1895). Bien que peu orthodoxe, la variante Tireur adroit du Nagant était une conversion comportant une lunette de visée. Une crosse montée à l'arrière augmente la stabilité lors de tir à distance. Un tel accessoire rend difficile de maintenir la précision à distance en pressant la gâchette trop brutalement. L'expérience fait toute la différence avec un tel objet. Réussir à s'en accommoder et presser la gâchette avec délicatesse offre un grand avantage, et rend le Nagant efficace à distance tout en restant compacte. Cette arme est donc à destination des tireurs capables d'utiliser une arme instable comme celle-ci.





Lettre à Frank Chambers
Auteur : Russell « Snakeskin » Chambers
Feuille simple, 8,5" x 11"
4/9


Papa,

As-tu reçu mes lettres ? Je suis sans nouvelles de toi. On a pris des recrues pour remplacer Pellella et Billy. Elles sont mortes peu après. Le Boucher n'a rien d'humain. Les chiens en meute rôdent sur les routes. Des essaims de sauterelles descendent du ciel et la Dame blanche se lamente sous la lune.

L'humeur de Hardin se fait de plus en plus maussade. Huff s'est avéré ne pas être un ami du tout. J'ai abattu un assassin potentiel dans les escaliers de la gare. Un ancien adjoint du shérif. Nous avons trouvé une lettre sur son corps, disant que c'était l'œuvre de Huff. Mais il l'a brûlée avant que j'aie pu effectivement la lire. Il a dit que les choses avaient changé. Depuis Lynch.

En guise de remerciements, du moins c'est que je me suis dit, Hardin m'a donné son insigne et m'a acheté une nouvelle lunette adaptée à mon revolver. Il a dit que j'allais participer à une nouvelle sorte de chasse à partir de maintenant. Nous avons repéré une vieille grange surplombant le champ à l'est des terres. J'étais censé descendre les rôdeurs au cas où ils s'approchaient trop de la ville.

J'en ai eu 12 la première nuit. 14 la seconde. Les nuits qui ont suivi, j'ai arrêté de compter. Je me contente de les liquider quand ils traversent le champ. Ça fait maintenant près d'un mois.

J'ai peur d'avoir fait une erreur pour mériter de faire la sentinelle. Il faut bien que Hardin passe sa colère sur quelqu'un. Au petit matin, j'ai jeté les corps dans une fosse à ciel ouvert. L'Ours reste parfois. Un des morts a réussi à franchir le périmètre. Il l'a dérouillé avec ses poings en laiton, qui scintillaient sous la pleine lune alors qu'il s'acharnait sur le mort.

Mais il a subi une blessure en apportant cette lettre en ville. J'ignore si elle te parviendra. Réponds-moi à l'adresse écrite au verso.

Chaleureusement,
Russell





Special ammunition


Munitions compactes Nagant M1895

Munitions empoisonnées
NC : Russel Chambers, notamment célèbre pour avoir suivi de près le Shérif Hardin. S'est-il perdu dans la boue ? S'en est-il sorti ? Suivre le père finit par le mener dans une impasse. En tout cas, il a échappé à ses créanciers, qu'il ne mentionne d'ailleurs jamais dans ses lettres.

Munitions dum-dum
NC : Il semblerait que Chambers a juste disparu. Toute trace écrite de son existence est introuvable. Et surtout, le refus de Hardin de parler de cet homme est tout à fait singulier.

Munitions à grande vitesse
NC : Hardin se fit connaître après la mort de Huff comme l'un de ceux qui ont contribué au chaos poussant des Chasseurs à se retourner contre les leurs. Il était plein de bonnes intentions, mais cela n'a que peu d'importance.

Nagant M1895 Officier



NAGANT M1895 OFFICIER (Voir aussi REVOLVERS, EMPIRE RUSSE) Le Nagant M1895 a été produit en deux modèles : une version simple action et une version double action. La simple action était moins chère à produire et le lot des commun des soldats, tandis que la double action, plus onéreuse et plus convoitée, se destinait aux officiers.

Dans les revolvers à double action, la pression de la détente effectue deux opérations : armer le chien, puis le relâcher pour frapper avec le percuteur. Ceci diffère des revolvers à simple action, pour lesquels la pression de la détente ne fait que libérer le chien. Un double action offre un gain d'efficacité par rapport au mécanisme de mise à feu plus lent des revolvers à simple action ; il n'est en effet plus nécessaire de tirer manuellement le chien en arrière. La technologie double action de la variante Officier confère une cadence de tir relativement plus élevée et affranchit de l'emploi d'une technique courante sur un revolver simple action, le tir rapide à deux mains.





Lettre à Frank Chambers
Auteur : Russell « Snakeskin » Chambers
Feuille simple, 8,5" x 11"
6/9


Papa,

Je suis navré de ne pas t'avoir écrit depuis quelques semaines. Le chaos règne. Le directeur est mort. On en a causé dans le journal. Ce n'est pas notre genre de faire ce style d'annonce. Quelqu'un d'autre a pris sa place, mais je n'ai même pas eu le temps de le croiser avant qu'il se fasse descendre. Hardin fait profil bas. Je le comprends. Sur le terrain, la rumeur prétend que c'est plus terrible que jamais. Les hommes de Huff tuent les nôtres, nos hommes tuent ceux du Docteur John, ceux du Docteur John tuent ceux du Révérend. Et ainsi de suite. Personne ne sait plus qui roule pour qui, et cela ne fait qu'empirer les choses pour tout le monde.

J'ai perdu mon vieux Nagant dans une fusillade. J'ai joué de malchance. Un groupe de fanatiques du Révérend a tout incendié sur son passage, allant jusqu'à brûler les restes de l'église déjà calcinée où le shérif et moi avons été acculés.

Une seconde chance. Trevors avait fait importer le dernier-né : un modèle Officier double action. Il suffit de presser fort la détente. Hardin m'a demandé la raison de mon choix, pourquoi j'ai préféré un revolver russe à un bon vieux colt américain. Je lui ai raconté mon histoire dans le désert. Il a hoché la tête. Il m'a causé d'une situation identique qu'il a connue.

Lors d'une de ses premières chasses. A l'époque, on ne s'occupait que des morts, du moins c'est ce qu'il croyait. Une femme du nom de Lynch lui a expliqué les ficelles : comment faire chauffer et filtrer du sang, voir dans le noir sans se perdre, pourquoi brûler les corps. Une jeune fille a parlé d'un proche parent infecté qui l'avait traquée. Un énorme essaim d'insectes les a attaqués, poussant Hardin et Lynch à se réfugier dans le dortoir. L'essaim a recouvert la bâtisse et semblait ne pas vouloir les lâcher.

Hardin a scellé la porte d'entrée et Lynch a vérifié que le reste du bâtiment était bien fermé. Il ne l'a plus revue depuis un bon moment. Il a bien cru qu'elle était morte. Et ça fait déjà une semaine qu'il s'y est planqué.

[LETTRE INACHEVEE]





Lettre à Frank Chambers
Auteur : Russell « Snakeskin » Chambers
Feuille simple, 8,5" x 11"
7/9


Papa,

On dirait que la guerre entre les chasseurs va éclater d'un jour à l'autre.

On murmure qu'au milieu de toute cette pagaille, seules deux jeunes filles auraient dépassé les bornes. J'ignore si je dois le croire, mais tout ce que j'ai entendu semble ramener à ces deux-là. Nul parmi les gens que j'ai croisés ne voudra admettre qu'il les connaît, je pense. Soit elles n'existent pas, soit personne ne veut s'en mêler. C'est comme si elles se trouvaient dans l'œil du cyclone : tout tourne de plus en plus vite autour d'elles , mais elles ne sont même pas conscientes qu'il y a une tempête.

Hardin m'a parlé de ces tempêtes qui marquent la fin de l'été. Il a grandi avec elles et il les redoute à juste titre. Il en parle sur le ton qu'un bigot emploierait pour évoquer la colère divine. Si seulement je pouvais en voir une. J'espère que si quelque chose doit me tuer, ce sera une tempête. D'abord, cela voudrait dire que j'ai passé le mois d'août. Peut-être celui de septembre. Et puis, cela signifierait que je ne me suis pas fait tuer par l'une de ces choses dans le bayou ; et que je ne reviendrai pas jouer les cadavres ambulants.

L'idée de jeunes chasseuses et les ouragans sont un vrai soulagement, comparés aux visions de corps en charpie qui ont envahi mes rêves depuis mon arrivée. Entre le chaos ambiant qui règne ici et les tours pendables du destin auxquels tous s'attendent, profiter d'un moment de calme relatif paraît quelque peu injuste.

Hier soir, Walcott et moi avons brûlé nos chemises blanches. Il a expliqué que cet acte représentait symboliquement la perte de l'innocence, au cours du calme avant la tempête. C'était le moment de détente qu'il me fallait pour redescendre sur terre. Il est réconfortant de songer que tous sont arrivés le cœur pur.

L'insigne de l'officier est plus beau sur du noir ; après tout, je porte une arme digne d'un fils de la noblesse russe. Je ferais bien de me montrer à la hauteur.

Chaleureusement,
Russel





Nagant M1895 Officier Lutteur



NAGANT M1895 OFFICIER LUTTEUR (Voir aussi NAGANT M1895 OFFICIER) La variante peu orthodoxe Nagant M1895 Officier Lutteur concerne essentiellement l'ajout d'un poing américain soudé sur la poignée du pistolet, qui sert à la fois de garde-main et assure au revolver une utilisation optimale en combat rapproché. Si le propriétaire du pistolet se retrouve dans une situation où tirer des coups de feu n'est plus une option viable, le coup de poing américain permet d'augmenter l'efficacité d'un coup de poing. Bien que le rendant lourd à manier, la masse de ce Nagant accroît la puissance de l'attaque, tout en répartissant l'impact du choc sur toute la largeur de la main.





Lettre à Frank Chambers
Auteur : Russell « Snakeskin » Chambers
Feuille simple, 8,5" x 11"
8/9


Papa,

La semaine dernière, nous avons perdu Walcott et Foal dans des circonstances atroces : une chose surnommée l'Assassin les a mis en pièces. En voyant ça, l'Ours est tombé dans les pommes. Hardin et moi l'avons traîné dehors. Depuis, Hardin s'est enfermé dans son bureau. Quelle que soit la créature contre laquelle nous luttons, elle riposte. Les chasseurs sont à couteaux tirés entre eux. Et il n'y a jamais eu autant d'argent. Je pensais devoir me charger d'elle, mais cette créature a disparu.

L'Ours n'est plus le même depuis sa blessure. Il passe presque toutes ses nuits dehors en fixant la lune, même quand le ciel est couvert. Ça me rend dingue. J'ai songé à le livrer à Finch, mes relations avec lui ne sont pas aussi exécrables que celles que j'avais avec Huff. L'Ours ne se bat plus, il ne communique plus.

Hier, je lui ai pris son poing américain pour essayer de provoquer une réaction de sa part. Son coup de poing fétiche. Il nous avait expliqué que, lors de son départ de chez lui, il avait volé un crucifix en laiton à l'église et l'avait donné à un capitaine au long cours, homme très religieux, en rétribution de son transport. En accostant en Amérique, il le lui avait volé pour le récupérer. Le capitaine avait voulu régler ses comptes avec lui, et l'Ours l'avait battu à mort. Depuis, il l'avait fait fondre pour se fabriquer un poing américain, qu'il gardait en permanence avec lui. Il y avait dix ans de cela. Mais il n'arrêtait pas de fixer la lune. Plus tard, j'ai montré ça à Hardin, qui a affirmé que l'Ours chercherait à le récupérer.

Quand je suis allé acheter des munitions, Trevors m'a proposé de le fixer à la poignée du Nagant... J'ai accepté, et nous avons soudé ensemble le poing américain.

A mon retour, j'ai fait une démonstration à l'Ours en le frappant au visage alors qu'il fixait la lune, béat d'admiration. Je me suis penché vers lui - il était étendu dans la boue - et j'ai exhibé sous ses yeux ce qu'était devenue son arme fétiche. Il m'a totalement ignoré, continuant à contempler la lune comme si je n'existais pas.

Tu trouveras vingt dollars dans l'enveloppe.

Russell





Carabine Nagant M1895 Officier



NAGANT M1895 OFFICIER CARABINE (Voir aussi NAGANT M1895 OFFICIER, MODIFICATIONS DE CAMPAGNE). Dès son introduction, le principe d'arme à feu à barillet rotatif avait le potentiel pour révolutionner l'industrie. Le mécanisme original, développé au départ pour les pistolets, a été appliqué aux fusils afin d'en augmenter la cadence de tir. Les premiers modèles ont été conçus avant la Guerre civile, avant la généralisation des cartouches à ogive. Néanmoins, le concept n'était pas parfait.

Quand on tire avec un revolver, il reste un léger espace entre le cylindre et le cône d'entrée du canon. Les gaz qui propulsent un projectile à une vitesse considérable se déplacent également avec la même vélocité ; certains s'échappent par cet espace, connu sous le nom d'entrefer. Bien que certaines techniques réduisent ce problème sur un revolver, sa mise en application sur un fusil ou sur une carabine nécessite que l'arme soit tenue à l'avant du barillet, ce qui influe négativement sur le positionnement de l'avant-bras de l'utilisateur.

Le mécanisme unique du barillet du Nagant M1895 permet de combler cet espace entre le cylindre et le cône d'entrée. Ceci diminue le risque que l'entrefer représente pour l'avant-bras de l'utilisateur ; cela le rend particulièrement bien adapté à une conversion en carabine.





Lettre à Frank Chambers
Auteur : Russell « Snakeskin » Chambers
Feuille simple, 8,5" x 11"
9/9


Papa,

L'été touche à sa fin. La blessure de mon bras s'est aggravée. Avec l'arrivée du froid, je la sentais de plus en plus.

Trop faible pour tenir un fusil. Mais Trevors a trouvé la solution. Il a gardé mon Nagant pendant deux jours. Je me sentais nu sans lui, j'ai été obligé de travailler sur le livre.

Je ne l'ai pas reconnu quand il me l'a rendu. Transformé en une espèce de carabine. Apparemment, beaucoup de chasseurs font la même chose, les armes à feu coûtent trop cher. Ça me fait penser, ce que les autres font par désespoir, je le fais par sentimentalisme et par nécessité. Ça m'a fait réfléchir à tout le chemin parcouru depuis que je me suis réfugié dans ce ranch en plein désert.

Je l'ai utilisé pour la première fois aujourd'hui. L'Ours était devenu sauvage, se montrant enfin digne de son surnom. On l'a enfermé. Il regardait le plafond, comme s'il pouvait encore contempler la lune. Il ne s'alimentait plus et maigrissait à vue d'œil. Hier soir, on a trouvé sa cellule vide, les barreaux pliés et ensanglantés. On s'est lancés à ses trousses. La pleine lune brillait dans le ciel. A défaut de savoir où il était, on savait vers où il allait.

On est descendus jusqu'au bayou, en suivant notre intuition, jusqu'à ce qu'on le trouve. Sa silhouette se détachait au milieu du paisible lac. La lueur pâle de la lune jouait sur sa surface. L'Ours a tourné la tête, nous fixant droit dans les yeux. J'ai eu un bref instant de soulagement. Je pensais que le sort qui l'avait envoûté était rompu, il avait de nouveau conscience de notre présence. Son visage portait des traces d'éraflures et de coupures qu'il s'était faites en se glissant entre les barreaux déformés. Il a grimacé, grogné, puis il a commencé à nous foncer dessus. La lumière de la lune s'est dissoute dans les vagues.

Hardin m'a fait signe de la tête, et je n'ai tiré qu'un coup. L'Ours s'est figé avant de s'écrouler dans l'eau, vers l'avant. Nous sommes tous deux restés plantés là, alors que les batraciens et les insectes reprenaient leur chant nocturne. Nous avons attendu jusqu'à ce que les reflets de lune reviennent animer la surface, Puis nous nous sommes avancés dans l'eau pour aller récupérer le cadavre.

Tu trouveras cinquante dollars dans cette enveloppe.

Russel





Carabine Nagant M1895 Officier Tireur adroit



CARABINE D'OFFICIER NAGANT M1895 TIREUR ADROIT (voir également : NAGANT M1895, CARABINE D'OFFICIER NAGANT M1895 TIREUR ADROIT). Ce Nagant modifié ajoute une lunette télescopique à la Carabine d'Officier Nagant en double action russe.





Journal de James Byrne
Manuscrit original
Incomplet. Chronologie indéterminable.
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La Mort, ma vieille amie, mon éternelle rivale, l'ombre qui gangrène le moindre de mes gestes. Pourquoi ne pourrions-nous pas devenir amis ? Je suis persuadé que nous aurions beaucoup de choses à nous dire. Je t'ai croisée à de nombreuses reprises pendant la guerre. Lorsque j'en parlais aux autres, ils me regardaient bizarrement et m'accusaient d'être victime d'hallucinations, un trouble très commun parmi les blessés lourds comme moi, c'est-à-dire ceux qui ont perdu tant de sang qu'ils n'ont qu'une envie : mourir.

Mais s'agissait-il vraiment d'hallucinations ? J'ai vu l'âme de certains soldats quitter leur corps et flotter jusque dans le ciel étoilé comme des phalènes. Je t'ai vue près d'eux, la main tendue, permettant aux blessés de s'appuyer sur ton épaule tandis que tu les emmenais loin du champ de bataille. Leurs corps, mutilés et ensanglantés, restaient sur le sol froid, et pourtant, au même moment je les voyais marcher à tes côtés. Aux côtés de centaines d'autres comme toi, déambulant. Chantant. J'ai vu cette scène de mes propres yeux et je ne l'oublierai jamais.

Mais tu ne m'as pas vu. Tu ne m'as pas tendu la main. Je t'ai supplié de m'emporter, moi aussi. Pourtant, tu es passée à côté de moi, comme incapable de me voir. Peut-être que les vivants ne sont rien d'autre que des fantômes à tes yeux, qui ne prennent forme que lorsqu'ils ont traversé ton seuil obscur. Et pourtant, tu n'as pas voulu m'emporter. Tu m'as renvoyé chez moi, et t'es emparée, à la place, de mes chères Agatha et Mary. Tu m'as laissé ici, seul, avec pour seule compagnie ma propre lettre encore scellée, sur le perron d'une maison vide.

La blessure s'infecte. Il faut que je pense à autre chose.

La nuit dernière, un homme dénommé Finch m'a approché. Il disait comprendre ma détresse et m'a soudain assuré, de façon énigmatique, qu'il pouvait m'aider. « Quelle détresse ? », lui demandai-je. « Votre chanson », répondit-il. I] n'était pas très loquace et probablement fou. Pour autant je dois avouer qu'il avait un certain style. Il portait un superbe Centenaire à lunette, et paraissait être un homme de goût raffiné ! Peut-être pourrait-il être le mécène qu'il me faut. Du moins, si ce sont bien mes chansons qui l'intéressent. Il n'a pas voulu m'en dire plus, mais nous avons convenu d'un rendez-vous le lendemain soir. Je dois admettre que, pour la première fois depuis des mois, je ressens une once d'espoir.





Munitions compactes Nagant M1895 Officier


Munitions empoisonnées
NC : L'affection que portait Chambers à son pistolet était caractéristique de nombreux Chasseurs. C'était la seule chose sur laquelle il pouvait véritablement compter. Ce fut ce serpent dans le désert qui parvint à lui donner un sentiment de chance, probablement. Dommage qu'on ait retrouvé seulement l'arme. Elle ne peut répondre à beaucoup de questions.

Munitions dum-dum
NC : Le chaos des différentes factions ne s'est pas atténué avec le temps. Leurs objectifs diffèrent drastiquement, de la puissance financière au pacte démoniaque, mais elles sont toutes aussi impitoyables.

Munitions à grande vitesse
NC : Nous avons mis le feu à la prison lorsque nous eûmes terminé de récupérer ce qui nous intéressait, puis nous y sommes retournés pour brûler ce qu'il restait. Un autre détail qui aurait pu mener quelqu'un sur une piste qu'il n'avait pas besoin de suivre.

Scottfield Model 3



SCOTTFIELD MODEL 3 (Voir également REVOLVERS, ARMES UNIQUES) Un revolver avec platine simple action originellement breveté en Europe, aux alentours de 1858. Ce revolver possède une charnière reliant la platine et le canon, ce qui permet aux deux éléments d'être séparés pour pouvoir les stocker ou les déplacer. Ouvrir la charnière donne accès à la culasse et permet d'ajouter des balles individuellement dans le barillet. Gérer ses munitions et la cadence avec habileté permet d'abattre un ennemi en tirant en continu avec le Scottfield model 3.





Articles du New Orleans True Crescent
Auteurs : inconnus
Papier journal, tailles diverses


3 juillet 1894

UN CORPS TROUVÉ DANS LA RUE. Vers 8 heures ce matin, les ouvriers de Lawson ont été choqués par la découverte du corps d'un jeune homme, mort en pleine rue près des docks Goddard. Selon certains témoins et la police, le corps présentait des trous de tailles diverses à partir du cou, et ses yeux avaient été arrachés. La police cherche des informations sur l'identité du jeune homme et celle de son agresseur.

28 septembre 1895

LE CRIBLEUR DE LA LOUISIANE À ENCORE FRAPPÉ. Quatre corps supplémentaires ont été trouvés à La Nouvelle-Orléans. La police continue de rechercher le désormais célèbre Cribleur de la Louisiane. Signant ses crimes de quatre balles, le meurtrier ne semble pas avoir de cible précise et tue des victimes de tout âge, sexe ou religion. Les autorités ont demandé aux habitants de rester sur leurs gardes et de rester à l'abri pendant qu'ils continuent à traquer ce tueur implacable. Le Cribleur de la Louisiane aurait tué au moins 27 personnes.

17 octobre 1895

LA DERNIÈRE VICTIME DU CRIBLEUR. Les habitants de La Nouvelle-Orléans peuvent enfin dormir sur leurs deux oreilles, maintenant que la police a mis la main sur le Cribleur de la Louisiane. Anna Lane Croix a réussi à s'échapper après avoir défait ses entraves et assommé son agresseur. Elle s'est ensuite rendue à la police et a mené les forces de l'ordre jusqu'à son repaire. Beaucoup ont été choqués de découvrir que le Cribleur de la Louisiane n'était autre que Damien Moreau, de la famille Moreau, propriétaires terriens et membres de la bourgeoisie de La Nouvelle-Orléans. Damien était réputé pour son charisme, son physique et sa collection d'armes à feu. Il est actuellement en détention provisoire dans l'attente de son procès.





Interrogatoire de M. Damien Moreau
Mené par : agent de La Nouvelle-Orléans
Date : 18 octobre 1895
Écrit à la machine, questions omises(...), format lettre


Oui, c'était moi, monsieur. Pas la peine de tergiverser, vu qu'elle peut témoigner. Mais il faut admettre que vous avez mis un temps considérable à me coincer. C'est vraiment à ça que servent mes impôts ?

(...)

Monsieur l'agent, vous avez déjà senti une blessure par balle ? Je ne vous parle pas d'en recevoir une. Je parle d'en toucher une. De laisser votre doigt pénétrer le trou dans la chair et d'en caresser les bords. Sentir la chaleur du muscle et de la graisse sous votre peau, et peut-être même vous érafler contre un bout d'os.

C'est une sensation qui diffère même selon la personne touchée. Les muscles d'un jeune homme sportif se contractent davantage autour de vos doigts que ceux d'une vieille dame qui a besoin d'une canne. Avec assez d'effort, vous pouvez passer toute votre main à travers le bras d'un enfant. Chez eux, c'est beaucoup plus facile de faire de gros trous à mains nues. Et je vous ai parlé de leurs cris ? Oh, les femmes en poussent des merveilleux, mais tout le monde a une voix extraordinaire quand il s'agit de supplier pour sa vie.

Difficile de trouver des gens qui me laisseraient... expérimenter ce genre de choses comme je le souhaiterais. Et ça fait longtemps, très longtemps que j'en avais envie. Je savais que la police s'agiterait si j'y indulgeais. Alors j'ai décidé de m'amuser, sachant comment l'état de Louisiane fonctionne. Le surnom et la fascination créés par les journaux n'étaient qu'un bonus appréciable.

(...)

Vous pouvez juger ce que je fais autant que vous voulez, monsieur. Je sais ce que j'aime, c'est tout.

Munitions moyennes Scottfield Model 3 Munitions incendiaires
NC : Après le procès, l'épouse d'une des victimes du tueur a tenté d'assassiner l'accusé dans l'escalier du tribunal. Elle a choisi des munitions incendiaires pour son acte, en expliquant qu'elle voulait cautériser le trou qu'elle lui ferait pour ne lui laisser aucune blessure qui puisse le satisfaire.





Scottfield Model 3 Lutteur



SCOTTFIELD MODEL 3 LUTTEUR (Voir également, SCOTTFIELD MODEL 3) La variante Scottfield Model 3 Lutteur concerne essentiellement l'ajout d'un poing américain soudé sur la poignée du revolver, qui sert à la fois de garde-main et assure au revolver une utilisation optimale en combat rapproché. Si le propriétaire du pistolet se retrouve dans une situation où tirer des coups de feu n'est plus une option viable, le coup de poing américain sert à augmenter l'efficacité d'un coup de poing. Le canon raccourci de cette variante du Scottfield permet une meilleure maniabilité au corps à corps, mais fait perdre à l'arme de sa précision.





Journal de Lulu Bassett
Cuir brun avec filigrane doré, 13x18cm
Date inconnue


Les hommes décevants ne me sont pas étrangers, mais ces derniers temps, ils sont nombreux. Le saloon est bourré de types vraiment vulgaires, et peu d'entre eux aiment payer. J'ai dû sortir mon arme face à quelques salauds pour récupérer ce qui restait dans leur portefeuille. Ce boulot n'a jamais été facile, mais je l'aimais bien. Avec l'arrivée de ces nouveaux types en ville, je ne suis pas sûre que ça en vaille encore la peine.

Mais on trouve toujours des trésors parmi les ordures. Pour chaque homme auquel j'ai eu affaire, j'ai rencontré des femmes belles et puissantes. L'une d'entre elles a attiré mon attention. Elle n'a jamais mis les pieds au saloon, elle se tient juste dehors et observe. J'ai essayé de lui parler une fois, mais elle n'a fait que me dévisager tel un renard sur le point de dévorer un lapin. Mon Dieu, je la laisserais bien faire. Depuis lors, à chaque fois qu'elle venait, je la surprenais à me regarder.

Thomas Glover est entré dans le saloon, un homme correct. Il s'est saoulé pour deux et a fait du grabuge au bar, assez pour que Jacobi arrête de le server et le jette dehors. Je l'ai regardé trébucher dans une allée et j'ai vu cette femme le suivre. Ça m'a rendu curieuse et un peu jalouse, donc j'ai décidé de les suivre aussi.

Quand je suis arrivée, j'ai vu Thomas pointer une arme vers le visage de la femme. Un Scottie avec poing américain, fait pour blesser. Avant qu'il puisse la frapper à nouveau, je me suis glissée derrière lui et je me suis mise à lui parler doucement pour le calmer. Ça n'a pas marché et, quand il a reculé le bras pour frapper la femme avec le Scottie, son coude a heurté mon visage. On aurait dit qu'il était sur le point de marmonner des excuses quand, en un éclair, elle s'est approchée et lui a pris son arme.

Le temps a ralenti lorsqu'elle a asséné le coup. Dès que les jointures métalliques ont touché le nez de Thomas, celui-ci s'est déchiré. Juste après le sang est venue la chair et juste après la chair est venu l'os.

Thomas se tordait au sol et la femme s'est agenouillée près de lui. Elle m'a regardé avec espoir et m'a offert le Scottie. Je me suis agenouillée de l'autre côté de Thomas et je me suis mise à le frapper. Quand il a essayé de lever les mains pour se protéger, elle s'est placée derrière lui et a maintenu ses bras au sol. Nous nous sommes regardées tandis que le pauvre visage de Thomas craquait et se déformait sous mon poing. Je ne l'entendais plus, mon cœur battait trop fort.

Munitions moyennes Scottfield Model 3 Munitions dum-dum
NC : Hardin a noté plus tard que la plupart des blessures par balles étaient particulièrement hideuses, car une des deux femmes utilisait des munitions dum-dum.

Munitions moyennes Scottfield Model 3 Munitions blindées
NC : Selon les rapports de la police, la signature du tueur est son utilisation de balles blindées qui ne se déforment que très peu après pénétration.





Scottfield Model 3 Spitfire



SCOTTFIELD MODEL 3 SPITFIRE. (Voir également, SCOTTFIELD MODEL 3) Même si le Scottfield Model 3 d'origine était loué pour les nombreux avantages qu'offrait son barillet à découvert, son poids et la longueur de son canon en faisaient un inconvénient dans les situations qui exigeaient de la discrétion et une grande maniabilité. Pour compenser ces inconvénients, le modèle Spitfire est doté d'un canon raccourci qui permet de le dissimuler facilement, et d'un repose-doigts modifié qui offre une cadence de tir plus élevée au détriment de la précision.





Entretien avec Julia de Guerra
Intervieweur : Wayne Hardin
Date : 17 juin 1895


Hardin : Avant de commencer, veuillez indiquer votre nom complet et la raison de votre présence dans le bureau du shérif au moment de l'incident.

Guerra : Julia de Guerra. J'ai été désignée comme traductrice lors de l'interrogatoire mené par feu l'adjoint Howard J. Poulin. Le suspect ne parlait pas anglais, et il a présumé que c'était une fugitive en provenance du sud.

Hardin : Merci. Dites-m'en plus sur la suspecte.

Guerra : Elle parlait à peine. Même quand elle le faisait, elle marmonnait et dévisageait l'adjoint. Elle a gardé le silence même quand il a attrapé ses outils et...

Hardin : Mile Guerra, je vous rappelle que vos déclarations sont en train d'être transcrites, faites attention au type d'informations que vous partagez. Nous ne voudrions pas que vous ayez des problèmes, n'est-ce pas ?

Guerra : Je comprends, shérif. L'adjoint avait besoin d'une traductrice. C'était la raison de ma présence dans le bureau du shérif.

Hardin : Merci. Vous pouvez continuer.

Guerra : Oui, la suspecte. Elle était silencieuse, et terrifiante je dois l'avouer, elle ressemblait à un cadavre, un sac d'os sans expression et sans vie. Son visage était couvert de profondes cicatrices, et ses yeux, Dios mio ! Ses yeux, deux portes vers l'abîme. L'adjoint a voulu savoir d'où elle venait et a posé des questions sur les hommes assassinés. On aurait dit qu'elle ne comprenait pas, peut-être qu'elle l'ignorait, mais elle n'a pas dit un mot même quand il a mentionné sa complice.

Hardin : Sa complice ?

Guerra : Oui. L'adjoint avait entendu des habitants dire qu'elle avait été vue avec une femme près du saloon. Je ne me souviens pas du nom, mais quand il a osé le dire, sus ojos... Ses yeux sont devenus encore plus sombres, la pièce est devenue silencieuse, un frisson m'a parcouru l'échine. L'adjoint, figé par la peur, n'a même pas eu le temps de se retourner lorsqu'un coup de pied a ouvert la porte et qu'une femme est apparue dans l'embrasure, un revolver à canon court dans chaque main. Elle a souri, la suspecte aussi, elles se sont regardées pendant qu'elle vidait ses armes sur lui et le transcripteur en quelques secondes, mais elle m'a épargné. Elle avait l'air heureuse, shérif, ravie même, ses yeux brillaient d'une joie perverse. Elle a détaché la suspecte, elles se sont enlacées, et elle a enfin parlé : « Estä aqui. Mi Santa Muerte ».

Hardin : Et qu'est-ce que ça veut dire ?

Guerra : « Elle est là. Ma Dame de la Mort ».





Scottfield Model 3 Précision



SCOTTFIELD MODEL 3 PRÉCISION (Voir également, SCOTTFIELD MODEL 3) Le Scottfield Model 3 Précision est un revolver avec platine simple action, équipé d'une robuste crosse. Cela permet de le caler dans le creux de l'épaule, afin de garantir une stabilité et une précision accrues.





Journal de Lulu Bassett
Cuir brun avec filigrane doré, 13x18cm
Date inconnue


Je pourrais écrire un foutu sonnet sur tout ce que je veux faire avec cette femme. Tous ceux qui meurent sous les balles de son arme sont chanceux qu'elle soit la dernière chose qu'ils voient. La regarder avaler une gorgée d'une flasque au coin du feu suffit à faire s'emballer mon cœur et, par les flammes de l'enfer, elle le sait. Elle me surprend à la dévisager, je ne peux pas m'en empêcher, et le côté gauche de sa bouche se relève très légèrement. Si elle me laissait faire, j'embrasserais ce sourire en coin jusqu'à ce qu'il disparaisse de son joli minois.

Je lui dis en plaisantant que nous sommes mariées, que nous avons fait le vœu de rejoindre la Chasse ensemble après tout, et qu'elle ne se débarrassera jamais de moi. Je pense qu'elle comprend ce que je dis, et elle tient mon menton entre ses doigts et me regarde pendant un moment. Ça me rend dingue. Quand diable va-t-elle finir par m'embrasser ? Quand pourrai-je l'emmener dans mon lit et faire plus que dormir ? Je veux voir ce visage stoique et silencieux crier pour moi. J'aimerais connaître assez son langage pour lui dire ce qu'elle me fait ressentir, j'aimerais pouvoir lui dire à quel point j'ai besoin d'elle.

Sofia m'a encore sauvée aujourd'hui. Mon ange, ma lune et mes étoiles. Elle s'est éloignée de moi un instant, et ce fut suffisant : ce salaud de Billy et sa bande m'ont aperçue. Ils pensaient pouvoir y goûter en plein milieu de cette foutue chasse. Je croyais pouvoir m'en sortir en parlant comme à mon habitude, mais Billy est une espèce à part. Avant que je ne m'en rende compte, un de ses amis avait pointé la crosse de son Scottfield à l'arrière de ma tête et mes bras étaient cloués au sol. Je ne distinguais presque rien dans le noir, sauf que Billy était sur moi. La crosse de son arme était collée à mon cou, mais tel un ange de la mort, elle est apparue derrière lui. Je ne l'ai même pas vue trancher sa gorge graisseuse quand j'ai repris mes esprits et attrapé le Scottfield. Celui qui me tenait les mains s'est enfui et j'ai enfoncé le canon de son arme dans la gorge du dernier survivant. Ses yeux imploraient la pitié, mais je ne lui en ai accordé aucune.

Cette nuit-là, près du feu de camp, j'ai ouvert mes bras pour demander à Sofia de me laisser l'enlacer. J'étais secouée, par la colère, par ce qui aurait pu se passer. Elle s'est approchée de moi et m'a laissé la prendre dans mes bras. Elle tremblait aussi, pour une raison que j'ignore, mais quand elle a posé son oreille sur mon cœur, les tremblements ont cessé. Peut-être qu'elle a aussi besoin de moi.

Munitions moyennes Scottfield Model 3 Munitions à grande vitesse
NC : Selon certains rapports, Hardin aurait été aperçu en train de travailler avec les tueuses qu'il pourchassait. Comptait-il les recruter depuis le début ? Ou alors ses priorités ont-elles simplement changé ?





Scottfield Model 3 Rapide



SCOTTFIELD MODEL 3 RAPIDE. (Voir également, SCOTTFIELD MODEL 3) Le Scottfield Model 3 Rapide est en réalité un Scottfield Model 3 ordinaire qui tire parti d'un dispositif simple présentant un grand avantage. Ce dispositif, de forme circulaire, peut contenir six cartouches qui peuvent être libérées ensemble une fois insérées dans le cylindre exposé et entièrement vidé. Ceci permet au porteur de l'arme de passer moins de temps et d'efforts à recharger l'arme, même en cas de tir rapide.





Entretien avec George P. Tolsten.
Intervieweur : Wayne Hardin
5 juillet 1895


Hardin : Veuillez indiquer votre nom complet et votre profession pour le dossier.

Tolsten : George Peter Tolsten, employé de ranch.

Hardin : Merci. Vous m'avez dit que vous aviez des informations sur la fusillade qui a eu lieu dans la ville basse de DeSalle la semaine dernière, est-ce exact ?

Tolsten : Ouais, j'étais au saloon quand c'est arrivé. Hardin : Et pourquoi avez-vous été impliqué dans la fusillade ? Tolsten : J'ai juste suivi le patron, m'sieur, le propriétaire du ranch, je le jure. Il nous a dit qu'on gagnerait le double si on le suivait. Il était sur les nerfs depuis le meurtre près du saloon, vous savez, après ce qui est arrivé à ce Glover. Il a dit qu'ils le recherchaient aussi.

Hardin : Il pensait être recherché par qui ?

Tolsten : Je suis pas sûr, m'sieur. Peut-être un des gars de DeSalle, j'imagine. J'ai entendu dire qu'ils avaient un compte à régler avec le patron, mais. je sais rien de tout ça.

Hardin : Ça n'a pas d'importance, vous n'êtes pas ici pour me parler de votre patron ou de ses affaires.

Tolsten : Ouais, la fusillade. C'était une vraie boucherie, les balles volaient comme des moustiques dans les bayous. En une minute, trois de nos hommes gisaient par terre, les gars ressemblaient à des passoires avec tous ces impacts de balles. J'ai pas bougé un doigt, j'avais peur ; j'ai des bouches à nourrir, m'sieur, et j'ai pas envie de mordre la poussière de sitôt, non, pas envie du tout.

Hardin : Combien étaient-ils ? Combien d'hommes avez-vous combattus ce jour-là ?

Tolsten : Des hommes ? Non, m'sieur, il n'y avait pas d'hommes là-bas, à part nos gars, et pas de gars de DeSalle non plus, c'était deux dames qui tiraient avec deux Scotties, et elles tiraient très vite. Je ne suis pas un tireur d'élite, m'sieur, mais je sais qu'on ne peut pas recharger un Scotty en deux secondes. Mais ces dames tiraient sans arrêt, elles n'ont mis qu'un instant à recharger.

Hardin : Étrange. Vous avez vu ces femmes ?

Tolsten : Oui m'sieur, l'une d'entre elles était la catin dont les gens parlaient, qui a disparu il n'y a pas longtemps. Et l'autre... Seigneur, l'autre était une dame à l'air effrayant, qui semblait complètement folle derrière le voile qu'elle portait. Quand les gars sont morts, la catin a traîné le patron au loin, tandis que l'autre approchait des corps, un couteau sombre à la main. Elle les a poignardés dans les yeux et a gravé quelque chose sur leurs fronts, en chuchotant, puis elle a léché la lame.

Fusils, Carabines

Berthier Mle 1892



Berthier Mle 1892. (Voir également CARABINES, ARMES À VERROU) Le Berthier Mle 1892 est un fusil à verrou, et est la version française du Lebel 1886. Cette arme à poudre sans fumée, ou mousqueton, était conçue pour être légère et facilement maniable pour l'infanterie arrière comme pour la cavalerie, et utilisait une lame-chargeur. Cela permet de placer la cartouche et le chargeur de trois balles en même temps dans la carabine, ce qui permet une recharge rapide et un stockage pratique des munitions lors d'une fusillade. Détail notable, le Berthier a été conçu par un ingénieur français de la Compagnie des chemins de fer algériens.





Journal de Jed Owenthal
Légèrement usé, en cuir rouge, environ 10x20cm


2 mai 1895

Dieu a vraiment mis une femme incroyable sur ma route. C'est le jour où Annalise m'a attrapé et cogné pour avoir mis le boxon dans son bar que je suis tombé amoureux d'elle. Une flèche de Cupidon n'aurait pas fait mieux.

Aujourd'hui, ma femme m'a offert deux magnifiques cadeaux pour mon anniversaire. Le premier, c'était un nouveau fusil. Une petite arme légère, toute juste sortie de l'usine. Mais ça me pose question : je suis plutôt du genre fusil à pompe, moi. Si je suis vraiment dans le pétrin, j'ai de quoi me défendre à mains nues. J'ai demandé à ma chère Annalise pourquoi elle m'a donné cette arme, et elle m'a donné un second cadeau. Elle est allée chez le médecin aujourd'hui et elle m'a annoncé qu'elle était enceinte. Elle m'a dit qu'elle voulait que je sois prudent lors des chasses pour que notre enfant connaisse son père. Je l'ai prise dans mes bras et je l'ai serrée le plus fort possible contre moi. Quand je dis qu'Anna fait de moi le plus heureux des hommes, je plaisante pas.

13 juin 1895

Ma chère Anna et le bébé vont bien. Le ventre d'Anna est aussi gros qu'une pastèque et ses petits frères s'occupent du bar. Elle supporte pas de rester à rien faire à la maison, ça a toujours été une femme d'action. Mais je lui ai dit que si je devais faire attention quand je chasse, elle devait rester à la maison et prendre soin d'elle. Elle a fini par accepter et s'occupe en faisant des vêtements pour le bébé.

Le truc qui m'inquiète, c'est que depuis fin mai, elle mange tout ce qui lui passe sous la main. Anna arrête pas de dire qu'elle a faim, mais quoi qu'elle mange, ça a pas l'air de les satisfaire. Elle va finir par nous ruiner, mais si Anna et le bébé ont besoin de quelque chose, peu importe, j'irais le chercher.





Journal de Jed Owenthal
Légèrement usé, en cuir rouge, environ 10x20cm


30 juin 1895

Je suis revenu de la chasse en mauvais état, aujourd'hui. J'ai essayé de faire mon maximum pour éviter les ennuis, mais une meute de chiens m'a pris par surprise. J'ai passé une éternité à les tenir à distance assez longtemps pour pouvoir les abattre, et mon fusil était couvert d'entrailles quand j'y suis parvenu. Je suis rentré maculé de sang.

J'ai tenté de me faufiler discrètement dans la maison et de prendre un bain avant qu'Anna me voie. Son odorat s'est affiné avec la grossesse et je ne voulais pas la déranger. Mais elle m'a pris la main dans le sac et m'a demandé d'où venait cette odeur. Sans me vanter, Anna me regarde toujours avec désir. Mais cette fois, c'était différent. Elle mordillait sa lèvre inférieure comme si j'étais un buffet à volonté. Je lui ai raconté ma rencontre avec les chiens et je l'ai vue réfléchir intensément.

Elle m'a demandé de lui ramener un chien, la prochaine fois que je rentrerai de la chasse.

10 juillet 1895

J'ai jamais vu mon Anna aussi heureuse.

La première fois que je lui ai ramené du chien, j'avais récupéré qu'une patte arrière. J'ai dû l'empêcher de se jeter sur la viande crue. Elle l'a cuite rapidement et quand elle en a pris un morceau, c'était de l'extase que j'ai lu sur son visage. Elle a englouti toute la patte en un éclair avant d'en réclamer davantage. Depuis, je lui ramène toujours un chien quand je chasse. Une bête entière peut lui suffire pour quelques jours.

Ça m'inquiète vraiment. Ces trucs sont toujours pleins de bestioles et puent la mort, mais elle adore ça. À chaque fois qu'elle termine son assiette, elle m'accorde un baiser qui schlingue et me dit que le bébé et elle sont ravis. Je crois que c'est vrai. Quand je touche son ventre, le bébé cogne et mord ma main. Elle dit que c'est bon signe. Mais parfois, je la vois mâchouiller les vers de la viande quand elle pense que je la regarde pas, et ça m'inquiète. Je crois pas que son docteur soit au courant de ce qu'elle mange, mais elle et le bébé ont l'air d'aller bien, et je veux qu'elle continue à être heureuse. Je leur offrirai tout ce dont ils ont besoin.





Berthier Mle 1892 Tireur adroit



BERTHIER MLE 1892 TIREUR ADROIT. (Voir également, CARABINES, À VERROU) Le Berthier Mle 1892 Tireur adroit est un fusil à verrou équipé d'une lunette Tireur adroit. Le Berthier lui-même est un « mousqueton » allégé, plus facile à manier et idéal pour les combattants mobiles. La lunette Tireur adroit renforce son potentiel en tant que fusil de précision léger et facile à manipuler, offrant un compromis idéal entre portée, maniabilité et puissance.





Journal de Jed Owenthal
Légèrement usé, en cuir rouge, environ 10x20cm


25 juillet 1895

Quoi que veuillent mon Anna et le bébé, je l'obtiendrai. Où que soient mon Anna et le bébé, je les trouverai.

Deux semaines se sont écoulées maintenant depuis leur départ et j'ai cherché partout, sans succès. Ces dernières fois, ils avaient l'air frêle, même s'ils mangeaient, mangeaient et mangeaient encore. Pas de rondeurs saines, pas de joues roses non plus, juste décharnés et malades et le reste semblait glisser sur eux.

Mon Anna m'en a tout d'abord voulu. Je m'en suis voulu aussi. Le bébé était aussi parfait que possible et ne s'est jamais plaint, n'a jamais pleurniché ou pleuré. Il mangeait tout ce qu'il voyait et n'en demandait pas plus, mais il n'a jamais pris de poids, puis s'est mis à maigrir et maigrir encore.

J'ai cherché partout, j'ai essayé de les traquer. J'ai essayé d'engager un pisteur expérimenté pour chercher à ma place, sans succès. Il a jeté un coup d'œil aux effets personnels que j'ai fournis à ses chiens pour qu'ils les sentent et il s'est enfui. J'ai essayé de consulter un prêtre, pour voir si Dieu, dans Sa sagesse, avait un plan. Le prêtre a dit que s'il en avait eu un, il nous avait sans doute abandonnés. Je suis allé demander de l'aide au shérif, qui m'a enfermé dans une cellule pour la nuit.

Tous ont dit que quoi qu'ils soient devenus, je ne voudrais pas le découvrir. Mais j'ai besoin de mon Anna et j'ai besoin de mon bébé.

Je pensais les avoir localisés la nuit dernière. Une femme avec un bébé dans les bras traversait un champ en courant. Je leur ai hurlé de s'arrêter. J'ai visé avec mon fusil, aligné sa jolie cheville blanche dans le réticule, et j'ai tiré.

La blessure à sa jambe était horrible, et je m'en suis terriblement voulu aussi, parce qu'elle ne servait à rien. Ce n'était pas mon Anna et mon bébé. Je l'ai suppliée de me pardonner avant de partir, mais en vain.





Berthier Mle 1892 Riposte



BERTHIER MLE 1892 RIPOSTE. (Voir également, CARABINES, À VERROU) Le Berthier Mle 1892 Riposte est un fusil à verrou à baïonnette attachée. Bien qu'il ne soit pas conçu pour servir en première ligne, ce fusil mousqueton allégé est efficace avec une baïonnette attachée, ce qui en fait une arme fiable et efficace à moyenne et courte portée, tout en restant léger et maniable.





Journal de Jed Owenthal
Légèrement usé, en cuir rouge, environ 10x20cm


17 août 1895

Je retrouve enfin mon Anna et son bébé. Ils ont retrouvé leur éclat, ils sont en meilleure santé que je ne les ai jamais vus, vraiment. Quoi qu'ils aient fait, où qu'ils soient allés, cela a fait des merveilles pour leur santé.

Hier soir, je suis rentré à la maison, j'ai accroché mon chapeau et mon manteau, j'ai posé mon fusil sur la table, et je les ai vus là dans le lit de camp, souriant et riant l'un avec l'autre. J'étais fou de joie de les revoir, une telle joie, et je me suis précipité pour leur apporter leurs morceaux préférés. Tous les jours, j'avais rassemblé, salé et séché la viande pour leur retour, et les latrines étaient remplies de pattes arrières, de croupes, de joints, de côtes et de steaks luisants.

Tandis que je sélectionnais les viandes, un grondement sourd jaillit des latrines, un gargouillis profond et inquiétant. Je préparai mon couteau. La viande suspendue frémit, puis en surgit un homme frêle et chétif, qui poussa à nouveau ce cri, puis s'effondra.

Je le portai jusqu'à la table, en prenant garde que sa tête ne heurte le cadre de la porte. Anna dit que c'était l'homme qui les avait trouvés et ramenés après tout ce temps. Elle se demandait où il était parti. Il avait l'air fantomatique, comme personne que j'avais vu, la peau tendue comme un squelette. Ça aurait pu être le traqueur, le pasteur, le shérif, mais je ne le saurai jamais.

Ce matin, je me suis réveillé avec une Anna et un bébé heureux et endormis. Ils s'étaient gavés la nuit dernière, avaient mangé à leur faim, et la pièce était jonchée d'os et de jointures dont on avait retiré la moelle, de morceaux de cartilage durs et de morceaux de graisse laiteuse. J'ai commencé à balayer, jusqu'à ce que je remarque que l'homme avait disparu.

Il se tenait dans la cour, mon fusil entre les mains, une baïonnette fixée dessus. Il était pointé vers moi, ses mains tremblaient. Il y avait du kérosène renversé autour de la maison, il y avait mis le feu, et les premières flammes léchaient le mur.

Il m'a touché deux fois à la poitrine avant que je ne l'atteigne. On s'est battus pour le fusil, rampant sur la terre, jusqu'à ce qu'avec une main sur le canon, je le pousse vers lui, encore et encore. La baïonnette a frôlé son cou, puis est entrée, comme si sa peau n'était que du papier. J'ai appuyé et appuyé encore, le sang giclant, jusqu'à ce qu'il devienne tout mou.





Berthier Mle 1892 Tireur expert



BERTHIER MLE 1892 TIREUR EXPERT. (voir également CARABINES, VERROU) Le Berthier Mle 1892 Tireur expert est un fusil à verrou équipé d'une lunette de visée. La longue portée de la lunette Tireur expert, associée à la mobilité du Berthier permet de l'utiliser comme fusil de sniper polyvalent.





Le journal d'Harold Black
Sans date
Couverture en cuir noir, manuscrit, 6” X 8,25”
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Aucun souvenir ne m'est revenu en voyant cette maison, mais maintenant que j'y repense, j'ai eu un mauvais pressentiment.

C'était bruyant. Un bruit sourd retentissait régulièrement, suivi instantanément par un cliquetis métallique. Le sol portait des brûlures et, à y regarder de plus près, était noirci par de grandes quantités de sang. La piste sanglante serpentait à travers la cendre, me menant jusqu'à la porte carbonisée.

Alors que j'approchais de l'entrée, je fus assailli par une odeur fétide. Un mélange de pourriture, de pus et de mort. J'empoignai mon arme alors que le bruit se rapprochait, mais ce que je vis me fit baisser mon fusil. Un nouveau-né, dans son berceau, était mort depuis vraisemblablement plusieurs semaines.

Son cordon ombilical pendait du berceau et traînait sous la table à manger, où deux masses autrefois humaines étaient allongées, et continuait jusqu'à ce qui avait un jour été une mère. Plantée avec une baïonnette, elle frappait sa tête en arrière contre le mur, secouant les poêles et les casseroles dispersées par terre.

Une coïncidence incroyable venait donc de m'offrir un cadeau incompréhensible. Le sujet d'étude parfait.





Munitions longues Berthier Mle 1892


Munitions incendiaires
NC : L'influence du sculpteur a modelé et déformé les vieillards, les frêles et les faibles ; ceux qui n'ont pas de vitalité ou la possibilité de changer. Ce qui a été très perturbant, c'est l'effet que cela a eu sur les jeunes, les vigoureux et ceux en pleine croissance. Ou encore pire, ceux qui ne sont pas encore nés et se développent encore.

Munitions Spitzer
NC : La grossesse provoque des envies étranges. C'est en général la façon dont le corps se procure les nutriments et les vitamines qu'il lui manque, c'est instinctif. Nous pensons que c'est pour cela que ces chiens étaient nécessaires. Le secret du fonctionnement du sculpteur se trouve peut-être dans ces envies : il y a ce dont il a besoin dans ce qu'il mange.

Caldwell Marathon



CALDWELL MARATHON. (Voir également, HENRY CALDWELL, FUSILS) Ce Caldwell Marathon, brève tentative de fabriquer un fusil à pompe, trouva son public auprès de chasseurs de gros gibier. Comparable sur de nombreux aspects aux fusils contemporains tels que le Winfield M1873, son mécanisme de recharge innovant mais familier et sa puissance de feu élevée ont pris le pas sur sa précision et sa vitesse.





Lettre à Morne et Bile
Auteur : Médecin de peste
Feuille simple, 8,5"x 11"
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Rejoignez-moi. Soyez à nouveau à mes côtés tandis que nous participons à l'évolution des horreurs de cette épidémie. Laissez-nous expérimenter sur sa chair et ses fluides. Ma colère a trouvé un foyer pour se transformer complètement en quelque chose de résolument libre.

Ce bayou est une folie pleine et entière. La Corruption s'est totalement faufilée dans les veines du marais, s'épanouissant entre les couches huileuses de pluie immonde et les monstres qui s'extirpent en grognant de la vase. Des enfers rugissants se muent en cyclones horrifiants pour lécher les arbres et tout ce qui s'en approche un peu trop. Les doigts qui craquent de la Flore d'arcs s'étendent pour attraper les Chasseurs par la gorge, faisant frire leurs âmes pendant qu'ils hurlent à l'agonie. Et la pourriture... la pourriture. C'est complètement différent de tout ce que nous avons pu voir auparavant, quand la maladie avait des limites et des règles.

Cette Corruption ne connaît aucune règle.

Des choses sans tête. Des choses sans visage. Des choses aux mille voix, venant toute du même endroit inconnu et obscur. Avant que je vous laisse tous les deux, vous n'avez pas cru les rumeurs, vous pensiez que rien ne pouvait être aussi horrible que la Mort noire qui s'était abattue chez nous.

Venez. Venez voir l'étendue de votre erreur.





Lettre adressée au Médecin de peste
Auteur : Morne
Feuille simple, tachée, 8,5"x 11"
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Très cher Médecin,

Oh, nous nous étions souvent demandé ce qui était advenu de vous et de votre rage. Vous dites désormais qu'elle s'est muée en autre chose. Chante-t-elle toujours autant ? Découpe-t-elle encore les muscles jusqu'aux os comme un couteau chaud tranche le beurre ?

Les échantillons de chair que vous avez récupérés la nuit précédant votre départ se trouvent toujours dans le laboratoire, là où vous les aviez laissés. Ils ont été la proie d'asticots de mouches qui ont éclos dessus, dévorant la matière malade comme des enfants gobant des bonbons. J'ai refusé de les jeter. Ils vous manqueront peut-être un jour, après tout. Vous aurez peut-être un jour envie de revenir.

Bile pense que ce que vous dites n'est que folie. Vous hallucinations étaient toujours alimentées par les fantaisies les plus vivaces. Mais je pense que s'il n'y avait vraiment rien dans ces marais, vous seriez déjà revenu. Quelque chose vous retient là-bas, quelque chose a piqué votre curiosité. Nous voulons voir de quoi il s'agit, peu importe les conséquences.

Nous partirons la semaine prochaine. J'enverrai d'abord un cadeau qui arrivera avant nous : un nouvel instrument pour mener vos chères traques. Je peux pratiquement vous garantir qu'il n'y a rien de la sorte, là-bas. Ce Caldwell Marathon peut traverser des os et répandre le sang d'à peu près n'importe quoi, je vous le garantis. Utilisez-le à bon escient. Nous nous reverrons bientôt. Je me demande si, après tout ce temps, vous serez plus enclin à me dévoiler ce qui se cache sous votre masque.

Morne





Caldwell Marathon rapide



CALDWELL MARATHON RAPIDE. (Voir également, HENRY CALDWELL, FUSILS, CALDWELL MARATHON) Pour continuer l'approche intéressante des mécanismes de chargement du Caldwell Marathon, un chargeur rapide a été fabriqué le long du fusil, pratique pour charger les 15 cartouches que peut contenir le Caldwell Marathon.





Vieux journal de Chasseur, auteur inconnu
Relié de cuir usé 58"x 8,3"


La nuit est tombée et je suis presque à court de provisions. J'ai trouvé refuge dans une hutte en ruine en plein cœur du marécage. L'odeur était repoussante, mais je pouvais au moins espérer dormir sans craindre d'être trouvé par un autre Chasseur désespéré, ou pire encore.

J'ai remarqué les gravures sur le mur quand j'ai posé ma lampe dans le coin, là où je voulais installer mon lit. Les mots griffés étaient clairs à certains endroits et illisibles à d'autres. Je suis l'araignée, elle est la mouche. Je fronçais les sourcils, étrécissais les yeux pour tenter de lire d'autres messages. Comment ai-je fini ici ?se demandait un des gribouillis. Et juste en dessous : William Salter.

Salter. Ce nom me rappelait quelque chose. Mais pourquoi ?

Cette nuit-là, je dormis profondément, rêvant de nombreuses choses en décomposition. Je me réveillai en entendant un homme gémir, agonisant. Enfin, c'est ce que je croyais. Je découvris que ce n'était qu'une fenêtre grinçante ouverte par le vent. Le cœur battant, je me recouchais dans mon lit, me retournant vers le mur pour voir si je pouvais déchiffrer d'autres messages.

Il était bientôt temps de retrouver les horreurs qui rôdaient à l'extérieur. Je ne vis pas la jambe en décomposition sur la table de la cuisine avant de me préparer à repartir. Les derniers mots griffonnés sur le mur que j'avais lus tournèrent en boucle dans mon esprit, menaçant :

Manger. Engloutir. Hurler.





Munitions compactes Caldwell Marathon


Munitions empoisonnées
NC : Encore un journal anonyme. Trop de gens qui méritent qu'on se souvienne d'eux sont oubliés à jamais. Je peux accepter cette vérité, mais ma propre mémoire ne se remettra jamais de voir l'histoire se répéter encore et encore et encore. Nous enregistrons, nous recopions, nous nous souvenons puis nous reprenons le massacre.

Munitions blindées
NC : Je me rends souvent compte que nous étudions les écrits de personnes qui préféreraient rester en enfer que de prendre un chariot pour quelques kilomètres. Quand je tente de comprendre l'enthousiasme dépeint dans ces lettres, je suis perdu.

Lebel 1886



LEBEL 1886 (Voir aussi FUSILS) Le Lebel 1886, adopté par l'armée française, fut le premier fusil à poudre sans fumée de l'armée française. Il est resté à la pointe de la technonogie d'armement jusqu'en 1893, quand la majorité d'entre eux ont été équipés d'un boîtier de culasse amélioré. La poudre sans fumée était révolutionnaire à l'époque. Le Lebel surpassait toutes les armes à poudre noire. L'homonyme du fusil était le lieutenant-colonel Nicolas Lebel, qui a conçu la balle de 8 mm. Il a protesté que le droit de donner son nom au fusil revenait plus légitimement au général Tramond, qui dirigeait l'équipe d'ingénieurs.

Le Lebel est équipé d'un magasin tubulaire à huit coups, relativement léger. Les cartouches sont chambrées grâce à un mécanisme de transport appelé auget. Le rechargement se fait balle par balle, ce qui rend le processus relativement lent et laborieux. Les cartouches n'étaient que du 8 mm. Cela les rendait plus légères à transporter, réduisait le recul et leur taille relativement réduite était contrebalancée par l'avantage de la poudre sans fumée.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles ».
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5"x 11"


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Jos était étendue sur le sol de la petite cahute, et les flasques sangsues qu'elle avait arrachées de son corps jonchaient le sol alentour. Elle serra le manche de la masse. Un bien piètre réconfort. Elle ne pouvait pas bouger ses jambes, et elle ne savait pas quand l'effet anesthésique de la salive des sangsues allait s'estomper.

Fin se tenait à côté d'elle, Dans son dos, elle sentait la présence de l'effroyable colosse de chair sur le sol, enfin mort et inanimé. (N'avait-il jamais été vivant ?) Elle se planta face au petit homme, qui se blottit sur un étroit lit près du foyer éteint, puis elle commença à recharger son arme. L'homme frissonna, murmurant, tandis que son regard hésitait entre les deux femmes. Il était couvert de plaies et de saletés, visiblement terrifié et désespéré, mais il y avait une intelligence dans ses yeux qui allait au-delà de la peur.

A l'extérieur, des grillons stridulaient sans relâche, ponctués par intermittence d'un gémissement de mammifère, d'un cri de hibou lointain ou d'un crapaud qui coassait. La nuit les avait surprises aussi soudainement que le sac à viande.

Fin acheva de recharger, puis fixa l'homme du regard pendant qu'il continuait à marmonner : « Jamais la nuit, jamais la nuit, ils ont, cahute, jamais, jamais, mes notes notes notes, notes de nuit... » Ses mots claquaient comme des rafales. Les larmes traçaient un sillon sur ses joues couvertes de pus et de sang.

«La femme sur l'arbre, qui est-ce ? » demanda Fin.

Son corps se figea, puis ses traits se décomposèrent, avant qu'il ne couvre son visage de ses mains dans une litanie de complaintes : « Oh Mary Mary Mary Mary Mary, oh Mary Mary Mary Mary Mary Mary Mary. Y. Y. Y.Y. Y.»

Fin croisa le regard de sa sœur, captant son regard le temps d'un hochement de tête, leva les yeux vers l'homme et lui tira une balle dans la tête.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles ».
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5"x 11"


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Des jumelles. Des doubles. Deux. Qupa. Le serment des deux sœurs était d'autant plus fort qu'elles le prononçaient à haute voix, se consolidant toujours plus comme elles le laissaient transparaître. Deux miroirs se faisant face, infinis, en expansion à chaque phrase. Elles trouvaient un certain réconfort dans la scansion des mots. Au nom des deux, liés par le sang. Buvons à la fontaine de la mort. A la santé du chasseur. A la santé du chassé. Car nous sommes le sang, et nous sommes le corps. Nous sommes la balle, et nous sommes le couteau. Buvons à la fontaine de la mort. Notre soif ne sera jamais étanchée.

Cela avait été un jour comme les autres, n'eussent-elles massacré un colosse pourrissant, arraché de voraces sangsues de leur peau irritée et tué un homme pour avoir torturé une femme innocente. Depuis leur initiation, bien des jours s'étaient déroulés de la même façon. Des miroirs temporels.

La violence de cette journée reflétait La violence de leur vie, commencée dans un bain de mort et de sang où elles avaient su surnager. On disait que l'Ouest avait été conquis, mais Jos et Fin savaient qu'il y avait encore des animaux sauvages, qu'elles avaient vu et détruit tout ce qui pouvait errer sur les terres désolées, qu'elles avaient découpé les cœurs les plus noirs des plus sinistres et implacables personnages. En sortant des marécages, elles discutaient insouciamment du dîner. Comme n'importe quel autre jour.

Lynch les observait, attendant son heure. Elle se tourna vers les cartes en patientant. Elles étaient presque prêtes.





Lebel 1886 Œilleton



LEBEL 1886 APERTURE. (Voir également LEBEL 1886) Le Lebel 1886 Aperture se distingue du modèle de base grâce à une lunette fixe à visée Œilleton. Cette lunette, composée d'un petit disque, était très appréciée car elle permettait une meilleure précision à moyenne portée. On considère que les avantages de cette lunette étaient plus psychologiques qu'autre chose, car elle permettait au tireur de mieux isoler visuellement sa cible.





Interview de Fenella Cleve
Menée par : Membre de l'ACA
Date : corrigée
Écrit à la machine, questions omises(...), format lettre


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Quand j'étais petite, je me souviens des grands arbres qui entouraient DeSalle. C'était une forêt ancienne et impénétrable qui se dressait fièrement depuis la naissance de notre nation. Elle a disparu quand les bûcherons et les scieries se sont installés ici. L'industrie moderne a prospéré, ses conséquences se sont étendues jusqu'aux cours d'eau et les rues comme des racines, ancrant son tronc, le moulin. Le bâtiment creux vibre sous le vrombissement des scies et vomit une fumée noire par ses cheminées branlantes.

Nous n'étions jamais autorisés à jouer près des tas de bûches. Ils nous fascinaient. Là où, auparavant, d'immenses arbres nous toisaient, ils étaient maintenant couchés et bien rangés, comme nous invitant à grimper dessus. Dès que les ouvriers couverts de poussière rentraient chez eux, ces bûches étaient toutes à nous. Dans le soleil couchant, les ombres s'allongeaient, et vous aviez l'impression de faire plusieurs dizaines de mètres quand vous étiez au sommet de ce tas de bois.

Le bayou était, au mieux, dangereux. Mais les tas de bûches, malgré cette image de nature domptée qu'ils donnaient, étaient les abris préférés des serpents et des scorpions. Mais ce n'était pas pour ça que nos parents nous interdisaient de nous en approcher. On connaissait tous l'histoire des trois garçons de la famille Bisset qui jouaient près d'un des tas, quand une des bûches de la base a cédé. Ils ont été écrasés par une avalanche de rondins. On chuchotait cette histoire dès qu'on passait près du maréchal-ferrant Bisset, imaginant le son des os et des crânes broyés.

C'était cette même histoire qui m'est revenue, plusieurs années plus tard, quand je suis retournée à DeSalle pour la première fois. Un groupe de monstres traînaient près d'un des plus grands tas de bois. J'ai épaulé ma Lebel et grâce à sa précision, j'ai pu viser un des pieux qui retenaient le tas, et j'ai tiré. Il s'est effondré dans un craquement, renversant les monstres comme des quilles. Je me suis demandé si quelque chose s'était brisé en moi à ce moment, alors que je savourais le carnage.





Lebel 1886 Talion



LEBEL 1886 TALION (Voir aussi LEBEL 1886, MODIFICATIONS DE CAMPAGNE) Le Lebel 1886 Talion constituait une arme plutôt inhabituelle et allait à l'encontre de la doctrine militaire de l'époque. Si les forces armées préféraient les baïonnettes montées à l'avant, le fusil Talion opte pour une lame fixée à l'arrière. Cela ajoute à l'habituelle précision des fusils Lebel des capacités d'armes contondantes et tranchantes.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles ».
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5"x 11"


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Les jumelles voyagèrent un jour et une nuit avant d'atteindre la grotte.

Elles étaient armées au minimum et drapées dans deux costumes rouges identiques, leurs différences étaient gommées.

Lynch leur avait fourni les vêtements, les instructions, une carte et deux petites pierres. Puis elle les avait envoyées en attelage. Leur costume avait été confectionné sur mesure quelques semaines auparavant et se trouvaient dans le coffre de Lynch.

«Les cartes me procurent un certain degré de clairvoyance », avait-elle répondu à la question que les jumelles n'avaient pas osé poser. Mais comment le savait-elle ? Comment l'avait-elle su ?

Les ordres de Huffington avaient été aussi impitoyables et machiavéliques que l'homme lui-même. Les jumelles s'étaient habituées à obéir aux instructions de Lynch, et avec son aval elles avaient immédiatement accepté sa mission. Elles apporteraient l'arme à Huffington, et il leur fournirait armement et informations.

Le cocher les conduisit à une heure de marche de la bouche de la caverne et les laissa sur place. A leur retour, si jamais elles revenaient, elles le feraient par leurs propres moyens.

Devant l'orifice béant de l'insondable grotte, Jos se tourna vers Fin et leurs yeux se croisèrent : toujours semblables, toujours en miroir, même à la suite de tout ce qui avait changé. Quelque part à l'intérieur, elles trouveraient l'antre du Boucher. « À une vie bien remplie et à une mort bien méritée », dit Fin d'une voix calme, alors qu'elles se plaçaient toutes deux une petite pierre froide sous sa langue.

Elles se retournèrent, puis entrèrent dans la grotte, avec les huées d'un vent sinistre pour seul adieu.





Lebel 1886 Tireur expert



LEBEL 1886 TIREUR EXPERT (Voir aussi LEBEL 1886) Le Lebel 1886 Tireur expert a capitalisé sur l'avantage de la longue portée et sur la grande précision du modèle de base grâce à l'ajout d'une lunette de visée, qui permettait de voir les cibles à une plus grande distance. Les mires originales du Lebel étaient sujettes au désalignement, car elles étaient dépourvues de protection contre les chocs. Il paraît donc naturel que les tireurs d'élite commencent par modifier cet aspect de l'arme. La forme conique de la cartouche Lebel a encore amélioré sa précision. Celle-ci offrait un avantage supplémentaire, car avant l'innovation de la poudre sans fumée, les tireurs d'élite étaient vulnérables à l'émission de nuages de fumée de poudre noire trahissant leur position.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles ».
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5"x 11"


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Huffington était un homme infâme, prompt à jeter la morale au vent pour son propre avancement, ivre de pouvoir et méprisant des conséquences. Si son influence était liée à des facteurs sociaux tels que la politique et le prestige, c'était tout le contraire pour la femme qui se tenait devant lui. Son magnétique regard d'acier et sa chevelure filasse trahissaient une qualité d'outre-monde.

« Comment osez-vous fréquenter Laveau ? » Ses paroles sifflaient. « C'est l'une des miennes. » « Ça », répondit Huffington, « ça ne vous regarde pas. »

Elle accueillit sa réponse d'un regard glacial, puis s'assit sur la chaise qui faisait face à son bureau avant d'éclater de rire.

« Ambitieux. » De sa poche, elle tira un jeu de cartes usées, enveloppé dans de la soie. « Mais stupide. Tirez une carte, je vous prie. »

Elle étala les cartes en éventail sous ses yeux, guettant sa réaction. « Je ne supporte pas les tours de magie. »

« Moi non plus. Choisissez une carte, Huffington, et priez que ce ne soit pas la dernière chose que vous fassiez dans votre vie. »

Il tira une carte, qu'elle vit dans sa main. « Tiens, tiens, tiens. Le Deux de bâtons. Ça tombe bien. » Il haussa les épaules : « Continuez, Lynch. » « Il y a deux jeunes femmes que j'aimerais vous présenter. »

Elle remit les cartes dans sa poche, puis sourit.





Munitions longues Lebel 1886


Munitions incendiaires
NC : Le fait que Salter devrait se présenter ici, un autre monstre à abattre pour les jumeaux, en dit long. Ce n'est probablement pas qu'une simple coïncidence. Le témoignage a dû être plus important que cela, sinon pourquoi les jumeaux se souviendraient du nom ? Dommage que Collins n'ait pas tout raconté.

Munitions Spitzer
NC : La fioriture du tour de cartes est la preuve de la perte du fil de l'enquête. Cela montre que les différentes cartes de tarot, souvent perçues comme occultes, renfermeraient en elles des pouvoirs plus grands et surnaturels. Cependant, il semblerait qu'au final ce ne soit qu'une rumeur et qu'elles n'aient jamais existé. Malgré tout, elles ont eu leur importance, en référence, ici et là.

Mako 1895 Carbine



MAKO 1895 CARABINE. (Voir également, FUSILS) Une série de fusils proches des Winfields, dont la puissance pure dépasse leurs fusils à levier au détriment de la précision. Son calibre élevé a permis aux fabricants de convaincre les fermiers du littoral qu'ils pouvaient utiliser ce fusil contre des requins, tel que le requin mako.





Le journal de Circe Elias
Manuscrit, 8x 10"
Grandement détruit par le feu ; reconstitué par un archiviste


Le nez de mon père n'était plus sur son cadavre. Après quatre jours à faire mon deuil dans ces ruines, c'était le seul morceau de ma famille que je n'avais pas pu trouver.

Mary m'avait fait un beau cadeau. Le Mako est un fusil puissant, un gage d'admiration, offert avec attention et soin. Mais ne voit-elle pas l'insultedans ce cadeau ? C'est une demande explicite d'enterrer mon Berthier et toute son histoire, juste pour passer du temps avec elle.

In« Mets fin à ta quête » me susurra-t-elle à l'oreille. Ses mots agirent comme un ange et un démon perchés sur mes épaules. Contre ma volonté, ma main tremblante grave déjà des runes dans ce fusil.

Ce sont de nouvelles runes, marquées par le moment où nous avons succombé à la tentationla première fois, il y a plusieurs mois. Elles racontent des histoires de feu de camp, de caresses à la dérobée, de vies sauvées et de regret mêlé de désir. Car la tentation est toujours présente.

Comment ai-je pu renoncer au nom d'Elias ? Quelle trahison ce doit être à vos yeux, Mère, Père, Edward, Hans et Thula de voir mon cœur s'éloigner de votre vengeance. Je sais que c'est un déshonneur, j'en suis consciente, mais je continue à graver. Mary m'a apporté un réconfort que je n'avais pas ressenti depuis une éternité, un amour semblable à une bouffée d'air que je prends quand je m'extirpe de l'eau.

Pardonnez-moi de vouloir abandonner votre quête. Pardonnez-moi de vouloir intensément vous oublier et renoncer à votre souvenir. Comment pourrais-je être aussi égoïste ?

Comment Mary ose-t-elle me demander cela ?





Lettre à un destinataire inconnu
Auteur : Inconnu
Feuille simple, 8,5"x 11"
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Cher père,

Puisque vous ne me croyez pas, voici la conversation transcrite. J'ai enregistré ceci dès qu'on m'a rendu ma liberté (sans mes armes) car je sais que vous mettriez mes conclusions en doute.

Circe : New York ne paie pas les primes. J'ai décidé de leur écrire récemment à ce propos, pour leur poser des questions. Mon contact est fiable et bien renseigné, alors je crois à son démenti.

Mary : Quand es-tu rentrée chez toi pour la dernière fois ?

Circe : Notre noble shérif a laissé échapper qu'il était soutenu par des gens d'influence une fois ou deux, auprès d'autres hommes de loi. On dirait qu'il recrute. Mais je ne sais pas pour quoi.

Mary : Circe.

Circe : Je sais de quoi tu veux me parler, et mon cœur ne le supportera pas.

Mary : Ton cœur doit savoir que je ne cherche qu'à t'épargner une mort inutile. Circe : Une mort ? Tu as si peu foi dans la dernière des Elias encore en vie ?

Mary : Accepte-le ou non, mais tu ne peux pas vaincre Lynch sans une armée d'Elias. Tu ne ferais que sacrifier ta vie, et l'amour que nous partageons, sur l'autel d'une vulgaire vengeance humaine.

Circe : Ma vie estune vengeance. M'aimer, c'est partager mon châtiment. Tu ne sais pas que Lynch a éliminé ma famille, et le « Jos » de tes lettres non plus.

Mary : J'ai tout partagé avec toi. J'ai partagé mon cœur et souillé mon corps, dans l'espoir de t'apporter la paix. Je vois désormais que tu ne veux pas être épargnée par le soufre et le feu d'une mort désespérée.

Circe : Dans ce cas, il me reste une question à te poser. Me suivras-tu dans les flammes ?





Mako 1895 Carabine Griffe



MAKO 1895 CARABINE GRIFFE. (Voir également, FUSILS, MAKO 1895 CARABINE) Comportant tous les traits du Mako 1895 Carabine original, la variation Griffe est une modification épineuse à fabriquer. Visser une lame au levier du fusil demande une certaine délicatesse pour éviter de la briser, mais son utilité justifiait ce risque.





Lettre adressée à Circe Elias
Auteur : Mary Burgess
Transcrit de l'original, 8,5"x 11"


Ma chère Circe, Acceptes-tu encore de m'écouter ?

J'ai permis à mon esprit d'être embrumé par un brouillard rouge de passion. Il s'est élevé depuis un gouffre si profond dans mon âme que je n'avais jamais pensé à regarder par ses fissures. Quand elle s'est brisée, j'ai chuté. Mais mon cœur s'est mis à chanter pendant cette chute, plongeant dans les désirs qui m'y attendaient. Des désirs auxquels j'étais incapable de résister.

Et tu étais là. Dans ce sanctuaire secret se trouvaient ton épaule, ton odeur et tes mains hypnotiques. Cela faisait de nombreuses lunes que je ne me sentais pas en paix quand j'avais le dos tourné, mais les frissons le long de ma nuque se sont calmés grâce à ta présence, ton soutien lors de la Chasse. Avide de préserver cette paix et de protéger mes désirs, j'ai prêché de nombreuses tentations que j'ai déformées en vérités.

Cette période fut délicieuse, et en toute honnêteté, mon cœur était rempli de joie, battant plus fort qu'au sommet de ma terreur. Mais il était lourd, aussi. Alors que je succombai à l'appel de la chair, mon esprit s'émoussait. C'est donc sans méchanceté, mais pour notre salut à toutes les deux qu'il faut, à l'avenir, nous retenir de nous tenter mutuellement à nouveau.

Je prie pour que tu me pardonnes, mais je refuse de brûler pour les mensonges de mon cœur.





Mako 1895 Carabine Œilleton



MAKO 1895 CARABINE ŒILLETON. (voir également, FUSILS, MAKO 1895 CARABINE) Équipé d'une visée œilleton, le Mako 1895 Carabine Œilleton était une amélioration simple mais efficace de la carabine originale. Cette version de la visée œilleton était encore une certaine innovation en 1895, puisque les fusils n'avaient que récemment acquis assez de puissance de feu pour qu'un accessoire de visée soit fiable.





Le journal de Circe Elias
Manuscrit, 8"x 10"
Grandement détruit par le feu ; reconstitué par un archiviste


Il est temps. Le moment est venu de franchir des frontières que j'espérais ne jamais revoir. La lettre est partie.

Je compte aller jusqu'au bout. Mon âme est couturée de tant de cicatrices, et mon cœur a remis une dague à Mary Burgess. Lynch ou pas, elle était honnête en disant que j'avais besoin d'une armée, car nous sommes à la poursuite d'une sorcière surpuissante.

Je savais pourtant que je ne ressentirais pas de satisfaction à rester sur la même voie. Il n'y a aucun soulagement, ni joie, ni justification, et pourtant... Je doute. Chaque jour apporte une nouvelle opportunité de trahir ma parole et de partir en quête d'un bonheur éternel avec sœur Burgess.

Mon serment reste le même, mais ma volonté a été entachée. Pas indéfiniment, j'espère. Même si j'ai réussi ce test, je dois respecter mon serment avant d'hésiter pour de bon.

Capturer une sorcière est une épreuve exténuante en soi, mais je dois m'accrocher aux principes laissés par mon père. Un : la connaissance, pour voir la sorcière au-delà de son apparence. Deux : l'assiduité, pour les pourchasser jusqu'à ce qu'elles soient acculées. Trois : la sagesse, pour éviter d'agiter les foules. Quatre : la compétence, pour emprisonner le mal dans la chair qu'il a choisi et l'en purger. Et cinq : la puissance, pour réduire son âme en poussière.

La lettre est partie. Les traces sont assez fortes et ma requête était assez audacieuse pour qu'ils y répondent favorablement.





Munitions longues spéciales Mako 1895 Carabine


Munitions explosives
NC : Une autre source directe confirme l'existence de Lynch et Jos. Ils ont sans aucun doute existé sous une forme ou une autre, mais de nombreux détails des récits fantasmagoriques de Collins nécessitent encore confirmation.

Munitions blindées
NC : Circe gravant son histoire et celle de Mary dans son arme témoigne de la force de leur lien. Est-ce que ce n'est pas cette force qui a aidé Circe à respecter le serment sacré de sa famille ?

Martini-Henry IC1



MARTINI-HENRY IC1. (Voir aussi CARABINES) Le Martini-Henry IC1 est la version carabine du fusil à toute épreuve de l'Empire britannique. Apparu en 1871, c'est le premier à avoir été conçu dès le départ comme une carabine à cartouches en métal. Le bloc pivotant a été développé par l'américain Henry ©. Peabody, puis amélioré par l'ajout d'un percuteur interne à ressort, œuvre du Suisse Friedrich von Martini. L'écossais Alexander Henry a ajouté un rainurage à rayures polygonales pour améliorer encore la précision. La variante Carabine IC1, finalisée en 1877, a été conçue dès le départ pour équiper la cavalerie comme l'artillerie.





Souvenirs de Nadia Orville
Journal manuscrit, 20 x 25 cm
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C'était un coup monté. Trevors n'avait pas dit comment il avait été mis sur le coup, mais j'avais l'habitude. C'était un bleu, un gamin du coin, qui était à la rame lors de la traversée de la baie de Barataria, montrant du doigt les endroits où son père lui avait enseigné les noms bisayas des poissons. Il ne répondit pas quand je lui demandai où se trouvait son père à présent.

Le bateau ostréicole attendait. Le capitaine semblait être seul à bord. Je m'assurai qu'il voie le Terreur Nocturne pour qu'il se souvienne de tout ce qu'il avait entendu à mon sujet.

Le rafiot puait la marée. Il plongea la main dans le poisson et en sortit une caisse en bois sur laquelle était gravé un blason.

« Des carabines Martini-Henry, l'arme à toute épreuve de l'Empire. », dit-il en m'en tendant une. Sur le pont, j'inspectais la carabine et demandai au capitaine ce qui causait cette odeur d'essence. « De la cosmoline. Ça les protège contre la corrosion pour les voyages en mer longs et... périlleux. » J'actionnai le levier, ce qui fit pivoter le bloc. Le canon hexagonal était sombre, comme une bouche béante. Une main se plaqua sur ma bouche, l'odeur chimique se mêlant à celles du poisson et de la Cosmoline. Tout devint noir.

Quand je me réveillai, le ciel était orange. Le soleil se couchait. Des flashs de douleur palpitaient dans ma tête. La forme rassurante du Terreur Nocturne était bien loin. J'étais étendue sur le sable. Mes vêtements étaient trempés. Pas d'eau, à l'odeur, mais d'essence.

« Vous êtes réveillée », annonça le gamin assis dans l'herbe en se levant. Je lui demandai ce qui était arrivé. Il réfléchit longtemps, puis répondit : « Vous avez été droguée. Ces gens, je ne sais pas combien, ils nous ont tirés jusqu'ici. » Je jetai un œil aux alentours et vit une petite île, parmi les milliers d'îles parsemant la baie. Ils avaient construit un bûcher. Le gamin continua : « Ils nous ont versé de l'essence dessus pour nous brûler, mais les morts ont attaqué. Ils étaient trop nombreux. Ils les ont repoussés vers le bateau et les ont forcés à entrer dans l'eau. »

Sur le sable se trouvaient quelques-unes des carabines, abandonnées lors de la bataille. « On va les nettoyer », ordonnai-je. « Ils seront bientôt de retour. »

« Les morts ou bien les hommes ? »

« Tous. »





Souvenirs de Nadia Orville
Journal manuscrit, 20 x 25 cm
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Je savais que quelque chose clochait dans l’histoire du gamin, mais cela allait devoir attendre. Nous avions besoin d'armes. Avec l'aide du gamin, je démontai deux des carabines. La cosmoline avait laissé un résidu gras. Je tordis mon manteau pour en sortir l'essence et en nettoyai les canons, avec un morceau de tissu et l'écouvillon. J'essuyai ensuite du mieux possible le boîtier et le mécanisme. Quand j'eus terminé, la nuit était presque tombée. Je me rendis alors compte que je mourrais de faim.

« Le bateau ostréicole revient », annonça le gamin, le regard sur l’horizon. On voyait son projecteur, au loin. Je remontai les carabines. J'actionnai le levier : le mécanisme était fluide. Quand je pressai la détente, le percuteur fit son œuvre avec un clic. La sûreté sur le côté eut aussi un déclic. Tout semblait fonctionner, même si je ne pouvais en être sûre. Je posai la cartouche dans l’auget et la poussai dans la chambre. Nous n'en avions qu'une poignée.

Le bateau était désormais à portée de voix. Son projecteur se réfléchissait sur la surface d'encre de l’eau.

« Nadia, tu as été à la hauteur de mes attentes », annonça une voix. Il ne s'agissait pas du capitaine. Je ne reconnaissais pas l'accent. Ce n'était pas quelqu'un du coin et pourtant, ces intonations m'étaient familières.

« Qu'est-ce que vous nous voulez ? », demandai-je en avisant un fusil. Je ne parvenais pas à distinguer la silhouette.

« Je veux que vous envoyiez un message à Isaac. Rien de plus. » Cet homme venait-il du Nord ? De Nouvelle- Angleterre ? Il avait la voix d'un type qui roule sur l'or.

« Dites-moi le message et je verrai si ça vaut la peine de le transmettre. », criai-je. Une allumette perça l'obscurité, derrière le projecteur. Je pointais mon arme dessus.

« Si vous tirez, vous vous enflammerez comme un fétu de paille », cria l'homme. Cette manière de dire « paille »... Le son « aïe » en particulier... Un souvenir s'empara de moi... Submergea mes sens. Ma mère. Un soldat britannique, qui dit le mot « bataille ».

Je pressai la détente et le monde fut englouti par les flammes.





Martini-Henry IC1 Riposte



MARTINI-HENRY IC1 RIPOSTE. (Voir aussi CARABINE MARTINI-HENRY, BAÏONNETTES) Cette variante du Martini-Henry IC1 est dotée d'un sabre-baïonnette qui en fait une arme efficace pour le combat rapproché. Le poids supplémentaire ajouté par la baïonnette l'empêche désormais de servir d'arme contondante, mais la lame peut trancher et percer. Le besoin pour une variante à baïonnette de la carabine a d'abord été exprimé par les artilleurs. La baïonnette est la différence essentielle avec les carabines équipant les divisions de cavalerie.





Souvenirs de Nadia Orville
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Je me tirai hors de l’eau. Ma robe blanche était assombrie là où elle avait été submergée. Je vidai l'eau de la carabine. Elle ne tirerait plus.

« Je crois que j'ai eu le capitaine aussi », dit le bleu. « En tous cas, le bateau s'éloigne encore. Pourquoi avez-vous tiré ?»

«Un mauvais pressentiment. » La bataille avait été courte. Avant de savoir si j'avais mis dans le mille, je plongeai dans l'eau. Le gamin avait sans doute terminé le travail. Je m'approchai de lui. « Tu es blessé. Un coup de feu ? », lui demandai-je en remarquant qu'il tenait son bras.

«Pas exactement. Hier soir, quand les morts ont attaqué, je les ai repoussés, mais. » Il me montra son bras. Il avait une blessure, une morsure sur l'avant-bras. Elle était noire et inflammée. « Vous pensez que je vais changer ? »

« Devenir l'un d'eux ? » J'aurais bien aimé le savoir. Personne ne pouvait en être sûr et c'est pour ça que nous étions superstitieux. « Non, pas si on se dépêche. »

« Que devons-nous faire ? »

« Tu dois perdre ce bras. » Je n'avais rien d'autre que les baïonnettes Martini-Henry, de longs sabres qui allaient devoir faire l'affaire. Ce n'était pas la première fois de ma vie que j'aurais aimé avoir une scie à os. J'attisais le bûcher. Il me permettrait de stériliser la lame. « Cela devrait arrêter l'infection. »

«C'est comme ça que ça marche ? »

« Tu veux tenter le sort ? » Le feu crépita. Il allait devoir prendre une décision rapidement. Avant que le feu ne s'éteigne ou avant que l'infection ne se propage. À voix basse, j'ajoutais : « Je m'en occupe ».

Il serra un morceau de racine entre ses dents. Je traçais un trait sous son coude. Quand la lame fut incandescente, je me mis à scier. Ses cris durent porter loin, au-delà de l'eau. Le sang artériel éclaboussa ma robe, y faisant apparaître de grands papillons écarlates.





Martini-Henry IC1 Tireur adroit



MARTINI-HENRY IC1 TIREUR ADROIT. (Voir aussi CARABINE MARTINI-HENRY, LUNETTES) La Martini-Henry IC1 est un fusil à un coup capable d'accueillir une seule cartouche de poudre noire particulièrement imposante. Malgré son manque de rapidité, il a une puissance d'arrêt énorme et peut être utilisé comme fusil de tireur d'élite.





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À l'aube, deux choses étaient claires. Le bateau ostréicole dérivait et la tempête qui approchait du Sud allait nous noyer. Avec un bras en moins, jamais le gamin n'allait pouvoir nager. J'allais devoir nager jusqu'au bateau pour le rapprocher.

Nous fîmes l'inventaire de nos possessions : deux carabines nettoyées dont une avec lunette télescopique, quatre baïonnettes et le reste de la caisse de carabines à la cosmoline. Le gamin ferait de son mieux pour me couvrir depuis le rivage. Je chargeais les carabines pour lui. Nous savions tous les deux qu'il ne pourrait ensuite pas les recharger lui-même. Je pris une baïonnette et la sortit de son étui. « Bill ». Le gamin me disait son nom. Je hochai la tête, lui donnai le mien et entrai dans l'eau.

Sur le bateau, je tombai sur un cadavre, que je fis passer par-dessus bord d'un coup de botte. Je passai la baïonnette dans les poignées de l’écoutille pour la bloquer. Je hissai la voile et orientait le gouvernail. Le bateau commença à s'éloigner de l’île. Bill était meilleur marin que moi. Je me précipitai vers la voile, dans l'espoir d'une meilleure prise au vent.

La tempête s'était rapprochée. Le vent fit claquer la voile, faisant presque chavirer le bateau. Je m'agrippai à l'écoute pour tenir la voile, jusqu'à ce qu'une autre bourrasque me l’arrache des mains. La baïonnette tomba à mes pieds dans un bruit sourd. Je levai les yeux et tombait face au six-coups du capitaine, qui émergeait de l'écoutille.

On entendit un coup de feu au loin, suivi d'une pluie d'échardes arrachées au mat. Le capitaine tira. Une douleur fulgurante jaillit dans mon ventre, avant de se propager. Il arma de nouveau son pistolet.

Plié en deux de douleur, je visualisais le gamin qui armait la seconde carabine. Il n'aurait qu'un seul essai. Il devrait serrer les dents pour faire taire la douleur dans son bras, mettre le capitaine en joue et tirer. Le vent tendit la voile. Les embruns jaillissaient au-dessus de la proue. Le capitaine grogna quelque parole étouffée par le vent d'ouest portant le son d'un second coup de Martini-Henry.





Martini-Henry IC1 Tireur expert



MARTINI-HENRY IC1 MARKSMAN. (Voir aussi CARABINE MARTINI-HENRY, LUNETTES) Le Martini-Henry IC1 offrait des performances raisonnables quand il était utilisé par les tireurs d'élite. L'ajout d'une lunette télescopique plus puissante permettait aux régiments de cavalerie ou d'artillerie de l'utiliser efficacement en soutien.





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On n'oublie pas une histoire pareille. Les histoires qu'on a vécues. Je ne sais pas encore ce qui est important. À chaque mot que je consigne sur ces pages, un autre m'échappe pour toujours. Je raconte ce dont je me souviens, en étant le plus directe possible. Je veux qu'avant la fin de la nuit, on n'ait pas perdu espoir de voir l'aube se lever. L'aube en laquelle Isaac n'a jamais cru.

On nous avait promis une caisse de carabines fiables. À la fin, on n’en avait que deux, Bill était grièvement blessé et nous avions perdu un allié. Notre plate avait disparu depuis longtemps et le bateau ostréicole s'était échoué sur un îlot. Sa coque allait pourrir.

Ça allait être le tour de Trevors, mais nous ne savions pas comment nous y prendre. Le contrebandier travaillait- il pour quelqu'un d'autre ? Où est-ce qu'il avait monté les échelons pour s'établir à la tête d'une nouvelle organisation ? À qui faire confiance ? Et qui affrontait qui ?

Il savait que deux associés du trafiquant d'armes embarquaient une cargaison cette nuit-là. Isaac avait décidé d'agir précipitamment, malgré mes supplications. Il utilisa comme perchoir le dernier étage d'une veuve pendant que je la tenais en joue. Elle restait stoïque et me disait qu'elle avait connu bien pire pendant la guerre.

Était-ce pour nous venger du bras de Bill ? Les associés tombèrent comme des mouches. Isaac utilisa délibérément les Martini-Henry, avec des lunettes de tireur d'élite. Trevors allait le découvrir tôt ou tard. Il allait reconnaître les cartouches utilisées. Savoir que c'était nous. Savoir que l'assassin avait échoué.

Au plus profond de la nuit, alors que les chiens aboyaient suite aux deux coups tirés dans le silence, nous quittâmes la ville en catimini. J'espérais contre tout espoir ne pas avoir déclenché une guerre pour une caisse d'armes. Ou pour le bras de Bill. Que cela n'empêcherait pas le crépuscule de tomber.





Martini-Henry IC1 Fer-né


MARTINI-HENRY ICI. (Voir également, CARABINES, ACCESSOIRES) Le Martini-Henry IC1 a été un fusil de service de l'Empire Britannique pendant de nombreuses années, jusqu'à ce qu'il soit supplanté par d'autres fusils modernes lorsque son mécanisme cyclique fut dépassé. Malgré qu'il était toujours assez puissant pour abattre une cible même à très longue distance, recharger le fusil après chaque tir fut considéré comme peu pratique. Les propriétaires du fusil décidèrent de résoudre ce problème en créant un chargeur externe contenant cinq cartouches supplémentaires. En plus de celle dans la chambre, cela permet à son propriétaire de recharger d'un seul geste rapide, transformant le Martini-Henry IC1 en fusil à répétition artisanal. Mais cette invention avait également des défauts. Ceux qui utilisaient le mécanisme ont dû réajuster leur visée, car le mécanisme bloquait une partie de leur champ de vision en visée-mire.





Pages retrouvées du journal de sœur Sophie-Angéline
Trouvées au couvent des Ursulines, Nouvelle-Orléans
Tachées de sang, manuscrites, en grande partie illisibles
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8 juillet 1895

Je suis nerveuse depuis sa disparition. Je vois le faux évêque en rêve, et je le tue de centaines de façons différentes, encore et encore. Seigneur, que m'arrive-t-il ? Pourquoi ne suis-je pas terrifiée, mais plutôt excitée par mes rêves déviants ? Dieu aurait-il soif de sang ? Désirerait-il que je tache mes mains de rouge ? Je transpire sans cesse à l'idée de pécher à nouveau. Je dois partir et retrouver les femmes qui ont laissé la lettre. Je n'ai jamais douté de ma foi, et je refuse de le faire maintenant. Les prières ne peuvent pas m'aider, pas tant que je n'aurais pas trouvé de réponse. Ce n'est qu'à ce moment que je serais digne des grâces de Dieu.

9 juillet 1895 Je les ai trouvées. Et je préparerai le couvent pour leur dernière arrivée avant qu'on le laisse pourrir et brûler.

Je suis allée jusqu'au bayou et j'ai trouvé une femme près d'une cabane. Son visage était dissimulé derrière un voile, et elle était assise sur le porche, entretenant un fusil avec un étrange mécanisme qui semblait inadapté. Elle l'épaula et m'observa, menaçante, alors que je m'approchais. C'était inquiétant, et pourtant, j'appréciais son regard braqué sur moi.

Une autre femme m'accueillit avec un regard déterminé et brillant de joie. Elle ouvrit la trappe et m'invita chaleureusement à descendre. Je ne posai pas de question. Quelque chose m'intimait que c'était une bonne chose. J'entendis quelque chose, ou quelqu'un, dans la cave. En descendant, je vis l'évêque, allongé au sol, ligoté comme un porc et pleurant, couinant comme un rat blessé. Je ne pus m'empêcher de sourire. La femme voilée s'approcha et retira le bâillon qui l'entravait, révélant ses dents répugnantes. Son visage était pâle comme un fantôme. Une odeur immonde imprégna la cave alors qu'il parla. Voir la femme lui briser les dents d'un coup de crosse de fusil fut un vrai plaisir. Puis j'entendis l'autre parler : « Sofia ? » Je la regardai, enthousiaste à l'idée qu'une aussi belle femme me parle, mais je fus déçue en voyant que ses yeux étaient rivés sur l'autre femme. Quand elle m'assit gentiment dans un fauteuil, je compris qu'elles voulaient que je profite du spectacle.

Sofia, qui regardait l'homme qui pleurait et suppliait qu'on épargne sa misérable vie, tendit un couteau noir à l'autre femme, qui s'assit alors sur le torse de l'évêque et lui leva le menton. En un geste fluide et rapide, elle lui ouvrit la gorge. Sofia frémit de joie et caressa les cheveux sombres de l'autre femme, comme pour l'encourager. La femme longea alors les bords de la plaie du bout des doigts, laissant le sang s'écouler entre ses phalanges. Il se tordit de douleur quand elle plongea ses doigts dans l'ouverture et fouilla plus profondément. J'observais et savourais chaque moment. Puis elle gloussa alors qu'une mousse écarlate se forma autour du larynx de sa victime. « Ça chatouille », dit-elle. « Je peux sentir ses cris au bout de mes doigts. »





Munitions spéciales longues Martini-Henry IC1


Munitions incendiaires
NC : Le culte du sang clandestin d'Isaac Powell plongea le bayou dans une période sombre. Bien qu'ils collaboraient autrefois avec l'AHA, il semblerait que leur cause se soit détournée de la nôtre. Nadia Orville, l'acolyte éternelle, s'occupait d'acheminer leur ravitaillement pour poursuivre le combat selon leurs conditions.

Munitions blindées
NC : On connaît peu de choses sur le culte, si ce n'est qu'Orville était le bras-droit de Powell. Les disciples qui les suivaient ne faisaient jamais long feu. Laisser derrière eux leur vie passé semblait un des critères d'intronisation et on octroyait à ceux qui survivaient un titre, comme l'Orateur de la nuit ou l'Oreille de la nuit.

Munitions explosives
NC : Jim Trevors parvenait à s'immiscer dans tout. On pensait autrefois qu'il n'était qu'un simple vendeur d'armes, mais son association avec la Nuit, les frères Salter et l'AHA prouva qu'il avait des ambitions bien plus grandes. Le plus déconcertant pour nous reste sûrement le fait que nous ne saisissions réellement qu'une infime partie de son influence.

Mosin-Nagant M1891



MOSIN-NAGANT M1891 (Voir aussi FUSILS, ARMES A FEU RUSSES) Une aura de scandale entoure le Mosin-Nagant M1891 depuis sa conception. Suite à sa défaite sanglante infligée par des forces armées de Winfield à répétition, l'armée impériale russe a réalisé qu'elle avait besoin d'un fusil d'infanterie plus puissant. Trois projets ont été soumis dans le cadre d'un concours parrainé par le gouvernement et, au bout de longues délibérations, le projet proposé par un officier de l'armée impériale du nom de Sergei Ivanovich Mosin l'a emporté. Cependant, le comité a décidé de fusionner son concept avec celui de l'ébauche soumise par Léon Nagant, un Belge. Digérant mal la nouvelle de sa défaite au concours, Nagant a déposé une demande de brevet. Afin d'éviter tout retentissement de l'affaire, le candidat malheureux a reçu de l'argent, bien que ses contributions à l'arme à feu aient été considérées comme négligeables. Le fusil est devenu largement connu sous l'appellation de Mosin-Nagant ou Nagant-Mosin en Occident, bien que ni l'une ni l'autre ne constituent le nom officiel de l'arme.

Le Mosin-Nagant M1891 est un fusil à verrou à cinq coups, qui utilise deux tenons de verrou pour son mécanisme d'action. Les rainures du canon sont orientées vers la droite et le chargeur interne contient cinq cartouches.





Entretien avec John Victor
Auteur : F.W.B. bénévole
Feuilles simples, transcription dactylographiée, 8" x 11"
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Les jumelles ? Certains prétendaient que c'étaient des chasseuses répondant à l'appel. Nous y avons tous réagi à l'époque, motivés par une noble cause. Mais d'autres ont dit qu'elles cachaient bien pire en fait : elles étaient ce que nous combattions. Pour ce que j'en sais, les deux options pourraient être vraies. Elles étaient attachées à Lynch, je m'en souviens très bien. C'est pour ça que je sentais que je devais les trouver. C'était une triste poursuite qui m'a appauvri.

On m'a donné un indice. A l'époque, je travaillais étroitement avec un homme appelé Aveit. Mais ça date peut- être d'après notre collaboration. En tout cas, il m'a lancé sur une piste qu'un de ses cartographes avait découverte. Une fois retrouvée leur trace, il m'était quasiment impossible de les pister. Lynch les avait bien formées. Les rumeurs voulaient qu'elles soient jeunes, mais elles paraissaient bien plus expérimentées. Je les ai aperçues au loin une fois, durant les premiers jours. Du moins, c'est ce que je croyais : sur une péniche traversant les paysages du bayou à la lueur de la lune. J'ai suivi leur sillage à la surface de l'eau.

Quelques jours plus tard, je suis tombé sur leur camp, le feu était éteint. J'ai donné des coups de pied dans les braises mourantes. Je me souviens d'une simple tige de violette sauvage poussant parmi les restes du foyer, épargnée par les flammes. Là, dans le charbon de bois. J'ai cueilli la fleur et l'ai roulée entre mon pouce et mon index.

Une autre fois, j'ai découvert des victimes à elles. L'une gisait morte, l'autre haletait encore, essayant maladroitement de boucher le trou béant dans sa poitrine. Le malheureux avait les paumes pressées contre sa plaie. Il a prononcé « jumelles » en crachant du sang. J'ai pris le fusil de ses mains. Je l'avais déjà vu avant. Le Russe en avait un. Un Mosin-Nagant. Aujourd'hui, c'est monnaie courante, mais à l'époque c'était ce qui se faisait de mieux. L'arme était couverte de sang. Je lui ai demandé si ça appartenait aux jumelles. Il a opiné de la tête avec le peu de force qui lui restait.

J'ai cherché une fissure, une faille, un moyen de les traquer, mais je n'en ai trouvé aucun. J'ai laissé les hommes pour morts.





Entretien avec John Victor
Auteur : F.W.B. bénévole
Feuilles simples, transcription dactylographiée, 8" x 11"
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N'était-ce pas un peu plus tôt ? Quand j'ai pris le fusil, je veux dire. Ça fait longtemps que je m'en sers. Je le connais bien. La douce action du verrou. Les gens me traitaient de traître à la patrie. Imbéciles, tout ça à cause mes affinités avec des fabricants d'armes à feu. Ce sont les armes elles-mêmes qui m'intéressent.

Je les ai suivies et me suis approché. Je me souviens même d'avoir lu quelque chose sur moi dans un de ces romans de gare. Ou du moins, j'ai cru que c'était sur moi. On y parlait en particulier d'une fusillade avec un homme fin tireur, tout habillé de noir, des cordelettes pendouillant à ses poignets. Ce qui m'a fait penser à moi, c'est la description de sa façon de cligner des yeux. Un œil à la fois. Vous voyez ? C'est inconscient. Je n'arrive pas à les cligner tous les deux en même temps , même avec la meilleure volonté du monde.

Eh bien, en réalité, il n'y avait aucun moyen pour elles d'avoir aperçu mon regard : le blanc de mes yeux, fermés ou non. Tu parles. Je n'essayais pas de les tuer non plus. Juste une fiction, un pur produit de l'imagination. Je voulais juste les aider.

Mon partenaire était le vrai Benedict Arnold. Nous étions presque parvenus jusqu'à elles, où, avisé de mes bonnes intentions, mon compagnon a facilement réussi à prendre le dessus. Je me suis réveillé pieds et poings liés. Ma baïonnette avait disparu. Je savais qu'il était allé leur trancher la gorge. Je me suis défait de mes liens, j'ai pris mon fusil et je me suis lancé à ses trousses. Je l'ai pris sur le fait. La baïonnette levée au-dessus des deux filles endormies. Je l'ai stoppé net, mais il a quand même pu abattre la lame.

Quand je l'ai rejoint, les filles avaient disparu. Mais il était toujours là, gémissant de douleur, serrant dans sa main cette lame qui gouttait de leur sang. J'ai fait ça pour qu'il ne leur fasse plus jamais de mal.





Mosin-Nagant M1891 Baïonnette



MOSIN-NAGANT M1891 BAIONNETTE (Voir aussi FUSILS, ARMES A FEU RUSSES) L'efficacité du Mosin-Nagant M1891 Baïonnette était très appréciée ; la doctrine militaire impériale russe de l'époque exigeait que les soldats la maintiennent toujours fixée. La théorie de combat à la baïonnette de l'époque mettait l'accent sur la portée à mi- distance, qui procurait un avantage évident. Le Mosin-Nagant M1891 Baïonnette a été conçu en gardant ce principe à l'esprit, en plus des contraintes de technologie et de coûts inhérentes aux modèles russes. Contrairement aux baïonnettes américaines, britanniques et françaises de l'époque, la conception est purement pratique : elle se rétrécit en un point. La polyvalence du Mosin-Nagant M1891 Baïonnette offre également un avantage militaire stratégique. La longueur de base du fusil est d'environ 1,2 m.

La baïonnette se fixe à l'extrémité du canon par l'intermédiaire d'une douille et s'enroule simplement. Son maniement exploite le fusil comme une hampe dans des circonstances habituelles de combat.





Entretien avec John Victor
Auteur : F.W.B. bénévole
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La piste était froide. Duke était mourant, je m'en souviens, mais je me souviens aussi qu'il lui a fallu beaucoup de temps pour passer l'arme à gauche. Il ne le savait pas à l'époque. Dès que je suis arrivé à son atelier, je lui ai montré l'échantillon, le sang sur la baïonnette. Il a travaillé rapidement, manipulant divers flacons et outils sans même me jeter un regard. L'échantillon de sang séché a été isolé dans une boîte de Pétri. Il s'est égoutté dans ce sombre liquide visqueux. Il s'est alors mis à chauffer, mélanger, mesurer, distiller, filtrer, électrolyser ; je me suis endormi.

C'était l'aube quand je me suis réveillé. Il m'a présenté une longue seringue remplie d'une solution, des teintes tourbillonnantes de rouge, vert et noir qui ne se mélangeaient pas. J'ai déplié le paquet et je l'ai déposé sur un plateau d'argent. Le cœur noirci a semblé reculer, alors que la lumière de l'aube le touchait. Je me suis emparé du Mosin-Nagant M1891 Baïonnette, le pointant vers l'avant, comme si une unité de cavalerie chargeait. Duke a préparé la seringue.

La solution s'est diffusée dans le cœur. Pendant un instant, il ne s'est rien passé. Puis le cœur s'est mis à gonfler doucement et à produire des bulles. Subitement, il a commencé à palpiter avant d'être pris de spasmes. Des vrilles noires ont jailli des valves, elles ont glissé vers le rebord du plateau d'argent. Il se balançait comme un œuf sur le point d'éclore, faisant claquer le plateau contre le sol. Les vrilles se sont à nouveau agitées, glissant avec aisance à travers la saleté. L'une d'elles s'est enroulée autour du pied de table, entamant ensuite une ascension en serpentant autour de lui.

Duke m'a mis en garde.

Le cœur gonflé avait fui la lumière de l'aube. Il tremblait et vibrait en grossissant à vue d'œil, secouant la table, faisant trembler les instruments. Il avait la taille d'une roue de chariot. Un pli est apparu dans son centre et s'est ouvert lentement. Là, entre les plis, il y avait des rangées de dents humaines serrées. L'orifice aberrant s'est écarquillé dans un sursaut ; j'ai plongé la baïonnette au fond de l'œsophage.





Mosin-Nagant M1891 Tireur d'élite



MOSIN-NAGANT M1891 TIREUR D'ELITE (Voir aussi FUSILS, ARMES A FEU RUSSE) Si le Mosin-Nagant M1891 a causé un scandale dès sa conception, l'ajout d'une lunette de tir a également provoqué des remous juridiques. Peu après la sortie du Mosin-Nagant M1891, l'annonce d'un modèle pour tireur d'élite a été faite, déclenchant une bataille légale avec une autre société d'armement. Contrairement à la polémique née à sa création, Léon Nagant n'était pas impliqué cette fois-ci ; il s'agissait cependant d'un autre participant du concours d'armes initial. Il a affirmé que l'ajout de lunette de visée constitutait un pillage de sa proposition. Malheureusement pour lui, il a été tué par un cycliste ivre quelques jours après avoir porté plainte.

Le Mosin-Nagant M1891 Tireur d'élite est en tout point identique à la version d'origine de l'arme, lui adjoignant simplement une lunette de visée pour une précision accrue sur de longues distances.





Entretien avec John Victor
Auteur : F.W.B. bénévole
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La faille créée à l'intérieur m'a donné un aperçu de l'emplacement des jumelles. J'ai laissé brûler l'atelier. Un grand panache de fumée huileuse parcouru de grésillements d'éclairs piégés à l'intérieur. J'ai laissé Duke abasourdi et j'ai chevauché jusqu'à l'aube. J'ai traversé des terres fertiles et des marécages, alors que le soleil suivait sa course.

J'adorais monter à cheval à l'époque, j'avais de beaux chevaux. Ce jour-là, j'ai chevauché jusqu'à ce qu'un banc de nuages s'abatte sur le pays, privant la terre de ses couleurs. A la tombée de la nuit, J'ai continué à galoper. Le vent s'est levé. Des gouttes de pluie annonçaient la venue d'une tempête imminente. J'ai poursuivi ma course.

La tempête était à son paroxysme quand j'ai repéré un bâtiment loin dans la forêt. Un coup de tonnerre a enflammé un cyprès ; la lueur brutale m'a aveuglé. Le cheval s'est emballé et m'a éjecté de ma selle. Ce n'était pas la première fois que la foudre avait failli me toucher. Tandis que le tonnerre grondait loin au-dessus, j'ai aperçu mon cheval fuir parmi les arbres. Je savais que j'avais assez d'argent pour m'en payer un autre. Comme je l'ai déjà dit, les choses roulaient bien pour moi. L'arbre brûlait encore.

J'ai parcouru le dernier demi-mille en marchant, puis j'ai enfin pénétré dans l'habitation. Le vent soufflait sur les flammes du foyer, les ravivant tout en les faisant vaciller. Mais, mis à part le feu, l'endroit était vide. Elles avaient dû partir à la hâte, les murs étaient couverts d'armes. Un vrai arsenal de chasseur. C'était peut-être le leur, à moins qu'elles ne fassent qu'acheter des armes ici. La queue d'un serpent est passée sous une table entièrement couverte de pièces de fusil. Je n'avais pas mieux à faire que de voir ça de plus près. J'ai soulevé une des extrémités, et le canon, les ressorts et les leviers sont bruyamment tombés. Il n'y avait rien en dessous. Il y avait juste une belle lunette de tir que j'ai récupérée. Parmi les journaux éparpillés, j'ai repéré quelque chose qui m'a troublé : la marque de la Nuit du Chasseur.

Je me suis avancé sous le porche. La tempête faisait rage. Au loin, à la lueur de l'arbre enflammé, j'ai aperçu les mouvements des danseurs. En regardant à travers la lunette, j'ai immédiatement distingué leurs longues silhouettes pâles. Powell dirigeait le chant. Ces imbéciles s'étaient aventurés en pleine tempête pour célébrer le présage d'un arbre en feu. Je me suis accroupi, me préparant à tirer le premier coup. La nuit a été longue.





Mosin-Nagant M1891 Obrez



MOSIN-NAGANT M1891 OBREZ (Voir aussi FUSILS, ARMES A FEU RUSSES) Obrez se traduit à peu près du russe par « scier », bien que le terme soit devenu synonyme de fusil à canon scié pour certains. Dans le cas du Mosin- Nagant M1891, la désignation Obrez fait référence à un canon effectivement raccourci sur une arme de fortune improvisée sur le terrain. Le canon est scié, mais le garde-main et la carcasse de bois ont été sommairement dégrossis à la main eux aussi ; en témoignent la surface éclatée du bois brut et l'utilisation de ceinturons de cuir et de métal, destinés à maintenir les pièces restantes solidaires. Ce Mosin-Nagant à canon court a probablement été conçu pour des missions plus furtives, car sa taille permet de le dissimuler et de le transporter sans difficulté. Le Mosin-Nagant Obrez est également plus léger que le modèle original, ce qui le rend plus simple à manipuler. En revanche, le recul redoutable de l'arme la rend moins précise.





Journal de William Salter
Abîmé par l'eau ; reconstitué par l'archiviste
Papier non ligné, 3"x 5"
9/10


juillet ?
Je n'aurais pas dû enlever la jambe. Elle est inconsciente depuis un jour entier et, bien que je lui aie humecté les lèvres avec de l'eau, je crains qu'elle souffre de son absence. Des lignes noires courent le long de son corps à partir du moignon purulent ; son sang a sûrement été empoisonné. J'ai été stupide. Maintenant, elle s'est allongée sur le sol de la cahute, ses cheveux bruns luisant de sueur, les lèvres crispées, les membres inertes et poussant des gémissements. Elle aurait pu faire une alliée et, dans ma folie, je l'ai utilisée comme cible d'entraînement. Qu'est-ce qui cloche chez moi ? QU'EST-CE- QUI CLOCHE ?

juillet
Depuis le porche, j'ai aperçu un homme en train de courir dans les bois. Pourquoi ? J'ai essayé de le suivre, ça m'a pris la journée. Au crépuscule, je suis arrivé sur la berge du bayou. Il était parti. Mais ses affaires étaient toujours là. Ses bottes, un manteau et un long fusil avec une étrange lunette. Où avait-il bien pu passer pour laisser tous ses biens derrière lui ? Mary est morte, mais elle me tient compagnie.





Mosin-Nagant M1891 Obrez Massue



MOSIN-NAGANT OBREZ MASSUE (VOIR AUSSI MOSIN-NAGANT OBREZ) Le Mosin-Nagant Obrez Massue est une révision intégrale de l'Obrez raccourci. Dépourvu de la majeure partie de sa masse, l'Obrez est mal adapté aux situations de combat rapproché. De facture robuste, il offre néanmoins un bon potentiel de résistance aux chocs. Le Massue va donc plus loin, en renforçant considérablement le canon et en rallongeant également la crosse. Il est dès lors possible de le manipuler comme une massue moyenâgeuse et de causer des traumatismes internes au contact. Très prisée des hors-la-loi et des voyous, cette arme souffre de mauvaise réputation à cause de cela, son détenteur pouvant, à tort ou à raison, être considéré comme une personne à la moralité douteuse.





Journal de William Salter
Abîmé par l'eau ; reconstitué par l'archiviste
Papier non ligné, 3"x 5"
10/10


Jul.1895

son cadavre dehors avant qu'il ne se rigidifie, je l'ai accroché sur le cyprès, je lui ai cloué les mains dans l'écorce au-dessus de sa tête elle n'a pas eu mal chuuut ne t'inquiète pas, tu ne sentiras rien le sparks sparks sparks haha, bien il devrait abattre un éléphant, maintenant la chair humaine chair humainesi délicate si fragile à arracher éclat des artères de chair masse sanguinolente c'est obsédant un baptême, pour elle comme pour moi

sous le firmament des prairies au-dessus des cieux et de l'herbe dans le vent. Loin de là, ce troupeau de bisons soufflant et haletant encore et encore comme des mouches qui trottinent sur leur fourrure.

J'enlève mon galurin. Un bel accessoire déniché dans une bonne mercerie. Le garçon me tend le fusil. Luisant. J'enlève le revêtement de cuir de l'objectif et je lève le pistolet vers mon épaule. Les grands bisons, je les vois secouer leur crinière. Je retiens mon souffle et j'appuie sur la détente.

Le garçon tousse la balle ricoche. raté J'ai couru derrière le garçon pour le fouetter.





Mosin-Nagant M1891 Obrez Tambour



MAGASIN À TAMBOUR POUR MOSIN-NAGANT M1891 OBREZ (voir également MOSIN-NAGANT M1891, FUSILS). La modification du magasin à tambour de ce fusil court russe accroît la capacité, ce qui fait de lui une arme pour les situations difficiles rendue d'une fiabilité hors du commun étant donné qu'on ne passe pas son temps à la recharger.





Journal de William Salter
graves dommages liés à l'eau ; reconstitué par un archiviste
Carnet non ligné, 8x13 cm
Annexé, non daté, continuité incertaine.


Trevor le sournois, déchiré de l'intérieur. Un ventre criblé de plomb. Il m'a quand même vendu l'arme. Maintenant je tire à tout-va plus vite que mon ombre en les envoyant tous balader.

Je l'aime bien. Petit mais mortel. Comme le petit frère. L'avorton est devenu grand. Il est sorti des jupons de sa mère maintenant. Gros porc. C'est plus un avorton maintenant, c'est un spectre. Ah.

Il est revenu. Tous les porcs sont morts. Charlie aussi. Avant, on jouait au milieu des cochons, mais maintenant on joue plutôt au milieu des corps. Des carcasses. Prêt pour la boucherie.

Ils savent où me trouver. Les mecs m'ont donné une lettre. Effrontés comme c'est pas permis. Prétend être Charlie. Mais Charlie est grand maintenant, il a fait la moitié du chemin. Je ne cherche pas l'avorton. L'avorton s'est engraissé comme un porc. Un gros ventre criblé de plomb.

Sur le chemin du retour, j'ai croisé un type. Il savait que j'étais un Salter. Une personne droite dans ses bottes, bosseuse, un dur à cuir. Je vais me le faire. Bang, bang, bang, bang, bang, bang. Cher journal, je ne te ferai pas perdre ton temps. Quinze coups de feu et le ventre de Trevor criblé de plomb se vide pour remplir celui des porcs du paternel. Je me tire.





Mosin-Nagant M1891 Avtomat



MOSIN-NAGANT M1891 AVTOMAT (Voir aussi FUSILS, ARMES A FEU RUSSES) Le modèle Mosin-Nagant original est peut-être l'une des armes à verrou les plus compliquées à convertir entièrement en automatique ; c'est même à la limite du possible. Cette idée ne peut effleurer l'esprit d'aucun ingénieur doué de raison. La conception même du Mosin-Nagant Avtomat indique, à l'évidence, que son créateur était autant adepte de cette arme que mentalement instable. Il aura fallu d'extraordinaires talents d'armurier pour modifier ainsi ce modèle, ce qui en fait l'une des armes automatiques les plus rares de son époque. Par son côté insensé, cette variante n'a jamais suscité d'intérêt chez les militaires, prenant bien trop à rebours les conceptions martiales de l'époque. Elle n'a pas été produite en masse non plus. L'Avtomat améliore la conception originale du Mosin-Nagant, essentiellement grâce à l'adjonction d'un cylindre à gaz. S'y ajoute un magasin tambour de 15 coups, rechargeable par lame-chargeur de 5 balles, ou individuellement si l'on dispose de moins de 5 munitions restantes. La vitesse de tir peut provoquer une surchauffe de l'arme ; voilà pourquoi le canon a été modifié en vue de bénéficier d'un meilleur refroidissement.





Entretien avec John Victor
Auteur : F.W.B. bénévole
Feuilles simples, transcription dactylographiée, 8" x 1"
5/5


J'ai échappé de peu aux sbires de la Nuit. Powell était encore en vie, mais j'ai fait brûler son arsenal et emporté son journal avec moi. Parfois, on tombe directement sur sa cible.

Je n'ai pas pu le lire. La première moitié n'était qu'une succession de griffonnages délirants. Des lignes étaient écrites dans notre alphabet, d'autres en cyrillique, et d'autres encore dans des caractères qui dépassaient mon entendement.

Mais la seconde moitié comportait des plans très détaillés et minutieusement tracés. Des pièces métalliques aux dimensions soigneusement annotées : longueur, circonférence, diamètre et profondeur. Différentes vis et plaques étaient marquées. D'une manière ou d'une autre, tout cela paraissait lié à une idée plus large. J'ai alors soupçonné qu'il ne s'agissait pas du journal de Powell. Plus probablement, celui de son armurier. Le plan s'étalait sur plusieurs pages, chacune d'entre elles ne livrant qu'une bribe de l'ensemble. Sur chaque feuille, des flèches partaient dans tous les sens, renvoyant à des informations détaillées ailleurs. Mais les pages n'étaient ni numérotées ni classées d'une manière intelligible. J'aimerais avoir cette arme en ma possession, elle ressemble à un chef-d'œuvre.

Ce que j'ai pu comprendre, ce sont les mots « Mosin-Nagant », puis, souligné à la hâte, le mot « Avtomat ». J'ai été frappé par la coïncidence du fait que je portais aussi un fusil Mosin-Nagant. Je me doute bien que quelque chose a dû volontairement transpirer pour me mettre sur la bonne piste.

C'est Yuri qui l'a monté. Il avait le plan en tête. J'aidais là où je le pouvais, mais c'est vraiment un virtuose des machines et des scies, assemblant chaque nouvelle pièce sur le modèle des schémas étranges du journal.

Notre relation de travail a été aussi fructueuse que brève. Une fois le fusil terminé, nous l'avons testé dans les bois. Une pression sur la gâchette, le mécanisme vibrait furieusement, menaçant de céder à chaque expulsion de douille. J'ai déjà tiré avec une mitrailleuse Maxim, mais cette arme n'a pas la même classe. Elle est rudimentaire, mais elle fonctionne. Quelque chose me dit que ça tient du présage.





Munitions spéciales longues Mosin-Nagant M1891


Munitions incendiaires
NC : John Victor, Voelkel, Voelkell... tous semblent faire référence à la même personne, tapie en permanence dans l'ombre. Que son importance dans les événements eut été une illusion de sa part ou la vérité reste difficile à déterminer. I] semblerait que sa piste l'ait mené jusqu'aux jumeaux. Il doit sûrement être l'une des créatures qui a priori les traquaient.

Munitions Spitzer
NC : Le plus marquant dans ses documents fut qu'ils semblaient confirmer plusieurs autres événements. Pour couronner cela, on y trouvait également la validation de prototypes d'armes automatiques. De nombreux Chasseurs néophytes les craignaient. À l'origine, nous avions pris leurs témoignages pour des tentatives d'intimidation par artillerie, jusqu'à ce que les mêmes schémas indiqués ici réapparaissent.

Fusil Nitro Express



FUSIL NITRO EXPRESS (Voir aussi FUSILS) C'est un fusil à bascule et canon double, idéal pour la chasse au gros gibier. le Fusil Nitro Express a été fréquemment employé par des colons britanniques lors d'expéditions de chasse à l'éléphant. Il est tout aussi efficace pour abattre le bison, l'ours ou d'autres gros animaux que l'on trouve aux Amériques. Bien que le Fusil Nitro Express soit de portée réduite, son tir est incroyablement puissant, avec un recul d'autant plus fort.

Le Fusil Nitro Express porte en fait le nom de sa cartouche, appelée ainsi en partie en raison de la vitesse atteinte par son projectile, aussi rapide qu'un train express selon James Purdey, qui a inventé le terme, mais aussi du fait que la substance employée pour la propulsion est la cordite, contenant divers composés de nitrate, telles la nitrocellulose et la nitroglycérine.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5" x 11"


-12-

Les visions se sont poursuivies. Fin ne dormait pas, mais tournait et se retournait, comme prise dans un cauchemar. Elle était tombée dans un état de somnolence agité, gisant inconsciente durant des heures, puis des jours. Ses visions, peuplées de serpents, résonnaient de sifflements. Quand ces songes l'assaillaient, le monde vacillait et miroitait à la périphérie de sa vue.

De la boue, du sang, du brouillard et des ombres, ainsi que des mouvements et des explosions. Des coups de feu et des cris. Une course à travers les ténèbres, en espérant ne pas trébucher, en espérant que leurs balles ne lui transpercent pas la peau, en espérant s'en tirer en vie en dépit de ses forces déclinantes. Les chances ne jouaient pas en sa faveur. Les chances n'avaient jamais joué en sa faveur. C'est pour ça qu'elle devait jouer le jeu.

Le dos appuyé contre la mince paroi de planches d'un hangar, sans savoir s'il abritait son propre ange de mort. Sans savoir si un tireur embusqué se préparait à mettre un terme à tout ça, à l'envoyer ad patres. S'empresser de recharger son fusil, en percevant le son du métal contre la douille de la cartouche qui glisse dans la chambre de l'arme. Sortir ensuite une petite seringue de la poche de son manteau, relever sa manche et piquer l'aiguille dans son bras en la poussant plus loin. La solution agit rapidement et l'on se sent invincible, euphorique, étourdie, parée. Pointer son arme et courir. Courir. Courir.

Le bruit des coups de feu l'entoure quand elle est prise pour cible. Mais elle est rapide, zigzaguant tel un lièvre, tout en riant. L'impression de pouvoir courir éternellement, de pouvoir toucher une pièce de 5 cents fixée à une girouette prise dans une tempête. Tuer cinq hommes et une femme en allant vers le bâtiment pour s'y réfugier, tout en rechargeant pendant sa course. Son esprit s'embrumera dans un épais voile de douleur lorsque les effets de l'injection s'estomperont. Mais pour l'heure, c'est le feu de cette substance qui l'anime.

Quand Fin s'est réveillée, il faisait nuit et Jos était partie. L'absence de sa sœur la jetait dans le désarroi ; elle était sa bouée de sauvetage, son assurance-vie. Elle ne connaissait qu'une façon de reprendre pied. Munie d'une masse et d'un fusil, elle sortit de la cabine, éteignant la lanterne que Jos avait laissé allumée derrière elle, puis referma doucement la porte. Il y aurait des monstres dans les marais cette nuit, et elle les trouverait.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5" x 11"


-13-

Le venin du serpent avait diversement affecté chacune des jumelles ; son action ne pouvait se faire sentir en double. La magie du combat - telle qu'elles la ressentaient et la voyaient - s'était affaiblie. Le miroir s'était fissuré.

Ce soir-là, l'esprit de Jos était obsédé par l'idée de mort : la sienne, celle de sa mère, celle de son père, celle de ses victimes. Elle ne trouvait aucune logique à la perte de vies humaines, elle ne se sentait pas accablée par la gravité. La mort était inévitable, et ce caractère inexorable la vidait de tout sens. Le mot destin sonnait creux à ses oreilles.

Les prêtres n'offraient aucun réconfort - bien que les rumeurs d'une association chrétienne de chasseurs commencent à se répandre - et les prêcheurs ne faisaient même pas confiance à ceux auxquels ils faisaient des promesses de rédemption à mériter. Certains parlaient de fléau au sujet des créatures, d'autres y décelaient l'action du Diable. Tous se trompaient.

Enfilant un long manteau pour affronter l'air frais annonciateur de l'automne, seulement armée d'un petit pistolet, Jos laissa sa sœur derrière elle pour aller en retrouver une autre.

Allison - la femme qu'elle devait voir à présent - avait recherché Jos, et elles étaient passées d'un silence prudent aux confidences débridées, les étrangères méfiantes étaient devenues des amies, et bien plus encore. Si l'esprit de camaraderie existait entre les chasseurs, les liens plus solides étaient proscrits. A l'instar de la coutume de ne pas donner de noms aux enfants avant leur deuxième anniversaire, les chasseurs préféraient ne pas nommer - c'est-à-dire qu'ils préféraient ignorer - la nature de ce qu'ils risquaient de perdre. Pour chasser, il faut être capable de survivre au combat tout en supportant la perte de ses compagnons.

Dépouiller la membrane délicate du cœur de son enveloppe protectrice rugueuse, c'était choisir la vie. Les chasseurs choisissaient toujours la mort. Ils ne pensaient pas à l'avenir. Dans les fissures du miroir, leurs images se déformaient et se démultipliaient : des reflets changeants, oui ; des doubles non.





Munitions broyeuses
NC : Il n'est pas étonnant que tant de croyances aient émergé parmi ces gens ou que les croyants aient grossi leurs rangs en visant les personnes perdues. On raconte, au passage, que la secte chrétienne mentionnée ici était celle d'Ishim Gird, dont les sermons de revendication ne furent jamais retrouvés.

Munitions explosives
NC : Des documents non répertoriés font mention d'une certaine Allison. Nous y avons prêté plus d'attention, Jusqu'à ce que nous revenions véritablement sur les jumeaux. Certains d'entre eux pourraient également être faux. Dans tous les cas, c'est une piste qui n'a pas encore été explorée et qui nécessite une enquête sérieuse.

Sparks LRR



SPARKS LRR (Voir aussi FUSILS) Le Sparks Long Range Rifle (LRR) est un fusil d'épaule à canon long et à coup unique, doté d'une portée exceptionnelle. Il est réputé pour sa fiabilité, sa simplicité d'utilisation, sa puissance et sa précision. Pendant la guerre de Sécession, le modèle Sparks LRR M74 a connu une popularité incroyable grâce à ces qualités, et les carabines à percussion à chargement par la culasse de ce modèle ont été employées avec succès dans l'armée unioniste ainsi que dans sa marine. Par ailleurs, c'est l'une des premières armes à avoir utilisé des cartouches. Le LRR était le modèle le plus courant de Sparks, mais son appellation de 74 était inexacte, car sa production a en fait débuté en 1871.





Archives, asile public de Louisiane à Jackson, Louisiane
Notes manuscrites
Auteur : écriture de Philip Huff Jones
Non daté


Candidats à un recrutement immédiat :

Frank Fisher. Diagnostic : délire de persécution. Notes du dossier : « Lucide, mais insiste sur le fait qu'il est persécuté par des esprits qui hantent sa chambre et sa personne. » Je subodore que M. Fisher ferait une recrue évidente. Cependant, si un être démoniaque exerce une emprise sur lui, je me demande dans quelle mesure il peut être contrôlé. Finch.

Nellie Crown. Diagnostic : manie religieuse aiguë. Porte des traces de séquelles de la variole. Elle prétend être habitée par un ange ; et si c'était un serpent ? Et qui peut dire si elle n'est pas possédée par des l'Ange des serpents ? J'ai déjà aperçu des sangsues de la taille d'une tête ronger le crâne d'un homme. Le champ des possibles ne se limite pas à ce qui est inscrit dans nos livres d'anatomie. Peut-être une ancienne initiée. Y aurait- il d'autres personnes qu'elles qui aient mal réagi au sérum ? Observation nécessaire.

Johathon Costello. Il s'imagine être « en proie à une possession de loas du vaudou et se montre agressif si l'on met cela en doute ». Il ne serait pas le premier à être envoyé dans un asile pour avoir dit la vérité. Finch.

Fannie Camba. Insomniaque, est prise d'accès de violence quotidiens au crépuscule. Bien employée, cette rage pourrait faire d'elle une formidable chasseuse. (Infectée ?) Avec de la patience et des indications adéquates, nous pourrions canaliser son énergie nocturne pour la mettre à profit sur le terrain. Finch.

Oliver Locke. Diagnostic : manie religieuse et délire paranoïaque. M. Locke est « très perturbé ; il s'imagine être persécuté par des loas, qui lui auraient implanté des serpents dans le corps ». Ce n'est pas une coincidence de tomber sur tant de cas identiques à l'heure actuelle ; la situation ne fait que s'aggraver. Entretien nécessaire. Finch.





Archives, asile de Jackson, Louisiane
Notes manuscrites, fragmentaires
Auteur inconnu


Note du médecin - 27 juin

Quatorze patients de l'asile ont été amenés à l'infirmerie à 4 heures ce matin. Onze étaient déjà décédés ; les trois autres, grièvement blessés, sont morts dans les 3 heures qui ont suivi, victimes d'hémorragie interne. Cause du décès : multiples blessures par balle (fusil ?), brûlures.

Les patients avaient été amenés à l'infirmerie par le Dr Huff, qui n'a fourni aucune explication sur les horreurs qui auraient bien pu causer ces quatorze victimes, tous des patients du Dr Finch. Huff est reparti en toute hâte en déplacement. Sur le moment, j'en ai déduit qu'on avait besoin de lui ailleurs de toute urgence. Mais il a persisté dans son refus de me fournir de plus amples éclaircissements, se bornant à me demander d'attendre son retour.

Pourquoi les patients ont-ils quitté leur chambre ? Comment ont-ils pu déjouer la garde de nuit ? Qui leur a tiré dessus et pourquoi ? Le Dr Huff était-il impliqué ? Les questions se bousculent. Cet incident mérite de faire l'objet d'une enquête, car il constitue un des échecs les plus cuisants de notre service. J'ai l'intention de signaler l'affaire à la police dès demain si on ne m'en dit pas plus.

Les patients en question sont répertoriés en annexe, avec une description de leurs blessures.





Munitions longues Sparks LRR Munitions incendiaires
NC : Le fait que Huff ait conservé des dossiers aussi complets sur l'AHA pendant son mandat est à la fois une preuve et un échec de sa personnalité. Nous avons un aperçu quasi complet de son attitude au travers de notes personnelles, de lettres et de journaux. Bien évidemment, le plus intéressant, et sûrement le plus accablant, c'est ce qu'il n'a rien écrit.






Sparks LRR Silencieux



SPARKS LRR SILENCIEUX (Voir aussi SPARKS LRR) Le Sparks LRR Silencieux représente l'armement idéal du tireur d'élite convaincu par les avantages de la discrétion. La détonation et la flamme de bouche sont les principaux facteurs connus qui peuvent trahir la position d'un tireur d'élite sur le champ de bataille ; une fois repéré, celui-ci devient nettement plus vulnérable. Assurant un camouflage efficace, les couverts de végétation, souvent appréciés en tant que cachette ou point de reconnaissance, n'offrent qu'une très faible protection contre des tirs nourris ou ciblés. L'utilisation d'un silencieux, conçu pour résorber efficacement le bruit et la lumière causés par un coup de feu, permet au tireur d'élite d'y gagner en sérénité et de faire feu un peu plus longtemps avant d'avoir à se repositionner.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5" x 1"


-25-

Des voix s'adressaient à chacune d'elles. Au travers des serpents. Au travers des cartes. Et au travers du métal. Fin. Jos. Lynch. Trois chasseuses, trois voix, et la piste d'innombrables cadavres derrière elles, jusqu'à parvenir en cet instant.

Elles se tenaient en cercle, comme c'est la coutume en pareille occasion, aux trois pointes d'un triangle sacré. Elles avaient déjà adopté cette formation sacrée, en toute amitié. Pour l'heure, elles se tenaient parées à l'attaque.

Lynch s'agenouilla lentement ; ses mains s'enfouirent dans la terre humide du bayou, ses ongles noircis se cassèrent en rencontrant des pierres, du métal, puis de la chair. Elle gardait l'œil sur les jumelles, tandis que ses mains se métamorphosaient doucement, douloureusement, pour devenir de larges serres d'oiseau. Ces nouveaux appendices s'enfonçaient toujours plus profondément, explorant, creusant. Ils touchèrent au but et arrachèrent alors à la terre un homme, semblable à une vulgaire poupée dans les imposantes serres et apparemment mort.

Elle enserrait l'homme entre ses doigts, murmurant quelques incantations : il ouvrit les yeux et hurla de douleur quand son corps commença à se transformer progressivement. Tandis que les mains du malheureux se changeaient à leur tour en serres, celles de Lynch retrouvaient apparence humaine. Des plumes transpercèrent brutalement l'épiderme de son cou, un bec s'extirpa de ses chairs, fissurant et déchirant ses lèvres. Bientôt, la seule preuve qu'il subsistât de cette transformation blasphématoire fut le sang qui souillait le lieu.

A présent, l'oiseau croassa et s'envola dans les airs. Puis, à bonne altitude, il profita de la gravité pour se lancer serres en avant vers sa proie, la gorge de Jos.

Mais, pendant que le volatile s'approchait en redescendant, le sol entre les jumelles se mit à vibrer et à se fracturer : surgi des profondeurs, le corps d'un épais serpent jaillit dans les airs, déjouant au passage l'attaque meurtrière de l'oiseau. Les deux bêtes retombèrent par terre, entamant un ballet mortel. Les anneaux du reptile s'enroulaient autour du volatile, les serres de l'oiseau griffaient et agrippaient le serpent.

La lutte paraissait équilibré ; cependant, les glandes à venin du reptile sécrétaient une toxine qui allait changer la donne. Le serpent finit par enfoncer ses crocs dans la poitrine de l'oiseau, qui s'égosilla, laissant échapper quelques plumes empourprées comme autant de larmes. Puis, il commença à rétrécir en se recroquevillant, jusqu'à ce qu'il ne restât plus sur le sol qu'un homme sans vie et en haillons.





Munitions longues Sparks LRR Munitions empoisonnées
NC : La compétence de Huff faisait défaut. Malgré ses capacités raisonnables en médecine, son éthique laissait à désirer. Sa gestion de la situation est passée d'un traitement presque sans conséquence à la plus grande crise à laquelle l'humanité a été confrontée, et il était le seul à pouvoir défendre cette dernière et riposter.






Sparks LRR Tireur d'élite



SPARKS LRR TIREUR D'ELITE. (Voir aussi FUSILS, TIR DE PRECISION, SPARKS LRR) Les qualités qui ont fait la réputation des différents modèles de fusils Sparks caractérisent également la variante tireur d'élite du fabricant : aisance de manipulation, portée importante, facture fiable et puissance. Particulièrement adapté aux chasseurs de gros gibiers, le Sparks LRR Tireur d'Elite peut abattre une cible de taille imposante jusqu'à la distance considérable de 1 km. Aux Etats-Unis, il s'est avéré particulièrement indiqué pour la chasse au bison. Pour ceux ignorant tout de la puissance de feu requise pour des proies importantes, voici un second élément d'appréciation : en employant la charge de poudre standard, un tireur d'élite LRR a propulsé une balle à travers 33 planches d'orme d'1 cm d'épaisseur chacune.





Correspondance, Philip Huff Jones
Dactylographié, copie carbone


29 juin 1895

Père,

Victor Caldwell nous a laissé tomber. Ce foutu mécréant aux larmes de crocodile ! Je tordrais volontiers le cou à l'homme qui l'a recommandé ; n'était-il pas censé connaître le caractère de Caldwell ? Il a détruit tout ce que nous avions si soigneusement bâti. Qu'il rôtisse en enfer. C'est peut-être déjà fait.

Caldwell est arrivé mercredi soir et, en dépit de la fatigue accumulée durant une semaine de voyage depuis le Connecticut, il était impatient de voir l'un de ces monstres façon Louisiane. Il a fallu déployer des trésors de persuasion pour qu'il admette qu'il ne serait pas dans les meilleures condition pour chasser dans un tel état d'épuisement.

Bizarrement, il avait un Sparks avec lui ! « On cherche la concurrence », m'a-t-il dit au petit-déjeuner le lendemain matin, en dévoilant sa belle ligne. Il s'agit d'une arme à feu d'une portée exceptionnelle, ce que nous verrions se démontrer le soir même de la plus horrifiante des manières. On était sur le terrain avec le 14 de Finch. J'ai parlé de nos prévisions lorsqu'il s'est soudain agité avant de s'éclipser, et ils sont tous morts. Il a trouvé un bon perchoir, idéal pour une fine gâchette et les a descendus un par un. Il devait avoir plusieurs armes sur lui, peut-être même une lunette. Je n'ai pas pu me rendre assez vite à sa position. Onze ont été foudroyés sur place, trois autres n'ont pas survécu à leur transfert à l'infirmerie. Un excellent tireur.

Après avoir détruit notre modeste troupe, qui offrait des cibles faciles et désarmées, il a disparu. Cependant, l'incendie qui s'est déclaré hier soir dans la remise l'armurerie me laisse penser qu'il n'est pas parti. Je dois parler à l'équipe maintenant. Certains commencent déjà à poser des questions gênantes au sujet de Lynch. Mais J'aborderai ça dans une autre lettre.

P.





Munitions longues Sparks LRR Munitions blindées
NC : Plus je repasse sur les comptes-rendus de Huff, plus je réalise que rien de ce que cet homme a pu coucher sur le papier n'est fiable. Les morts de ses patients chiffonnent ma conscience depuis longtemps. Découvrir davantage d'informations à propos de ce Henry Monroe est d'une importance primordiale.






Pistolet Sparks



PISTOLET SPARKS. (Voir également SPARKS LRR) Un Sparks LRR au canon scié et dont la crosse a été retirée. Le pistolet Sparks est célèbre pour tirer avec la même puissance que le fusil du même nom. Il utilise la même action de bloc roulant et le tir unique que le Sparks LRE, et tire des cartouches de fusil de gros calibre. Bien qu'aussi puissant et mortel à courte qu'à moyenne portée, son canon raccourci le rend moins efficace sur de longues distances que le fusil d'origine. Sans crosse pour absorber le choc, chaque tir provoque un puissant recul.





Informations confidentielles de la Prison de l'Île Pélican
Enveloppe adressée à l'agence de détectives Wichard & Cohle
Adresse de retour : vide
Contenu : une lettre, trois morceaux de papier déchiré
Traitée par le département de police le 3 juin 1896

Lettre manuscrite, 5.5" x 8.5"


À l'attention des détectives de la ville de New York,

Les documents que je vous ai confiés n'ont pas été obtenus par des voies légales. Je l'admets sans honte, car rien dans cette enquête n'a été juste ou moral, et je suis certaine que cette information sera plus utile entre vos mains expertes.

Je vois les vautours qui vous poussent à fournir des résultats rapides, prêts à s'attribuer publiquement le mérite de votre travail. Je vous supplie de ne pas oublier que votre loyauté ne doit pas aller aux politiques, mais aux victimes qui ne peuvent plus s'exprimer et aux familles qui n'auront de repos tant qu'elles n'auront pas obtenu de réponses.

La foule en colère ne souhaite qu'un nom à blâmer, mais n'oubliez pas tous les autres noms que vous devez honorer. Chaque vie perdue lors de cette tragédie mérite qu'on lui rende justice, même si leurs histoires n'ont rien de simple.

Cordialement,
Une personne qui ne cherche que la paix

Papier déchiré, manuscrit, 2" x 3.5"

Tout se temps, il nourrissé Theo comme un porc pour l'abatoire. Il faisai semblant d'être pote avec le pauvre ga jusqu'à se qu'il en é mare. Le gamin sorté à peine des jupe de sa mère. Il aurez pu fondé une famille, devnir quelkun, chais pas. Mai ce salop lui a tiré en pleine fasse avec son pistolet de gro bourge.

Qu'il aye s'étoufé avec un clou rouyé.

Papier déchiré, manuscrit, 3.5" x 3.1”

il est revenu vivant et ils l'ont abattu quand même il est revenu vivant et ils l'ont abattu quand même il est revenu vivant et ils l'ont abattu quand même il est revenu vivant et ils l'ont abattu quand même

Papier déchiré, manuscrit, 2.5” x 4”

Ils vont essayer d'me mettre des mensonges en tête, mais ils peuvent pas effacer c'que j'ai vu. Des tas d'vies se sont achevées dans cette cave, mais pas la sienne. L'gamin est mort ici, et ils peuvent pas nettoyer les murs d'ses entrailles.

Quand l'diable viendra pour l'gardien, il va payer, mais pas pour ça. Non, c'péché-là, c'est c'lui de Curtis Grey.

Springfield 1866



SPRINGFIELD 1866. (Voir aussi, FUSILS) Le Springfield 1866 est un fusil à chargement par la culasse doté d'un extracteur et utilisant une cartouche à percussion centrale de calibre .50-70, très apprécié pour sa cadence de tir. Il a été conçu lors de la modernisation par l'armée américaine des milliers de mousquets antérieurs à la Guerre de Sécession maniés par ses soldats. Cette étape de l'évolution de l'arme était très pragmatique.

Le Springfield s'est démarqué dans de nombreuses batailles par sa vitesse et son efficacité, notamment pendant la guerre de Red Cloud lors de laquelle un petit groupe de soldats armés de fusils Springfield 1866 a mis en déroute un large groupe d’assaillants des tribus Lakotas, Cheyennes du Nord et Arapahos du Nord, en subissant très peu de victimes parmi leurs rangs. Le Springfield 1866 est cependant critiqué à cause de la faiblesse de son extracteur.





Lettre trouvée en la possession de -CENSURÉ-
Non datée
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J'ai des réponses pour toi. Je préfère tout consigner avant d'oublier des détails, même si je ne pourrai pas poster la lettre avant la semaine prochaine.

J'ai passé la nuit au campement hier soir avec Thomas. Il y en a qui aiment vraiment s'écouter parler. Le moindre blanc dans la conversation et c'est le déluge. On était assis près du feu et il a commencé. Il a fini par me raconter toute l’histoire des frères.

«On n'a pas toujours eu le droit de chasser par trois. C'est grâce à ces frères. » Notre troisième à nous roupillait déjà.

Je lui demandai de qui il parlait, même si je savais très bien qui étaient ces satanés frères.

«Tu ne connais pas cette histoire ? » Il fit une pause pour cracher dans les flammes et se redressa avant de continuer. Je n'eus même pas le temps de répondre qu'il avait déjà recommencé à parler.

« Avant, on partait toujours par deux. Deux chasseurs par contrat. Je ne sais pas pourquoi. C'était comme ça, c'est tout. Bien sûr, on pouvait aussi partir seul, si on était suicidaire. On le peut toujours, d’ailleurs. Mais systématiquement, on chassait en duo. On faisait confiance à une seule personne et ça faisait une paire d'yeux supplémentaires. Pourquoi ? Plusieurs superstitions se chargeaient de l'expliquer. On parlait du serment de deux, de miroirs et d'une sorte de malédiction, et puis de cette histoire de jumeaux. Je ne sais pas ce qui était vrai ou non, mais on ne transigeait pas à la règle. Et un jour ces trois types ont décidé de l'ignorer. Ils ont commencé à chasser ensemble. »

Il plongea son regard dans les flammes, perdu dans ses souvenirs, soudain silencieux.

« Au début, ils s'en sortaient bien. Ils se sont mis plusieurs primes dans les poches. Ils se sont fait plus d'un ennemi aussi. Les autres pensaient qu'il s'agissait d'une concurrence injuste, mais ils étaient trop superstitieux pour faire pareil. Ils avaient peur qu'il leur arrive des bricoles et ils n'avaient pas tort. Ce que les frères ont déclenché... Ils l'ont pris de plein fouet et c'est grâce à eux qu'on peut chasser à trois aujourd'hui. À la fin, iln'y a plus que l'asile qui a voulu d'eux. Juste avant, l'un d'eux a acheté un cheval qu'il a peint en vert. Pour la chance, qu'il disait. »

Il fit une pause, en secouant la tête comme pour chasser le souvenir.





Lettre trouvée en la possession de -CENSURÉ-
Non datée
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Jusque-là, je n'avais pas pipé mot. Tout le monde avait entendu parler du cheval vert. Ce n'était pas très subtil. Ce cheval semblait être comme immunisé. Je t'ai déjà dit à quoi ressemblent les chevaux par ici : à moitié morts, gémissant et appelant, attirant sur vous des créatures cauchemardesques par la même occasion. C'était peut-être de la magie, j'en sais rien. Oh, tu sais que je ne le pense pas. Il y a des choses pas nettes dans ce monde, mais aucune trace de magie. Si la magie existait, ça n'irait pas aussi mal.

Thomas se délectait de son histoire. Cette satanée tête d'ours sur sa tête me tapait sur les nerfs. J'étais à deux doigts de le frapper, mais je lui demandai de m'en dire un peu plus. Il continua :

« Ces trois types étaient on ne peut plus différents. Celui au cheval était un tireur d'élite équipé d’un vieux Springfield Trapdoor de l'armée. Il pouvait toucher le col blanc d'un prêtre à plusieurs lieues. Le grand était bon chasseur. C'était un conteur hors pair et il ne touchait pas à la boutanche. Je ne lui aurais pas confié la vie de ma mère, mais, pour un chasseur, il avait bon fond. »

Il fit une pause pour boire une longue rasade de la bouteille posée contre son genou. Il n'avait pas l'air d'accorder tant d'importance à la sobriété. Et il ne m'en proposa pas une goutte. Je commençais à perdre patience quand il reprit son récit.

« Le troisième frère était un joueur patenté. Un jour il m'a pris dix dollars, sous le regard hilare des deux autres. Il n'en avait pas besoin, mais il les a pris quand même. Ça, c'était avant que les choses tournent mal. À la fin, plus personne ne riait. Non, même pas le cheval vert. »





Springfield 1866 Compact



SPRINGFIELD 1866 COMPACT. (Voir aussi, FUSILS) Le Springfield 1866 d'origine est un fusil à chargement par la culasse doté d'un extracteur et utilisant une cartouche à percussion centrale de calibre .50-70. Le modèle compact de ce fusil a un canon raccourci et une crosse sciée, ce qui diminue sa portée et le rend moins précis, mais aussi plus maniable.





Lettre trouvée en la possession de -CENSURÉ-
Non datée
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« Ce stupide cheval vert était beaucoup moins drôle une fois qu'il portait ses intestins comme un licol. Avec la peinture verte et le sang cramoisi, on aurait dit le sapin de Noël des Enfers. C'était une vision cauchemardesque. Le corps du frère qui avait peint le cheval était ligoté dessus avec ses entrailles. Difficile de dire ce qui l'avait tué. On n'aurait pas dit l'œuvre d'un homme, mais ça ne ressemblait pas non plus à ce que les créatures font aux chasseurs dans les marécages. Je peux te l’assurer : c'est moi qui l'ai trouvé.

Thomas s'interrompit une nouvelle fois pour boire à la bouteille, en marmonnant. Je dus le sortir de sa torpeur d'un petit coup de botte. Il n'avait plus l'air enchanté de raconter cette histoire. En voyant son regard, je ne pouvais que le croire. Cet air hanté, on ne peut pas faire semblant. Il continua :

« Le cheval n'était plus qu'un sac de peau, mais il n'avait pas été blessé sinon. L'homme, par contre, avait l'air d'être passé dans une moissonneuse. Ses vêtements étaient en lambeaux et il était couvert de contusions violacées et de milliers de coupures minuscules. Son corps était à peine reconnaissable et il était défiguré. Ses membres pendouillaient à des angles absurdes. Avec mon partenaire, on a fait venir ses frères quand on l'a trouvé à l’orée du bois. Ils sont restés de marbre. Ils se sont contentés d'échanger un regard appuyé, de hocher la tête et de nous envoyer chercher des pelles. Ils l'ont enterré sur place, avec le cheval. Ça les a énervés que son fusil, le Springfield, ait disparu. Moi, ça m'aurait plutôt dérangé qu'il n'ait plus de visage, si c'était mon frère. »





Springfield 1866 Tireur expert



SPRINGFIELD 1866 TIREUR EXPERT (Voir aussi, FUSILS) Le Springfield 1866 d'origine est un fusil à chargement par la culasse doté d'un extracteur et utilisant une cartouche à percussion centrale de calibre .50-70. Avec le modèle Tireur expert, le fusil d'origine se voit doté d'une lunette permettant de l'utiliser pour les tirs à longue portée.





Lettre trouvée en la possession de -CENSURÉ-
Non datée
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Il enfonça la tête d'ours sur son front, comme si elle pouvait le protéger contre le souvenir. On resta là un moment, en silence. Je crus qu'il s'était endormi et je m'apprêtais à faire de même quand il se mit à murmurer.

«Illumine l'ombre sur mon chemin sombre... Illumine l'ombre, illumine l'ombre. » Du moins, c'est ce que je croyais entendre. Il y avait autre chose, mais je ne distinguais pas quoi. Peut-être une sorte de prière ou de malédiction. Je lui pris la bouteille des mains pour boire aussi et ça le réveilla en sursaut de la sentir bouger. Maudit poivrot.

«Les autres continuaient à chasser et il semblait qu'il n'allait plus rien se passer. Ils emmenaient toujours un troisième chasseur pour remplacer leur frère. Et le troisième mourait à chaque fois. Ils utilisaient un chasseur après l’autre et accumulaient les primes, mais ça commençait à donner l'impression que c'était eux les immortels. On commencer à éviter de s'approcher d'eux. On pensait qu'ils étaient maudits, du genre de malédiction qui pourrait vous retomber dessus si vous vous approchiez d'un peu trop près. On murmurait aussi que le serment avait été rompu. Il y avait eu un sacrifice, qui permettait de chasser par groupes de trois. C'est difficile à dire. À mon avis, c'est arrivé plus tard. Ce n'est pas seulement la mort du frère qui l’a rendu possible, c'était parce que le troisième mourait à chaque fois. »

«Ils commençaient à avoir l'air... sauvages... dangereux... moins humains. On aurait pu penser qu'avec ce à quoi ils se frottent dans les marécages, les chasseurs ne se mettraient pas à voir des monstres dans les coins sombres. C'était le contraire. Quand on a vu ces choses dans les marécages, on commence à les voir partout. »





Munitions moyennes Springfield 1866 Munitions dum-dum
NC : Thomas Bridges, un célèbre écrivain, était connu pour les histoires qu'il créait en se basant principalement sur sa vie. En montagne, il n'y a pas grand-chose à faire à part filer la laine. Mais Les Trois frères ressemble plus à une fable ou une allégorie. Cette histoire se déroule peut-être à l'époque où la plupart des gens commencèrent à chasser en trio.






Springfield 1866 Compact Striker



SPRINGFIELD 1866 COMPACT STRIKER. (Voir aussi, FUSILS) Le Springfield 1866 d'origine est un fusil à chargement par la culasse doté d'un extracteur et utilisant une cartouche à percussion centrale de calibre .50-70. Comme pour la plupart des armes de type compact, son canon a été raccourci pour le rendre plus facile à porter et à manier. L'ajout d'un couteau à la place d'une baïonnette s'est fait pour la première fois sur le champ de bataille, mais cette modification a été s’y populaire qu'elle a été introduite officiellement. Le couteau est très utile pour porter des coups légers et puissants au corps-à-corps et il a acquis une réputation de fiabilité.





Lettre trouvée en la possession de -CENSURÉ-
Non datée
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Son regard brülait de démence alors qu'il parlait. Son débit se faisait plus rapide.

« Je n'aurais pas dû m'associer avec eux. Je le sais maintenant, et je le savais déjà à l'époque, mais j'étais désespéré. On m'avait informé que le ranch avait brûlé et que Lorie et Janice étaient parties rejoindre Jésus. C'est à cette période que j'ai commencé à me dire que plus rien n'avait d'importance, que je pourrais faire un pacte avec le diable, si seulement il me donnait assez d'alcool. Si seulement il pouvait me faire oublier. »

Je lui demandai de quoi il parlait, cet acte si répréhensible qu'il le regrettait par-dessus tous les autres. Je l'avais vu prendre la vie de dizaines de chasseurs et se repaître d'un bon dîner juste après. Il était toujours calme et il faisait ce qu'on attendait de lui, sans montrer la moindre émotion. Et voilà qu'il s'effondrait sous mes yeux. C'est ce qui arrive quand on va à confesse, je suppose. Eh bien, je ne suis pas prêt de rentrer dans les ordres.

« J'ai accepté un contrat avec les frères ! Pas pour chasser avec eux, sinon je ne serais pas là pour en parler, puisque le troisième ne survivait jamais. J'accomplissais d'autres tâches pour eux. Je n'en avais que faire de la malédiction ou de leur comportement de plus en plus étrange. Je n'en avais que faire des rumeurs. Ils me proposaient des tas de bons pour ce travail et ma famille était morte. Dans les marécages, j'ai vu des choses pas naturelles, mais chez ces deux-là... C'était pire. »

Je me penchai vers lui, hochant la tête. J'espérais qu'il allait garder ses esprits au moins le temps de confirmer ou d'infirmer les rumeurs. Quand il leva enfin la tête pour parler, je le reconnus à peine. Son visage était tordu par le désespoir et les regrets.

Soudain, les ronflements de notre compagnon s'interrompirent. Il poussa un cri et se retourna. Je me demandais ce qu'on pourrait voir si on entrait dans ses rêves.





Munitions moyennes Springfield 1866 Munitions empoisonnées
NC : Bridge semblait être très proche des frères, à leur obéir au doigt et à l'œil. L'homme autrefois bourru des montagnes était bien plus vulnérable ici. Était-ce réellement Bridge, ou était-ce une version de lui empoisonné par le bayou ?






Springfield 1866 Compact Tireur adroit



SPRINGFIELD 1866 COMPACT TIREUR ADROIT. (Voir aussi, FUSILS) Le Springfield 1866 d'origine est un fusil à chargement par la culasse doté d'un extracteur et utilisant une cartouche à percussion centrale de calibre .50-70. Ce modèle présente à la fois un canon raccourci et une lunette, ce qui en fait une arme de sniper facile à transporter, idéale pour les chasseurs qui aiment voyager léger.





Lettre trouvée en la possession de -CENSURÉ-
Non datée
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On se trompait en pensant qu'ils s'étaient tués l’un l’autre. On se trompait sur beaucoup de choses, en fait.

Il me raconta ensuite : « Ce sont eux qui ont fait ça au frère et au cheval. Ce stupide cheval vert. » Il se mit véritablement à pleurer.

Il fallut beaucoup d'encouragements et deux autres bouteilles pour lui tirer le reste de l’histoire. Après quelques minutes d'incohérence, il reprit brutalement ses esprits, comme si l'homme qui était assis là en larmes avait été remplacé par quelqu'un d'autre. Je n'aurais pas pu affirmer que c'était bien le même homme, devant moi. C'était bien celui avec qui j'étais allé chasser, mais pas celui qui venait de pleurer pour un cheval mort. Sa confession se déversa tout d'un coup, à peine ponctuée de respirations.

« Ce n'était pas des ordres directs, mais je les ai aidés à faire ça aux autres. À tous les troisièmes. Tous les troisièmes ! Ils disaient vouloir rompre le serment. Cela n'avait aucun sens ! Pour faire ce qu'ils avaient fait à leur frère et aux autres, ils devaient vouloir bien plus que chasser à trois. Ils ne m'ont jamais dit de quoi il s'agissait. À chaque fois, c'était pire que la fois d'avant. Je commençais à penser qu'ils n'étaient même pas humains, qu'ils ne pouvaient pas l'être. Je ne suis même pas sûr d'être humain moi-même après ce qu'ils m'ont demandé de faire. Et le pire, c'est que j'ai agi de mon plein gré. »

Si j'en crois Thomas, les choses se sont passées ainsi. Les frères lui ont demandé de faire des choses de plus en plus bizarres et, au début, ça ne le dérangeait pas. Ils s'assuraient qu'il ne manquait pas de boisson et il buvait pour oublier. Et puis, il y a eu cet incident dont tu m'as parlé, avec le Springfield et le maire.

Plus tard, il est allé leur rendre visite chez eux et l'endroit débordait de cadavres. Ils étaient empilés jusqu'au plafond ! Le sol était parsemé de cartes et cet ivrogne de Rodgers faisait partie des cadavres... Les deux frères discutaient l'air de rien. Thomas aimait bien Rodgers. On pense toujours que c'est une goutte d'eau qui fait craquer un homme, mais en fait c'est plutôt la dernière pelletée sur un énorme tas de fumier. Il était si soûl à ce moment-là qu'il n’a pas pris ses jambes à son cou. Il est resté planté là, à se demander si son verre avait été empoisonné, lui donnant des visions. Il se demandait si c'était Juiqui avait perdu la tête. Il dit ne pas avoir beaucoup de souvenirs de cette nuit-là, mais le lendemain matin il est parti pour la Nouvelle-Orléans.

Il pense qu'ils sont toujours en chasse. Ce doit être le cas puisque le serment de trois n'est pas rompu. Mais je ne le crois pas sur parole. Je ne trouve pas que cela explique pourquoi les groupes de trois ont soudain pu sortir sans problème. Enfin voilà, tu as toute l'histoire. Cela t'apportera peut-être des réponses, si tu les cherches bien.





Munitions moyennes Springfield 1866 Munitions explosives
NC : On retrouve une potentielle preuve de la sincérité de Bridge dans la façon dont il s'est dépeint dans le récit. Il apparaît comme un spectateur apeuré et impuissant. Étrange pour un homme qui prétendait avoir parcouru les profondeurs du Crater Lake (pas loin de 580 m de superficie).

Munitions moyennes Springfield 1866 Munitions à grande vitesse
NC : Les différents portraits dressés par Billy et Thomas des mêmes personnes divergent complètement. Thomas a révélé beaucoup de choses sur les frères, alors que Billy cherchait surtout à parler de lui.







Springfield 1866 Baïonnette



SPRINGFIELD 1866 BAÏONNETTE (voir également FUSILS) Un fusil à recharge par la culasse doté d'un extracteur et utilisant une cartouche à percussion centrale de calibre .50-70, ce Springfield 1866 est devenu une arme polyvalente grâce à l'ajout d'une baïonnette. Combiner la cadence de tir de ce fusil avec une baïonnette pour le combat rapproché permet au Springfield de noyer l'histoire du continent dans le sang.





Lettre, dernière page, les pages précédentes sont introuvables
Trouvée en possession de - CENSURÉ -
Sans date


Le nombre de gens prêts à discuter de ce problème diminue à vue d'œil. Ce qui veut dire qu'il va falloir être extrêmement minutieux.

Cela veut également dire que mes tarifs ont doublé.

« Gentleman, séducteur et guerrier », voilà comment Billy s'est présenté avant de mettre son histoire en suspens le temps de demander à une escort-girl si elle le paierait pour une relation sexuelle. Elle passa son chemin en tentant de l'ignorer le plus soigneusement possible.

«Ils ont tenté de m'recruter, après l'incident avec le canasson. J'étais assis à c'te table, là-bas, quand ils ont passé la porte. Tout l'monde s'est tu, sauf moi et c'te poule qui me grignotait l'oreille. D'habitude, j'suis du genre attentif, mais la dame était douée avec les mots ! » Il fut le seul à partir dans un rire tonitruant. « Nan, le premier truc que j'ai remarqué, c'était les deux fusils Springfield en face d'mon visage : un avec un couteau tout usé attaché à son canon scié, et un autre avec une baïonnette rouillée pleine de sang. »

Ce détail m'interpela, car il correspondait aux autres histoires qu'on m'avait rapportées. Peut-être que ce guignol n'inventait pas tout, finalement.

« Alors j'ai commandé un autre verre, parce que c'est mon droit, et j'les ai regardés de haut. Enfin, de haut... Pas tant qu'Ça, quoi. » Il poussa un petit ricanement complice, mais j'ai entendu de nombreuses histoires, et j'avais déjà entendu le vrai rire de cet homme juste avant. Ce ricanement était creux.

«Ils m'ont dit que j'pouvais les accompagner mort ou vif, et... ben comme vous l'voyez, j'suis toujours là. Même que quelqu'un m'a passé un verre bien frais. J'les ai enfin lâchés des yeux pour lever c'te beauté jusqu'à mes lèvres. J'ai bu mon verre d'un trait et j'ai dégainé mon flingue avant qu'ils voient quoi qu'ce soit, et j'ai tiré avant même qu'ils réagissent. »

Il dépeignait une histoire impressionnante, mais qu'il interrompit une nouvelle fois pour séduire une autre femme en plein travail. Elle lui mit un coup de coude qui aurait parfaitement pu être un accident, mais la nuit était déjà trop avancée pour qu'il se rende compte qu'elle l'avait fait exprès. Moi qui pensais qu'écouter Thomas bafouiller pour raconter son souvenir des frères était difficile... Voir Billy raconter un récit calme et soigneusement construit pour cacher la même terreur dévastatrice me retournait l'estomac.

Springfield M1892 Krag



SPRINGFIELD M1892 KRAG (Voir également, FUSILS) Le Springfield M1892 Krag est un fusil à verrou à répétition, connu pour son verrou facile à utiliser, ainsi que pour son magasin considéré à la fois comme un avantage et un défaut. Même si d'autres fusils contemporains ont des magasins se chargeant par le haut permettant l'utilisation de lames-chargeurs, la boîte de culasse placée sur le côté du Springfield M1892 Krag nécessite que chaque cartouche soit chargée individuellement.

En 1892, l'armée américaine a organisé une compétition pour comparer plus de cinquante fusils utilisés dans le monde entier. C'est ensuite qu'elle a adopté le Springfield M1892 Krag. Malgré sa boîte de culasse peu conventionnelle, sa flexibilité en termes de recharge en a fait un très bon fusil de service pour l'armée. L'armée américaine a ensuite modifié le fusil et ses composants pour utiliser des cartouches Krag .30-40, les premières cartouches à poudre sans fumée produites par l'armée à ce jour.





Rapport sur l'incident de la Prison de l'Île Pélican
Contenu : pages issues du journal de Jack Marwick
Manuscrit, 4”x 6”
Très endommagé, presque illisible


9 août 1894

Nous sommes arrivés à DeSalle la nuit dernière, ou tôt le matin, je ne sais plus, et je n'ai pas envie de savoir. Nous avons remarqué des hommes et des femmes armés arpentant prudemment la boue, cherchant quelque chose ou quelqu'un. J'ai ordonné à Candice de garder le silence. C'était sa première rencontre avec les hors-la-loi de Louisiane. On ne savait pas à quoi s'attendre, mais je dois avouer qu'elle a un don. J'avais l'impression que c'était moi qui la suivais. Des coups de feu dérangèrent rapidement la nuit. L'un d'entre eux s'effondra face contre terre sur un porche, d'autres tiraient sur quelqu'un qui se cachait derrière un chariot renversé. Avant même qu'ils s'aperçoivent de notre présence, Candice tira, et un autre tomba dans la boue. Je me suis mis à tirer aussi. C'était rapide, et alors qu'on s'approchait des corps des hors-la-loi, la personne qui se cachait derrière le chariot sortit de sa planque. Un shérif, nommé Hardin. Un gars solide et malin, assez intelligent pour jauger quelqu'un, et on s'est détesté au premier coup d'œil. Mais il nous devait une fière chandelle. Je pense qu'il sera un allié précieux, si on se débrouille bien.

TEXTE INDÉCHIFFRABLE

22 août 1894

Les prisonniers ont hâte de réduire Jabez en miettes. Cet abruti de Curtis a laissé ce prisonnier lui prendre son pistolet pour se faire exploser la cervelle. Maintenant, les prisonniers pensent que c'est Curtis qui l'a tué. Cet abruti narcissique est toujours au sous-sol, à balancer des corps dans les égouts comme si tout était normal. Je lui ai dit que si quiconque s'approchait de la prison, l'odeur nous trahirait. Hardin et Candice ne tarderont pas à venir fouiner.

J'avertirai les gardes qu'une émeute serait possible. Espérons que pour une fois dans ma vie, j'aie tort. Histoire qu'on ne jette pas encore d'autres corps dans les égouts.

23 août 1894

Ces sauvages ont pendu Curtis. Ils l'ont emmené dans la cour avec une corde, l'ont passée autour de son cou, et l'ont jeté par-dessus les rambardes. Il ne s'est même pas défendu. Ce pauvre gars a dû penser qu'il le méritait. Mais personne ne mérite d'être pendu au-dessus de la cour d'une maudite prison.

Ça ne va pas. J'ai réussi à couvrir les traces de Jabez jusqu'à maintenant, malgré son arrogance, malgré les lettres de New York... Mais même moi, je ne peux pas couvrir ça. C'est fait, et cet enfoiré est parti. Ma chance a disparu avant d'avoir pu la saisir. Maudit soit cet endroit, et lui avec, où qu'il se cache. Si quelqu'un trouve ce journal, il faut que tout le monde sache que...

TEXTE INDÉCHIFFRABLE





Archives, Prison de l'Île Pélican
Une lettre manuscrite trouvée en dehors de la prison
Auteur : l'écriture correspond à celle de Solomon Jabez


Date : 23 août 1894

Cher Dr Philip Huff Jones,

J'écris cette lettre en toute hâte aux premières lueurs du jour. L'Île Pélican a été compromise et les prisonniers la contrôlent. Ces idiots ne comprennent pas que nous sommes à l'origine de découvertes scientifiques qui révolutionneraient le monde. Certains vont-ils mourir pour cette cause ? Certains devront-ils souffrir pour cela ? Bien sûr, mais leurs contributions auraient été essentielles pour mettre un terme à ce qu'il se passe en Louisiane.

Il semblerait que la mort du n°47 ait été un facteur majeur dans la compréhension de la dissolution d'ego que j'ai soigneusement mise au point dans ce lieu. Cela s'est passé presque trop rapidement pour qu'on le comprenne. Nous étions en train de sélectionner un autre prisonnier pour un conditionnement, quand il a complètement paniqué. Ils s'étaient organisés d'une façon ou d'une autre, et le prisonnier qui devait être conditionné a battu Smith à mort avec un Krag avant que mes hommes puissent réagir. Ensuite, c'était le chaos total.

Je suis sur le point de quitter la prison, et si je dois passer par les égouts et utiliser chaque expérience ratée comme marche vers mon objectif, ainsi soit-il. Le site est perdu, et je ne sacrifierai pas ma vie pour des choses qui ne connaissent pas leur place. Qu'ils se rebellent et qu'ils « réclament » leur liberté. Ce qui les attend à l'extérieur de ces murs est un enfer auquel nous avons essayé de les préparer. Qu'ils se vident de leur sang dans la boue, peu importe. Nous pourrons toujours réessayer.

J'écrirai à nouveau quand je serai en sécurité. Nous pourrons ensuite discuter de la marche à suivre.





Munitions longues Springfield M1892 Krag Munitions incendiaires
NC: Plus on en apprend sur la prison et sur ce qui s'y passe, plus la question se pose : les coupables étaient-ils sous une influence maléfique ou en ont-ils créé une ? Se pourrait-il qu'au cours de leurs expériences, ils aient déclenché quelque chose qu'ils ne pouvaient plus arrêter ?

Munitions longues Springfield M1892 Krag Munitions blindées
NC : Compte tenu de la façon dont les choses se sont déroulées ici, il n'est pas étonnant que si peu des événements aient été révélés : l'affaire fut étouffée. La corruption ne toucha pas seulement le corps, mais aussi l'esprit. Les vertus et les valeurs furent éparpillées comme des feuilles d'automne au gré du vent. Les enquêteurs Principaux devinrent des complices.






Springfield M1892 Krag Baïonnette



SPRINGFIELD M1892 KRAG BAÏONNETTE (voir également FUSILS) Le Springfield M1892 Krag est un fusil à verrou à répétition avec un chargeur latéral. Combiner un chargeur moderne avec une baïonnette était une solution aussi évidente qu'efficace. Ce fusil à recharge rapide peut également facilement repousser les assaillants trop proches.





//Archives, Prison de l'Île Pélican
Note manuscrite trouvée en dehors de la prison
Auteur : inconnu //

J'ai fait mon devoir. Je ne peux désormais que prier le Rosaire pour que le docteur Jabez réussisse à s'échapper, et qu'il envoie ses nombreux alliés à notre secours.

Quant à moi, mon temps est compté. L'incompétence de ces brigands et de leur révolte est mon seul salut. Ces prisonniers ne peuvent même pas se rebeller convenablement. Quelle surprise. Ils ont aligné mes collègues contre un mur et ont exigé que je chronique ce qu'ils osent appeler un jugement, mais je ne participerai pas à leur farce. Même si l'une de ces ordures a un jour su lire, j'imagine qu'il a oublié comment faire il y a bien longtemps.

J'ai du mal à ne pas les juger quand je les regarde essayer de charger leurs Springfields. Je pourrais avoir de la peine pour ces pauvres hères, si seulement ils ne comptaient pas lester les crânes de mes amis et de moi-même de plomb. Je vois d'ailleurs la peur dans les yeux de ces amis nobles et fidèles alors que j'écris. Puis j'aperçois la folie dans les regards de ceux que nous avons abrités. Une folie qui ne s'apaisera que dans le sang. J'ai peur qu'ils se tournent vers des méthodes d'exécution alternatives on ne peut plus douloureuses.

Mais le Seigneur nous délivrera. J'ai nourri ma famille et protégé cette honorable institution. Notre travail béni en ces lieux a aidé de nombreuses personnes, et j'ai protégé ces prisonniers de destins bien plus sombres. Seul le ciel sait quel chaos ils auraient pu répandre s'ils avaient été libres. L'un d'eux attache maintenant une lame à son fusil. Une baïonnette rudimentaire, promettant une douleur redoutable. Mais je suis le serviteur de Dieu, et Il saura protéger ses brebis.

Ce ne sera pas le dernier Amen que je prononcerai.





Springfield M1892 Krag Tireur d'élite



SPRINGFIELD M1892 KRAG TIREUR D'ÉLITE (voir également FUSILS) Grâce à son chargeur latéral, l'efficacité du Springfield M1892 Krag original était indéniable, et l'ajout d'une lunette de sniper à son canon n'a fait que l'améliorer. Sa recharge rapide combinée à son efficacité à longue portée ont fait de ce fusil le choix idéal pour ceux qui préfèrent rester hors de vue et loin de leur proie.





Page de journal trouvée dans les bois près du Lac désolé
Manuscrite, déchirée et abîmée par l'eau
Auteur inconnu


4 mai 1895

J'ai pas eu de chance à la chasse. J'entends des tirs de fusil à chaque seconde. Je me suis dit que c'était d'autres chasseurs. Sauf que j'ai vu un type exploser la tête d'un autre au fusil à pompe. J'ai vomi, et quand j'ai relevé la tête, le type était parti en laissant le corps derrière lui. Je sais même pas si on trouvera du gibier, ici. Il commence à faire sombre. Je vais attendre que ça se calme et m'échapper. J'aurais dû écouter M'man.

5 mai 1895

Nom de Dieu, cet endroit est maudit, j'aurais pas dû venir. Si seulement je pouvais oublier la nuit dernière.

J'examinais la berge à travers la lunette de mon Krag, quand j'ai vu deux vieilles femmes bossues tirer une brouette. Leurs longs cheveux gris atteignaient leurs genoux, et leurs visages étaient dissimulés sous la capuche de leurs longues robes sombres. On entendait la roue grincer dans le silence nocturne. Quand j'ai remarqué ce qu'elles transportaient dans leur brouette, ça m'a terrifié. Des membres humains, des têtes tranchées, des organes coupés en morceaux... Je me suis souvenu de l'histoire du boucher, où deux vieilles lui demandaient des morceaux de viande qu'il vendait pas pour nourrir les alligators, il y a longtemps. Les femmes s'approchèrent lentement de l'homme tué hier. Je frissonnai quand elles lui coupèrent les membres, les plaçant dans la brouette. Ensuite, elles se rendirent au bord de la rivière, où l'eau se mit à s'agiter. Elles jetèrent les morceaux en chantonnant une berceuse, mais faux. L'eau se souleva agressivement sous la viande qui flottait à la surface. Des créatures, semblables à des vers, en émergèrent. En quelques secondes, la surface de la rivière fut recouverte de mousse écarlate.

Vetterli 71 Karabiner



VETTERLI 71 KARABINER (Voir aussi FUSILS) L'armée suisse a adopté le fusil Vetterli en 1868. A l'époque, il s'agissait du fusil le plus perfectionné en service dans une nation européenne. Son concepteur, Johann-Friedrich Vetterli, a associé le magasin tubulaire du Winfield M1866 avec un boîtier de culasse à verrou rotatif, précédemment introduit par le pistolet à aiguille Dreyse. Cela lui procurait une vitesse de tir impressionnante. Au bout de quelques années, le Karabiner M1871 a été développé après plusieurs améliorations apportées au modèle original. Variante raccourcie du fusil original, cette arme était destinée à la cavalerie. En raison de la neutralité de la Suisse, en particulier pendant la guerre franco-prussienne, le fusil a été très rarement utilisé au combat, jusqu'à sa disparition en 1891. Son concept redoutable a permis de trouver d'autres débouchés sur le marché. Il a notamment été employé par les Boers, lors de la première et de la seconde guerre des Boers.





Entretien avec Leander Coetzee
Responsable : membre de l'AHA
Date : expurgée
Dactylographié, questions absentes (...), 85"x11"
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FORMULAIRE C - COMPTE RENDU DE L'ENTRETIEN
ETAT : Louisiane
TRAVAILLEUR : Leander Coetzee
ADRESSE : sans adresse connue
SUJET : Un Boer à la Nouvelle-Orléans

Mon père disait qu'on avait du sang de pionniers. Fort et audacieux. Mais quelque chose en moi provient aussi de cette terre. Peut-être qu'elle a ce qu'il faut à du sang de pionniers. Quand on vit aux confins du monde civilisé, on n'a pas le temps de se soucier de raffinement. Mais je n'avais pas l'impression d'être à la limite d'un monde. Entre deux, peut-être bien. Mes pères et mes mères. Ce n'est que lorsque nous nous sommes battus pour l'indépendance que j'ai compris ça.

La floraison de l'acacia annonçait le printemps et, ce printemps-là, nous allions à la guerre. Un beau fusil suisse que j'avais acheté. Un Vetterli. Les actions à verrou surpassent le tirailleur de ligne le plus discipliné et s'emploient mieux en position couchée que debout. Cachés par le terrain, nous avons tendu une embuscade aux tuniques rouges, les massacrant alors qu'ils tentaient de former des rangs de combat. Bande d'imbéciles. Les couleurs vives font des cibles de choix. Les balles qui frappent les rochers, les broussailles et les corps. Une guerre facile.

Depuis, des Uitlanders sont encore venus s'installer et mon père s'est opposé à la politique de Kruger. Une autre guerre semblait inévitable. Je ne m'intéressais plus à la politique. Mon métier, c'était la chasse. La chasse au gros gibier. Mes clients étaient souvent des Britanniques venus faire un safari. La guerre m'appauvrirait. Et j'avais déjà versé assez de sang pour la république. J'ai toujours la trace de ma blessure de baïonnette à l'épaule. Je n'aime vraiment plus les frontières.

Nous appelons ça le trekgees. Le goût de l'errance. J'ai vendu ma ferme et me suis rendu à Port Elizabeth pour trouver un paquebot. Je suis arrivé ici avec fort peu de choses de valeur, à part mon Vetterli et mon Nitro Express. La Nouvelle-Orléans était une merveille la première fois. Des rues bordées de terrasses interminables, de vastes vérandas, des rues fourmillant de vie. Mais j'éprouvais encore de l'amertume. Je voulais me rendre dans l'Ouest, je devais d'abord réunir des fonds. J'ai vendu le Nitro pour quelques dollars, mais je ne suis pas arrivé à me séparer du fusil militaire.

Il m'a fallu juste un après-midi pour trouver du travail de chasseur. Je croyais avoir de la veine, que ma profession était très demandée. Je ne savais pas quel type de chasse ça signifiait à l'époque.





Entretien avec Leander Coetzee
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Date : expurgée
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La première nuit. Un homme appelé Samson m'a offert du travail. A trois, nous avons pagayé dans l'embarcation à fond plat jusqu'au milieu d'un grand lac. Le ciel noir se déployait autour du bateau. Samson a allumé une lampe. Le lac était couvert de bois flotté. Ou du moins, de ce que je prenais pour du bois flotté. Un des débris a commencé à dériver sous le rayon. Il a éteint l'éclairage. Je lui ai demandé si c'étaient des crocodiles. Des alligators, avait-il répondu avant de me demander de tirer là où il dirigerait la lampe.

Il a éclairé et j'ai tiré. Il a éteint la lumière et j'ai actionné la culasse. L'autre homme pagayait. La lumière n'est jamais restée allumée plus que ce qui était nécessaire pour que je vise au fusil. Et elle n'a jamais été éteinte plus que ce qui était nécessaire pour que j'actionne la culasse. Nous avons lentement fait le tour du lac. Le ciel s'éclaircissait, l'eau devenait plus sombre et un nuage de de poudre noire flottait dans l'air au-dessus de la surface.

Je m'étais rouvert une vieille cicatrice à la main à force d'actionner la culasse. Je me souviens de m'être arrêté pour la bander. Dans la lumière, j'ai distingué la surface de l'eau pour la première fois. Un cadavre flottait sur le ventre. Pas du tout un alligator. J'ai sursauté, faisant légèrement tanguer le bateau. La surface du lac était entièrement couverte de corps. Les dépouilles de ceux que j'avais tués.

J'ai actionné une dernière fois la culasse et j'ai visé Samson. Il est resté calme. Je lui ai hurlé dessus et lui ai demandé ce que j'avais fait. J'ai pleuré. J'ai supplié. Il a commencé à m'expliquer.

Je suis redevenu chasseur cette nuit-là. Nous avons pratiqué le rituel, l'embarcation glissant sur ce lac où flottaient tant de cadavres. Au bout de deux nuits en Amérique et grâce à un vieux fusil militaire, j'avais retrouvé ma place.





Vetterli 71 Karabiner Tireur adroit



VETTERLI 71 KARABINER TIREUR ADROIT (Voir aussi VETTERLI 71 KARABINER, TIR DE PRECISION) Le Vetterli possède une mire à planchette de série. Cela lui confère une aptitude relative pour le tir de longue portée. Cependant, cela ne veut pas dire que l'emploi d'une lunette de visée était exclu. Cette pièce offre au tireur une meilleure précision sur des distances plus grandes. Alors que d'autres fusils Vetterli étaient spécialement destinés aux tireurs d'élite, le Karabiner a fait ses preuves dans des situations variées. Le seul inconvénient avec cette arme réside dans l'utilisation de cartouches de poudre noire. La toute dernière technologie concernait la poudre sans fumée, qui permettait d'éviter de trahir sa position de tir. Au bout de plusieurs coups, le Vetterli devenait plus facilement repérable à cause d'un nuage de fumée, ne laissant d'autre choix au tireur que d'abattre sa cible ou de se repositionner. Etant donné la puissance et à la précision de cette arme, la première alternative se vérifiait heureusement plus souvent que la seconde.





Entretien avec Leander Coetzee
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Date : expurgée
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Samson m'a immédiatement fait confiance. Au plus fort de l'été, nous travaillions tous les deux sur les docks, trouvant des hommes affamés et les poussant à accepter notre offre. Nous les avons entraînés aux armes à feu, mis en garde contre les risques qu'ils couraient, puis envoyés dans les marécages. S'il y a bien une chose que j'ai toujours eu du mal à supporter, c'est bien la baïonnette.

Ma blessure à l'épaule se réveillait, chaque fois que nous alignions les recrues pour les exercer à la charge à la baïonnette. Je n'avais jamais fait ça à la guerre. Mais je m'étais trouvé du mauvais côté de la baïonnette. J'étais encore gamin, gisant sur le dos. Le gros Angliche se tenait au-dessus de moi, piquant son fusil. Les muscles de mon épaule s'étaient fendus en deux. Sa baïonnette s'était enfoncée dans mon corps jusqu'à la croisière.

On a surpris des goules. Elles sont sorties du bois en chancelant, leurs blessures laissant une traînée d'asticots dans leur sillage. On les a attachées aux arbres. Les recrues les chargeaient en poussant des cris de guerre. Je me sentais à la place des goules chaque fois qu'ils les frappaient et que leur corps tressaillait. Si elles avaient été humaines, elles auraient hurlé, mais l'intérieurement, c'est moi qui hurlais.

Les recrues étaient couvertes de sang et de vermine. Un môme s'est fait contaminer à cause de ça. On l'a attaché lui aussi. Un autre est devenu enragé, piquant et repiquant la goule des dizaines de fois jusqu'à ce que sa tête ne soit plus qu'un amas de chair.

Je ne me suis jamais entraîné. Je ne me suis jamais remis de ce souvenir. Mais j'ai toujours la baïonnette au canon. La seule fois où je l'ai utilisée, c'était par accident. Samson avait disparu, je pistais un ennemi. Dans une vieille maison. Dans le noir, un des cuirassés s'est rué sur moi. J'ai levé mon fusil et je l'ai tenu fermement. Le cuirassé a voulu m'attaquer et la baïonnette s'est enfoncé en lui. J'ai tenu bon le fusil, stable, alors qu'il se jetait en avant et essayait de m'agripper sans parvenir à m'atteindre. Poussant encore et encore. Il m'a fait glisser sur le plancher, jusqu'à ce que la crosse du Vetterli vienne buter sur le mur derrière moi. Le cuirassé agitait toujours les bras, coincé sur la lame.

Bloqué entre le mur et le cuirassé, j'ai actionné la culasse. Le premier coup de feu a fait éclater la plaque déjà brisée de sa carapace. Le cuirassé a grogné et m'a jeté de plus belle un regard mauvais, sa tête penchée serrant les dents. Je l'ai alors reconnu. Samson. J'ai continué à faire feu.





Munitions moyennes Vetterli 71 Karabiner Munitions incendiaires
NC : Coetzee donne un aperçu du point de vue de quelqu'un proche des Chasseurs, qui certes utilise leur infrastructure, maïs sans vraiment se joindre à leur cause. Étranger sur un territoire étrange, il a trouvé sa place dans la chasse, aussi transcendante soit-elle en matière de capacités humaines.






Vetterli 71 Karabiner Baïonnette



VETTERLI 71 KARABINER BAIONNETTE (Voir aussi VETTERLI 71 KARABINER) Le Vetterli a été avant tout conçu comme un fusil militaire. Voilà pourquoi il a été produit avec un tenon pour la baïonnette. On le supprima lors du développement de la version raccourcie du Karabiner, car cette arme était destinée à la cavalerie. Cependant, le Karabiner a pu être facilement modifié pour ajouter une fixation pour baïonnette sur le côté du canon. En tant que mousqueton, la portée d'une telle arme reste naturellement plus longue que celle de son équivalent dans les fusils traditionnels équivalent. Mais l'avantage que la baïonnette procure en combat rapproché justifie amplement sa réintroduction sur cette variante.





Entretien avec Leander Coetzee
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Date : expurgée
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Tout ça m'a fait passer mon goût pour la violence. C'est une bonne chose. J'essaie de me rappeler en vain. J'ai perdu le fil précis des événements. Ça arrive à tout le monde. A amène à B, B à C, C à D, mais D revient à B. Puis B se passe de la même façon qu'avant et on se retrouve à A. Est-ce qu'il y a une logique là-dedans ? Je ne crois pas. On ne peut se fier ni aux paroles ni aux souvenirs de quelqu'un. Impossible de savoir combien de temps les choses ont vraiment duré.

J'ai récupéré les responsabilités de Samson. Je m'entraînais seul. Mais comme je l'ai dit, je n'avais plus le courage de supporter la violence. J'ai commencé à tirer de loin. Je ne voulais pas voir les yeux de mes victimes. Je n'étais pas là dans l'idée d'arrêter les morts. J'avais alors réalisé que personne n'en était capable. Et l'argent, l'argent de Finch ne signifiait rien pour moi. Est-ce que c'était à cause des recrues ? Une part de moi-même se sentait responsable de leur sécurité. Mais le plus sûr pour eux aurait été que je leur paye un aller simple pour quitter la Louisiane. A croire que je ne me souciais pas vraiment d'eux non plus.

J'ai appris plus tard que c'était Victor. Je ne voyais pas pourquoi il nous tirait dessus, mais il l'a fait. Et nous nous sommes battus. Lui avec son Sparks, moi avec mon Vetterli... Il a tué deux de mes hommes d'un seul coup de feu. J'étais hors de portée, je devais me rapprocher, je me rappelle. C'était de nouveau comme à la guerre, courir de couvert en couvert. En comptant les secondes qu'il lui avait fallu pour recharger. Je ne crois pas qu'il s'y soit attendu. D'habitude, je tuais des pauvres et des faibles. On avait eu vent des patients. Je ne tenais pas spécialement à me venger, mais je ne voulais pas manquer cette occasion.

Sa fumée le trahissait. Poudre noire. La mienne aussi. De vieux fusils, parfaits l'un pour l'autre. Lui, à l'étage supérieur d'une vieille maison. Moi, parmi les broussailles, la saleté et les pierres. J'ai eu toutes les fenêtres avant d'atteindre sa position. J'ai fixé la baïonnette, je suis entré, et je me suis alors fait charger par Samson transformé en cuirassé. A à B à C à B.





Silencieux Vetterli 71 Karabiner



SILENCIEUX VETTERLI 71 KARABINER. (Voir également, VETTERLI 71 KARABINER) La précision de la Vetterli combinée à la longueur de la Karabiner en faisait l'arme idéale pour les tireurs mobiles, qui préféraient son compromis entre précision, portabilité et pouvoir d'arrêt. Elle était donc tactiquement adaptée pour lui ajouter un suppresseur, ce qui permettait aux tireurs d'élite de garder l'avantage grâce à l'absence de flash de sortie. Cependant, utilisation de poudre noire restait hasardeuse.





Interview de Fenella Cleve
Menée par : membre de l'ACA
Date : corrigée
Écrit à la machine, questions omises(...), format lettre
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Mais comme je le disais, la basse-ville de DeSalle était déjà mourante. Papa a fait tout son possible pour arranger les choses : vendre des remèdes, prendre soin des malades. Mais ça ne suffisait pas. Aucune mixture n'aurait pu résoudre quoi que ce soit. C'était quelque chose de spirituel. Un silence qui s'emparait de l'âme.

Vous l'avez vu, chez le pianiste. On adorait sa musique, c'était un des seuls musiciens de la ville et ce qu'il faisait nous semblait presque surnaturel. Il attirait les foules au saloon. Quand des étrangers passaient par chez nous avec leurs instruments, il les accueillait avec joie et les invitait à jouer tous ensemble. La scène prenait vie, et il y avait quelque chose de magique dans l'air.

Mais il y a quelques années, quelque chose a changé. Les touristes n'apportaient plus leurs instruments et les avaient troqués contre des armes à feu. Le pianiste aussi, s'est endurci. Il s'est renfermé et est devenu sans âme, sa musique était saccadée et dissonante. Il grinçait des dents, s'émaciait et fixait l'horizon d'un regard vide. Un jour, il n'est pas venu. J'ai voulu en savoir plus auprès du barman, mais il s'est contenté de frotter un verre sale avec un torchon taché sans rien dire. Il n'avait même pas remarqué son absence. Le silence s'est installé.

J'ai passé un certain temps à demander où il était passé. Quand la corruption est arrivée, j'ai oublié. Papa est mort en février et le silence est devenu aussi lourd et épais que la neige. Tout était nouveau : le chagrin, la mort et la neige.

J'ai revu le pianiste. Plus tard. Il marchait devant le saloon. Son regard vide fixé droit devant lui. Mais j'ai tout de suite compris qu'il n'était plus là, remplacé par cette pourriture, manipulé par la chose qui nous traque.

D'habitude, je ne gâche pas mes balles pour ça, mais j'ai eu pitié de lui. J'ai pris la Vetterli de Leander et le bruit du tir a été étouffé. Le pianiste s'est effondré, et le silence de la basse-ville est devenu encore plus assourdissant.





Munitions moyennes Vetterli 71 Karabiner Munitions à grande vitesse
NC : Apparemment, Coetzee a fini par abandonner le terrain. Les raisons de ce choix ne sont toujours pas claires. La relation entre Cleve et lui ne l'est pas davantage. Ont-ils travaillé ensemble ? Ou l'a-t-elle surpassé ?






Vetterli 71 Karabiner Marksman



VETTERLI 71 KARABINER MARKSMAN. (Voir également, VETTERLI 71 KARABINER). Ajouter une lunette de tireur d'élite semblait tomber sous le sens pour la Vetterli, permettant de voir plus loin et lui conférant une plus grande précision à moyenne portée.





Interview de Fenella Cleve
Menée par : membre de l'ACA
Date : corrigée
Écrit à la machine, questions omises(...), format lettre
3/3


La vie a quitté la basse-ville de DeSalle bien avant qu'elle soit corrompue. On aurait pu croire qu'on se serait préparés, armés jusqu'aux dents, quand on a entendu parler de la pourriture qui progressait vers nous. Qu'on aurait tout fait pour l'arrêter. Mais en vérité, les gens ont préféré faire l'autruche parce qu'ils ne voulaient pas changer leur façon de vivre. Et quand elle est arrivée, la corruption nous a éventrés.

Quitter ma maison a été la chose la plus facile que j'aie jamais faite. Mon père était mort, alors. Gabe m'a promis entre deux quintes de toux que la boutique serait en de bonnes mains. Ce n'est que peu après que j'ai eu maille à partir avec Samson et Leander, mais je vous ai déjà raconté ça.

La corruption avait apparemment atteint DeSalle. Quand je suis venue, je leur ai dit que ça n'avait rien d'étonnant. Mais les chasseurs ne sont pas doués pour écouter. Ils échangent des histoires et des mythes sans comprendre la vérité qui se cache dans ces légendes.

C'est à ce moment-là que mon travail de guide locale a décollé. Si je me souviens bien, j'étais la seule survivante de DeSalle. Alors je suis rentrée chez moi, ou pas loin. Après avoir aidé les chasseurs à se familiariser avec le terrain, j'ai établi mon camp à la tour d'observation, près de la plantation. Le silence assourdissant de mes souvenirs ne m'a pas permis de m'approcher davantage.

C'est par la lunette du vieux Marksman de la Vetterli que j'ai remarqué que quelque chose clochaït dans la plantation, pendant mon tour de garde. Rien n'était normal depuis le changement du pianiste. Ça avait encore empiré à la mort de Papa et après ce qui était arrivé à Leander.

Ce que je veux dire, c'est que c'est à ce moment précis que j'ai remarqué que ce qui était étrange n'était ni un chasseur ni dû à la corruption. Avez-vous déjà entendu de vieilles histoires sur la Pearl Plantation ?





Munitions moyennes Vetterli 71 Karabiner Munitions blindées
NC : On parle du personnage de « Samson » comme de quelqu'un qui a snobé de nombreux étrangers ayant foulé les docks. I] avait l'œil pour sélectionner ceux paraissant assez forts et avides pour chasser. Toutefois, nous supposons que son nom était en réalité un pseudonyme, car sa description physique change souvent.






Vetterli 71 Karabiner Cyclone



VETTERLI 71 KARABINER CYCLONE (voir également VETTERLI 71 KARABINER) L'invention de la poudre sans fumée a permis la création de fusils à rechargement automatique par des inventeurs astucieux. Même si cette conversion étonnante aurait été faite par un certain « Howell », l'arme ressemble aux travaux d'Hiram Maxim. Ce n'est pas la première fois qu'une de ses créations est attribuée à quelqu'un d'autre.





Interview avec Adélaïde Dessalines
Intervieweur : John Victor
Date : 28 mars 1895
Écrit à la machine, questions omises (..), 8,5 in x 11 in


Je ne dirais pas que je suis « contente » que mon père soit mort. J'adorais mon père. Ah, ne fais pas comme si tu avais de l'affection pour lui, salopard. Je sais que c'est toi qui l'as tué.

C'était la seule fois, depuis que ma mère s'est transformée, qu'il était parti chasser sans moi. Et il est revenu entre quatre planches. Décapité. Et mantenan ma peteet sooer est sans mer, per, ou frer.. Non, je ne répèterai pas ça. Je me fous complètement que tu ne comprennes pas l'acadien.

Comment quelqu'un aurait pu voir...

Je... Il... nous.

Comprends bien que quand la peau de ma mère est devenue grise et que ses yeux sont devenus fous, mon père n'a pas hésité à la tuer. Il a pris son fusil neuf qui était exposé au mur, et il lui a tiré en plein cœur. Au départ, ça m'a choquée. Mais quand des tas de gens sont devenus fous, je l'ai pardonné. Et ma sœur aussi. Quand il a promis qu'on partirait dans quelques jours, on s'est souvenu de notre règle, de toujours aimer et honorer nos parents. Je l'aimais et j'ai chassé à ses côtés. J'ai protégé notre foyer avec lui. Mais nous ne sommes pas partis. Il aimait tuer avec ce fusil semi-automatique si particulier. Il aimait empiler les corps le matin et les brûler. Il n'a jamais remarqué que notre argent fondait à vue d'œil et que les estomacs de ses enfants criaient famine.

Mais je suis toujours là. Quinze ans, piégée dans cet enfer sur terre, cette abomination, cette. bah ! Et maintenant, je vais finir au bout d'une corde. Oui, je l'ai tué. J'ai pris sa chère Vetterli Karabiner et je lui ai mis une balle dans l'œil. Et quand son autre œil s'est ouvert, j'ai pris sa machette et je l'ai tué une fois de plus. Je suis ravie de l'avoir fait. Et si c'était à refaire, je le referais sans hésiter !

J'aimerais beaucoup éviter la pendaison. Ma sœur a assez souffert comme ça.

Très bien, monsieur Victor. Je vous écoute...

Winfield M1873



WINFIELD M1873 (Voir aussi UN SUR MILLE, FUSILS, WINFIELD REPEATING ARMS COMPANY) Connu pour sa précision, sa longue portée et son tir rapide, le Winfield M1873 était considéré par les soldats confédérés comme «ce maudit fusil yankee qu'ils rechargent le dimanche pour tirer toute la semaine avec ». Le levier de garde du rechargement latéral du M1873 permet de tirer de nombreux coups de feu à la suite. Cette arme est également le premier fusil Winfield à employer des cartouches à percussion centrale.

Le Winfield M1873 a imposé sa marque aux Etats-Unis comme un fusil qui pouvait être utilisé à la fois pour la protection domestique et pour la chasse au gibier, en particulier le bison. Il était assez puissant pour en abattre à 200 mètres. Après deux ans de production, le M1873 était si populaire que la Winfield Repeating Arms Company a lancé une version spéciale. Les mots « un sur mille » y étaient gravés et son prix de vente s'élevait à 100 $ - une sacrée somme pour l'époque. Ces modèles spéciaux avaient la réputation d'être encore plus précis que la version standard.





Correspondance, Philip Huff Jones
Dactylographié, copie carbone


7 décembre 1894

Cher monsieur Winfield,

Je suis navré que vous ayez jugé nécessaire de m'envoyer une telle lettre en guise de dernier courrier. Les tourments du monde donnent un tour sinistre à vos sentiments, qu'il est de votre devoir de réfréner. Je ne

saurais me résoudre à agréer votre proposition, que ce soit par équité vis-à-vis de vous ou dans mon propre intérêt. L'endroit où vous m'avez suggéré de me fourrer ma dernière lettre ne m'apparaît guère opportun.

Si vous ne vouliez pas vous associer à ma cause, vous n'aviez qu'à le dire. Ou, mieux encore, il suffisait de ne jamais répondre, prétextant une erreur de réception de ma missive.

Si, par hasard, vous vous êtes mis en tête, si, par un regrettable hasard, vous pensez pouvoir m'insulter en toute impunité, je ne peux que supposer vous ne valez pas mieux que du gibier de potence. Ce point étant éclairci, permettez-moi donc d'être plus direct. Espèce de baratineur, espèce de malotru, espèce de plaie ambulante! Votre arrogance, ou peut-être le succès de votre entreprise, vous à fait perdre tout sens commun. Ce que vous n'avez manifestement pas compris, c'est l'urgence de la situation. Nos problèmes seront bientôt les vôtres, si ce n'est déjà le cas. Cela n'ira pas sans graves conséquences, et la miséricorde du Dieu que vous priez n'y pourra pas grand-chose.

Mais une sévérité trop excessive est peut-être inappropriée. Rencontrons-nous comme si nous n'avions jamais échangé de lettres, ou bien prions de ne jamais nous rencontrer.

Philip Huff Jones, MD.
Directeur de l'asile de l'Etat de Louisiane à Jackson





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5"x11"


-5-

Elles fermèrent leur échoppe durant une semaine et se rendirent dans les marais pour s'exercer avec la femme qui se faisait appeler Lynch. Jos, qui préférait la masse aux armes à distance, qui préférait les amas de chair moite et le craquement des os vibrants sous l'impact à la facilité lointaine des armes à longue portée, apprenait à tirer, et elle est devenue inséparable de son Winfield. Fin, qui pouvait toucher n'importe quoi avec son arbalète, s'entraînait aux couteaux, au pistolet et à la machette. Mais les couteaux étaient ce qu'elle préférait. Il y avait là un sentiment d'intimité intense à martyriser la chair de cette façon.

Il lui fallut plusieurs jours pour apprendre à tirer, mais Jos restait concentrée, obsessionnelle ; les deux jumelles l'étaient. Elles eurent vite fait de manier chacune des armes dont Lynch disposait, bien qu'elle n'eût qu'une seule malle : un arsenal portable et leur premier coffre à jouets.

Une meute de chiens enragés furent les premiers véritables adversaires, et les jumelles firent un carnage, combattant dos à dos : méthodiquement, brutalement, gracieusement. Lynch regardait d'un perchoir voisin, prête à abattre les chiens avec son propre fusil si les jumelles commettaient une erreur. Mais elles n'en firent aucune.

Il était plus difficile d'apprendre à suivre la piste des ours noirs du coin. En apprenant à lire les traces, Lynch avait décrit les êtres auxquels elles devaient s'attendre. L'horrible Boucher à tête de porc, au cuir planté de crochets et de bouts de métal. Une Araignée géante qui rôdait dans des espaces sombres et clos, silencieuse et véloce, implacable et qui s'enflammait et infatigable, et vorace. Un Assassin élancé et émacié, retors et vif. Elles recevraient, comme elle l'expliqua, une grosse prime si elles réussissaient à tuer pareilles créatures.

« Alors, je crois que nous allons être riches », dit Fin, l'un de ses trop rares sourires illuminant son visage.





Winfield M1873 Œilleton



WINFIELD M1873 ŒILLETON (Voir aussi WINFIELD 1873, WINFIELD REPEATING ARMS COMPANY) Le Winfield M1873 œilleton représente une amélioration mineure par rapport au Windfield M1873 d'origine. Grâce à un petit changement, la précision de l'arme s'en trouve grandement améliorée. L'œilleton de visée est de conception très simple : il implique l'ajout d'un petit disque avec un trou centré, connu par certains sous le terme d'iris. Cette technologie exploite la tendance naturelle de l'œil à centrer les objets grâce à l'alignement de l'œilleton et du guidon de la mire.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5"x11"


-22-

Elles pénétrèrent dans la grotte. L'espace devint plus étroit et continua à se rétrécir, jusqu'à les contraindre à ramper.

Alors qu'elles suivaient une courbe - Fin en tête de la marche - elles parvinrent à une section de tunnel dans laquelle se trouvaient les dizaines corps de gigantesques crotales, pareils à des ornements vibrants, se tortillant et animés d'une vie répugnante. Désormais dotée d'une nature à demi-reptilienne, Fin prit la tête de cette grouillante procession. Les formes écailleuses des serpents les frôlaient, les touchant parfois en passant sur leur dos au fur et à mesure de leur progression. Pas une seule morsure ne fut infligée. Le message au serpent avait peut-être voyagé plus loin qu'elles ne l'avaient supposé. À moins que ces serpents n'eussent pas été voués à empêcher les visiteurs d'entrer, mais à les escorter à l'intérieur.

Cela faisait maintenant des heures, mais elles rampaient encore, serrées comme dans une boîte, à peine capables de respirer. Elles rampaient dans le silence, leur langue jouait machinalement avec les pierres glaciales qui leur avaient permis de passer, leurs vêtements rouges avaient viré au brun à cause de la terre et de la saleté.

Enfin, le tunnel déboucha sur une salle aux parois élancés. Quelques guirlandes lumineuses brillaient au-dessus d'une table dressée pour sept convives. Des silhouettes y étaient attablées, immobiles comme des statues.

Les jumelles allaient d'une forme à l'autre, les pierres restant toujours froides dans leur bouche. En s'approchant de la silhouette la plus frêle, les pierres commencèrent à se réchauffer. Jos retira la pierre d'ambre, qui luisait à présent d'un rouge ardent et la plaça dans la main de ce convive. Rien. Puis, une lueur dans le regard et un sourire malicieux.

Et le Seigneur des Morts ne put leur barrer la voie, car elles n'avaient pas rendu hommage à l'une des fausses idoles, mais directement à lui. Il était obligé de leur répondre et de les laisser passer, bien qu'elles ignorassent si cela suffirait pour leur permettre de repartir.





Munitions compactes Winfield M1873 Munitions incendiaires
NC : Collins a écrit à propos d'un certain Huffington, très certainement un mandataire du surintendant. Nous savons à présent que leur relation était tendue. Peut-être a-t-il pris du plaisir en écrivant sa mort, bien que nous sachions à présent que cela présageait une longue période de chaos et de désespoir.

Munitions compactes Winfield M1873 Munitions empoisonnées
NC : D'autres évocations notables du Seigneur des morts corroborent et contredisent en même temps les écrits de Collins. Serait-ce une hallucination collective ? J'y crois désormais tellement que j'ai déjà admis qu'il serait imprudent d'écarter cette possibilité trop hâtivement.






Winfield M1873 Talion



WINFIELD M1873 TALION (Voir aussi ARMES TRANCHANTES, FUSILS) Le Winfield Talion est une variante plus brutale du M1873 à répétition, célèbre pour son chargement latéral et son levier de garde. La modification concerne l'ajout d'une lame incurvée sur la face antérieure de la crosse et d'une griffe tranchante au niveau du pontet. Le Winfield M1873 Talion est donc tout aussi efficace sur des distances considérables qu'au corps à corps. Il s'avère également utile pour défricher des sous-bois légers ou pour dépecer du gibier pendant la chasse.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5" x 11"


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Aucun être vivant ne pouvait se remémorer sa propre naissance. Le traumatisme en réarrangeait le souvenir, le remplaçant par l'ombre d'une ironie cruelle. Mais les Morts se souvenaient, eux.

Chancelant vers leur renaissance et - un temps du moins - privés de repos et d'angoisses, les Morts faisaient des ennemis redoutables. Le temps passé au pays des Morts offrait l'occasion de se ressourcer, de se reposer. Les Morts bâtissaient leurs tunnels avec leurs propres os et dévoraient leurs propres chairs.

Au-delà du premier Cercle des Os se trouvait le Cercle de feu, où des lacs de goudron brülaient éternellement, emplissant l'air d'une épaisse fumée huileuse, parmi les volutes de laquelle déambulaient les Morts. Ayant gagné le Seigneur des Morts à leur faveur, les jumelles marchaient librement parmi eux maintenant, et nul ne remarquait leur présence. Il les avait défiées au couteau de lancer. Quel imbécile. Les couteaux restaient l'un de leurs tout premiers jouets.

Il fut ensuite facile d'obtenir ce pour quoi elles étaient venues. Dans quatorze années, il viendrait la chercher afin de la ramener à son emplacement légitime. D'ici là, l'arme à feu à tranchant, roussie et étrangement gravée, était à elles, un fidèle instrument au service de leur cause.





Munitions compactes Winfield M1873 Munitions à grande vitesse
NC : Après le passage de Huff, l'AHA n'était plus que l'ombre d'elle-même. Peut-être aurait-on pu mieux gérer la situation. Nous ne le saurons jamais. Bien qu'il s'agisse d'un sujet de discorde, nombreux sont ceux qui pensent que Huff n'était que le symptôme de notre déclin, pas la cause. Le fait qu'il ait été mis au premier plan est une erreur qui nous incombe certainement.






Winfield M1873 Rapide



WINFIELD M1873 RAPIDE (Voir aussi FUSILS, WINFIELD M1873) Le Winfield M1873 Rapide est une variante conçue à partir du Winfield M1873, qui se distingue uniquement de l'original en ce qu'il s'accompagne d'une tige- chargeur facilitant sensiblement l'insertion des cartouches. Cela permet de recharger l'arme de façon beaucoup plus rapide, caractéristique qui a donné son nom à l'arme.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5" x 11"


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Les récits de leurs exploits de chasse circulaient depuis déjà longtemps parmi la population, et il était des plus faciles d'imaginer avec quelle aisance elles avaient combattu pour se frayer un passage dans les grottes, sur le champ de lames, parmi les loups aux crocs effilés - après tout les chiens n'avaient été que leur toute première épreuve - jusqu'à l'arme que Huffington avait décrite, assurant ainsi le passage de leur rite de retour du domaine du Seigneur des morts ; cela leur offrait l'occasion de lui ôter la vie pour de bon. Fin et Jos rejoignirent Lynch, elles ne revenaient pas les mains vides.

Quand elles remirent l'étrange arme à Lynch, une pellicule de givre se déposa sur la peau de ses mains. Vêtues de rouge vif, vêtues de rouge sang, les jumelles n'avaient pas été affectées par la brûlure glaciale de cette lame maudite.

Tandis que Lynch l'enveloppait dans de la soie rouge, Jos proposa de l'apporter à Huffington. « Inutile, inutile », répondit-elle d'une voix posée, respectueuse, presque dans un murmure. « Huffington est mort. » Elle fit alors signe à son assistante, une fille qu'elles n'avaient jamais vue auparavant et qui sortit de la chambre en portant l'arme précautionneusement.

« Par la main de qui ? » demanda Fin avec méfiance.

« Par la mienne. »

Les jumelles gardèrent le silence. Leur réaction à l'annonce de cette révélation était un secret qu'elles emporteraient certainement dans leur tombe.

« Quel tort t'a-t-il causé ? » interrogea Jos.

« Il était arrogant et de plus en plus culotté. Il fallait le remettre à sa place, qui se trouve être la tombe. » Lynch regarda les jumelles. « Mais nous avons plus important à faire à présent. Ce que vous avez rapporté est d'une importance capitale. Mais ce n'est pas tout."

En guise de toute réaction, Fin produisit un sifflement métallique en affûtant sa lame.

«Il y a une deuxième arme. Maintenant que je vous sais capables d'affronter le Boucher sur son terrain, je vous demanderai peut-être d'y retourner pour autre chose. »

Les jumelles semblaient perplexes, les mots de la vision leur revenaient en tête : Lynch n'était pas digne de confiance. Mais elles y iraient. Elles y iraient, et cette fois-ci, elles ne lui remettraient pas leur trophée.





Munitions compactes Winfield M1873 Munitions blindées
NC : Plus je me penche sur les travaux de Collins, plus je constate à quel point ils doivent faire partie de la vue d'ensemble. Une source vitale qui a guidé une grande partie de nos connaissances, mais aussi limitée dans sa portée. Ce dont j'ai besoin, c'est de nouvelles sources, de nouvelles histoires. Mais viendront-elles ?






Mousquet Winfield M1873 Baïonnette



MOUSQUET WINFIELD M1873 BAÏONNETTE (voir également : WINFIELD M1873). Les premiers mousquets furent créés au début du XVIe siècle. On les appréciait alors notamment pour leur capacité à pénétrer l'armure. Bien que le mousquet original fut délaissé en même temps que l'usage des armures déclinait, ce terme continua d'être utilisé pour désigner les platines à silex à canon long des siècles qui suivirent.

La popularité du Mousquet Winfield M1873 proviendrait, selon les historiens, d'une période de nostalgie, alors que les amateurs d'armes regrettaient « la simplicité du passé », bien qu'un chercheur notoire se ridiculisa en prétendant qu'il avait été spécialement créé pour contrer une soi-disant nouvelle espèce de créature étrange apparue dans la rase campagne américaine. Le genre de bestiole dont la carapace fine, mais solide, nécessiterait une telle puissance de feu. Toutefois, comme de c’est le cas de nombreux fanatiques du folklore d'autrefois, il fut discrédité et emporta dans sa tombe les rires moqueurs de ses pairs. Plus jamais l'éditeur de ces encyclopédies, j'ai nommé votre humble serviteur, ne l'employa, croyez-moi.





Journal de James Byrne
Manuscrit original
Incomplet. Chronologie indéterminable
2/?


J'ai rencontré Finch et je crois bien avoir raison. Cet homme est fou à lier. Nous nous sommes rencontrés dans le genre de restaurant où je ne peux me permettre ne serait-ce qu'une tranche de pain (ce qui confirme mon hypothèse concernant sa fortune). Il est allé droit au but. Immortel, voilà le mot qu'il a utilisé. C'est de la folie pure et simple.

Je ne le pris pas au sérieux, naturellement, mais il accueillit mon éclat de rire par un sinistre sourire. Il se pencha en arrière sur sa chaise et se contenta d'observer ma réaction en silence, me voyant passer des rires aux doutes, puis à nouveau aux rires. Mais j'étais déterminé à me prêter à son jeu. En échange de son mécénat, je serais prêt à ignorer un bon nombre de ses excentricités et à prendre ses paroles à la légère.

Cependant, mon humeur changea lorsqu'il avoua m'avoir observé depuis longtemps. Peut-être aurais-je dû être touché de savoir que quelqu'un appréciait tant mes représentations, mais au lieu de cela, je me sentis mal à l'aise. Il y a quelque chose de sombre et de sérieux dans son regard. Ça ne me plaît pas. Je ne saurais dire pourquoi, mais c'est comme si de son regard émanait un souffle glacial qui me procurait des sueurs froides dans tout le Corps.

Il accepta mes plaisanteries sans sourciller, mais ne démordit pas de son objectif. « Tous les deux, nous sommes uniques », dit-il, et lorsque je lui répondis que je ne voyais pas en quoi nous étions similaires, il m'affirma que je m'en rendrais compte au moment venu. Puis il se mit à rire. « Moi aussi, j'ai mis de nombreuses années avant de comprendre », dit-il, avant de me parler de toutes les épouses qu'il avait vues mourir avant d'accepter son destin. J'ai essayé, tant bien que mal, de rester courtois, de peur que l'homme s'avérât être un meurtrier ou un maniaque, mais on pouvait lire la confusion sur mon visage. Cela le rendit encore plus hilare, ce qui m'embrouilla davantage. Suite à cela, il demanda l'addition et me laissa finir le dîner tout seul, affirmant que nous nous reverrions un jour. À ce moment-là, je pris mon courage à demain, et lui demandai directement s'il y avait une chance qu'il devienne mon mécène. « Disons plutôt un mentor, cher James », répliqua:t-il. Plutôt un mentor.

Ainsi, je me retrouvais sans le sou, expulsé de mon logement et sans mécène. I] me laissa sa carte. Il semblerait qu'il travaille dans l'asile de Jack. Je garde toujours l'espoir de lui soutirer quelques pièces. Ce soir, je prends la route vers le bayou. Aidan m'a dit que de nombreuses maisons vides s'y trouvaient. Peut-être en trouverais-je une qui puisse me servir d'abri pendant quelques nuits.

Winfield M1873C



WINFIELD M1873C (Voir aussi FUSILS, WINFIELD REPEATING ARMS COMPANY) Homonyme des fusils Winfield, Oliver Winfield a entamé sa carrière comme fabricant de vêtements et s'est ensuite lancé dans le commerce des armes, en commençant par investir dans la Lava Repeating Arms Company. Les fusils Lava étaient technologiquement avancés, mais leurs performances étaient médiocres en raison d'une cartouche de mauvaise qualité. Une cartouche améliorée - munition en laiton de calibre 44 - a été la première étape cruciale pour mener l'entreprise vers le succès. Winfield a finalement pris le contrôle de la firme, changeant son nom en Winfield Repeating Arms Company en 1866. Bien que la plupart des armes à feu aient été conçues par l'ingénieur Henry Tyler, les fusils à répétition les plus emblématiques de l'époque porteraient le nom de Winfield. La société est devenue réputée pour ses armes de haute qualité et a écoulé ses fusils aux chasseurs et aux pionniers américains ainsi qu'aux armées du monde entier.

Le Winfield M1873 est l'un des plus célèbres fusils fabriqués par la Winfield Repeating Arms Company, et le Winfield M1873C est une version légèrement plus petite du modèle standard, plus courte de 10 cm que l'original. Son poids léger le rend plus maniable et en simplifie le rangement, sans pour autant que sa conception générale ne diffère techniquement du M1873.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5" x 1"



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Elles nageaient dans l'or, elles nageaient dans le sang. Le jour, elles fabriquaient des fers à cheval, des casseroles et des poêles et, une fois la forge fermée, elles fourbissaient leurs armes et se rendaient dans les marais. Les marécages étaient silencieux et impitoyables : un parfait duo, capable de communiquer sans parler ; elles tuaient presque autant de chasseurs que de créatures, éradiquant la région de toute source de mal.

Lynch avait développé un réseau de relations. Directeurs, politiciens, militaires - des hommes qui, la veille, ne leur auraient jamais adressé la parole. Maintenant, ils étaient impatients de rencontrer les fameuses jumelles. Les y envoyer. Se faire payer généreusement à leur retour. Cette société de chasseurs, semblait-il, était plus une bande de voyous avides qu'une société fondée sur la solidarité, telle que Lynch l'avait dépeinte. Elle était « dirigée » par des prétentieux ivres de pouvoir. La réputation des jumelles s'était forgée et, ce faisant, leurs têtes étaient devenues des trophées très convoités. Elles dormaient désormais toutes deux avec un Winfield posé près du lit.

Ce fut le dimanche qu'elles découvrirent Le corps de la femme, clouée à un arbre près d'une cabane délabrée. La malheureuse pourrissait sur place, la jambe droite en moins.

Fin fit un signe de tête vers l'avant, ce hochement désignant à la fois la scène et posant implicitement la question. Monstre ou humain ? sembla comprendre Jos sans un mot.

Jos haussa les épaules. C'était un monstre de toute manière. La chair rongée par la décomposition et le corps couvant désormais des colonies de mouches et d'asticots - la pauvre femme avait été visiblement torturée, avait servi de cible d'entraînement au tir et, bonté divine, était peut-être même encore en vie quand on l'avait été clouée à l'arbre ! Fin secoua la tête et pointa du doigt la porte qui s'entrebâillait sous l'effet du vent. A l'intérieur, elles découvrirent un homme, sale et couvert de furoncles pourpres, qui dormait sur une couche. Elles relevèrent toutes deux la pointe de leur fusil et se regardèrent. Elles demanderaient son nom à leur victime avant de la tuer. Mais lorsque Fin se pencha pour la réveiller, un sac à viande entra en enfonçant la porte, vomissant d'abominables sangsues par l'orifice gangrené de son torse cadavérique.





Manuscrit inédit, « Aussi mauvaises soient-elles »
Auteur : Hayden Collins
Non daté
Papier blanchi, dactylographié, 8,5" x 1"


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Salter se réveilla baignant dans une flaque humide où s'agitaient des sangsues et aperçut un sac à viande titubant, qui se cogna contre le mur, puis renversa le guéridon, faisant ainsi tomber papiers et pistolets . Il faisait face à deux inconnues, deux filles, debout près de la cheminée, les fusils levés, portant un véritable arsenal sur elles. L'une fit signe à l'autre, qui tira une chose d'une bourse attachée à sa ceinture et la jeta à travers la fine couche de papier obstruant la fenêtre. Un furieux vacarme retentit à l'extérieur et la créature se mit à se jeter contre le mur du fond avec une vigueur redoublée.

L'une des filles replaça son fusil dans son dos et s'empara d'une masse de forgeron, qu'elle maniait avec une force des plus inhabituelles chez une femme, et plus encore même chez une fille. Qui étaient donc ces intruses ?

Elle balança la masse en l'air et atteignit la colonne vertébrale de la créature, à supposer qu'elle en eût une. Le son que cela produisit, ce son flasque et sourd - un son que tout être fait de chair et d'os doit entendre avec le plus terrible dégoût - résonna désagréablement à ses oreilles. Il ne fut pas mécontent de voir que la chose se débattait à présent par terre, où elle se soulevait et se tordait en tous sens. La jeune fille frappa une deuxième fois avec de l'élan, écrasant cette fois la jambe ; mais elle n'avait pas tenu compte des sangsues qui, entretemps, avaient rampé jusqu'à elle. Elle sursauta et cria en entendant leurs écœurantes ventouses se coller sur sa chair dans un répugnant bruit de succion, avant de commencer à se nourrir.





Winfield M1873C Silencieux



WINFIELD SILENCIEUX M1873 (Voir aussi UN SUR MILLE, FUSILS, WINFIELD M1873, WINFIELD REPEATING ARMS COMPANY) Il s'agit d'un modèle en tous points identique à la version de base du Winfield M1873, si ce n'est l'ajout d'un dispositif de suppression sonore afin de modérer le bruit de détonation émis lors de chaque tir.





Feuilleton publié dans le Tulane Phoenix
Auteur : Hayden Collins
Date de publication : 1907
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Elle défiait la loi à chacun de ses pas. En tout instant, le moindre faux-pas risquait de la faire... LYNCHER.

Édition dominicale de la bibliothèque surnaturelle
LYNCH dans LE CORPS DÉROBÉ

Au sud et à l'ouest de la Nouvelle-Orléans, l'eau arrose la terre d'une multitude de boyaux aquatiques, engendrant les marécages du bayou. Les tupelos et les cyprès se dressent hors de l'eau douce en un agencement chaotique ; les frondaisons animent un jeu d'ombre et de lumière permanent sur ce milieu. Sauvage et féroce, telle est la région où se déroule notre histoire, un pays dominé par l'eau plus que la terre, le pays d'un peuple moins civilisé qu'il n'aime à le croire.

Elle avait capturé le fugitif en bateau, après l'avoir sauvé d'un alligator sur le point de le tuer, peut-être pour pouvoir le faire elle-même. Il lui avait volé une victime, et cela lui était intolérable. Elle ne voulait pas d'argent, mais elle avait besoin de tuer, de rebattre ses cartes pour restaurer sa clairvoyance à son plein potentiel.

Quand ils eurent posé le pied sur la terre ferme, elle lui tendit un piège à ours et le força à y passer la jambe sous la menace d'une arme. Puis elle passa une lourde robe et le conduisit au marché de la ville, la Winfield en bandoulière, en le retenant par la chaîne du piège, dont elle se servait comme d'une longe.





Munitions compactes Winfield M1873C Munitions empoisonnées
NC : Étrange de découvrir que Leroux ressentait plus de loyauté envers l'arme de son père que pour « l'Irlandaise » ou pour l'Association.






Winfield M1873C Tireur expert



WINFIELD M1873C TIREUR EXPERT (Voir aussi FUSILS, TIR DE PRECISION, WINFIELD M1873) Le Winfield M1873 d'origine est réputé pour sa précision, sa longue portée et sa cadence de tir. Le Winfield M1873C Tireur expert sublime ces capacités en profitant d'un poids allégé et de l'ajout d'une lunette de visée, permettant une précision accrue pour le tir à distance.





Feuilleton publié dans le Tulane Phoenix
Auteur : Hayden Collins
Date de publication : 1907
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Édition dominicale de la bibliothèque surnaturelle
LYNCH dans LE CORPS DÉROBÉ

Ils offraient un bien terrible spectacle : lui, couvert de sang, blessé et geignant ; elle, masquée et mystérieuse. Bientôt, une foule s'était amassée pour savoir ce qu'il devait advenir du prisonnier.

« Qui c'est lui ? » s'écria l'un des badauds dans l'attroupement.

« Qui es-tu ? » s'égosilla un autre.

Elle hésita. Puis, d'un geste preste et gracieux, elle rejeta un pan de son ample robe sur le côté, enleva son chapeau et se planta devant eux, transformée.

Elle mesurait dans les un mètre soixante-dix, se tenait droite comme un piquet, irradiait une aura puissante, resplendissait d'une sombre quoique fort pâle beauté, couronnée par une chevelure raide, blanchâtre comme de l'écume et tirée vers la nuque, tout en scrutant la foule de ses yeux noirs perçants.

Elle était habillée de bleu foncé, dans une tenue vaguement confectionnée à la manière des hommes, et les ourlets de son manteau descendaient jusque sur ses genoux. Ses pieds étaient enchâssés dans de hautes bottes de cuir et son fidèle revolver reposait sur sa hanche droite dans un étui, fixé à une ceinture sur laquelle s'étalait un rang complet de cartouches. Elle portait une Winfield en bandoulière dans son dos.

Elle tenait en main une chaîne, reliée à l'effroyable piège à ours qui entravait l'homme. Il poussa un long gémissement et de nouveaux badauds affluèrent. L'homme gardait le silence, il avait des traits ingrats et son allure était quelque peu disgracieuse. Un concert de ricanements secoua l'assistance, et la femme tempêta subitement à l'adresse des spectateurs : « Ça suffit ! Souhaiteriez-vous connaître les crimes commis par cet homme ? Ou devrions-nous le pendre sur-le-champ ? »

« Bon sang! Il a fait quelque chose de si grave que ça ? » « Absolument. Il a dérobé un bien qui m'appartenait. »

« Pendez-le ! Pendez-le ! », tonna la foule comme un seul homme. « Pendez-le de suite ! On veut voir une pendaison ! »

« N'y a-t-il donc personne pour plaider sa cause ? » demanda-t-elle d'une voix dure et assurée, comme si elle mettait la foule au défi d'aller contre sa volonté. « Il n'en est plus capable lui-même, car je lui ai coupé la langue. » A chacun de ses gémissements, des filets de sang s'écoulaient des lèvres serrées du condamné.

« Je vais m'en charger. » Un homme au costume orné de boutons en diamant s'avança hors de la foule. « Il me semble bien qu'il n'a pas eu droit à un procès équitable. »

Mais le lecteur sait bien que ce monde ne s'est pas bâti sur des fondations justes ou bonnes, quoi qu'on puisse en penser dans les contes les plus merveilleux. Et la femme leva le canon de sa Winfield à hauteur d'épaule, avant que le nouveau venu n'ait fini de parler, et l'abattit froidement. La foule pendit ensuite le malheureux prisonnier, son cou se brisant net au moment précis où le poids du piège l'entraînait vers le royaume de Hadès.





Winfield M1873C Vandale



WINFIELD M1873C VANDALE (voir également : WINFIELD M1873C, FUSILS) est une variante raccourcie de Winfield M1873C. Tandis que le M1873 standard exige une adaptation complexe, la longueur déjà réduite du magazine du modèle C permet de simplement couper le canon. Conçu pour des espaces confinés, le fusil s'est avéré populaire auprès de ceux qui recherchent la portée supérieure à celle fournie habituellement par un revolver.





Lettre, Gus Leroux
Manuscrite, 8,5 x 14 po.
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Lorsque j'ai lu mon histoire publiée dans le journal d'aujourd'hui, j'ai à peine reconnu moi-même. J'imagine que les récemment décédés doivent affronter un moment semblable, lorsque, en passant de leur lit de mort dans la forme astrale, ils supposent qu'ils pourraient se préparer pour le jour nouveau, ignorant encore leur sort. Ils ne comprennent que plus tard que leur bougie a été soufflée, leur sort est apparu. Je n'ai pas pensé pour rien aux revenants parce que le journal parlait d'un fantôme, un spectre, qui terrorisait le Quartier français. Il ne m'est pas arrivé que ma quête de justice errante serait considérée comme surnaturelle.

Les gens débordaient d'excitation du fait que quelque chose d'un autre monde se promenait parmi eux. Pourtant, si l'on pouvait croire à cette Irlandaise, il y avait vraiment de ces créatures parmi nous, et c'est la crainte et la prudence que nous devrions cultiver. En me promenant parmi les foules de Bourbon Street, je pensais à l'ironie du fait que les gens ne me reconnaîtront pas en tant que fantôme parce qu'ils m'ont certainement reconnu d'une autre manière. Les souvenirs de mon humiliation me hantaient.

J'ai reçu mon ordre chez le forgeron. Le Winfield de mon père, raccourci, de sorte que je pourrais encore tirer avec mon bras valable. Il avait retiré la crosse et raccourci le canon. En le saisissant, je l'ai trouvé convenable. Quand je me suis retourné pour partir, le forgeron m'a demandé pourquoi je n'avais pas acheté un pistolet. Certaines choses devraient être faites à l’ancienne, et mon père faisait tout à l'ancienne. Je ne lui ai pas répondu.

À ce moment-là, les lettres avait fait des vagues et je savais que la main de mon père serait bientôt forcée. Si l'Irlandaise était arrivée à ses fins, je craignais pour le sort de la ville plus que pour le sort de ma famille. Le Winfield était dissimulé assez facilement dans une manche d'une veste de soirée longue, et ma cicatrice par un masque. Sa flamboyance n'était pas déplacée dans le Quartier français.

Le plan avait été d'attendre le crescendo de la pièce, mais ma patience n'était plus la même, mon penchant pour le drame était érodé par mon désir de vengeance. L'orchestre accordait encore ses instruments et le public était encore en train de s'installer lorsque le Winfield a aboyé. Mon père a dégringolé de sa loge et j'ai reculé dans le sombre labyrinthe du théâtre.





Munitions compactes Winfield M1873C Munitions incendiaires
NC : J'ai longtemps considéré Le Fantôme comme une énième invention de Hayden Collins. Pour autant, comme souvent, le destin a fini par montrer le bout de son nez, ou plutôt, dans ce cas précis, son visage tout entier, en faisant référence à « l'Irlandaise ». Plus je découvrais de références interconnectées, plus je m'inquiétais.

Munitions compactes Winfield M1873C Munitions à grande vitesse
NC : Nous avons plus qu'il ne faut de témoignages des jumeaux, la maison des Salter a été fouillée et un croquis de Black se trouvant ici mentionne un certain Sac à viande. Seuls les idiots continueraient à prétendre qu'il s'agit-là d'une invention de Collins. Un écrivain fou ne pourrait sans doute pas lancer une croyance, et encore moins la répandre.






Winfield M1873C Vandale Striker



WINFIELD M1873C VANDALE STRIKER (voir également : WINFIELD M1873C VANDALE) est un Winfield M1873C raccourci avec une lame montée pour une mêlée performante. La modification en fait un fusil polyvalent compétent, avec une portée, une puissance d'arrêt, une vitesse de tir et une maniabilité dans la mêlée respectables.





Lettre, Gus Leroux
Manuscrite, 8,5 x 14 po.
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Il y a quelques semaines, lorsque je fouillais le grenier à la recherche des lettres, je suis tombé sur un livre d'anomalies médicales. Depuis lors, je l'avais gardé dans mon sac, y revenant à des moments tranquilles. Aujourd'hui, j'ai lu un chapitre sur le « membre fantôme », un phénomène découvert pendant la Guerre civile et une maladie mentale qui tourmentait les amputés de souvenirs corporels fugaces.

Depuis que j'ai perdu mon bras, j'avais du mal à nommer une certaine sensation de malaise. Je me réveillais en sursaut et tendais le bras pour allumer la lumière juste pour me rendre compte que je tendais le bras qui m'a été enlevé. Pour tirer avec le Winfield, je plaçais le canon sur mon avant-bras. Pourtant, j'avais toujours la sensation que ma main manquante saisissait la crosse du fusil, elle-même manquante.

J'avais eu une révélation sur ce que j'avais supposé être la veille de ma mort le jour où l'Irlandaise m'a trouvé. Après l'incident au théâtre, je m'étais dirigé vers le nord, en voyageant la nuit et en évitant ses chasseurs le mieux possible. À un certain carrefour sans nom, je suis tombé sur un ancien combattant avec le visage dans la poussière. Je l'ai libéré de son uniforme et couvert mon propre visage de boue, en marchant désormais le jour dans ce déguisement.

Ma révélation était la suivante : la justice pour laquelle j'ai combattu n'existe pas. Pas sur la route. Nulle part. La règle de droit n'était qu'une farce, rien de plus qu'une illusion. Je mourrais de faim et je mendiais et ensuite je volais. J'ai atteint la frontière de l'État, mais je suis revenu en arrière. Il n'y avait rien pour moi sur cette route. J'ai fixé une lame à l'extrémité du Winfield pour le rendre plus redoutable et appréhendais le jour où j'utiliserais. Quand ce jour est arrivé, je n'ai senti rien de particulier.

Ils m'ont crié tellement de choses. Des noms terribles. Des noms ridicules. L'un qui m'a frappé était « vandale ». Il y avait toujours quelque chose de juriste en moi qui s’en offusquait : pour tous les crimes que j'ai commis, je n'étais pas un vandale. Mais le fantôme et le vandale sonnaient bien à l'oreille : le même attrait qu'avaient les dime novels scandaleusement intitulés, leurs personnages étant tout aussi ridicules. Je ne pourrais pas m'associer au nom, mais je pourrais, peut-être, jouer le rôle. Peut-être, je l'étais déjà.





Munitions compactes Winfield M1873C Munitions blindées
NC : J'ai longtemps considéré Le Fantôme comme une énième invention de Hayden Collins. Pour autant, comme souvent, le destin a fini par montrer le bout de son nez, ou plutôt, dans ce cas précis, son visage tout entier, en faisant référence à « l'Irlandaise ». Plus je découvrais de références interconnectées, plus je m'inquiétais.






Winfield M1873C Vandale Tireur adroit



WINFIELD M1873C VANDALE TIREUR ADROIT (voir également : WINFIELD M1873C VANDALE, FUSILS) porte une lunette montée améliorant ses capacités à distance. Elle augmente la capacité de l'arme à moyenne distance, permettant d'avoir la cible en vue puis la descendre avec une brève rafale.





Lettre, Gus Leroux
Manuscrite, 8,5 x 14 po.
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Peut-être, je suis revenu dans le bayou en comprenant que j'étais encore de chair et de sang. Peut-être, comme le revenant que je sentais être devenu, j'étais incapable de partir vraiment avant que certaines questions étaient réglées. Il n'a pas fallu longtemps à l'Irlandaise pour me trouver parce qu'elle pouvait communier avec les non- vivants, et j'en faisais certainement partie.

Pour mon dernier combat, j'ai choisi une grange avec une centaine de points de tir. Derrière elle, il y avait un étang étendu habité par quelque chose, quelque chose que j'ai vu traîner toutes sortes de créatures sous la surface de fougères. Au premier plan s'étendait un champ que j'ai brûlé et illuminé ensuite de lumières électriques. Une génératrice bourdonnait en bas. Il y avait suffisamment de fioul pour trois nuits. J'avais monté une courte lunette au Winfield qui m'offrait une vision claire de toute la zone. J'ai arpenté la grange pour pouvoir y marcher avec mes yeux fermés et sans émettre un son.

Elle en avait envoyé trois à mes trousses. Toute la nuit, nous nous sommes livrés à un duel à partir la limite des arbres éloignée jusqu'à la grange. Avec mon œil valable, j'ai pu tout juste apercevoir la lueur de leurs canons. Je pense que deux d’entre eux étaient morts à l'aube. L'affrontement s’est alors terminé.

À midi, l'Irlandaise s’est avancée elle-même de la limite des arbres, sa crinière blanche dissimulée sous un chapeau à large bord, portant une cassette en bois. À la voir à travers la lunette, elle paraissait amusée avec une touche d'ironie. J'attendais qu'elle appelle, mais au lieu de cela elle a juste posé la cassette et s'en est allée. Elle a atteint la limite des arbres et puis s'est retournée. Mes yeux sont revenus nerveusement à la cassette dans l'attente d'une explosion. Lorsque j'ai regardé de nouveau une demi-seconde plus tard, elle était partie.

À la tombée du jour, j'ai considéré que la lumière avait diminué suffisamment pour risquer d'examiner la cassette. Plus légère que j'avais pensé, elle portait les lettres gravées « A.H.A. ». J'ai réfléchi pendant longtemps si j'allais l'ouvrir et finalement la curiosité a pris le dessus. Une lettre à l’intérieur. Je l'ai balayée rapidement.

« Après tous nos efforts pour le mettre en sécurité, la mort de ton père nous a été très inopportune. Mais la vengeance serait un engagement excessif de nos ressources limitées. Au lieu de cela, nous t'offrons un gage de paix dans l'espoir qu'il te permettra de mieux régler ta dette. Maintenant, tu peux être des nôtres.

Salutations,
L »

Un beau bras prothétique était joint à la lettre. Je l'ai retournée dans la lumière, je n'avais jamais vu une telle dextérité, telle attention au détail ! Je l'ai posée, l'ai retournée et vu le mot « Fantôme » écrit en lettres minuscules.

Winfield M1876 Centenaire



WINFIELD M1876 CENTENAIRE. (voir également : WINFIELD, FUSILS). Le Winfield M1876 Centenaire fut nommé ainsi, car son lancement eut lieu à l'occasion de l'Exposition universelle de 1876, le premier festival international célébrant le centenaire de l'existence des États-Unis. Que Winfield pouvait-il donc faire de plus américain pour marquer l'occasion que de sortir une variante avec un calibre plus grand de leur fusil à répétition emblématique. Disposant d'un pouvoir d'arrêt bien plus élevé que son prédécesseur, il devint rapidement l'arme de prédilection des chasseurs de gros gibier.





Invité : William Carter
Sujet : Folklore local
Documents uniques. Transcription dactylographiée. 8 x 11 po.
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Nombre de mes célèbres histoires a été créé par mes soins, mais d'autres proviennent d'amis qui me sont chers, narrées près du feu, autour d'un bol de bouillon et d'une flasque de whiskey. La meilleure de ces histoires m'a été racontée au cours d'une nuit comme celle-ci, alors que de fins flocons de neige nous honoraient de leur présence, pour se transformer en gouttes de pluie avant de nous atteindre, nous et les charbons ardents. Bref. Cette histoire appartient à quelqu'un d'autre et elle raconte la traque du dernier chat sauvage.

Deux femmes, Ethil et Jana, m'accompagnaient lors des premières représentations, tandis que nous flânions aux abords de la Côte Est. Cette année-là, je me rappelle notre émerveillement en traversant les forêts de Nouvelle- Angleterre, en visitant New York et Philadelphie et en parcourant la Caroline du Nord et du Sud. Notre périple se poursuivit jusqu’à la fin de l'été, lorsque nous fûmes retenus en Virginie. À Richmond, une dette impayée m'était retombée dessus et je ne pouvais m'en acquitter. Par conséquent, pendant un certain, nous dûmes mettre le spectacle en pause. Certains comprirent, mais beaucoup s'en allèrent et ne revinrent plus jamais.

Ethil et sa sœur Jana firent tout leur possible pour dénicher quelques dollars afin que nous puissions reprendre la route. Leur mère était malade, voyez-vous, et elles se devaient de lui envoyer un peu d'argent chaque mois. Mais la chance avait fini par leur sourire : à Philadelphie, nous nous étions représentés lors de l'Exposition Centenaire. Par ailleurs, M. Winfield nous avait payés pour tirer avec son nouveau modèle de fusil 1876. Elles écrivirent donc à nouveau à son entreprise et une sorte de secrétaire leur offrit un peu d'argent pour parcourir les villes férues de chasse en Virginie afin de promouvoir le fusil.

Je dus donc les quitter à contrecœur pendant un moment. Elles prirent alors la route avec rien de plus que leur bon sens, deux M1876, et leurs célèbres et loyaux revolvers. Elles allèrent de ville en ville, s'enfonçant dans les anciennes charmilles de forêts et de marécages pesants qui, autrefois, avaient formé la première frontière. Bien qu'à présent jalonné de routes et de villes, cet endroit renfermait de nombreux mystères, bien plus anciens que notre jeune pays.





Invité : William Carter
Sujet : Folklore local
Documents uniques. Transcription dactylographiée. 8 x 11 po.
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Ethil et Jana visitèrent toutes les plus grandes villes : Harrisonburg, Lynchburg, Roanoake, etc., en démontrant leurs prouesses au tir. Elles faisaient tournoyer et virevolter leurs Winfield, tirant sur des pièces lancées en l'air, arrachant la queue des pommes et perçant les cœurs de jeux de cartes. Mais elles ne se contentèrent pas de cela pour impressionner la galerie : lorsque la saison le permettait, elles chassaient des ours, des élans et des sangliers. M. Winfield était comblé de joie en voyant les commandes affluer de tout le pays. Il engagea un messager pour leur faire parvenir une lettre, car une occasion toute particulière venait de se présenter.

Au plus profond de la forêt Monongahela, une petite ville du nom de Marlinton s'était fait connaître dans la presse nationale. Marlinton était une ville très ancienne, la première à avoir été fondée à l'ouest des Appalaches par deux hommes : Marlin et Sewell. Peu de temps après avoir bâti la ville, les deux se disputèrent violemment, et l'on raconte que Sewell s'en alla vivre dans le creux d'un sycomore à proximité. Ce devait être un sacré arbre. J'ai du mal à me l'imaginer. Marlin le retrouva peu de temps après, l'assassina et laissa sa dépouille pourrir sur place. La ville prit le nom de Marlin, mais rapidement, la malchance la frappa. Les habitants pensèrent que l'esprit de Sewell les hantait. Ils se mirent donc à déposer des offrandes dans le creux de l'arbre pour l'apaiser et la fortune sourit à nouveau à la ville.

Toutefois, la presse s'était intéressée à Marlinton, car une offrande particulièrement horrible avait été retrouvée dans l'arbre. En temps normal, les gens y déposent un peu de nourriture ou de boisson, rien de trop précieux. Mais ces derniers temps, quelque chose avait commencé à y laisser des offrandes d'un autre genre : des souris ou des oiseaux, par exemple, dont la nuque avait été brisée. Avec le temps, ces présents devinrent plus imposants : des hermines, des furets, des chats, des chèvres et pour finir, un chien. Les blessures dont étaient victimes ces pauvres bêtes furent de plus en plus effroyables : on les retrouvait dépecées, écartelées ou décapitées, leur tête placée au pied de l'arbre.

Il n'en fallut pas plus pour effrayer les habitants. Par conséquent, un jour, un homme se porta volontaire pour surveiller l'arbre et parvint à mettre la main sur le coupable. On ne le revit plus en ville pendant longtemps, et lorsque les gens retournèrent vers l'arbre, ils retrouvèrent son corps plié en deux, inanimé et enfoncé dans le creux de l'arbre. Ses blessures étaient telles que les habitants en conclurent qu'elles ne pouvaient qu'être l'œuvre d'un chat sauvage s'amusant avec sa proie. Ils lancèrent donc un appel à quiconque voudrait les aider à résoudre ce problème.





Munitions moyennes Winfield M1876 Centenaire Munitions empoisonnées
NC : Il semble que les zones rurales et sauvages de notre pays sont excellentes pour développer non seulement les monstres de ces fables, mais aussi les récits des conteurs qui arrivent de partout. Carter semble faire partie de ces derniers, même s'il est possible que ses associés et lui appartenaient souvent aux premiers - les monstres.






Winfield M1876 Centenaire court



WINFIELD M1876 CENTENAIRE COURT (voir également, WINFIELD, FUSILS) La popularité croissante du Winfield M1876 dans tout le pays a attiré une grande diversité d'utilisateurs qui ont voulu des versions plus flexibles de ce fusil. Certains ont considéré qu'un recul plus important était une contrepartie acceptable contre cette flexibilité.





Article du journal New Orleans True Crescent
Auteur : inconnu
Papier journal, 4x 8 in.


Une performance très particulière de la troupe de William Carter. J'avais entendu parler de leurs exploits grâce à mon réseau de relations académiques dans tout le pays, mais rien ne pouvait me préparer au spectacle auquel j'ai assisté ce week-end.

Carter se revendique, et mes amis m'ont dressé le même portrait, être un homme flamboyant et une bête de scène. Pourtant, l'homme que j'ai pu voir semblait très différent de l'artiste fier qui trône sur les affiches collées partout en ville. Lui et ses histoires empestaient la tristesse, et il ne se saisit d'aucune arme pendant son propre spectacle de tire que je pourrais qualifier de publicité mensongère.

Le spectacle en lui-même était banal. Je peux moi-même tirer sur une pièce lancée en l'air (et j'ai vu ce tour fait de nombreuses fois) et la troupe m'a surtout semblé être un groupe d'artistes bas de gamme sans beaucoup de coordination. Disons qu'au moins, ils ont réussi à faire plaisir aux ivrognes et aux enfants du public.

C'est la fin du spectacle qui m'a vraiment estomaqué. Alors que les derniers applaudissements retentissaient bien plus longtemps que mérité, deux hors-la-loi armés jusqu'aux dents ont fait irruption par l'entrée. Ils ont crié le nom de Carter avec plus de violence qu'une balle de fusil. Le silence se fit immédiatement parmi la foule, jusqu'à ce que les deux intrus tirent en l'air, dispersant tous les spectateurs terrifiés.





Munitions moyennes Winfield M1876 Centenaire Munitions dum-dum
NC : Carter était réputé pour transformer les rumeurs en véritables sagas, échangeant des bruits de couloir avec d'autres gens pour rendre ses histoires plus crédibles.

Munitions moyennes Winfield M1876 Centenaire Munitions blindées
NC : Des références au déroulement d'une telle chasse n'ont pas été trouvées directement dans les archives historiques de la zone, même si des histoires similaires parsèment le pays. Cela voudrait-il dire que Carter a maquillé la vérité, ou plutôt qu'il y a une raison pour laquelle cette histoire n'a pas été publiée ?






Winfield M1876 Centenaire Tireur d'élite



WINFIELD M1876 CENTENAIRE TIREUR D'ÉLITE (Voir également, WINFIELD, FUSILS) Après les débuts sensationnels du M1876 Centenaire lors de l'Exposition universelle de 1876, le fusil est très vite devenu un grand favori parmi les chasseurs. Son pouvoir d'arrêt augmenté par rapport aux fusils à répéteurs plus légers le rend idéal pour la chasse au gros gibier. Pour capitaliser sur cet atout, le fusil a ensuite été vendu avec une lunette de chasse préfixée, dans une variante qui s'est révélée encore plus populaire.





Invité : William Carter
Sujet : Folklore local
Documents uniques. Transcription dactylographiée. 8 x 11 po.
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À l'époque, il existait une demi-douzaine d’autres spectacles sur le Far West qui approchaïit la taille du nôtre. Nous étions plus importants que jamais, l'argent ne manquait pas et la compétition était féroce. Les choses ont dégénéré après ça, nous avons perdu beaucoup de bons artistes.

Je vous ai déjà parlé d'Ethil et de Jana. Quant à Jane, eh bien. Nous avions développé un spectacle en duo, elle et moi, et nous l'avons joué pendant un an et un jour. C'était un joli succès. La chose se déroulait comme suit.

On avait inventé une histoire sortie de nulle part : une aventure où Jane me pourchassait pour me remettre dans le droit chemin. On plaçaïit une série d'obstacles à travers lesquels elle me traquaïit, et on se tirait dessus, nous manquant d'un cheveu à chaque fois, mais en explosant les vitres et en perçant les tonneaux d'eau pour les faire fuiter afin de bien montrer à tous qu'on frôlait la mort.

On réalisait même d'autres exploits encore plus impressionnants. Je tirais sur une corde que Jane escaladait, elle faisait s'écrouler des objets sur mon chemin. Ou, alors que je pensais être tiré d'affaire, elle tirait sur l'écrou d'une roue de wagon pour le faire s'effondrer.

Jane avait toujours utilisé un Centenaire. J'imagine que vous connaissez ses antécédents avec cette arme ? Elle y avait attaché une lunette de visée, pour repérer les éclats de lumière et elle s’arrêtait à peine quand l'écho de son coup de feu était suivi d'un crescendo, du fracas et du boum d'un objet qui s'effondre. Elle continuait toujours sa poursuite sans relâche. Ça faisait monter l'adrénaline et le danger de tout cela ravissait la foule.

Pour le clou du spectacle, j'étais finalement piégé, acculé. Je levais alors mon six coups pour tirer une salve finale. Alors que l'audience retenait son souffle, elle n'entendaïit que le déclic vide d'un barillet vide. À l'exception d'un jour et un an après notre toute première performance. J'ai levé mon arme, et Jane a levé son fusil, mais cette fois, aucun bruit de déclic creux n'est venu soulager le public. À la place, s’est élevé le terrible fracas d'un coup de feu, suivi d'un grognement de Jane qui s'effondrait.





Winfield M1876 Centenaire court silencieux



WINFIELD M1876 CENTENAIRE COURT SILENCIEUX. (voir également, WINFIELD, FUSILS) Une fois la taille du fusil réduite, y ajouter un silencieux permet de rendre le Winfield M1876 à la fois dynamique et discret. Il est idéal pour chasser plusieurs créatures dans une petite zone avec rapidité et subtilité, mais il demande une adresse particulière.





Lettre sur papier brut, très usé
Auteur : inconnu
Manuscrit, 8.5 x 14 in.


2 avril 1889

On n'a plus de nourriture. Si je meurs, dites à ma sœur Jo Barnes que je regrette. Je ne l'avais jamais pensé avant de regarder la mort en face, la gorge sèche et l'estomac vide. Si seulement je savais pour quoi je meurs.

Pour tout dire, je participe au spectacle de tir de William Carter. Pendant ma troisième prestation, deux gars qui connaissaient Carter ont débarqué en tirant n'importe où, et on s'est tous mis à l'abri. J'ai pas vu mon partenaire de tir, mais Will dit que s'il est pas là, c'est qu'il est mort. Sérieusement, entre mourir et rester dans cette boîte en métal, je ne sais pas ce qui est mieux. Je ne sais pas trop pourquoi Will avait cette boîte, mais il y avait des fusils Centenaires et un squelette dedans, alors je n'ai pas trop posé de questions. Par contre, j'ai pris le fusil.

Je ne sais pas trop ce qu'on attend. On ne devrait pas risquer trop gros, pourtant : on est trois contre deux. Mais Will m'a dit qu'il m'abattrait si j'osais seulement l'ouvrir. Il a même ajouté un silencieux à son fusil, qu'il puisse me tirer dessus sans trahir sa position.

Je n'ai presque plus d'encre. Je veux savoir ce qui met autant ces deux types en colère pour nous attendre depuis deux nuits entières. On les a entendu faire des rondes juste au-dessus de nous, il y a une heure. Ou trois.

3 avril 1889

Will dit de se préparer à se faire discrets, voir si on peut les avoir par surprise. Cela dit, je retire mes excuses, Jo, espèce de sale voleuse de fond de bidet.





Winfield M1876 Centenaire Trauma



WINFIELD M1876 CENTENAIRE TRAUMA (Voir également, WINFIELD, FUSILS) Alors que la réputation du Winfield M1876 Centenaire grandit rapidement l'année même de son arrivée sur le marché, beaucoup d'amateurs d'armes à feu et de chasseurs découvrirent son potentiel en termes de modifications et d'accessoires. Bien que beaucoup se reposèrent sur des solutions professionnelles telles que les lunettes, d'autres préférèrent des modifications plus artisanales afin de rendre ce fusil polyvalent encore plus efficace dans certaines situations. Cette version du fusil en particulier inclut une crosse renforcée qui rend l'arme aussi lourde et mortelle qu'une masse, la rendant très utile en combat rapproché.





Journal de Candice Rouille
Manuscrit, recouvert de cuir, 4”x 6”


15 juillet 1894

Encore un meurtre étrange, encore une scène de crime sans indice. Je me demande pourquoi on a confié cette affaire à moi et pas à Jack. C'est lui le « Limier » après tout. Mais je ne me laisserais pas abattre pour autant. Ce soi-disant « Éventreur de New York » finira bien par laisser une trace, et je ne le raterai pas.

27 juillet 1894

Jack est venu me voir, aujourd'hui. Il m'a interrogée sur les rapports de l'affaire que je lisais : une femme éventrée avec la colonne vertébrale sectionnée, mais rien qui menait au meurtrier. Je devais avouer que j'étais dans une impasse. Je voyais pourquoi ils l'avaient donnée à la seule femme du bureau. Bande d'enfoirés. Mais Jack m'a soutenue. Il a dit que je méritais mieux qu'une affaire impossible à résoudre, et a parlé d'une enquête dans plusieurs états. Il a refusé de m'en parler plus en détail, jusqu'à ce que j'accepte de venir avec lui. Comme prévu, j'ai dit oui.

Nous devons partir la semaine prochaine à DeSalle en Louisiane, pour enquêter sur une soi-disant association qui trempe dans... beaucoup de choses. J'ai hâte de partir pour prouver que je suis aussi douée, voire meilleure que les autres.

11 août 1894

Jack a disparu. Il a dit qu'il allait au saloon, qu'il devait se vider la tête après la fusillade. Mais j'ai appris aujourd'hui que personne ne l'avait vu au saloon ni ne savait où il était allé. J'ai peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. Mais Hardin n'avait pas l'air inquiet du tout. Il continuait à fixer une pince sur la crosse de sa Centenaire, et il m'a regardée sans trop me voir. Il a dit que nous, les citadins, on allait et on venait. Il se méfie de nous depuis le début, et la disparition de Jack ne fait qu'empirer les choses. Je ne comprends pas. On l'aide sur les affaires qui lui posent problème. C'est de la jalousie que je vois dans ses yeux ? Ou peut-être qu'il sait pourquoi on est là. J'ai l'impression qu'on le saura bien assez tôt.

24 août 1894

Il se passe quelque chose d'horrible à la Prison de l'Île Pélican. Hier, on a entendu des coups de feu sur l'île. J'ai envoyé un télégramme à New York pour demander si je pouvais aller enquêter, mais on m'a ordonné de laisser la police locale gérer ça. Bref, de laisser Hardin s'en occuper. Il a insisté pour que je reste en dehors de tout ça, mais j'ai persisté. Il a vu que je ne lâcherais pas le morceau. Peut-être qu'il a vu quelque chose en moi ou qu'il me fait enfin confiance, parce qu'il m'a donné ce qu'il avait juré ne pas avoir : un contact à l'ACA. J'imagine que je vais devoir continuer l'enquête seule. Je dois enquêter sur cette soi-disant association en profondeur.





Munitions moyennes Winfield M1876 Centenaire Munitions à grande vitesse
NC : Selon le relecteur, Carter n'est pas coutumier d'une telle mélancolie. C'est sans doute pour de faux, comme lors du spectacle et des histoires de Carter.


Fusils à pompe

Caldwell Rival 78



CALDWELL RIVAL 78 (Voir aussi HENRY CALDWELL, FUSILS DE CHASSE, WINFIELD REPEATING ARMS COMPANY) Le Rival a été le premier fusil créé par le célèbre fabricant d'armes de poing Caldwell, arme dont l'appellation constituait un pied de nez peu subtil à son concurrent, la manufacture d'armes longues Winfield. En réaction, Winfield a commencé à travailler sur l'Adversary, une arme de poing en compétition directe avec certaines des armes les plus vendues de chez Caldwell. On prétend que cela aurait débouché sur une rencontre officieuse entre Caldwell et Winfield pour sortir de l'impasse et qu'une poignée de main les aurait mis d'accord pour ne plus marcher sur leurs plates-bandes respectives.

Le Caldwell Rival a été produit entre 1878 et 1889 à près de 23 000 exemplaires. C'est un fusil étudié pour le tir et la chasse au sens large. La position côte à côte de ses deux canons permet le chargement facile d'une large gamme de projectiles, en fonction de la taille et de la nature de la cible. Deux chiens externes, une double détente et le couplage de deux canons de 32 pouces offrent au canon polyvalence et puissance. Le Rival et les fusils de chasse de ce genre ont acquis une certaine notoriété en tant qu’ « armes de diligence », car ils servaient souvent à défendre ce type de véhicule contre des attaques de bandits.





Correspondance, Philip Huff Jones
Dactylographié, original
Non daté


Estimé Dr Huff,

Cette lettre accompagne le nouvel envoi sur lequel nous nous étions mis d'accord. La prochaine livraison suivra bientôt. Je ferais bien de ne pas perdre de temps. En raison d'un problème commercial déplaisant, l'entreprise familiale s'est retrouvée avec un stock de Rival 78 invendables. C'est un fusil de chasse extrêmement performant, d'une grande polyvalence et d'une bonne portée. J'espère que vos gens s'y feront facilement. Sur le terrain, ces armes vous garantiront de pouvoir vous approcher sans crainte de vos cibles. Je dois avouer que c'est avec une grande curiosité que j'attends le moment de les voir fonctionner de mes propres yeux pour la première fois.

Nos ingénieurs continuent à travailler à partir du même concept et je serai peut-être être bientôt en mesure de vous envoyer d'autres variantes expérimentales. Cela me permettrait de tester ces nouveaux produits tout en vous fournissant des armes supplémentaires pour les combats à venir.

Avec mon plus grand respect,

V.C.





Archives, asile de Jackson, Louisiane
Notes manuscrites
Auteur : Inconnu


Nom du patient : Dr Y.R. LeMonnier
Date : 13 mai 1895

Le Dr LeMonnier s'est fait attaquer par un patient de l'asile (William Salter, salle C) au cours d'un examen de routine et a subi des lésions importantes, notamment des abrasions multiples, des lacérations dues aux ongles de WS et des plaies ouvertes. WS s'est libéré de ses liens et a attaqué le Dr LeMonnier en le mordant et en le griffant et, s'emparant d'un crayon laissé sur le bureau, a frappé le Dr LeMonnier à la cuisse, au bras et au cou. La pointe du crayon était enfoncée dans la chair de son cou, mais elle a été retirée avec succès. La salive présente sur les plaies de la morsure était épaisse et de couleur jaunâtre.

LeMonnier reste à l'infirmerie pour observation, car ses blessures se sont infectées, bien que trois heures seulement se soient écoulées depuis l'incident. Il souffre d'une forte fièvre.

Salter a profité du désordre pour disparaître. La police a été prévenue, mais n'a trouvé aucune piste à son ancien domicile. Bon débarras !





Cartouche à fléchettes
NC : Jusqu'à maintenant, il semblerait que nous avons cherché des traces de VC aux mauvais endroits et qu'il se cachait au vu de tous depuis le début : Ce n'est donc pas une surprise que l'apparition de nombreux types inédits de munitions dans les mains des chasseurs a coïncidé avec son arrivée. Ces informations pourraient-elles nous donner de nouvelles pistes ?

Souffle du dragon
NC : Ce sont des preuves supplémentaires que Salter a pu être touché par une infection. D'autres indices sur ce qui est arrivé à LeMonnier pourraient nous en apprendre plus sur cette théorie...






Caldwell Rival 78 Canon scié



CALDWELL RIVAL 78 CANONS SCIES (Voir aussi FUSILS DE CHASSE) A l'arrêt de la production du Caldwell Rival, la société Caldwell a commencé à examiner quels éléments hérités de sa conception pourraient s'avérer utiles pour le développement d'armes futures. Le 78 canons sciés semble avoir été le fruit d'expériences menées par les ingénieurs de la compagnie avec ce type de fusil de chasse modifié. Une grande quantité de Rival Caldwell sciés, plus communément connu sous le nom de Caldwell Rival Canons sciés, ont été découverts dans les entrepôts de l'usine de nombreuses années plus tard et, étrangement, dans une grange près de Jackson en Louisiane. Quelle que soit la raison de sa création, le Caldwell Canons sciés a connu, sur le plan pratique, un succès mitigé : bien que puissant, le tir se disperse rapidement, ce qui en réduit les dégâts potentiels et la précision, ainsi que la portée. Son principal avantage réside dans sa taille ; il peut être porté en supplément du poids d'autres armes, car son encombrement relatif est comparable à celui d'un pistolet.





Correspondance, Philip Huff Jones
Dactylographié, original


30 mai 1895

Très honorable Dr Huff,

La conviction de votre amitié et votre dévouement à cette cause me touchent. Cette cargaison de canons sciés sera la dernière, dès que j'aurai quitté la maison familiale et le service de mon père, afin de rejoindre nos frères de lutte, comme vous les avez si judicieusement nommés. J'avais espéré convaincre mon père de la justesse de ce combat, mais, comme à son habitude, son intérêt est tourné vers bien autre chose. Soit son obsession professionnelle lui a apporté le succès, mais à quel prix ? Mais loin de moi l'intention de me répandre sur des affaires personnelles.

J'ai été navré d'apprendre la récente tournure prise par les événements et, en particulier, la nouvelle de votre perte. J'espère que votre blessure n'interférera pas avec votre travail.

Le mauvais fonctionnement des cartouches me laisse profondément perplexe. Nos propres essais ont montré que les versions initiales de ces munitions étaient fiables. Je ne peux que subodorer que la cargaison que je vous ai fait parvenir ait été détériorée au cours du transport. Peut-être en raison de la chaleur, du froid ou des mouvements de la diligence sur des voies cahoteuses. Je n'en aurai pas la certitude tant que nous n'aurons pas effectué d'autres tests et je n'ai aucun soutien de la part ni des ingénieurs ni de mon père. Bien que tragique, l'incident confirme à quel point cette arme pourrait être efficace, avec les essais et les précautions nécessaires. Je ne peux me faire à l'idée qu'il n'y ait aucun avenir pour elle. Je continuerai à en retravailler le concept, car je pense qu'une telle capacité de dispersion serait d'un grand secours contre les créatures que vous avez décrites, et comme votre expérience des quatre nuits passées l'a prouvé.

Avec le plus grand respect,
V.C.





Penny Shot
NC : Le Dr LeMonnier, d'après ce que j'ai entendu, semblait être un homme bon. Mais, quel genre d'homme bon pourrait supporter d'assister de telles choses ? Monroe parlait souvent de lui, a-t-on dit, mais il parlait de son silence et de sa passivité. C'était d'ailleurs peut-être plus troublant que les attitudes sadiques de Huff, lui-même ?

Cartouche
NC : William n'eut plus de contact avec l'extérieur une fois admis. C'est pourtant son attaque contre le Dr LeMonnier qui le mit dans un état aussi critique, état dont nous connaissons tous la cause. Salter était-il sous l'influence du Sculpteur ? Ou bien ces notes expliquent-elles à tort la cause de l'affliction de LeMonnier ? Je réfléchis sans arrêt, mais impossible d'atteindre la vérité.

Crown & King Auto-5



CROWN & KING AUTO-5 (Voir aussi FUSILS DE CHASSE, ARMES A FEU AUTOMATIQUE) Le Crown & King Auto-5 était une arme à feu révolutionnaire, le premier fusil de chasse semi-automatique. Conçu par l'illustre John Moses Crown, il marque le début d'une gamme de fusils de chasse très novateurs. Concluant une période d'accélération du développement technologique des armes à feu, ces armes ont jeté les bases du siècle à venir. Crown était lui-même devenu un pionnier dans ce domaine, après avoir inventé un fusil de chasse à levier quelques années plus tôt ; à partir de cette technologie, il a développé un fusil à pompe, puis finalement le Crown & King Auto-5. « King » fait référence à un mystérieux collaborateur. Dotée d'un magasin tubulaire de cinq cartouches, cette arme marque une innovation cruciale en raison de la conception de sa pompe à retour. Dans la pratique, le canon est monté sur un ressort. L'effet consécutif au recul active le ressort, qui entraîne à son tour le verrou, éjecte la cartouche usée et fait passer une nouvelle cartouche dans la chambre de l'arme. Vous pouvez tirer aussi vite que vous pouvez presser la détente.





Journal de Charlie Salter
Mauvais état, 10" x 8"
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10 juin

Il y a de nombreuses années, j'ai voyagé avec un homme du nom de Moïse. On était sur la piste de quelque chose. On parlait d'un oiseau-tonnerre. D'Ogden à Eureka, nous avons chevauché dans son ombre à travers plaines dorées et montagnes sombres. Nous avons failli l'avoir sur les rives du grand Pacifique, lorsque les vents ont tourné. Nous l'avons vu s'envoler dans les alizés, au-dessus de l'azur de l'océan, disparaissant avec le crépuscule, le soleil fondant à l'horizon.

Quand Moïse et moi nous nous sommes rencontrés, on ne s'est pas vraiment entendus. L'idée que je le rejoigne, lui et ses frères, ne lui plaisait pas. Mais, à la fin de la chasse, nous avions appris à nous connaître. Il était censé avoir été armurier de profession. Mais c'était aussi un génie et un poète à sa façon.

Tout au long de nos chevauchées, il me parlait jour et nuit d'armes à feu : action, verrou, levier, mécanisme, friction, balistique. Il était capable de concevoir des armes pour tuer aussi naturellement que d'autres écrivent pour vivre.

J'ai pensé à lui aujourd'hui quand Yuri nous a montré un fusil de chasse. Tout neuf, l'Auto-5. Il a dit que c'était un semi-automatique. On peut tirer une fois et il chambre automatiquement une nouvelle cartouche. C'était ce dont Moïse et ses frères avaient toujours rêvé durant ce long voyage.

Tête brûlée par excellence, Bill s'est moqué de l'idée. Il a dit que c'était de l'escroquerie, comme ce magasin « éternel » que j'avais acheté l'année précédente.

Il a glissé quelques balles dans l'Auto-5, a tiré le premier coup de feu dans le plafond, prétendant qu'il n'y avait aucun moyen de tirer le second automatiquement. Yuri l'a prévenu de ne pointer ce truc vers personne. Bill avait trop bu de bourbon, il a pris ça comme un défi. Il était joueur à l'excès. Lee, Martin et moi, on s'est mis à rire. Il a pointé le fusil vers Yuri, qui a fait un bond en arrière. J'ai bien cru qu'il allait le tuer à ce moment-là, mais, au dernier moment, il a relevé le canon et fait tomber un bout de plâtre du plafond.





Journal de Charlie Salter
Mauvais état, 10" x 8"
2/4


11 juin

Le matin, on avait fini de cuver notre cuite. Bill était introuvable. On est revenus pour conclure l'affaire avec Yuri. C'était clair que nous voulions tous lui prendre un Auto-5. Pour sûr que l'arme avait un sacré recul, mais on ne pouvait rien y faire. Les avantages compensaient largement les inconvénients.

Mais le prix que Yuri en voulait était trop élevé. On a essayé de le marchander, mais il a été intraitable. Martin a eu la bonne idée de lui dire où nous allions. Les rumeurs voulaient qu'on y trouve des chasseurs en pagaille, des gâchettes faciles, tous riches et à la recherche de puissance de feu. On lui a dit qu'on l'emmènerait avec nous, qu'on le rancarderait avec nos contacts. Je lui ai promis qu'il pourrait vendre ses merveilles aussi vite qu'on les fabriquait. Il a accepté.

Après qu'on s'est serré la paluche, on a compris que Bill s'était fait arrêter par le shérif à cause d'un vieux mandat d'arrêt toujours valable. Pas d'honneur chez les voleurs, on est donc partis tous les quatre.

Je l'ignorais complètement, mais Yuri semblait avoir un don étrange pour les armes à feu et ferait sûrement un ami des plus utiles. Au moins ses intentions étaient claires : le profit. Martin a toujours été le plus malin, car il nous a déjà tirés plus d'une fois du pétrin. Sans doute que c'est le sens du défi qui le poussait à aller vers le Sud, l'espoir de trouver enfin une situation dont il ne pourrait pas se dépêtrer. Lee, je devrais garder un oeil sur lui. C'était impossible de savoir ce qu'il avait en tête.

Et qu'est-ce que je voulais ? Ça faisait une paye que je n'étais pas rentré chez moi, et ma maison, c'était là où nos pas nous guidaient. En regardant défiler la campagne par la fenêtre du train, j'ai réalisé à quel point j'étais un patriote au fond de moi.

Mais rentrer ne suffisait pas. Je devais trouver Will. Je n'avais pensé à rien d'autre depuis l'arrivée du télégramme.

Je pensais qu'en le quittant, il serait à l'abri de moi, de ce que j'étais devenu, mais on disait que tout finissait par rentrer au bercail.





Special ammunition


Munitions fusil de chasse Crown & King Auto-5 Munitions Penny Shot
NC : Le gang de Charlie était de ceux que l'or obsède. I] semblerait qu'à l'époque, il eut été difficile de s'enrichir. Par conséquent, quelle qu'ait été la violence de cette ruée vers l'or, avaient-ils vraiment d'autres choix ?

Munitions fusil de chasse Crown & King Auto-5 Cartouche
NC : Si Charlie Salter était revenu plus tôt, avant que son frère ne soit parti depuis si longtemps, que se serait-il passé ? La corruption affectant William était pour le moins contagieuse. Si Charlie l'avait propagée dans un autre État, cette calamité aurait pu se répandre dans tout le pays.

Munitions fusil de chasse Crown & King Auto-5 Cartouche à fléchettes
NC : Que se serait-il passé en Louisiane si Yuri avait été appâté par autre chose que l'argent ? Ce fusil à pompe a eu un grand rôle dans la gestion de la Corruption. Quoi d'autre aurait pu naître de son habileté avec les armes ?

Romero 77



ROMERO 77 (Voir aussi FUSILS DE CHASSE) La société Romero Arms &Tool Co. a été fondée en 1853 par Eugene Romero. Elle a développé une gamme d'outils en acier et un modèle de revolver à bascule. Cependant, l'implication de cette société dans le secteur des armes à feu a diminué après la Guerre civile, se concluant par la fermeture de sa branche dédiée à l'armement. Eugene Romero est décédé en 1871, laissant l'entreprise aux mains de son fils, Custer Romero. A la suite de la crise bancaire de 1873, Romero était en quête de nouveaux marchés industriels à explorer.

Romero Arms a rouvert en 1877. John Harrison, frère benjamin d'un des fondateurs de la célèbre Oliver Harrison &Roberts Firearms, y a considérablement investi. Trop heureux de travailler avec Custer Romero, John Harrison a couché sur le papier les premiers schémas d'une nouvelle gamme de fusils de chasse dédiés au tir de compétition, à commencer par le Romero 79, nommé ainsi en référence à l'année de son introduction sur le marché. Quatre versions améliorées ont suivi : le 83 en 1883, le 84 en 1884, le 85 en 1885 et, plus curieusement, le 77 en 1886, ce qui a toujours entretenu une certaine confusion.

Sa santé déclinant, Harrison a conçu son ultime modèle. Le Romero 77 est entré en production un an après sa mort et a été nommé par rapport à l'année de fondation de l'entreprise. Le Romero 77 est devenu extrêmement populaire, l'un des fusils de chasse sportifs les plus réputés parmi ceux qui étaient disponibles à l'époque.





Journal de Daniel Glanton
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ler mai

Je ne l'ai pas remarqué alors qu'il se tenait penché au-dessus de moi, absorbé par mon travail autant que je l'étais. La poussière de métal a volé sur mes genoux quand je me suis attaqué à l'échancrure du côté canon. Ma lime a glissé et j'ai levé le regard avant de l'apercevoir là, debout.

Il m'a demandé ce que je faisais et je lui ai dit que j'enlevais la platine du Romero... Il m'a demandé pourquoi, et j'en suis resté muet. Il n'avait pas l'air d'un homme de loi, mais je ne me sentais pas prêt pour expliquer que c'était la propriété d'un mort.

Il n'est pas parti et est resté là sans rien faire, avant que je lui annonce que c'était volé. Il a rétorqué qu'aucun policier jusqu'à Marfa ne saurait faire la différence entre deux fusils grâce à leur platine, mais que, par contre, en avoir une complètement limée me ferait facilement repérer. J'ai admis ne pas avoir réfléchi à la question; il s'en était rendu compte. Je n'ai pas pu m'empêcher d'y lire une pointe d'humiliation.

Il m'a pris l'arme des mains. Il a défait le verrou de la charnière, puis a fait craquer le boîtier de culasse en retirant le canon. Il l'a retourné et m'a placé la partie arrière sous les yeux. Faire des jobs « sales » n'était pas une

excuse pour faire le boulot salement, a-t-il dit, pointant du doigt la deuxième platine qui y était logée.

Je lui ai emboîté le pas sur la route. Il m'a demandé ce que je faisais. Je lui ai dit que j'étais chasseur, tout comme lui. Je lui ai désigné le Romero... Il a dit que c'était plutôt une arme pour tireur sportif.

Je lui ai répondu sans hésiter qu'aucun sport ne valait la chasse.





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5 mai

Nous avons quitté la route et traversé la campagne.

Jusqu'à hier, je n'avais pas compris ce que nous chassions. L'homme s'est arrêté à midi et a annoncé que nous camperions ici. Le lendemain matin, nous passerions aux choses sérieuses, a-t-il expliqué en se signant.

Il s'est installé et m'a envoyé chercher quelque chose pour le dîner, puis m'a demandé de lui ramener du séneçon, du micocoulier et de l'herbe du diable. Je suis tombé sur une famille de lapins des marais. Ils sont si bêtes, on tire sur l'un d'eux et ils disparaissent tous dans leur terrier. Mais il suffit d'attendre une heure, et ils reviennent. J'en ai eu quatre avec le Romero.

Le soir, à mon retour, l'homme m'attendait muni d'un mortier et d'un pilon. Il m'a demandé de cuisiner et s'est mis à écraser les plantes que j'avais avec moi. Je pensais que c'était pour l'assaisonnement, mais il les a en fait mélangées dans une fiole d'acier placée sur les braises.

Après avoir mangé, il l'a tirée du feu avec une pince et a soigneusement versé le liquide rouge chaud dans une seringue. Il coulait comme de la mélasse. Il a déclaré que je devais prendre ça. J'ai refusé, je détestais les médecins. Il m'a conseillé de voir ça comme un vaccin contre la rage ; si je ne le prenais pas, ce ne serait pas la rage qui aurait ma peau. J'ai senti qu'il était on ne peut plus sérieux.

Ce matin, j'ai vomi des bouts de lapin des marais. L'homme a dit qu'on pouvait se mettre en chasse.

Nous avons continué notre chemin. Les bois ont laissé la place à des taillis, les environs sont devenus moins accidentés et plus humides. Bientôt, j'ai passé des restes d'embarcations en pataugeant dans l'eau, de vieux filets à poissons couvraient les berges. D'antiques remises tombaient en ruine, des huttes étaient à demi effondrées sur leurs pilotis.





Romero 77 Canon scié



ROMERO 77 CANON SCIE (Voir aussi FUSILS CANON SCIE) Le caractère pratique du Romero 77 - un seul canon et aucun magasin ni mécanisme de rechargement - le rend très simple à modifier. Le changement le plus courant est un canon raccourci. Ceci offre de nombreux avantages, et notamment une plus grande mobilité et une meilleure maniabilité, particulièrement avantageuse en zones boisées et urbaines. Le principal inconvénient tient à la disparition du choke, ce qui nuit à sa précision à distance. Il y a également un bénéfice psychologique à une telle variante : ce n'est pas par hasard que les fusils à canon scié sont redoutés.





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30 mai

Père ne m'aurait jamais pardonné d'avoir perdu son vieux fusil. Autrefois, il était en belle place au-dessus de la cheminée, bien qu'il n'y fasse plus vraiment attention. Je l'ai laissé quand nous nous sommes échappés de la grange en flammes pendant que l'Araignée dépecçait les chasseurs de New York.

L'homme sans nom a ouvert la voie dans les ténèbres, avançant d'un pas assuré à travers les massettes. On n'était jamais sûr de personne, râlait-il, les gens du coin venaient de partout, avec leurs croyances religieuses, leurs pactes de sang et leurs obligations, et tout le monde courait derrière la même chose, la raison importait peu, vu qu'il n'y en avait pas assez pour tout le monde.

Je lui ai répété ce que mon père disait : il fallait toujours s'en remettre à la providence. Il a grogné.

Nous avons marché toute la nuit et avons fini par quitter la zone. Nous avons trouvé une église abandonnée, qui ferait l'affaire pour se cacher et se reposer. En cherchant quelque chose à manger, j'ai déniché un fusil de chasse Romero 77 dans la nef. J'ai répété la maxime de père, la ponctuant de quelques blasphèmes. L'homme a maugréé et dit que ça n'avait rien de surprenant : les pasteurs avaient eux aussi besoin de protection, même s'ils n'étaient pas reconnus pour leur goût des armes à feu.

Nous nous sommes réveillés alors que l'obscurité revenait. Nous y retournions, a assuré l'homme. Il avait sectionné le Romero, dont la taille avait diminué de moitié. Le combat rapproché, ça valait toujours mieux, a-t-il ajouté.

Je ne voulais pas y retourner, nous étions affaiblis et moins bien équipés. Mais il n'aurait servi à rien d'en discuter avec l'homme. Quelque chose en lui s'était brisé dans la grange en feu.

J'ai tiré quelques balles dans la cour pour tester le canon scié. Ça ferait l'affaire. Pour le dernier tir, j'ai visé la cloche de la tour, qui pendait à une corde pourrie, avec une seule main. Le coup de feu a fait reculer mon bras, qui m'a alors heurté la tête. La cloche a sonnaillé plus qu'elle n'a retenti, alors que l'écho de la détonation diminuait avant de s'éteindre. La dispersion du coup de feu avait sectionné la corde. La cloche s'était fracassée sur le sol. L'homme s'est alors dirigé vers les arbres en secouant la tête.





Munitions fusil de chasse Romero 77 Fusée éclairante
NC : Un jeune fermier ordinaire transformé en monstre, une histoire comme il en existe tant. Pour autant, celle-ci narre une transformation particulièrement monstrueuse, digne d'être conservée. Conservée, mais peut-être dissimulée, sur l'étagère poussiéreuse d'une quelconque archive oubliée.

Munitions fusil de chasse Romero 77 Souffle du dragon
NC : On m'a un jour suggéré que l'arme de Lynch aurait été Glanton. Une théorie farfelue, mais née de l'horreur de son personnage, dans le but de le rationaliser et de le sonder. Une théorie parmi tant d'autres, cependant.






Romero 77 Talion



ROMERO 77 TALION (Voir aussi ROMERO 77, MODIFICATIONS DE CAMPAGNE) Le Romero 77 était surtout un fusil de sportif. L'une de ses principales qualités était son canon léger. Bien qu'adapté à la chasse, où les réflexes rapides et la précision sont nécessaires, le canon n'est plus du tout pratique pour frapper un adversaire en mêlée. Les modifications apportées à ces armes renforcent souvent la crosse du fusil de chasse, qui est la partie la plus robuste. En plus de cette modification, certains exemplaires comprennent aussi des lames supplémentaires, ajoutées à l'arrière de l'arme. Cela en fait une combinaison particulièrement redoutable.





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ler juin

Je n'arrête pas de rêver de ma première rencontre avec l'homme. Mes songes commençaient toujours par une question de sa part : est-ce que je savais ce qu'on chassait ici, a-t-il demandé en ouvrant une boîte de haricots avec une grande lame, les restes d'une baïonnette.

Mais j'avais faim et j'ai regardé les haricots sans faire attention. Il a été obligé de se répéter, ce qui l'a agacé. Le rêve continuait.

Je lui ai répondu que j'ignorais ce qu'on chassait. Il a remarqué que ce serait préférable, mais, s'il y avait une seule chose à savoir, c'était de se battre. Je lui ai répondu que j'avais l'habitude de chahuter avec mes frères plus âgés ; ils étaient plus forts, mais j'avais dû apprendre à lutter à la déloyale. Il a ri et m'a dit qu'il n'y avait pas de cour de récréation ici et que ma mère ne viendrait pas me tirer l'oreille si je me faisais battre.

Cela m'a énervé et j'ai fini par lui parler du garçon l'été dernier, de la raison pour laquelle je ne pouvais plus rentrer chez moi. Je n'avais jamais eu l'intention d'en parler à quelqu'un.

Plus tard, nous avons fait halte près d'un ruisseau qui bruissait, ce qui m'a fait penser au garçon et à la source d'eau vive où nous avions l'habitude d'aller boire, lorsque nous nous éloignions de la ferme.

L'homme, qui ne m'avait toujours pas dit son nom, a pris mon Romero et l'a balancé comme une batte. Puis il a expliqué qu'il y aurait des occasions où je n'aurais pas le temps de recharger et que je devrais mieux l'utiliser comme un bâton. Je m'y suis entraîné et il m'a montré comment m'améliorer. Puis l'homme a remarqué que l'eau du ruisseau avait cessé de bruisser.

Nous avons remonté son lit jusqu'à ce que nous arrivions à la cause du blocage, un cadavre. L'eau accumulée derrière lui avait créé une flaque. Il était fraîchement mort.

L'homme a vérifié le corps et m'a dit de me ressaisir. Je me suis donc légèrement écarté et j'ai attendu. Quand il m'a rappelé, il m'a tendu une vieille lame rouillée. Il a suggéré de poser ça sur la crosse de mon arme pour lui donner du mordant.

Il est reparti, et je n'ai pas pu m'empêcher de jeter à nouveau un coup d'œil au corps. Son cœur avait été arraché. C'est en général le moment où je me réveillais.





Munitions fusil de chasse Romero 77 Munitions Penny Shot
NC : Vol, mutilation, fratricide, cannibalisme : il n'avait rien laissé au hasard, comme on a pu le remarquer. On suppose qu'il y avait une plus grande partie du Sculpteur en Glanton qu'en d'autres.






Romero 77 Hachette



ROMERO 77 HACHETTE (Voir, ROMERO 77 CANON SCIE, MODIFICATIONS DE CAMPAGNE) Le Romero 77 est non seulement pratique, mais aussi robuste. Une fois raccourcie, cependant, l'arme manque d'arguments en combat rapproché. Pour pallier cela, peut-être à tort, certains propriétaires ajoutent une lame de hachette sur le canon de l'arme. Cette variante est agrémentée d'une crosse plus grande, ce qui équilibre le poids tout en procurant une plus grande surface de préhension.





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le 2 juin

Toujours aucun signe de l'Araignée. Notre chasse de ce matin nous a fait croiser deux chasseurs de l'Utah, c'étaient des pieds tendres. Je les ai tués tous les deux.

Hier soir, l'homme m'a remis sa hachette et m'a demandé de couper du bois. J'ai frappé plusieurs fois dans le vide avec, puis sur un tronc d'arbre. Il pleuvait des feuilles mortes. J'ai fait quelques moulinets autour du Romero.

Qu'est-ce qu'il en pensait, lui ai-je demandé ils faisaient à peu près la même taille. Il n'a pas détaché ses yeux du foyer. Après la coupe du bois, j'ai commencé à creuser le manche de la hachette au couteau. J'ai fini par réaliser que je pouvais juste tapoter et détacher la lame. L'homme a relevé les yeux. Ça allait faire huit ans qu'il avait cette hachette, a-il protesté.

Ce matin, j'ai fixé la lame de la hachette au Romero. J'ai bricolé l'ancien manche que j'ai inséré à la place de la vieille crosse. C'est bon de travailler à la lumière du matin. L'homme a réchauffé le reste de haricots. Après le

petit-déjeuner, j'ai dispersé les cendres du foyer d'un coup de pied. Nous nous sommes enfoncés dans les bois. J'ai défriché les branches basses avec mon Romero amélioré, laissant un tapis de brindilles dans notre sillage.

Je lui ai demandé s'il croyait qu'on allait trouver l'Araignée aujourd'hui. Il a grommelé quelque chose ; c'était bien possible. J'ai assuré que ça avait peu d'importance tant qu'on s'amusait autant.

C'est alors que nous sommes tombés sur des chasseurs. Ils semblaient pieux, accomplissant leur mission au nom du Seigneur. L'homme voulait les laisser tranquilles, mais j'avais une furieuse envie d'essayer la hachette. Au bout d'un moment, ils ont remarqué notre présence et ont ouvert Le feu.

Je les ai chargés, j'ai abattu le premier avec le Romero et me suis débarrassé du second d'un coup de hachette dans le cou. Le sang a éclaboussé ma chemise blanche. J'ai frappé et refrappé, chaque traînée rougissait un peu plus la chemise.





Romero 77 Alamo



ROMERO 77 ALAMO. (Voir également ROMERO 77, FUSILS DE CHASSE, ACCESSOIRES) La conception assez simple du Romero 77 le rend idéal pour y effectuer des modifications et y ajouter des accessoires expérimentaux. Même s'il était célèbre pour sa puissance, qui lui permettait d'abattre une cible à courte portée d'un seul coup, il a rapidement été surpassé par des fusils plus modernes. Mais pour le fabricant d'armes Frederik Alamo, c'était une opportunité à saisir. Il a conçu un appareil encastrable sur n'importe quel fusil à canon simple basculant, pour le transformer en arme à répétition. L'appareil en question, nommé d'après lui-même, est une chambre de transfert et une chambre de magasin qui peuvent respectivement contenir une et trois cartouches. Une cartouche supplémentaire peut être logée dans la chambre du fusil. Quand son ou sa propriétaire casse le canon pour éjecter la cartouche utilisée, un ressort est activé pour déplacer latéralement la chambre de transfert et insérer la nouvelle cartouche dans le canon. L'appareil se remet en position initiale quand on referme le canon, permettant de le recharger en un seul geste.





Archives, Prison de l'Île Pélican
Notes manuscrites
L'écriture correspond à celle de Solomon Jabez


Date : 20 août 1894

Découvertes sur le prisonnier n°47 « Ernst »:

C'est un des plus jeunes prisonniers de l'établissement, condamné à sept ans pour vol. Les documents du tribunal indiquent qu'il détournait de l'argent à son ancien employeur et comptait fuir avec le fils de son patron en temps voulu. Pour une raison inconnue, il a préféré endosser toute la responsabilité et a été le seul à être condamné.

La nuit dernière, j'observais les prisonniers pendant ma tournée. La plupart sont brisés, et beaucoup se terrent dans leur cellule en m'entendant approcher. Mais pas le n°47. Il semblerait qu'il a encore assez de ressources pour se rebiffer et faire preuve de défiance. Tant mieux, je commençais à m'ennuyer. Il sera envoyé dans la cave dès demain.

Date : 21 août 1894

On manque de temps pour répondre à la demande de Huff, l'entraînement a donc dû commencer rapidement. Certains gardes ont l'air de s'intéresser à l'idée de faire quelqu'un muni d'accessoires. De rajouts.. D'améliorations ? Un homme équipé d'une lame ou d'une arme à feu, toujours prêt à combattre. J'ai proposé de faire participer le n°47 à ces expériences.

Smith a demandé l'autorisation de trancher un des bras lui-même et je la lui ai volontiers accordée. Après avoir injecté trois doses de laudanum au n°47, deux autres gardes ont tenté d'attacher le bras du n°47 au mur. Le n°47 s'est débattu comme un beau diable, ruant et frappant tout ce qu'il pouvait. Smith n'a pas pu s'approcher avec la scie. C'est là qu'il a perdu patience. Il l'a menacé de son nouveau jouet, un fusil équipé d'un système de recharge étrange. Je dois admettre avoir été impressionné par la vitesse avec laquelle Smith a rechargé son arme après avoir tiré sur le bras. Smith nous en avait parlé en long, en large et en travers. Après le troisième tir, le n°47 s'est évanoui, terrassé par le choc, séparé de son bras. Il sera emmené dans l'aile médicale pour être soigné. Ils lui grefferont un mécanisme pour pouvoir remplacer son membre.

Il pourra se reposer dans sa cellule, cette nuit. L'entraînement commencera dès demain.





Munitions fusil de chasse Romero 77 Cartouche
NC : En vérité, Glanton n'a jamais été très important. Ce qui frappa chacun, c'était surtout d'imaginer un jeune homme ordinaire effectuer de telles actions sordides. Son journal référençant sa descente aux enfers a servi de base pour sa notoriété. Ah ! Même moi je dois me contredire sans arrêt.

Specter 1882


SPECTER 1882 (Voir, FUSILS DE CHASSE, SPECTER ARMS CO) Ce Specter a été le tout premier fusil de chasse à pompe à chargement par le dessous. Il n'a pas été surnommé d'après une supposée discrétion, comme on pourrait le penser, mais d'après le nom de son inventeur. Marlin Specter était un ingénieur et un touche-à-tout à succès. Il faut mettre à son crédit les inventions du premier tour automatique, d'une machine à coudre révolutionnaire et d'un chariot à vapeur. Mais au fond sa première passion a toujours été les armes à feu, ayant entamé sa carrière chez Caldwell. Son succès en matière de fusils à répétition l'a poussé à créer la Specter Repeating Rifle Co. renommé ensuite la Specter Arms Company en 1882, qui produisit le fusil de chasse Specter.

Fusil de chasse très populaire, le Specter 1882 a été fabriqué entre 1882 et 1890. Il utilise un mécanisme coulissant qui charge les projectiles à partir d'un magasin tubulaire. La pompe retire une cartouche du magasin et l'insère dans la chambre. Les douilles sont éjectées par le haut du boîtier de culasse. Recharger les cartouches tant que le magasin n'est pas entièrement vide peut s'avérer difficile ; dans l'idéal, les cinq coups doivent être tirés en totalité avant de recharger. Comme le canon n'a pas de rainures, sa précision n'est pas à la hauteur, sa portée moyenne et son recul sont importants.





Journal de William Salter
Abîmé par l'eau ; reconstitué par l'archiviste
Papier non ligné, 3" x 5"
2/10


Ça devait être en juin encore. A la fin juin. Je ne sais plus exactement. Je suis dans cette cahute depuis au moins deux semaines. Je perds facilement la notion du temps. Quand ai-je quitté l'asile ? J'ai commis l'erreur de lire d'autres papiers de Huff.

J'aurais dû les brûler. Les cauchemars arrivent pendant la journée maintenant. Des cauchemars à propos de ce que j'ai lu. Des cauchemars à propos de ce que j'ai vu. À propos de ce que Huff m'a injecté. J'ai trouvé mon dossier personnel et me suis à peine reconnu dans ce qui y était décrit : humeur dysphorique, agressivité, comportement mégalomane, violent. Ils prétendent même connaître l'état de mes relations familiales !

Des mensonges. S'ils ne connaissaient ne serait-ce qu'une once de vérité sur ma famille, ils trembleraient de peur, la peur que Charlie apprenne que j'étais interné. Je suis triste de penser à tous ces mensonges assénés dans ces rapports médicaux. De quoi auraient-ils été capables si je ne m'étais pas enfui ?

Oui, j'admets qu'il y a eu des crises. Je regrette d'avoir hurlé encore et encore, mais cela ne fait pas de moi quelqu'un de mauvais, de violent ou de fou. Je suis l'héritier d'une FORTUNE ! Je lève une armée pour terrasser les forces des Ténèbres ! Comment des foutus toubibs pourraient être au courant de tout ça ? Je suis toujours en colère. Ça se voit sur mon visage comme le fait aussi la boisson. Marcher devrait me remettre d'aplomb. Et après, retour au travail. Concentre-toi, Salter, CONCENTRE-TOI. ws





Journal de William Salter
Abîmé par l'eau ; reconstitué par l'archiviste
Papier non ligné, 3" x 5"
3/10


M. Trevors a refusé de me vendre des munitions à crédit ! Il est énervant, mais ce n'est pas un idiot ; et j'avoue qu'il avait raison : je n'avais pas l'intention de revenir payer ma facture. Mais je connais un moyen de gagner de l'argent rapidement et, dans ma situation désespérée, je suis retombé dans ce que je sais le mieux faire. Qu'importe que le ciel ou que l'enfer m'attende ! Les portes de la Géhenne s'ouvrent sur le monde à présent, elles y vomissent leurs déjections porteuses d'infection à la face des pécheurs comme à celle des saints.

Il me semble avoir gravement offensé Trevors, tant par mon allure que par l'emportement de ma réponse. Et quand je suis revenu avec les fonds nécessaires, il m'a même repoussé. Peut-être soupçonne-t-il que mon brusque revirement de fortune n'ait rien de bien honorable. C'est peut-être un lutin à peau d'elfe. Je suppose que seule sa femme doit le savoir.

Sans autre recours, j'ai utilisé mes derniers fonds pour passer une commande chez Roebuck pour les munitions nécessaires. Cela va me prendre un peu de temps, mais je m'y connais en assemblage du Specter. Et puis avec rien d'autre à faire qu'attendre, mon esprit commence à vagabonder. Je rêve de balles pénétrant des chairs. Dans ces songes éveillés, je ne chasse pas une créature, mais bel et bien Philip Huff ! ws





Munitions fusil de chasse Specter 1882 Cartouche à fléchettes
NC : La transformation de Salter fut l'une des plus lentes. L'on suppose que cela est dû au fait qu'il a vécu longtemps dans la zone, ce qui a pu lui conférer une sorte d'immunité. Notons que l'immunité a permis de repousser le processus de quelques semaines, mais l'issue restait inévitable.






Specter 1882 Compact



SPECTER 1882 COMPACT (Voir aussi FUSILS A CANON SCIES) Après son seul contrat conclu avec l'armée américaine, Merlin Specter a suivi d'autres voies pour rentabiliser son invention. Conscient de la popularité des canons sciés, autant sur le marché que parmi les forces de l'ordre de villes en pleine croissance, il a planché sur une adaptation compacte du Specter 1882. A l'origine, l'idée de raccourcir la pompe avait également été envisagée, mais cela s'est finalement avéré irréalisable. Au lieu de cela, le canon et la crosse ont respectivement été raccourci et retirée. Les essais suivants ont montré que l'opération était malavisée, à moins de renforcer l'assise de l'arme contre l'épaule. Pour compenser cela, les concepteurs ont sorti cette arme à feu accompagnée d'une poignée avant.





Journal de William Salter
Abîmé par l'eau ; reconstitué par l'archiviste
Papier non ligné, 3" x 5"
4/10


juin ?

L'odeur du marais prend à la gorge. Encore des cauchemars, et un véritable enfer autour dès que j'ouvre les yeux. J'ai d'abord remarqué Trevors qui rentrait. Ça sentait la chair en décomposition, et les gens farfouillaient dans des sacs de viande sanglante, pourrissant déjà, déjà pourrie. J'ai marché dans les rues comme si j'étais entouré de cadavres. C'est comme ça que ça commence ? Je suis dans cette cahute depuis trop longtemps, au milieu des nuées de mouches.

juin ?

Ma peau frissonne, mon cœur bat à tout rompre. J'ai peur d'ouvrir la porte ou de m'approcher de la fenêtre. Un coup à la porte m'a réveillé hier soir, du moins c'est ce qu'il m'a semblé. J'ai honte d'admettre que je suis resté prostré près de ma couche, me contentant de prier pour que l'intrus parte. Les coups sont devenus de plus en plus forts, et j'ai décidé de prendre le revolver que j'avais posé sur le petit guéridon près de la fenêtre. Craignant que des signes de présence n'attirent d'autres indésirables, je me suis plaqué au sol et j'ai rampé sur le parquet. Quand je suis parvenu à hauteur de la table, les coups se sont arrêtés. Ça a stoppé net ! Soudain, le silence. Plus aucun bruit de pas sous la véranda. Je n'ai pu ensuite trouver aucune trace prouvant que quelqu'un ou quelque chose se soit approché de la cahute. La forêt était muette. Ce n'est pas la première fois que je me demande si le diagnostic des médecins à propos de mon état mental ne serait pas le bon. ws





Munitions fusil de chasse Specter 1882 Souffle du dragon
NC : Comme avec tout ce qui a été perdu, étudier sa physiologie pourrait augmenter significativement notre capacité à affronter le Sculpteur, au cas où nous le croiserions à nouveau. Parfois, dans un moment d'égarement, je me retrouve à espérer qu'il se montre à nous à nouveau...






Specter 1882 Baïonnette



SPECTER 1882 BAIONNETIE (Voir, SPECTER 1882) Impressionnée par la cadence de tir élevée que permet ce fusil à pompe, l'armée américaine a passé une commande test de Specter 1882 en 1884. Toutefois, cette ordonnance était assortie de plusieurs conditions. Préoccupés par le fait que l'action de la pompe n'a pas été testée sur le terrain de façon satisfaisante, les militaires ont exigé que leur commande inclue un critère de robustesse et une fixation pour baïonnette. Marlin Specter s'en est offusqué et a tout d'abord refusé de s'exécuter. Dans une lettre adressée à son superviseur d'usine, il qualifie la demande de « ridicule » et proteste que le Specter était déjà l'arme à feu à courte portée la plus efficace du marché. La fixation d'une baïonnette était un ajout totalement superflu, aussi saugrenu que de « faire tirer un train par un cheval ». Le temps que la lettre arrive, il avait changé d'avis et choisi d'honorer la commande. La légende veut que son pouce ait couvert un zéro sur le bon de commande original et qu'il se soit rendu compte seulement plus tard que le prix offert était plus que satisfaisant. Peu après la livraison des 500 fusils de chasse, une copie de la lettre est parvenue entre les mains du général qui avait conclu la commande. Cela a coûté à Specter toute possibilité de commerce avec l'armée.





Journal de William Salter
Abîmé par l'eau ; reconstitué par l'archiviste
Papier non ligné, 3" x 5"
5/10


Ça s'est encore produit aujourd'hui. Je me suis réveillé dans la forêt, sans aucun souvenir de la façon dont j'étais arrivé à cet endroit. Il y avait des bouts de fourrure autour de ma bouche, du sang sur ma chemise. Mon couteau n'avait pas été sorti de ma ceinture. J'avais le goût du sang dans la bouche. Ma boucheétait pleine de sang. J'étais à la fois fasciné et horrifié. Je me suis léché les lèvres, tout d'abord satisfait, puis j'ai eu besoin de vomir. J'ai marché plusieurs heures avant de retrouver la cahute. La dernière chose dont je me souvienne, c'est d'être allé en ville hier soir, dans l'espoir que le boucher me fasse crédit pour de la viande, même en sachant que mes chances étaient minces. J'ai l'air repoussant - les plaies sont suintantes - et pas d'argent pour tout dire. J'ai réfléchi à vendre le pistolet ou à faire un échange. Je n'arrête pas d'avoir faim, mais le petit gibier que j'attrape en forêt ne suffit pas à me sustenter. J'ignore précisément le jour, mais on devrait déjà être en juillet. ws





Munitions fusil de chasse Specter 1882 Munitions Penny Shot
NC : Monroe connaissait-il l'existence de Salter quand il a fait sa découverte ? C'est peu probable. Il ne l'a jamais cherché. Mais, moi-même, chercherais-je à revoir quelqu'un avec qui j'ai été interné ? Peut-être qu'ils se sont évités. Il est certain que Monroe n'a pas connu la même effroyable destinée, mais son succès n'a jamais réussi à vraiment dépasser sa réputation.

Munitions fusil de chasse Specter 1882 Cartouche
NC : Nous avons essayé de retrouver le journal que Salter a dû dérober à l'asile, mais cette mission s'avéra impossible. Sa brève description du paysage ne correspondait à rien de ce que nous avons pu trouver.

Winfield 1887 Terminus



WINFIELD 1887 TERMINUS. (Voir également : WINFIELD, FUSILS DE CHASSE). Conçu par l'éminent créateur d'armes John Moses Crown pour l'entreprise Winfield Arm. Crown, lui-même, n'était pas très convaincu de la fiabilité du répéteur d'un fusil de chasse, cependant il avait été spécifiquement demandé comme marque distinctive de la marque -— toutes les autres armes à feu de la ligne Winfield étant à répétition. Cependant, le Terminus 1887 se révéla extrêmement populaire et devint dès lors un incontournable de la gamme.





Invité : William Carter
Sujet : Folklore local
Documents uniques. Transcription dactylographiée. 8 x 11 in.
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Certains racontent que ce chat était un couguar, poussé à la famine. D'autres disent que c'était un tigre, échappé d'un cirque, qui prenait sa revanche après des années de souffrance. Pour l'anecdote, voilà d'ailleurs pourquoi je refuse personnellement les spectacles avec des prédateurs. Il suffit qu'un seul d'entre eux s'échappe et votre nom finit traîné dans la boue.

Pendant deux jours, Ethil et Jana traquèrent dans la forêt Monongahela pour tenter de trouver des traces de la bête. Partout où elles allaient, elles tombaient sur ses proies. Ce qu'il en restait était méconnaissable. De la fourrure mouchetée de sang et de boue. De la chair écartelée et de l'écorce. Des molaires, des canines et des éclats d'os.

Le treizième jour, elles revinrent à Marlinton, les mains vides. Une vieille amie vint d’abord à leur rencontre. Jane, du spectacle, était venue pour les aider. Un télégramme daté de quelques jours auparavant les attendait également, M. Winfield en personne faisait part de son impatience. Mais, il y avait d'autres nouvelles plus choquantes encore : le fils de l'homme tué avait disparu. Red Winters, à peine âgé de six ans.

Une petite troupe d'environ une demi-douzaine d'hommes fut constituée. Lorsqu'ils atteignirent l'arbre Sewell, Jane découvrit une piste. Elle la suivit au plus profond des collines et le groupe finit par tomber sur une grotte. Un couguar ébouriffé était assis devant l'entrée, il rongeait un os. Dispersés aux alentours, se trouvaient les vêtements de Red.

La troupe commença à faire feu sur le couguar, mais leurs tirs manquèrent la cible. Jane effleura son arrière- train alors qu'il bondissait dans les rochers pour s'échapper. Mais, ce furent Ethil et Jana qui le tuèrent, deux tirs décochés ensemble, des orifices jumeaux en pleine poitrine du couguar.

Les ventes de Winfield s'envolèrent et M. Winfield était ravi. Il leur offrit des contrats à vie pour faire la promotion de ses armes à feu. Le seul vestige retrouvé de Red fut son avant-bras, personne n'ayant assez de cran pour éventrer la panse de la bête. Néanmoins, ils lui offrirent une sépulture. Sa mère, ayant perdu un mari et un fils, fut transformée à jamais. Mais il semblait, pour le moins, que Marlinton était libérée de sa bête.

Jane, Ethil et Jana reprirent part au spectacle et nous partîmes pour une tournée à travers le pays. Mais, les choses n'allaient pas très bien entre ces trois-là. Elles suspectaient que Jane avait essayé de leur voler la vedette — elle était tristement célèbre pour ça — mais la vérité était ailleurs.





Invité : William Carter
Sujet : Folklore local
Documents uniques. Transcription dactylographiée. 8 x 11 in.
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Onze ans plus tard, un autre corps fut découvert dans l'arbre Sewell. Les plaies étaient les mêmes que la fois d'avant. Le visage était tellement mutilé qu'il était méconnaissable, mais on devinait clairement que c'était celui d'une très jeune femme. Plus dérangeant encore, il manquait un avant-bras au corps, cette plaie ayant guéri depuis longtemps. Le bruit circula que c'était le jeune Red, revenu d’entre les morts, puis mort à nouveau.

La rumeur nous parvint. Ethil et Jana quittèrent immédiatement le spectacle, pour se rendre à Marlinton. Sans qu’elles ne le sachent, Jane partit le jour d’après. M. Winfield finit par avoir vent de toutes ces histoires. À Marlinton, un journaliste attendait Ethil et Jana pour écrire sur cette histoire. Avec lui, attendait également une paire des nouveaux modèles de répéteurs, le fusil de chasse Winfield 1887 Terminus. La veuve Winters s'était rétractée, avait-il dit, et n'était pas disponible pour une entrevue.

Ethil et Jana partirent en chasse. Alors qu'elles maraudaient, elles discutèrent l'hypothèse de savoir si c'était Red, la possibilité qu'il ait pu survivre si longtemps dans les bois, si jamais le couguar qu'elles avaient tué était bien le bon.

La zone près de l'arbre Sewell était fortement piétinée. Aucune chance d'y trouver quelque piste que ce soit. Le corps avait été retiré, enterré sans inscription à quelques encablures de la propre tombe de Red. Dans le creux de l'arbre, se trouvait une pile de babioles et de cadeaux rouillés, laissés pour le vieil homme Sewell. Déroutée, Jana passa le tas d'objets au crible et l’un d'entre eux attira son attention. De la camelote, pour être honnête, une petite statue en fer rouillé, de moi, William Carter. Un souvenir du spectacle.

Ce qui leur sembla bizarre était que c'était un exemplaire d'un type nouveau, seulement vendu depuis cette année, 1887.

Pendant ce temps-là, mon spectacle avait perdu trois de ses plus grandes vedettes et j'avais toujours des factures à payer. Je fis le choix difficile de mettre certains objets au clou, légués charitablement par mes amies qui venaient de me laisser en plan. Parmi les possessions de Jane, je trouvai un tas de lettres à moitié brûlées, toutes écrites de la même main irascible. Les restes calcinés étaient signés d'une certaine Nika Felis. Mais, il y avait aussi une autre lettre, datée de quelques semaines, qui déclarait simplement « Red était ici ». Maintenant, ceci pourra paraître un peu décevant, mais ces noms ne me disaient absolument rien à l'époque et je continuai avec mes affaires courantes.





Munitions fusil de chasse Winfield 1887 Terminus Cartouche à fléchettes
Une récente découverte a révélé une continuité dans le récit d'Ethil et Jana quant à leur traque du chat sauvage de Monongahela. Le spectacle du Wildwest de Carter était plébiscité et même si elles étaient des célébrités mineures, la sécurité de leur boulot restait clairement limitée. C'est peut-être pour ça que les associées finirent plus tard par devenir chasseurs.






Winfield 1887 Terminus Canon scié



CANON SCIÉ WINFIELD 1887 TERMINUS. (Voir également : FUSILS DE CHASSE WINFIELD 1887 TERMINUS. Lorsqu'il est raccourci, le Terminus devient une arme à feu incroyablement puissante à garder pour les situations difficiles. Il était privilégié pour son ratio efficace entre puissance, taille et cadence de tir.





Invité : William Carter
Sujet : Folklore local
Documents uniques. Transcription dactylographiée. 8 x 11 in.
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Ethil et Jana firent le tour de Marlinton, en demandant à la ronde si quelqu'un avait assisté au spectacle Far West de Carter, ou connaissait la statue. Aucune âme ne savait de quoi il s'agissait. Sauf une. Jane attendait leur arrivée. Ce qu'elle avait à raconter ne pouvait pas être partagé à haute voix en pleine ville.

Les trois femmes s'engouffrèrent très profondément dans la forêt de Monongahela. Au crépuscule, elles s'installèrent à la base de l'une des collines bleutées qui semblaient rouler vers l'infini. C'était une nuit fraîche, elles allumèrent un feu pour se réchauffer, et burent de longues gorgées à la flasque d'Ethil.

Jane leur confessa qu’elle avait gardé ce secret depuis plus d'une décennie. À l'époque, elle avait stoppé le chat sauvage de Marlinton. Jane avait suivi les jumelles en ville pour s'emparer de leur gloire. M. Winfield était depuis longtemps son mécène, et son confident, et il était jaloux des deux sœurs qui volaient la vedette.

Ainsi, Jane était tombée par hasard sur une gosse perturbée dans les bois, Nika Felis. Elle était sauvage, férale, avec du sang sur les mains. Quelque chose ne tournait pas rond avec cette fille, mais Jane connaissait un guérisseur à la Nouvelle-Orléans, le Dr. John, qui pourrait calmer son esprit troublé. Un gamin était avec elle, Red. Il était dans un état déplorable. Jane voulait le ramener à sa mère, mais les deux gosses semblaient aussi horrifiés l'un que l'autre à cette suggestion.

Pour finir, elle s'accorda avec M. Winfield pour mettre en scène l'abattage du couguar, s'il consentait à prendre le gamin en charge. Ce fut la dernière fois qu'elle entendit parler de Red, jusqu'à ce qu'il se présente, adulte, au spectacle, quelques semaines auparavant.

Le sol trembla. Une monstrueuse bouillie de terre et de rochers dévalait de la pente, des bûches étaient prisonnières de ce courant. Jana s'écarta en bondissant, mais assista avec horreur au glissement de terrain qui engouffra Ethil, puis Jane. La terre finit par se tasser, le feu était étouffé, ne restait que le clair de lune.

Jana observa une silhouette solitaire qui dévalait à flanc de colline, son corps orné d'os pâles qui s'entrechoquaient. Elle se déplaçait avec agilité, s'ouvrant un chemin avec aisance sur ce sol piégeux. Jana appela « Felis » ?

Le visage de l'individu se retourna en reconnaissance, des tresses ébouriffées dissimulaient une paire d'yeux scintillants. Jana poussa un cri de douleur, un couteau lancé venait de se planter dans son bras, son fidèle LeMat valdingua. Felis continuait de progresser vers l'avant à grandes enjambées.

Jana jeta un œil vers le sol, à l'endroit où ses amies s'étaient fait submerger. Ramassant le Winfield de son bras valide, elle propulsa le canon vers l'avant et enclencha le levier. Au son du percuteur de l'arme, les yeux de Felis s'écarquillèrent avec inquiétude. Ethil leva le fusil de chasse et tira.





Munitions fusil de chasse Winfield 1887 Terminus Munitions Penny Shot
NC : Leur association avec Winfield éclaire pour le moins beaucoup de choses. Y avait-il une raison expliquant qu'il avait fini par ignorer sa correspondance avec Huff, s'était-il fatigué de telles interventions ? Même si Ethil et Jana utilisaient souvent ses armes à feu, leur célébrité venait d'ailleurs en partie de leur utilisation des jumeaux LeMat.

Munitions fusil de chasse Winfield 1887 Terminus Souffle du dragon
NC : Peut-on vraiment se fier à l'histoire de Felis ? Carter était un affabulateur, et même si une partie de ce qu'il raconte est peut-être vraie, je pense qu'il a inventé certains détails. En plus, c'est une redite d'une autre histoire, aussi crédible que les anciennes légendes des dragons.

Munitions fusil de chasse Winfield 1887 Terminus Cartouche
NC : La présence de Felis et du docteur John, qui nous le savons, étaient importants dans le bayou, est la piste principale à remonter ici. Il semble que Jane avait un rôle clef dans sa vie. Si seulement nous avions connaissance de ce qu'elle savait, nous pourrions commencer à comprendre les véritables motivation du docteur John à l'époque.

Winfield 1893 Slate



WINFIELD 1893 SLATE (Voir également FUSIL DE CHASSE, WINFIELD REPEATING ARMS COMPANY) Le fusil Winfield 1893 Slate abandonne le levier que beaucoup connaissaient par cœur pour passer à un modèle de fusil à pompe qui permet une cadence de tir qui dépend de la rapidité de son ou sa propriétaire. Doté d'un corps solide et d'un chargeur qui contient cinq cartouches, la production de ce fusil de chasse à chargement par la culasse n'a duré que quelques années, à cause de son canon intégré. À cause de son canon et de l'action, ce fusil était incompatible avec la pression des nouvelles cartouches sans fumée produites à la même époque.





Archives, Prison de l'Île Pélican
Notes manuscrites
Auteur : l'écriture correspond à celle de Solomon Jabez


Date : 8 décembre 1893

La meilleure méthode pour induire une ego-dissolution, afin de transformer un homme en marionnette, est une combinaison de drogues et de douleur. Les substances rendent l'individu plus vulnérable à la persuasion, et la douleur le pousse à faire n'importe quoi pour qu'elle cesse. Pour que l'individu soit encore plus réceptif à la persuasion, il est conseillé d'utiliser une teinture de laudanum, avec une dose d'opium deux à trois fois supérieure à celle utilisée pour soulager la douleur. Non seulement le patient est pris d'hallucinations, mais son anxiété est décuplée, ce qui rend la torture en elle-même encore plus efficace psychologiquement. Le prisonnier n°57, « Jenkins », a reçu 2 doses de laudanum et raconte à mi-voix que des morts-vivants ont attaqué sa famille. Apparemment, il utilise le même alibi que celui qu'il a donné pour justifier son massacre. Je vais demander à mes hommes de lui donner une nouvelle dose et d'arracher ses ongles d'ici une heure. Nous verrons bien ce qu'il trouvera à dire après ça.

Date : 23 mars 1894

Nous avons perdu quatre participants lors de nos expériences d'ego-dissolution, sans résultats probants. J'ai tout essayé : les coups, le fouet, la noyade, les mutilations. mais ils sont tous restés eux-mêmes jusqu'à leur dernier souffle. Le prisonnier n°33, « Simeon », a failli s'échapper de la cave et s'est mis à hurler pour prévenir les autres détenus de ce qu'il se passait ici. Smith a fini par empoigner la première arme qu'il a pu trouver, un très bon Winfield Slate, et a tiré dans les genoux du prisonnier n°33. Le coup a été assez puissant pour couper la jambe en deux, et le choc a été tel que n°33 est tombé dans le coma avant de mourir. Dommage, n°33 représentait pourtant un défi intéressant.

Date : 4 août 1894

Je peine à trouver un candidat adapté à mes expériences. Le reste de la population carcérale est parfaitement conscient de ce qu'il se passe à la cave, ce qui a causé une sorte d'ego-dissolution chez tous les prisonniers. Ils sont tous parfaitement dociles, évitant à tout prix d'attirer l'attention pour ne pas être choisis. Cependant, j'ai entendu quelque chose d'étrange dans une des cellules, l'autre jour. Curtis, le nouveau garde, a fait rire n° 47, « Ernst ». Je n'avais pas entendu un rire entre ces murs depuis des semaines. Il reste donc encore quelque chose à prendre chez le n°47. Cela devrait suffire.





Rapport médical, Prison de l'Île Pélican
Auteur : Solomon Jabez
Destinataire : Dr Philip H. Jones


Rapport n°41

6 août 1894

J'ai le regret de vous informer qu'après de nombreuses considérations mûrement réfléchies, notre équipe a rendu sa conclusion : l'expérimentation mentale seule est inefficace pour soumettre les participants. Si nous voulons soutenir vos démarches et celles de votre père, Dr Jones, il nous faut une approche plus efficace que celle précédemment approuvée par les membres du conseil de l'Asile public de Louisiane, à Jackson. En ce sens, je vous demande humblement de lire ce rapport et de soigneusement étudier mes demandes.

À la lumière de mes dernières découvertes et des délibérations de nombreux philosophes et médecins ayant étudié le sujet, je pense que la clé de l'âme réside quelque part dans la corrélation irréfutable du corps et de l'esprit. De fait, s'attendre à un résultat satisfaisant sur l'esprit tout en ignorant les restrictions imposées par le corps est parfaitement illogique. J'ai discuté de ceci avec mon personnel, et j'ai pris la décision de recourir à une méthode peu orthodoxe le 8 décembre 1893.

Même si les premiers essais n'ont donné aucun résultat, notre nouvelle approche, fièrement baptisée l'ego- dissolution, a prouvé son efficacité même dans les situations les plus inattendues. Tant et si bien que non seulement les participants à l'expérience, mais aussi les prisonniers dans leurs cellules, ont présenté un comportement imprévisible après seulement quelques mois d'expérimentation.

À cause d'un stress exacerbé, de l'insomnie et l'exposition constante à divers stimulants, une irrégularité synaptique s'est manifestée dans la zone de Broca des cerveaux de nombreux prisonniers qui n'ont pas été assujettis aux nouvelles méthodes. En conséquence, ils ont partiellement perdu la capacité de parler, ce qui les a menés à exprimer leur confusion sur les murs de leurs cellules plutôt que sur papier, en utilisant tout ce qu'ils pouvaient trouver pour écrire.

Un de ces prisonniers, accablé par l'insomnie et la paranoïa, s'est rongé les ongles jusqu'à la chair. Le prisonnier a alors utilisé le bout de son doigt comme un crayon pour répandre son sang sur les murs. Ses textes, au départ inquiétants, se sont rapidement transformés en gribouillis incompréhensibles creusés dans la brique alors qu'il continuait à graver des symboles sur les murs grâce à l'os de son doigt débarrassé de sa chair.

Je pense que ces changements de comportement suffisent à vous convaincre du potentiel de nos méthodes. En conséquence de quoi je réclame par la présente l'autorisation du conseil de continuer nos recherches, et un investissement supplémentaire pour nous permettre d'acquérir l'équipement nécessaire.





Munitions fusil de chasse Winfield 1893 Slate Munitions Penny Shot
NC : La relation entre le Dr Jones et l'administration de l'Île Pélican indique que l'ACA elle-même savait ce qu'il se passait, ou savait au moins que c'était arrivé. Jones parlait sans filtre de ses occupations en comité privé, ce qui était dangereux pour ceux qui avaient des intérêts dans l'affaire.






Winfield 1893 Slate Riposte



WINFIELD 1893 SLATE RIPOSTE (voir également FUSIL À POMPE, WINFIELD REPEATING ARMS COMPANY) Après l'innovation réussie du fusil à pompe Winfield 1893 Slate, il n'aura pas été amélioré avant la production industrielle de cartouches sans fumée. Pendant cette période, le meilleur moyen d'améliorer ce fusil à pompe solide était de lui attacher une baïonnette au bout du canon, rendant l'arme plus efficace en temps de guerre ou lors de combats rapprochés.





Histoire intitulée « Le Chant de La Llorona » issue du livre « Mythes du bayou » par Remy Jane
Sans date, papier blanchi, écrit à la machine, 8,5 x 11 in.


Partie un

Bartlett tremblait, accroupi et caché, dans un des buissons touffus longeant les berges entre le cimetière Blanchett et les quais de Lockbay. Les bruits de lutte s'étaient arrêtés aussi vite qu'ils avaient commencé, le plongeant dans un silence morbide. Il en avait la chair de poule. La lumière de la lune était jaune et blafarde. Quand il tenta de jeter un œil à ce qu'il se passait, il ne vit pas grand-chose dans l'épaisse obscurité. « Jasper ? » osa-t-il chuchoter. « Tu es encore là ? Trevor ? »

Aucun de ses partenaires ne répondit. Ils s'étaient tous arrêtés pour reprendre leur souffle après avoir échappé de justesse à une fusillade à Blanchett. Ils étaient tous à court de provisions et de munitions, et Trevor avait juré entendre le chuintement glaçant de l'Araignée sortir des plafonds de Lockbay. « On est pas prêts, » avait-il dit, les encourageant à aller se réfugier dans les buissons. « On va attendre un peu, voir si d'autres Chasseurs arrivent. On les prendra par surprise, et on les dépouillera de tout c'qu'ils ont!»

Ça, c'était il y a cinq minutes.

«Les gars ? » Bartlett attendit que l'un des deux lui réponde. « C'était quoi ce bruit, dites ? »

Rien.

Partie deux

Soudainement, l'eau se mit à s'agiter gentiment. Bartlett crut d'abord à un démon fangeux qui avait détecté un intrus qui avait mis les pieds dans son eau, mais tout en serrant ses doigts sur son fusil à baïonnette, il remarqua qu'il ne s'agissait pas des mêmes remous violents causés par les démons. Aucun cri strident ne perçait l'air non plus. Tout comme les bruits de lutte un peu plus tôt, les éclaboussures s'arrêtèrent brusquement.

Bartlett s'extirpa prudemment du buisson. Il vit immédiatement les corps de ses deux partenaires flotter sur le ventre, du sang se répandant dans l'eau autour de leurs têtes, noir comme de l'encre sous la lumière de la lune. Bartlett perçut un doux fredonnement, une voix de femme, juste avant qu'on l'attrape par la nuque et qu'on le pousse dans l'eau sanglante, où il se débattit jusqu'au dernier souffle. Il rejoignit vite Trevor et Jasper dans leur silence éternel.

La femme qui avait noyé le trio se redressa de toute sa hauteur, des gouttes perlant des bords larges de son chapeau. Elle récupéra le Slate riposte de Bartlett qui traînait sur la berge, caressant le fil de sa lame puis toute la longueur du fusil du bout du doigt. Sans un mot, elle le glissa dans les lanières attachées dans son dos avant de reprendre son chemin, fredonnant paisiblement parmi les grognements torturés du bayou, et de disparaître dans la nuit.





Munitions fusil de chasse Winfield 1893 Slate Cartouche
NC : Ce qu'il s'est passé à la Prison de l'Île Pélican dépasse l'entendement, mais c'était réel. Ce n'est sans doute pas une coïncidence qu'une telle horreur puisse être commise par des humains aussi proches du Sculpteur. Mais nous ne devrions pas tout attribuer à des identités surnaturelles. C'est peut-être notre propre cruauté qui l'a attiré ici.


Outils

Decoys



DECOYS.
(See also, TOOLS, IMPROVISED WEAPONS)

Decoys are a simple and reliable improvised device thrown to create a sound at the point of impact. Constructed from whatever hard material is available at hand, often scrap metal and glass. Useful primarily in drawing attention, decoys are a non-offensive device used for stealth and subterfuge. That said, naturally the impact of such a device is still able to cause a slight wound. Decoys must be kept under compression in a soft bag or pouch to eliminate their audibility, to do otherwise is to carry on one's person a jangling noise, drawing attention, and defeating their purpose.





Blankfire Decoys



BLANKFIRE DECOYS.
(See also: DECOYS, CHAOS BOMB)

Blankfire decoys are simple in construction, but fiendish in application. The clever device is constructed by taking a cartridge case, sans bullet, wrapping it in a waxed cloth, and mounting it with a metal clip. The clip positions a firing pin over the primer. When tossed, the impact causes the metal clip to depress, pressuring the primer with the pin and igniting the gunpowder inside. This effectively creates the sound of a gunshot in the location where it lands. Much louder than a conventional decoy, a blankfire decoy is useful to threaten rather than just distract. One user can scatter several of these over a wide area to create the impression of a larger engagement. Useful in quiet combat situations where distraction and confusion are of paramount importance, a clever user can utilize these to outmaneuver an opponent.





Decoy Fuses



DECOY FUSES.
(See also, DECOYS)

A small fuse that, when lit, imitates the presence of an explosive device. Creates a small explosion that can breach closed doors and window shutters. Created by the US Army for offensive maneuvers against hidden foes, and used to flush enemies out of tight spaces by creating the illusion that they must seek shelter elsewhere.

Quad Derringer



QUAD DERRINGER PISTOL.
(See also, PISTOL)

A four-shot palm pistol, the Derringer is easy to carry and often considered more tool than weapon. A Derringer is generally defined as the smallest usable handgun for any given caliber of ammunition. Though the original design was for a single-shot, single-barrel firearm, this particular variation quadruples the weapon's firing power without adding significantly to its weight

The term “derringer” is actually a misspelling of the last name of Henry Deringer, a manufacturer of small pistols. The gun was so popular that it was often copied, and the name has become the common term for any small firearm. Though easy to carry, it is not an offensive weapon as its shot is quickly spent, it is slow to reload, and it is accurate only in close range.





Derringer Pennyshot



DERRINGER PENNYSHOT
(See also, PISTOL)

A two-shot palm pistol, this tool is perfect as either a last resort or secret weapon. Being modified for the use of Penny Shot ammunition led to the common nickname Penny Shooter, though it was divisive amongst users for being too trite. Records of this distaste, however, appear to have only encouraged those who supported the nickname.

FIRST AID KIT.
(See also, FIELD MEDICINE)

No responsible hunter or soldier should ever be in the field without a first aid kit, as there is much that can go wrong with firearms, even when used properly, including burns (known as "stippling"), ballistic trauma, and death. For a quick field dressing, wrap the wound with bandages tightly, to keep out dirt and staunch further bleeding.

Electric Lamp



ELECTRIC LAMP.
(See also, ILLUMINATION)

The invention of the first portable, handheld electric light followed the invention of the first incandescent light bulb in the late 1890s, though prototypes were reportedly in the field five years previous. Early designs required the transport of a heavy battery, though the light of both models was more consistent and reliable than that produced by lanterns. Some electric lamp prototypes could be mounted on the shoulder with straps, or on the barrel of some firearms. The distance of the light's beam varies depending on the bulb.





Fusees



FUSEE.
(See also, ILLUMINATION, SIGNAL)

A fusee, or flare, is a type of pyrotechnical projectile that produces a very bright light for an extended period of time without the inconvenience of a loud and destructive explosion. Most fusees can burn for at least 10 minutes and can reach up to 1500 Celsius in temperature. Fusees are generally used to mark a location, create a source of light, or to signal for help.





Flare Pistol



FLARE PISTOL.
(See HANDGUNS, FLARES)

The first flare gun was developed by Edward Wilson Very (b. 1847), an American naval officer who served during the Civil War. It's a single-action, large-bore handgun designed to fire flares. Flares can be used as a distress signal, or for illumination. While they are not intended to be used as a deadly weapon, they can nevertheless be utilized for such a purpose. If one was to do so, the threat to a target would be twofold: the initial impact of the shot and the subsequent conflagration caused by the flare itself.

Dusters



DUSTERS. (See also, BLUNT FORCE, DUSTERS KNUCKLERS)
A simple yet effective weapon, dusters, also known as brass knuckles, vary widely in shape, though rarely in purpose. These connected metal rings, worn on all four of the fingers, greatly increase the impact of the knuckles during hand-to-hand combat. The use of dusters often leads to bone fracture, tissue disruption, and mutilation. Damage to the aggressor's fingers and hand is, furthermore, reduced. Soldiers who could not afford to purchase manufactured dusters often fashioned their own by melting lead bullets and pouring them into a dirt mold in the field.





Knuckle Knife



KNUCKLE KNIFE. (See also, DUSTERS)
The Knuckle Knife is a brutal makeshift close quarters weapon. They combine the brute force of knuckle dusters with the ability to fatally stab, if needed. Knuckle Knives are generally conversions of improvised or existing melee weapons, for instance railroad spikes or bayonets. The handle is extended to ensure that the wielders hand is protected, and furnished to enhance the effectiveness of bludgeoning.





Knife



KNIFE. (See also, BLADED WEAPONS, TOOLS)
At its most basic, a knife is a sharpened length of metal attached to a wooden handle, and variations on this design number in the thousands. The knife pictured here is a simple, functional hunting knife, designed for butchering game in the field - that is to say, skinning and boning an animal carcass. Because hunting knives are designed for cutting, they usually have a single sharp edge, with a slight curve at the tip. It can also be used, provisionally, for whittling, stabbing, slicing, and carving.






Heavy Knife



HEAVY KNIFE. (See also, KNIFE)
The Heavy Knife is a knife specialized for close-quarters combat. Since its notorious use in both backwoods gouging fights and on the Southwestern frontier, its eventual adoption by the armed forces enshrined its position as a quintessential symbol of America. With a solid cross-guard and heavy blade, it's a step up on conventional knives when it comes to close combat.

Alert Trip Mine



ALERT TRIP MINE.
(See also, TACTICAL DEVICES)

An alert trip mine is an advanced device with a specific tactical application. While a non-fatal tool in function, the device is particularly suited to defensive tactics, constructed from two stakes with a taut wire strung between them. Each stake houses an additional firecracker and flare, which produce bright lights and loud sounds. Once the tripwire is snagged, they are ignited, surprising the unfortunate victim, and revealing their location to all in the surrounding area. When the flare drops back down to the ground, it illuminates the trip mine's site for a short time, making it particularly dangerous to remain in the area once one has been set off. This device was often homemade or improvised, being constructed out of common materials. Schematics for particular popular designs can be found, which are especially reliable.





Concertina Trip Mine



CONCERTINA TRIP MINE.
(See also, TACTICAL DEVICES)

The concertina trip mine is a more malicious and powerful development of the non-lethal version of the device patented by Samuel McCollin in 1879. Featuring an explosive spool of concertina wire, on being tripped the device expands rapidly, snaring the victim, or obstructing a choke point. Rather than a deterrent, its function is far more offensive. A trespasser, once having tripped the wire, is forced to find a way out before the traps setter finds them, for surely their intentions would be deadly. Similarly to the tamer alert trip mine, the concertina trip mine did not see mass production, but was passed from individual to individual as a schematic design that could be built at home.





Poison Trip Mine



POISON TRIP MINE.
(See also, POISON)

The Poison Trip Mine is an ambush weapon designed, when triggered, to release a dangerous cloud of poison on its target. The cloud is smaller than conventional explosive poison devices, as its firing method ensures that the victim is already in the immediate proximity. Designed to incapacitate rather than kill, it allows the trap setter to take an appropriate course of action with the trespasser.

SPYGLASS.

A spyglass is an optical instrument to make distant objects appear nearer through the process of light refraction through glass lenses. Often called a telescope in scientific terminology, or binoculars when paired for a clearer encompassing image, a spyglass is frequently employed at sea, where as a vital naval instrument it is used to sight distant land or ships. Also an essential for woodsmen, frontiersmen, trappers, and hunters, in ascertaining the lay of the land

Throwing Knives



THROWING KNIVES.
(See also: BLADED WEAPONS)

A set of blades designed and weighted so as to be thrown in sport, defense, or performance. Throwing knives are fashioned from a single piece of metal with a small grip and weighted towards the center to ensure the knife will follow a circular trajectory. The weight of the knife and throwing speed determine the power of impact. The heavier the knife, the more stable, though this requires more strength to throw for accuracy. Lighter knives can be thrown with ease, but are prone to bouncing back from their target.

Throwing knives began to grow in popularity in sport and performance in the late 1800s thanks to, for one, Barnum and Bailey Circus that featured knives thrown at a living target, often in motion.





Throwing Axe



THROWING AXE.
(See also, COMBAT AXE, TOOLS)

The Throwing Axe can be dated back to antiquity, and to this day remains a reliable and an effective weapon. Thrown in an overhand motion, the resultant rotational velocity ensures that it retains high force on impact. A high level of skill is needed, however, as the turning motion necessitates that for maximum effect, the distance to the target must be accurately judged. Perhaps, the rise in the popularity of baseball in the United States gave some hunters a familiarity with such a throw.

The majority of the Throwing Axes found in the bayou were calibrated carefully for balance, if that calibration was often of an improvisational nature ad hoc field additions or removals made to finesse the performance of the weapon. Valued for their simplicity, power, and relative silence, those who could use them treasured their Throwing Axes as vital companions.





Throwing Spear


THROWING SPEAR.
(See also, BOMB LANCE)

A rock on the end of a stick is among the oldest weapons wielded by humans, though they are not limited to our species. Primitive by today s measure, this oak and iron spear is the product of technological advancements over the course of hundreds of thousands of years.